~ Chapitre 10 ~
- Elliot ! m'écriais-je soudain.
S'apercevant que je ne pouvais pas me lever il avança vers moi et monta dans la camionnette pour m'aider.
- Ils t'ont fait quoi ? chuchota t-il comme si c'était un secret.
- Je ne suis sûre de rien, mais aïe, fais attention !
Il me prenait dans ses bras mais avait sans faire exprès cogner ma cheville. Je lui expliquais que c'était l'endroit où je souffrais. Je lui expliquai alors la salle de laboratoire, l'opération et mes doutes. Pendant ce temps là, il m'aidait à marcher sous les arbres.
Il ne me regardait pas beaucoup, son regard semblait se concentrer sur nos pas. Néanmoins, il avait l'air attentif à mon récit. Pendant que je lui racontais, ma voix me paraissait devenir de plus en plus aigue. Ceci est pour être dû au stress.
Nous traversions ainsi la forêt de Lake Placid, la camionnette était partie depuis bien longtemps. J'avais l'impression d'être perdue au milieu de nulle part mais Elliot connaissait le chemin. Je n'avais pas hâte de retrouver ma petite maison et je le fis savoir à Elliot.
- Je sais pas si c'est vraiment le moment pour s'en aller, Amber. Imagine qu'on les croise... Et puis ils ont ma position. Je ne pourrais même pas partir avec toi.
Je n'avais pas trop écoutais ce qu'il disait cause d'un éclair d'illumination :
- Ils... Ils m'ont inséré quelque chose dans la cheville ! Peut être que c'est une sorte de GPS ?
Son expression m'eût l'air douteuse.
- Je ne suis pas sûr qu'ils aient fait tout ça pour ça, sans te faire peur. Je pense que c'est quelque chose de plus compliqué.
- Tu sais ce que c'est ? le suspectais-je.
Il ria, pourtant ma question pouvait très bien se poser. De toute façon, si il détient la moindre information sur le labo et les scientifiques, on s'était promis de tout se dire. Après tout, je ne lui avais pas cacher les péripéties de cette interruption au laboratoire.
Nous arrivions près de la cabane en pierre et Elliot n'avait toujours pas répondu à ma question. Je ne lui avais pas reposé, j'avais juste besoin de patienter. Nous étions au niveau de la porte et je ne regardais même pas l'intérieur quand il prit la parole.
- J'en sais peut être moins que toi, je suis juste payé pour te garder enchaînée ici, je te rappelle. Et je suis désolé, mais ça va être l'heure.
Ces mots me faisaient un peu trembler, c'est vrai que je ne devais pas valoir grand chose pour lui normalement. Il devait juste s'occuper de moi comme une nounou, je trouvais ça absurde. Le pire, c'est qu'il a la possibilité de me laisser en liberté !
Je ne suis pas folle, il peut très bien me laisser dans la nature quelques minutes, voire quelques heures que je ne refuserais pas, sous sa surveillance ! Pourquoi cela lui paraît tant dangereux ? Nous serions juste à côté du cabanon, Daisy n'en saura rien ! Je lui proposais alors mon idée.
Il me regarda dans un air ennuyé et me poussa légèrement a l'intérieur.
- Mais Elliot, c'est pas compliqué non ? T'as peur de quoi ? Ils ont mis de caméras tu vas me dire ? Tu n'as juste pas de coeur !
Il ne céda pas et je tentais de sortir. Je ne voulais pas me retrouver enfermée.
- Au moins ne m'attache pas aux chaînes ! Tu peux au moins faire ça ? Je dirais rien !
- Putain Amber mais !
Il jouait énormément avec ses mains en cherchant ses mots. Je l'avais sans aucun doute énervé.
- Je veux pas me faire virer ok ? Et je veux pas nous mettre en danger. Surtout toi, si ils-
- Tu parles, crachais-je me retournant pour m'assoir à ma place. Tu ne veux juste pas TE mettre en danger.
Il allait parler mais ma déduction lui a coupé la voix. Je m'assis dans le coin. Je frissonnais au contact des murs gelés. Je suis hâteuse à l'arrivé de la saison du printemps ! Je ne savais plus quel jour nous étions, mais je sais que nous étions à la fin de l'hiver.
Je ne regardais plus Elliot qui était resté bloqué à l'entrée.
- Viens me remettre mes chaînes, vas y, lui ordonnais-je.
