~ Chapitre 12 ~
- Toi, tu vas devoir te tenir à carreaux, car un jour ou l'autre, cela retombera sur toi...
Osait-elle me parler sur ce ton et me menacer ? Elle ? Puissante femme de caractère ? Bien sûr que oui j'exagère, elle est bien moins que cela !
- Un jour ou l'autre, ça signifie que je pourrais choisir le jour où ça arrivera ?
Le visage de Daisy se défait. Ses yeux me regardaient comme si elle voulait me tuer. Elle avait la haine, je l'avais aussi.
Cette femme me retient ici, je suis sa prisonnière.
Je la hais, elle me hait.
Mais tout va pour le mieux !
Elle ne répliqua pas après m'avoir lancé ce regard. Elle remballa ses affaires, sous les paroles des hommes.
J'entendis les chuchotements, Daisy les entendait aussi mais restait muette.
- Vous n'allez quand même pas la laisser vous dépasser comme ça ?
- Il faut agir ! Nous pouvons ! Vous l'aviez dit vous même, la violence peut être le meilleur moyen de résolution !
lui murmuraient-ils.
Vraiment ? Je riais de l'intérieur. Et là, elle se permettait de ranger ses affaires et s'en aller ? Je ne comprendrais peut être jamais ce qu'attends cette femme de moi, tant au niveau de ma conscience et de ma séquestration, de toutes ces stupides expériences.
Mais son silence inhabituel et ces actions et paroles étranges me terrifiaient : tout menait à un futur que je redoutais...
Comme elle, je ne dis plus un mot, je m'assoupis dans mon coin attendant leur départ. Ils ne me faisaient même pas de divertissement, ils ne faisaient que prendre mon estime, mon courage.
Ils les consumaient. Peut être s'arrêteront ils quand ils s'apercevront de ce qu'il font ? Mais je n'ai pas envie que cela continue. Je me rendors alors, n'ayant pas trouvé le sommeil la nuit dernière.
Je pars dans un rêve sombre, peuplé de pensées qui ne s'étaient pas encore révélées auparavant.
***
Cauchemar.
Je suis impressionée, chaque fois qu'il me semble avoir fait un mauvais rêve, je me retrouve ici ! Leurs piqûres sont très puissantes.
Je reconnais tout de suite la salle de laboratoire, maintenant familière à mes yeux. Cette bulle, vaste et faitede vitres bleues, m'intrigue toujours autant. Soucieuse à l'idée de revivre une opération, je tentais de respirer calmement. Impossible, les battements de mon coeur accéléraient, se mêlant à mes pensées.
Le même homme que la dernière fois vint m'ouvrir la porte, mais cette fois pour m'avertir que la docteure ne sera pas présente aujourd'hui. C'est un autre homme qui allait s'occuper de moi, et pas lui non plus. Je m'en sens ravie.
Je reste assise en tailleur dans ma bulle, la tête toujours un peu douloureuse, avec toujours la même impression de ne pas avoir dormi... L'air de la salle était plutôt chaud et ça me fit beaucoup de bien.
- Tu vas rester là toute la journée où tu vas sortir de ta bulle, un peu ? me surprena un homme arrivé dans les temps.
Je lève les yeux sur lui juste après un sursaut. Je ne l'ai jamais vu, il semble imposant, il est très grand et richement musclé. Ses traits du visage sont pourtant si doux, comme le sourire qu'il m'offrait à l'instant. Je ne le voyais pas à cet distance et décidais de me relever comme il me l'avait demandé quelques minutes plus tôt.
Quelques minutes que je l'observais, oui, car il se mit à rigoler :
- Tout va bien, mademoiselle ?
- Oui, oui, le rassurais-je en m'extirpant du lieu me renfermant.
Je ne le regardais pas plus, soudain prise de honte, et m'assis directement sur la chaise.
- J'ai besoin de te faire passer une petite visite médicale, au cas où... murmura t-il à mon égard.
Il se munit ensuite de différents outils qu'un simple médecin utiliserait. Il commença par me demander de me déshabiller, ce qui provoqua une gêne en moi.
- Ça sert vraiment à quelque chose ? Vous êtes sûr ?
