12ᵉ vol
🎢
_ Debout les enfants ! s'écrie Kihyun, nous réveillant bien trop durement. On se prépare vite et on y va. Il faut être là-bas pour l'ouverture.
La chambre, uniquement emplie de grognements, finit par se calmer au bout de longues minutes.
Le séjour quant à lui, accueille peu après quatre jeunes hommes, les cheveux en bataille, les yeux à moitié fermés, et la bouille gonflée par la fatigue.
Affalé dans le canapé, tout le monde se prépare, chacun son tour, d'une manière molle et lente à souhait.
Si je ne le connaissais pas très bien hier, maintenant c'est chose faite. Kihyun, est du genre insistant et borné, c'est toujours bon à savoir.
Enfin prêt, et plus ou moins réveillés, nous avons pris la route, vers ce qui s'apparentait à l'une des meilleures journées de notre vie.
Hyunwoo a retrouvé ses amis, et n'a pas arrêté de sourire et rire de la journée.
J'étais si heureux de le voir si épanouit.
Il le mérite tellement.
On a rigolé comme des fous pendant des heures entières. C'était l'une de ces journées, celles qu'on n'oublie jamais.
Emplie de joie, de bonne humeur, de fou rire, de sourire, d'amitié sincère et chaleureuse, d'amour.
Je donnerais tout pour revivre cette journée.
Après ce moment magique, nous avons débuté et clôturé la soirée par un restaurant de rue, où alcool et nourriture coulaient à flots.
Heureusement pour nous, le lendemain nous avons congé.
Je ne suis pas quelqu'un qui boit beaucoup, voir pas du tout, mais ce genre de sortie ne me dérange jamais, au contraire.
J'aime m'amuser de l'état de mes amis.
Mon rôle est de leur rappeler qu'on récolte ce que l'on sème.
Je suis le protecteur des gens bourrés, mais cela n'inclut pas la dignité.
Une fois la nuit bien entamée, tout le monde s'est mis d'accord pour enfin rentrer, la plupart titubant drôlement, inconscient de leur état pitoyable, et comme le gentil Hoseok que je suis, je les ai tous raccompagnés chez eux.
Le plus fascinant à regarder reste quand même Hyunwoo.
Il ne paraît pas très saoul, et tiens toujours son équilibre, mais ses yeux le trahissent toujours.
Au premier abord, ses prunelles semblent ne rien exprimer, pourtant, lorsqu'on le connaît un peu mieux, on peut se rendre compte que ses yeux sont plus expressifs que n'importe quels gestes ou paroles.
Après cette longue journée emplie de péripétie, mon collègue s'étale dans son lit, façon étoile de mer, tout en grognant de soulagement, alors que d'un même mouvement, je tente de lui enlever ses vêtements, pour qu'il se sente plus à l'aise.
Vêtu uniquement d'un boxer, je le laisse glisser sous la couette, avant de me déshabiller à mon tour et de faire de même.
_ Je ne connais pas Kihyun depuis longtemps, soufflé-je, épuisé, enfin allongé bien au chaud sous les draps, mais je ne pensais pas qu'il était du genre à boire jusqu'à danser sur du EXO debout sur une table. C'était vraiment hilarant. Enfin, le plus hilarant était quand Hyungwon a fait les yeux doux à Changkyun, qui s'est empressé de lui dévorer la bouche, ris-je, amusé par les souvenirs qui repassaient dans mon crâne. J'avais oublié qu'il ne fallait jamais donner d'alcool à ce petit chaton.
Sans dire un mot, le corps de mon colocataire se colle au mien, son nez glisse dans mon cou, ses mains cramponnent mes fesses par-dessus mon sous-vêtement, et il mordille ma peau, de manière passionnelle et sauvage.
Putain, mais qu'est-ce qu'il se passe ?
_ Hyunwoo ? essayé-je de le repousser, l'esprit sans dessus dessous. Qu'est-ce que tu fais ? Arrête ça, tu as trop bu, tenté-je de le raisonner.
_ Faisons comme les personnes qu'on a vues à la télé, susurre-t-il, tout en léchant avidement mon cou. J'ai envie de tester avec toi. Laisse-moi te toucher Hoseok, propose-t-il, en malaxant mon cul, les dents autour de ma clavicule.
La tête penchée en arrière, les larmes aux yeux, je gémis discrètement, tout en essayant difficilement de retirer la forte poigne de Hyun autour de mes fesses.
Son bassin se frotte sauvagement contre le mien, et je durcis malgré moi.
