~ Chapitre 11 ~
Comme toujours, j'attendais impatiemment le retour d'Elliot. Allait-il revenir après ce qui s'est passé aujourd'hui ? Je n'en étais pas sûre, mais je me rappelais après tout qu'il était venu me nourrir même après nos disputes. J'espérais son arrivée.
La nuit tomba et la température baissa pour refroidir encore plus la pierre. J'étais épuisée de ne pas avoir beaucoup dormi depuis mon retour mais je tenais encore le coup. Je n'avais pas envie de m'endormir avant d'avoir manger. J'avais si faim !
J'entendis la pluie arriver, des gouttes tombaient dans mon dos par la fenêtre. Je me déplaçai un peu histoire de les éviter mais mes cheveux étaient un peu mouillés. Je passais ma main dedans pour les démêler un peu, ce que j'essaye de faire pour ne pas ressembler à rien. Si seulement j'avais un miroir...
Il n'avait jamais encore plu depuis que j'étais ici, et je commençais à avoir de plus en plus peur. Je savais que le cabanon ne pouvait pas être inondé mais de l'eau commençait déjà à stagner à l'entrée.
Une silhouette apparut à l'entrée : Elliot. J'entendis dans le noir son saut dans la flaque d'eau à l'entrée mais je distinguai qu'il portait des bottes. Je souris ne sachant pas vraiment pourquoi.
Il s'empressa de rentrer pour se mettre à l'abri et ôter sa capuche toute trempée. Son sac l'était tout autant et je songeais à ma nourriture. Je n'aurais pas le meilleur repas du monde ce soir.
Il amena la chaise près de moi pour s'y asseoir. Il tenait son sac sur ses jambes et me regardait étrangement.
- Tout va bien ? m'inquiètais-je.
Il cligna des yeux comme s'il venait de se réveiller. Il ouvra son sac, tremblotant comme à son habitude. Je ne dis rien de plus. Il me tandit un de ses habituels sandwich et s'excusa pour son état.
- T'es pas cuisinier ni météorologiste, je vais pas t'en vouloir.
Je lui souris à cette phrase mais il n'y réagit pas vraiment. Elliot est toujours étrange, mais qu'est ce qu'il peut l'être encore plus parfois ! De plus, il était froid alors que j'essayais d'être gentille.
Je croquais dans son sandwich, pas si catastrophique pendant qu'il tapotait sur son téléphone. La lumière de l'écran éclairait toute la pièce. Je n'osais pas lui demander quoi que ce soit, mais je mourrais d'envie qu'il me parle.
J'ai fini mon sandwich dans le silence et je lui demandais de l'eau. Sa réponse me parut perturbante.
- Non j'en ai pas, y'en a plein dehors.
- Mais, Elliot... Tu sais très bien que je ne peux pas, je suis bloquée ici... Arrête ton jeu ne me fais pas mourir de soif non plus !
Il ria et sortit de son sac à dos une paire de bottes. Mes lèvres se mirent à sourire sur mon visage éclairé par l'espoir. Je les réceptais mais je ne pouvais pas les mettre et je lui fis signe de m'aider.
Il ne vint pas m'enfiler les chaussures mais me déchaîner. La joie régnait dans mon être. Il allait vraiment m'offrir une escapade sous la pluie ! Je ne m'étais pas lavée depuis une semaine...
À peine libérée de l'usage de mes membres, je lui sautais au cou.
- Merci Elliot, merci !
Je n'attendis pas sa réaction et m'élançai sous l'eau. Une étrange sensation se faisait ressentir au niveau de mes pieds, je regardais au sol et vis de la boue, j'étais pieds nus ! Elliot me regardait, debout encore à l'intérieur, les bottes dans ses mains.