Il ne réagit pas comme Daisy, et au lieu de me rire à la face, il m'expliqua calmement :
- Ne t'inquiètes pas, pour aujourd'hui, fais comme si c'était un simple rendez-vous chez le docteur. Il n'y a que toi et moi.
J'hésitais mais j'étais dans tout les cas confrontée à le faire. J'enlevais alors la robe que je portais à chaque fois que je me trouvais ici. Je la posais sur la table d'à côté, évitant le regard de l'homme. Il n'y avait que moi et lui dans la pièce, et notre rencontre était un peu étrange.
Je suis sûre que je m'affole pour rien.
Sous ses manières douces, l'homme peut mon poids, mesura ma taille, pris ma tension et examina mes réflexes par la suite. Quand le moment vint de pénétrer l'abaisse-langue dans ma bouche, son expression passa d'habituelle à tourmentée. Avant que je ne lui demande ce qu'il y avait, il m'intterogea dans un air soucieux :
- Tu ne t'es pas brosser les dents depuis combien de temps ?
Il ne savait donc pas... Il ne savait donc pas ! Je n'osais pas lui répondre, ceci m'était complètement désagréable. Quelques secondes passèrent dans un silence, avant qu'il ne le climat un petit rire.
- Je plaisante, je plaisante.
Son air redevint sérieux.
- Je suis au courant. Et ce n'est pas drôle, excuse moi...
- Oui ce n'est pas... Hum non, ne vous inquiétez pas ce n'est rien.
Il sourit et continua de me faire l'examen. Pendant qu'il faisait le compte rendu sur son carnet, il me demanda d'aller voir un de ses collègues, situé dans la deuxième salle à droite. Je m'y élançais, me souvenant peu de la cartographie du laboratoire.
Après avoir remis ma robe, bien évidemment, je m'y rendu. Mais je dus m'arrêter à la première porte, entrouverte. La lumière y était allumée. C'était Daisy, avec ses fidèles serviteurs. Je restais du côté où ils ne pouvaient pas me voir et me mis à écouter leurs paroles :
- 2 sur 5, ça me paraît très peu. Pourquoi ça n'avance pas ? Ça n'avait pas prévu de mettre autant de temps, disait la voix féminine de la docteure.
J'entendis quelques pas avant qu'un des hommes ne lui réponde.
- Quelque chose est en train de nous échapper, l'expérience me semble à présent très fragile, madame. Je ne sais pas si il faut continuer à y croire.
Je ne comprenais pas ce qu'il disait, j'avais bien une idée, mais pas claire du tout. Je les entendis alors chuchoter et décidais de me rapprocher un peu. Je pus même les apercevoir, ils étaient encore assis autour d'une table blanche.
- Il faudrait... Qui... Amber ! s'écria l'homme qui chuchotait.
Merde, j'étais prise au piège ! Je ne savais que dire, je rentrais la tête.
- Excusez nous, déclara soudain mon docteur sorti de la salle. Amber a du se tromper de salle, c'est moi qui lui es demandé.
Je ne jettais pas d'autre coup d'oeil, de peur de me retrouver encore dans une mauvaise situation. L'homme me reconduit à notre salle, je lui était redevable.
- Merci beauc-
- Ne me remercie pas, fais seulement attention, Amber, c'est dangereux ici.
- Vous me faite peur, lui avouais-je.
- De moi, tu ne dois pas. Du reste... Je le crains. Fais ce qu'ils te demandent de faire, et surtout, si tu tentes quelque chose, réfléchis bien avant de le faire. Ok ?
Il me donnait vraiment des conseils là ? Ou bien j'étais seulement en train de rêver ?
- Je... D'accord...
Il me laissa partir après être allé dans la salle où j'étais censé me rendre. Il me ramena a la même sortie que la dernière fois, la camionette m'attendait encore. Remarque, j'étais encore en robe.
- En revoir, bon courage, me murmura t-il, tout en me donnant mes vêtements, secs et pliés.
Je n'osais pas lui adresser plus qu'un sourire, intriguée. Il n'est pas censé me traiter comme cela...
Le chauffeur m'attendait impatiemment, adossé à son véhicule. Il s'avança vers moi, me prit par les poignets pour ensuite me faire rentrer dans sa camionnette. Il referma ensuite en claquant les portes. J'étais de nouveau dans le noir
J'eus un sursaut quand je sentis quelque chose me prendre la main.
- Amber...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top