7ᵉ vol
🏙️
_ Hyunnie ? l'appelé-je, déjà levé et face au lit. Debout hyung, il est déjà treize heures, insisté-je en dégageant son front de quelques mèches indomptables.
Il grogne, couché sur le ventre, la tête tournée du côté opposé de là où je me trouve.
_ Tu sais que si on dort trop tard, même si on a congé, après on est complètement décalés, soufflé-je, une dernière fois.
Sans avoir pu comprendre quoi que ce soit, il tourne la tête, m'attrape le poignet, et tire dessus brusquement pour que je m'allonge à ses côtés.
Il plonge ensuite la tête dans mon cou, et pose son bras et sa jambe sur mon corps allongé.
Sa chaleur m'envahit dans le millième de seconde, et d'un sourire niais, je lui caresse tendrement le bras.
Ses cheveux chatouillent légèrement mon cou, mais je ne lui dirais de bouger pour rien au monde.
Il n'a pas l'air d'avoir envie de se lever. J'insisterais bien un peu plus, mais je ne veux pas gâcher les actes égoïstes de Hyunwoo.
Je ferme alors les yeux, et apprécie le contact brûlant de sa peau contre la mienne.
Une demi-heure plus tard, grognon, il se lève à contre coeur après un baiser sur mon front, et part vers le couloir, simplement vêtu d'un boxer.
Je ne pourrais pas me sentir mieux qu'en cet instant.
_ Bien dormis ? demandé-je, assis sur l'une des chaises hautes de la cuisine.
_ Très bien, et toi ? marmonne-t-il de sa voix rauque et encore ensommeillée.
_ On ne peut mieux ! dis-je, un sourire jusqu'aux oreilles. Tu prépares quoi ? posé-je alors, en fixant les muscles de son dos nu rouler selon ses actions.
Un tablier, et un boxer.
Je vais devenir dingue, achevez-moi.
_ Pancake.
_ Tu es l'homme parfait, marmonné-je, extasié. Tu cuisines souvent ?
_ Pas vraiment, pouffe-t-il, mais j'ai envie de m'essayer à de nouvelles choses.
_ Je suis fier de toi, dis-je, à peine sa phrase achevée.
Essaye donc de nouvelles choses Hyunwoo. Pleins de nouvelles choses.
Le pouls s'accélérant dangereusement, je m'avance vers lui.
Tu devrais t'habiller Hyun. Tu devrais vraiment t'habiller.
Une fois plus proche, je place mes mains sur ses hanches, en une pression si fine qu'il ne pourrait presque pas le sentir, et pose ensuite mon menton sur son épaule, le torse touchant finement le sien, large et musclé. Je lui embrasse plusieurs fois la nuque, et me complais dans sa douce odeur.
Son corps est si crispé.
Je suis sûr qu'il se retient de me dire d'arrêter.
Il est bien trop gentil pour envisager me blesser ainsi.
Sans trop insister, je m'éloigne, et pars mettre la table.
_ Il manque pas mal de trucs importants, il faudrait qu'on fasse quelques courses, suggère-t-il en avalant son deuxième pancake en à peine deux bouchées.
_ J'irai demain, ne t'inquiète pas, souris-je, en coupant ma première petite crêpe. Merci pour ce repas !
_ Je t'en prie, sourit-il doucement. Ok, va pour demain alors.
_ On va à la salle après ? demandé-je ensuite.
_ Avec plaisir ! dit-il, d'un ton enjoué.
_ Parfait ! Et on pourra tester le nouveau resto du coin en soirée, il a l'air bon, proposé-je, excité.
_ Je te suis, place-t-il, avec simplicité et douceur.
🌃
_ Tu pars à quelle heure demain ?
_ Je ne sais pas trop, soupire-t-il, allongé sur le dos dans le lit, un bras posé sur ses yeux. Je me lève sans me presser, je mange et ensuite je m'habille et je file.
_ Ça va aller ? murmuré-je, couché sur le ventre, la tête posée sur mon avant-bras.
_ Je n'en sais rien du tout. Je n'aime pas ça, vraiment pas. Mais je dois y aller, conclut-il, désespéré.
Est-ce qu'il envisage sérieusement lui pardonner ?
S'il prend cette décision, qu'est-ce que je deviens moi, dans cette histoire ?
Pourquoi je déteste cette idée ?
Pourquoi ce n'est pas aussi simple qu'avec Kyun ?
Je devrai faire comme si rien ne s'était passé entre nous.
Je ne sais même pas s'il va lui dire qu'il l'a trompé lui aussi.
Tout ça n'est pas bon du tout. Et pour personne.
