~ Chapitre 13 ~

- Elliot ?!

Le jeune homme me mit la main sur la bouche, à ma plus grande surprise.

- Moins fort ! On va nous entendre !

- Excuse moi, dis-je à voix basse après qu'il eût retirer sa main brûlante.

- Qu'est-ce que tu fais là ? chuchotais-je alors.

- C'est compliqué...

Une secousse nous fit bouger à l'arrière du camion. Sûrement un dos d'âne, pas de quoi s'inquiéter.

- Ça y est, t'es recherchée.

- QUOI ?

J'avais levé le ton sans le vouloir et Elliot me plaqua avec toute sa force par terre en me bloquant toujours la bouche de sa main chaude.

- Mhh hh !

Je tentais de lui dire de se calmer, mais il ne réagit pas plus. Nous étions dans le noir, c'est à peine si je pouvais distinguer ses yeux gris dans l'obscurité.

- Je répète une fois pour toute, si le chauffeur nous entend, t'es dans la merde, et je le suis aussi ! Alors ferme là et écoute moi !

Il lâcha soudain sa main mais il n'avait pas remarqué que c'était lui qui venait de crier. On sentit la camionnette freiner, un frisson parcourut tout mon corps.

Merde.

Nous attendions une courte minute jusqu'à qu'on entende quelqu'un venir ouvrir la porte arrière de la camionnette. Elliot me serrait la main très fort, nous étions tous les deux inquiets.

Ça ne sentait pas bon du tout...

- On est arrivé, mademoiselle... dit le chauffeur en s'adressant à moi.

Mon coeur se remet à battre à une vitesse normale et je m'empressais d'évacuer rapidement du véhicule. Je me retournais pour voir Elliot, je l'aperçois enfin, assis dans le coin, encore camouflé dans le noir.

Je vérifiais en sa faveur si le chauffeur était parti, mais il était adossé à la gauche du véhicule, fumant une cigarette. Remarquant que je traînais pour sortir, il commença à douter.

- Vous pouvez me laisser faire mes besoins une petite minute s'il vous plaît ?

- Tant que tu bouges pas d'ici, ok.

Il se retourna pour se rendre à l'avant du véhicule et j'en profitais pour faire signe à Elliot de sortir en vitesse.

Mon gardien se mit à courir furtivement pour aller se cacher derrière un arbre plutôt massif. Je remarquais qu'il avait quelque chose d'étrange comparé à d'habitude...

Je jouais le jeu puis rappellais le chauffeur, qui ne se doute de rien. Elliot fit semblant d'arriver de nulle part.

- Bonjour monsieur, je suis là. Je m'occupe d'elle, déclara t-il calmement en s'emparant de mon poignet.

Nous avons attendu le départ de la camionnette pour éclater de rire.

- En vrai, c'était trop facile ! J'aurais même pu m'échapper et il aurait rien pu faire, haha !

- Je suis sûr que j'aurais pu sortir de la camionnette en lui faisant tellement peur qu'il se serait évanoui !

Nous riions aux éclats, mais Elliot céda soudain sous mon regard interrogateur. Ses traits du visage se défaisaient, laissant apparaître des yeux inquiets.

- Ça va ? osais-je.

Il regarde en ma direction, je l'admirais un peu, ses cheveux bruns étaient plus coiffés que d'habitude. Et pour une fois, il portait de nouveaux vêtements, propres et classes je l'avoue. Je ne reconnais pas Elliot.

- Oui, mais... tu es... recherchée. Daisy va pas aimer cette nouve-

Sonnerie de téléphone

- Merde...

En effet, c'était le numéro de Daisy qui s'affichait sur l'écran de l'appareil dont il venait de s'emparer. Je me tus et Elliot s'appuya à un arbre, le téléphone collé à l'oreille.

- Oui ?

Je n'entendis pas les paroles de Daisy et décidais de me rapprocher, mais Elliot me rejeta d'un signe bien compréhensible. Je me retournais alors, déçue, et pris l'initiative d'entamer une petite marche.

Nous devrions être en fin d'après midi, le vent commençait à monter. Les habituelles cigales chantaient à tue - tête, je remarquais que je les avais presque oublié depuis le temps que je suis ici !