Mon gardien savait très bien que je lui demanderais jamais ça pour qu'il le fasse. C'était pour le faire le faire regretter de me refuser un peu de liberté. J'essayais de le comprendre, mais là il n'y avait aucun risque ! C'est un peureux. Lui ne vit pas ça, il a juste peur de perdre son travail et se retrouver sans argent, mais ne m'avait-il pas dit qu'il ne s'attendait pas à ça ?
Je lèvais alors les yeux sur lui et il sortit ses clés de sa poche. Il s'accroupit devant moi sans me jetter un seul regard, surtout pas dans les yeux, et s'empara de la première chaîne qui tenait ma cheville.
C'était celle qui me faisait mal et j'espèrais qu'il s'en souvienne. Visiblement ce fut le cas car il l'entoura légèrement des chaînes en fer. Il ne serra pas trop fort et je me demandais pourquoi il n'avait pas fait ça plus tard si il le pouvait. Peut-être que finalement, tout cela l'amusait.
Il passa les autres chaînes à mes poignets et autour de mon autre cheville avant de passer la clé dans le petit cadenas. Il faisait tout cela avec tellement de tremblements qu'on aurait dit que ça le terrifiait. Mais ses manières ont toujours été un peu maladroites je l'avoue.
Aucun de nous deux n'émit un son avant son départ. Une fois bien éloigné, je me mis à crier. Bientôt, des larmes viennent s'installer au bord de mes yeux, et je rapprochai mes jambes de mon corps.
Je m'écroulais en larmes plongeant la tête dans mes bras. Dans quel merde étais- je tombée ! N'allais-je jamais en sortir ? Tous les jours, ça s'aggravait ! Je viens de faire ma première visite au labo et Elliot me rejette déjà ! J'ai peur... Je sens mon coeur battre très vite.
Je tentais de me calmer, me raisonner. Je me répétais sans cesse que tout cela allait prendre fin un jour, que je passerais à côté des pires choses ! Mais la réalité revenait à dire le contraire. Je croyais avoir gagner la confiance d'Elliot et son aide, mais c'en était terminé.
À présent, j'étais de nouveau seule. Et peut-être que mon gardien jouait très bien la comédie et n'a jamais eu pitié pour moi. J'en suis maintenant sûre et je n'ai pas envie d'en savoir plus j'aimerai seulement...
Oublier.
***
Je réouvrais les yeux après ce qui m'a parut être une trentaine de minutes. La luminosité s'assombrit, je sèchais mes larmes sur mon visage. Mes mains étaient si sales. Comme d'habitude, je prends un coussin pour m'appuyer contre.
Cela aurait été plus pratique qu'il m'apporte un matelas, mais c'était bien trop demander je le savais. Maintenant que j'étais un peu moins prise par la colère et les larmes, je pouvais avoir les idées un peu plus claires. Mais retournant les évènements plusieurs fois dans ma tête, je parvenais toujours à la même conclusion : le problème n'était pas que moi.
Alors comment m'en sortir ? Elliot ne me laissera jamais m'en aller si facilement qu'on pourrait le croire. Je ne pourrais jamais me détacher de ces chaînes de fer toute seule, sans la clé. J'aurais du mal à la prendre au garçon, il s'en doutera après ce qu'il vient de se passer. Je ne peux pas faire grand chose si je retourne au laboratoire, à part miser qu'une occasion se présente à moi. Mais je ne connais pas du tout la ville de Port Chester et je ne sais pas comment rejoindre Lake Placid.
J'étais juste fichue et destinée à attendre qu'un miracle se réalise, ou que quelqu'un se réveille ! D'ailleurs, je ne savais toujours pas si j'étais recherchée. Je pense que ça a commencé et je suis même sur que ce sont mes voisins qui ont signalé mon absence. Personne d'autre ne l'aurait fait.
Et je ne savais pas vraiment si personne n'aurait été touché. C'était moi l'insensible à ces histoires, pas eux. À ce moment là, mes parents me manquaient terriblement. Je n'osais même pas me rappeller de quoi que ce soit car je savais que ça allait encore me remplir la tête.
Je souhaitais seulement la vider un peu. Avant qu'il ne refuse, je nous imaginais moi et Elliot allongés dans l'herbe, sous les arbres orangés de la forêt. J'essayais de ressentir ce sentiment, juste une minute.
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