_ Ça va aller, je crois en toi, le réconforté-je, malgré mes nombreux doutes. Le principal, c'est que tu sois délicat, mais que tu penses avant tout à toi.
_ Je sais Hoseok, et je vais essayer de m'y tenir, dit-il, l'air à moitié convaincant. Bonne nuit.
_ Bonne nuit.
🏙️
Il s'est réveillé sacrément tôt pour quelqu'un qui n'avait pas l'air chaud de la rejoindre.
Il n'est que onze heures, et le voilà déjà en train d'enfiler ses chaussures.
_ Ça ira, tu verras, souris-je, je l'espère de manière convaincante, voulant l'encourager malgré mes craintes absurdes.
_ Espérons-le, répond-il, sans entrain. J'y vais, dit-il ensuite, en embrassant mon front.
S'il te plaît, arrête de faire ça.
_ À tout à l'heure, le salué-je d'un petit signe de la main, debout près de la table.
_ Oui, conclut-il, comme simple au revoir.
Ne pas stresser inutilement Hoseok, ne pas stresser.
Ça ne sert à rien espèce d'abruti, à part te faire du mal.
Il a dit qu'il y allait pour repousser la date de prise de décision.
C'est clairement ce qui a été mis au point dans sa petite tête, alors c'est ce qui va se passer.
Quand bien même il lui pardonne maintenant ou plus tard, cela ne te concerne en rien.
Tu restes son collègue et ami. Tu es là pour le réconforter et lui frotter le dos quand ça ne va pas. Ton rôle est de le soutenir, peu importe les choix qu'il fait.
Personne n'est là pour prendre les décisions à sa place, pas même toi.
S'il décide de divorcer, alors il le fera. S'il décide de retourner à ses côtés, alors il le fera.
Et toi, mon petit Hoseok, tu vas sourire, et lui dire que tout ira bien.
Parce que c'est à ça que tu sers.
Tu as une influence sur lui, ça, c'est sûr et certain. Il n'empêche que c'est son coeur et son esprit qui décideront réellement à la fin.
On verra à ce moment-là, qui il choisira.
Son bonheur, ou celui de sa femme.
Et puis toi, eh bien toi tu continueras ta vie, comme tu l'as toujours vécue.
🌃
_ Kyunnie ? posé-je inutilement, une fois mon interlocuteur ayant décroché. Est-ce que tu es chez toi ?
_ Je suis avec Joo, tu passes quand tu veux, je t'attends, claque-t-il, assuré.
_ Ok, j'arrive, soufflé-je, en raccrochant après son accord.
Trente minutes plus tard, et me voilà dans le séjour, accompagné d'un Changkyun, habillé d'un simple survêtement noir, et d'un sweat gris large.
_ Ça va ? pose-t-il, en me suivant jusqu'au salon.
_ Oui, soufflé-je, on va dire ça.
_ Hyung ! chantonne Jooheon, assis en tailleur près de la table basse, le regard enjoué placé dans le mien, épuisé par cette journée angoissante et fatigante.
_ Heonnie sweetie, souris-je, sa jovialité me contaminant sans que je ne puisse l'en empêcher.
_ Qu'est-ce qu'il se passe ? demande ensuite Chan, et partant chercher trois canettes de Coca.
_ Rien de spécial, je voulais juste me changer les idées, mens-je, un sourire contraint aux lèvres, en m'asseyant dans le canapé.
_ On jouait à FIFA, explique-t-il alors, en se posant à mes côtés.
_ Continuez dans ce cas, je vous regarde jouer, suggéré-je.
_ Tu veux pas tenter ?
_ Non merci, je suis nul à tout ça, soupiré-je, en brassant de l'air avec une main que j'agite dans le vide. Peut-être plus tard, conclus-je en m'allongeant sur le ventre, suggérant ainsi à Kyun de s'asseoir aux côtés de son ami.
Finalement, je me suis endormi environ une heure plus tard, avec ce besoin d'attention que personne n'aura su me donner.
_ Ho-jjang ? Debout bébé, murmure quelqu'un, tout en me caressant les cheveux.
_ Mmmh.
_ Laisse, c'est pas grave, fait une autre voix. Tu lui feras un gros bisou de ma part.
_ Compte sur moi.
Quelques longues minutes plus tard, mes yeux s'ouvrent enfin, éblouis par la lumière du jour, et je tente difficilement de m'asseoir sur le canapé où je suis tombé de fatigue quelques heures plus tôt.
J'ai si mal au dos, mon Dieu.
_ Ça va aller ? demande, calme, Kkukkung.
_ On va dire ça.