Comme à chaque sortie, je marchais, le sourire aux lèvres. L'homme du laboratoire était si gentil ! De l'espoir s'installait en moi, j'étais à nouveau confiante.

De plus, l'étrange relation que j'entretiens avec Elliot semble reprendre ses hauts, et que de mieux que les choses s'arrangent ! Je ne veux pas me rapeller de nos disputes inutiles, nos malentendus et nos désaccords...

Malheureusement, j'ai encore le temps avant qu'il ne se décide à prendre des risques pour me sortir de cette merde !

Je me retournais pour vérifier la présence de mon ami, n'entendant plus sa voix. Et là, personne ! Seulement une rangée d'arbre orangés, et l'obscurité montante de la forêt.

La panique prit pouvoir dans mon être, je m'étais égarée d'Elliot. Lui seul connaissait le chemin, j'étais tout simplement PERDUE.

J'essayais de prendre mes repères, mais ces arbres étaient tous identiques, je ne pouvais pas retrouver le chemin par lequel j'étais partie.

Je me mis donc à crier le nom de mon ami, mais je suis sans réponse. Ma voix me parut drôlement fébrile, sûrement en cause de manque de parole. Je ne parlais que très rarement toute seule.

Impossible de garder mon calme, mais des espoirs s'éclairent soudain en moi : si je cherche bien, et que j'ai de la chance, je peux trouver la sortie ! Et je l'espérais, sortir également de toute cette histoire...

J'accélèrais donc le pas, jusqu'à finalement me mettre à courir, dans une direction dont je ne connaissais pas la sûreté. Tanpis, je ne pouvais pas faire grand chose.

Je réfléchis aux marquages qu'Elliot et les scientifiques se servaient. Je m'arrêtais devant un arbre, le parcourant d'un tour de mes yeux. Rien.

Je regardais le sol, rien de plus ordinaire que de l'herbe... J'aperçus une colonie de fourmis. Je souris. Reprenant mes esprits, je me remis dans ma course. Mes jambes n'avaient pas fait de mouvements aussi rapides depuis si longtemps qu'il m'était difficile de garder le contrôle de mes membres.

Le soleil s'effaçait dans le ciel, la forêt devenait plus noire qu'elle ne l'était déjà. Je veillais à observer attentivement les alentours, au cas où je verrais le cabanon ou bien Elliot, ou quelquonque repére.

Épuisée aussi rapidement, autant physiquement que mentalement, je pris la décision de m'asseoir sur un tronc d'arbre coupé. En moi, la peur faisait surface, je n'avais pas envie de passer la nuit ici en plein milieu d'une forêt !

Le pire, c'est que si Elliot et les scientifiques ne me retrouvent pas, les conséquences seront lourdes, évidemment. Je devais me dépêcher de trouver une sortie. Je me remis à crier le nom de mon gardien, que je n'ai d'ailleurs pas revu. Je suis partie aussi loin que ça avant qu'il ne remarque mon absence ?

Après avoir repris la respiration j'entamais une nouvelle marché, cette fois-ci plus posée, essayant de me concentrer.

- ELLIOT ! peinais-je à m'écrier sans cesse.

Je dus stopper ma recherche avant de casser ma voix. De plus, la journée m'a été tellement longue... Je m'accroupis au pied d'un grand arbre, dont je ne connaissais même pas la nature. Il me parut massif, mais soudain je me suis rappelé d'un film.

Ne jamais dormir au sol dans une forêt la nuit, il fallait que je grimpe en haut d'un arbre... Je passais donc quelques minutes supplémentaires à rechercher un arbre facilement escaladable. Quand j'eus trouvé un grand arbre aux diverses branches plutôt solides j'entrepris de m'y réfugier.

Mon pied se posa sur la première branche, facilement atteignable, et elle émit un faible craquement quand je m'en suis servi pour atteindre la prochaine. Arrivée dans un coin assez confortable plutôt en hauteur, je poussais un soupir de soulagement.

Je n'avais pas le vertige et heureusement, mais je n'étais pas très satisfaite de passer une nuit perchée ici, sans savoir si le lendemain sera meilleur. C'est comme quand je dormais dans le cabanon en pierre, mais moins douloureux, cause de l'absence des chaînes.

Avant de fermer les yeux, je me fis la promesse de trouver la sortie demain.

S

incères excuses pour ce chapitre tardif ! Il sort enfin !

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