Sans importance ! Je sautillais comme une fillette sous la pluie, je faisais tout pour avoir le plus d'eau possible sur moi. Mon léger débardeur et mon short noir étaient à présent trempés, mais ça ne leur fit pas de mal vu l'état dans lequel ils étaient. Je me nettoyais le visage avec un peu d'eau, il était temps que j'enlève toute cette crasse !
Je m'amusais bien avant de remarquer qu'Elliot ne bougeait pas. C'est vrai, il n'a pas besoin de ça autant que moi. Mais j'étais si heureuse a l'idée de me sentir encore un peu plus libre, encore...
Je ne sais pas exactement combien de temps s'était écoulé avant qu'il ne m'appelle, mais j'aurais pu rester ici une éternité. Étant pleine de gratitude envers lui, je lui obéis et je viens le rejoindre.
Mes pieds boueux touchaient le sol plein de flaques. Je ris en regardant mon gardien.
- Merci ! Je ne savais pas que la pluie faisait autant de bien !
Il sourit timidement et ressort la fameuse clé.
- Déjà... râlais-je bien évidemment.
Je n'allais pas recommencer à le supplier, après tout. Il faisait ce qu'il avait à faire. C'est rentré dans mes habitudes. Il me demanda donc de me rassoir mais je lui expliquais que j'étais toute mouillée.
Je plaçai mes cheveux d'un seul côté avant de les égoutter près de l'entrée :
- Tu n'as pas d'autres vêtements, tu vas devoir rester avec ceux-là, expliqua t-il à voix basse.
Il a raison, je ne peux pas me mettre nue. Je me replace et encore une fois, il ré-enroule les chaînes autour de moi. Toujours sans serrer, cette homme avait quand même un coeur.
Calmement, il annonça son départ. Je le laissais partir sans un mot.
Le reste de la nuit fut incroyablement compliqué : je n'arrivais plus à trouver le sommeil. Les gouttes tombant dans les flaques et sur les feuilles des arbres m'empêchaient de dormir tranquillement, et mes vêtements trempés me collaient à la peau.
Je changeais de position toutes les deux minutes, je commençais à stresser et je savais très bien que ça ne me permettrait pas de m'endormir plus vite. Je n'avais plus rien à penser, alors je m'attardais sur les chaînes.
Avec l'eau, elles glissaient plus facilement... Mais toujours impossible de les retirer ! Les coussins sont trempés eux aussi, Elliot aurait pu m'amener un parapluie, ou quelque chose d'étanche au moins !
Je passais donc des heures à trouver le sommeil, le soleil commençait déjà à se lever quand mes yeux peinaient à se refermer.
***
Je fus réveillée peu de temps après par la présence des scientifiques. J'ouvrais les yeux, encore trop fatiguée, et vis Daisy et ses collègues dans le cabanon, leurs affaires déjà sorties. Me regardant tous, ils attendaient sûrement mon réveil.
- Bonjour, débutais-je essayant de lâcher leur regard.
- Bonjour Amber, quelle forte pluie tu ne trouves pas ? entama alors Daisy, une seringue à la main.
Elle allait encore me faire une foutue prise de sang. Je soupirais silencieusement. Elle s'approcha de moi, me demanda de m'enlever et planta la seringue dans mon bras. Mais au lieu de me retirer du sang, elle avait injecté un liquide.
- C'est quoi ?
- Tu sais très bien que toutes tes questions seront sans réponse. Mêle toi ce qui te regarde, jeune fille.
Elle me monte les nerfs celle là, ça devient insupportable... Le pire, c'est que je ne peux pas la contrôler. Elle a beaucoup trop de pouvoir sur moi et la situation pour que je puisse agir.
- Tu devrais te sentir un peu fiévreuse dans les jours à suivre, mais ne t'en fais pas ça passera.
- Que voulez vous dire par là ? Dites moi ce que c'est...
Daisy me regarda dans les yeux, son expression hautaine présente sur son visage.
- Toi, tu vas devoir te tenir à carreaux, car un jour ou l'autre, cela retombera sur toi..
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