Il pose délicatement ses lèvres sur les miennes une fois mon corps endolori posé sur ses pieds, et se dirige tout sourire vers la cuisine.
_ C'est de la part de Heonnie, s'écrie-t-il en me servant une tasse de café.
_ Ah bon ? Parce qu'il voulait absolument que ce soit sur la bouche ? posé-je, amusé.
_ Oui, il y tenait absolument, affirme-t-il.
_ Je vois, souris-je.
_ Ça va mieux qu'hier ? s'inquiète-t-il ensuite, en s'asseyant face à moi à table, un bol de céréales posé devant chacun de nous.
_ Pas vraiment, soufflé-je, en fixant le lait couler dans le récipient.
_ Ça va avec ton coloc ? pose-t-il, comme pour tenter de savoir le pourquoi du comment.
_ Il est parti hier pour discuter avec sa femme, et il n'est jamais revenu, résumé-je, en avalant une première bouchée.
_ Et il ne t'a même pas envoyé de message pour te prévenir ? s'offusque-t-il.
_ Nope, les sms et Hyunwoo, c'est pas une grande histoire d'amour.
_ Je suis désolé, murmure-t-il, une moue triste sur le visage.
_ Pourquoi ? le questionné-je, perdu.
_ Tu voulais juste venir ici pour dormir dans le canapé ? demande-t-il, un sourcil arqué.
_ Non, avoué-je, après un long soupir à fendre l'âme. En vérité, je voulais que tu me prennes sauvagement dans ton lit, mais peu importe, ce n'est pas arrivé.
Même la tête penchée vers mon repas, je peux comprendre qu'il est choqué par ma confession.
Si je n'étais pas aussi chamboulé par tout ce qui m'arrive en ce moment, j'aurais pu en rire.
Choquer le petit démon insatiable qu'est Im Changkyun.
Je suis vraiment très doué.
_ Moi ? Te prendre ? répète-t-il, étonné. Mais, ça a toujours été l'inverse, marmonne-t-il, à présent embarrassé.
_ Je sais, soupiré-je. Mais c'est ce dont j'avais besoin hier, et ce dont j'ai encore besoin à l'heure actuelle, confié-je, en terminant la fin de mon bol.
_ Reste alors, se reprend-il. On peut faire ça, ça ne me dérange pas, que du contraire. Tout ce que tu voudras bébé, s'enquit-il avec tendresse.
_ Non, c'est gentil, j'ai juste envie de rentrer là tout de suite, souris-je discrètement, en me levant pour enfiler ma veste et mes chaussures. Je reviendrai sûrement de la semaine ou du week-end prochain. Je t'enverrai un sms suffisamment en avance pour que Joo ne soit pas là, promis-je, en lui embrassant le front, une fois à mes côtés, l'air boudeur.
_ Ok, ok, comme tu veux, n'insiste-t-il pas, les mains dans la poche ventrale de son sweat.
_ Bye Kkukkunggie, conclus-je, d'un petit signe de main timide.
_ Bye Ho-jjanggie, me salue-t-il, de la même manière.
Quelques longues minutes plus tard, et après un énième soupir, je franchis sans entrain la porte de mon chez-moi.
J'aurais peut-être dû rester près de mon ami.
Tiens.
C'est bizarre, il y a une paire de chaussures en plus dans l'entrée.
Comme si...
_ Hyunwoo ? appelé-je, en avançant vers le séjour.
_ Oui ? me répond-il, debout dans le salon.
_ Tu es là ? soufflé-je, comme si ce n'était pas évident, tout en enlevant ma veste.
_ Oui, sourit-il, en s'asseyant à nouveau dans le canapé.
Je le rejoins rapidement, et le regarde de longs instants, sans bouger, posé à ses côtés.
Il m'a manqué.
Oui.
Vraiment.
J'angoissais tellement.
Je pensais me retrouver de nouveau seul ici, et lui, je pensais qu'il allait retourner avec une personne qui n'est pas digne de lui, et qui ne le fait que souffrir, sans jamais prendre en considération son avis ou ses sentiments.
Je la déteste.
Et je me déteste, parce que même si je ne souhaite que son bonheur, tout ce que je désire au fond, c'est qu'il divorce.
Je ne suis même pas digne d'être son ami.
Personne ne mérite cet être doux et innocent.
_ Tu as dormi à l'extérieur ?
_ Oui, chez Changkyun, marmonné-je, en me grattant la nuque.
_ Je suis désolé, ça fait longtemps que tu n'étais plus allé chez lui. Tu ne devrais pas te forcer à rester avec moi, c'est déjà beaucoup de me laisser vivre ici avec toi, avoue-t-il, d'un sourire gêné.
_ Je ne me force à rien du tout. Si tu es là, alors je reste avec toi. Je préfère, persisté-je, le regard bloqué dans le sien.
_ Merci, conclut-il finalement, pour tout.
_ Ne me remercie pas, je fais ça avec plaisir. Tu as déjà mangé ? posé-je, en me plaçant en tailleur, plus confortablement.
_ Oui, je suis rentré juste après, sourit-il, contrit. Je suis vraiment désolé, elle a insisté pour que je reste manger hier soir, et quand j'ai vu l'heure tardive, je n'ai pas voulu t'envoyer de message. J'avais peur de te réveiller, avoue-t-il, en se frottant la nuque à son tour.
_ Ce n'est pas grave, je me suis simplement dit que tu avais décidé de lui pardonner, soufflé-je du nez, attristé.
_ Non, ça, ce n'est pas prêt d'arriver, s'obstine-t-il à dire. Je lui ai clairement expliqué qu'il me fallait plus de temps, c'est juste que quand elle a insisté pour que je reste, parce qu'il était tard, j'ai accepté, et je me suis installé dans le canapé.
_ Je vois, soufflé-je, heureux de ce que j'entends, et de ce qu'il prend la peine de me dire. Tu lui as ainsi montré clairement que tu lui en voulais encore en ne dormant pas avec elle, tu as bien fait.
_ J'ai eu beaucoup de mal une fois arrivé là-bas, soupire-t-il, en fixant la table basse. J'avais l'impression de ne plus vraiment être chez moi. C'était très déstabilisant. Le climat y était si froid. Mais bon, je n'avais pas le choix, je devais y retourner. Et puis, je me suis rappelé de tes conseils, et je me suis répété combien j'avais besoin de penser à moi pour une fois. Tu m'as beaucoup aidé. Grâce à toi, j'ai réussi à être fort, et à exprimer ce que je ressentais et voulais vraiment. Merci, me sourit-il, de manière éblouissante et bien trop violente pour mon petit coeur fragile.
_ Je t'en prie ! Je suis fier de toi, vraiment ! souris-je à mon tour, de manière plus sincère cette fois.
_ Merci, répète-t-il, avant d'inspirer calmement et intensément. Du coup, si ça ne te dérange pas, j'aimerais encore rester ici deux semaines.
Ses petits yeux en amande m'observent, inquiet de la réponse que j'allais donner.
Comme si quelqu'un de normalement constitué dans ce monde pouvait refuser quelque chose à cet être angélique.
_ Tu ne me dérange jamais Hyunnie, réponds-je, tout naturellement.
_ Je t'invite à manger au resto pour te remercier, conclut-il en se levant énergiquement.
_ C'est parti ! m'écris-je en le suivant, heureux d'avoir retrouvé mon collègue et ami.
C'est bien plus agréable de l'avoir à mes côtés.
Surtout la nuit.
Je n'aime plus dormir seul, ça m'angoisse.
Heureusement qu'il est là.
Je ne sais même pas comment je vais faire quand il aura pris sa décision.
S'il divorce, il devra se trouver un endroit à lui, un endroit qu'il considérerait comme chez lui.
On pourrait aussi vivre en colocation.
Ce serait tellement parfait.
Je lui proposerai une fois son choix pris.
Vivre avec lui officiellement...
Oui, ce serait vraiment bien.
Ce serait bien aussi qu'il me fasse l'amour, mais ça, c'est une autre histoire.
🌃
_ Hyun ? marmonné-je, au bord du sommeil.
_ Mmh ?
_ Tu es du genre tactile ?
_ Rarement de moi-même, mais les personnes qui me sont proches le sont avec moi, et j'apprécie, développe-t-il.
_ Est-ce qu'on est proche ? posé-je alors, allongé à ses côtés, face à lui.
_ On partage le même lit, et on vit dans le même appartement, déclare-t-il, comme une réponse à ma question, ses prunelles fatiguées plongées dans les miennes.
_ C'est donc un oui, pouffé-je, en me rapprochant de lui, pour venir entourer son torse de mes bras, la tête calée au creux de son épaule.
Ses bras enlacent instinctivement mes épaules, et son menton se pose sur mon crâne, après avoir embrassé ce dernier.
_ Si je suis trop envahissant, surtout, n'hésite pas à te décoller, je comprendrai le message tout de suite, murmuré-je contre la peau sensible de son cou. Je peux comprendre que tu aies besoin de ton espace pour dormir.
La pression qu'il exerce autour de moi se fait plus forte, et il ne répond rien hormis un très chaleureux « bonne nuit ».
Je sens que je vais devenir de plus en plus accro à lui.
🌃
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