_ Non, arrête, tu n'es pas dans ton état normal, tu ne sais même pas ce que tu dois faire exactement, marmonné-je, en me débattant. Arrête. J'ai dit non ! ordonné-je, d'un ton plus haut et brusque.
Un déclic se fait enfin dans son esprit, et d'un même mouvement, son corps se détache du mien. Il se recule, avant de soupirer une grande goulée d'air. Après de longues secondes de silence oppressant, il s'approche à nouveau, timidement, et entoure mon cou de ses bras, le nez plongé dans ma tignasse désordonnée.
_ On le fera ? murmure-t-il alors, la respiration toujours aussi lourde, et l'intonation coupable. Plus tard ?
_ S-si tu en as toujours envie lorsque tu seras a jeun, peut-être, soufflé-je, peu crédule. Dormons maintenant, d'accord ? posé-je, hésitant, les bras entourant son torse.
_ Mmh, acquiesce-t-il. Désolé.
Mon coeur me fait un mal de chien, et ma tête n'est pas dans un meilleur état.
Mon bassin est en feu, et même si je suis content d'avoir réussi à le stopper, je suis aussi très déçu malgré moi.
J'aimerais tellement vivre cette sensation.
Celle de l'avoir contre moi, celle de l'avoir en moi.
Cette boule de nerfs qui te fait voir les étoiles, cette unicité qui prouve qu'on s'assemble à la perfection.
J'ai tellement envie de sentir tout ça.
Je n'en peux plus.
Je sais qu'à aucun moment je ne regretterai de l'avoir stoppé.
Malgré tout, je n'arrête pas de m'imaginer la situation si j'avais cédé.
Est-ce qu'on aurait avancé, ou reculé ?
Nous serait-on éloigné, ou rapprocher ?
S'en serait-il souvenu de toute manière ?
Peu importe.
La meilleure solution a été prise, ne pensons pas aux dizaines d'alternatives possibles.
🌃
Les doigts jouant avec quelques-unes de ses mèches rebelles, à peine réveillé, je l'observe dormir, le sourire aux lèvres.
Sa petite bouche gonflée du matin, mon Dieu, c'est l'une des choses les plus belles au monde.
Qui suis-je pour avoir le droit d'observer ça chaque matin ?
Mes lèvres se posent sur les siennes, une fois, deux fois, trois fois.
C'est si doux, si confortable, Seigneur.
Merci de me récompenser de la sorte.
Je ne sais pas ce que j'ai bien pu faire pour mériter ça, mais merci, mille fois merci.
Après d'innombrables baisers sur son visage, un petit geignement me fait comprendre qu'il est en train de se réveiller.
Même les yeux clos, ses sourcils se froncent.
Un nouveau baiser plus tard, et c'est un fin sourire qui habite désormais son visage.
Il est si adorable.
Les yeux à moitié ouverts, je lui souris avec tendresse, tout en lui caressant la joue.
_ Ça va la tête ? murmuré-je, attendri.
_ Mmh, grogne-t-il, allongé sur le ventre, ça peut aller.
_ Tu te souviens de quoi ? demandé-je, amusé.
_ On a beaucoup rigolé, bu et mangé, grommelle-t-il, en pleine réflexion. Je me rappelle aussi de Kihyun, et de nous deux collés l'un à l'autre dans le lit.
_ C'est bon, tu as tout dans les grandes lignes, réponds-je alors, tout en glissant mes doigts dans ses cheveux.
_ Parfait, sourit-il alors. Tant que je n'ai rien fait de gênant ou de déplacé, ça me va.
_ Tu n'aurais jamais pu dépasser Kiki de toute manière, pouffé-je.
_ Je confirme.
_ Tu t'es bien amusé alors ? Ça t'a fait du bien ?
_ Oui, énormément, s'empresse-t-il de répondre, en lovant son visage dans mon cou, les bras serrés autour de ma taille. Merci beaucoup.
_ Mais je t'en prie. Ça a été bénéfique pour tout le monde, je suis content, signalé-je, les mains toujours dans sa soyeuse chevelure.
_ Oui, je pense aussi. Nos amis s'entendent bien, je suis soulagé.
_ Oh ça oui, pouffé-je. Il y en a même qui s'entendent plus que bien.
_ Ah bon ? s'étonne-t-il, après un baiser dans mon cou qui m'offre des milliards de frissons sur l'échine.
_ Hyungwon et Changkyun se sont dévoré des yeux toute la journée, et en soirée, c'était la bouche qu'ils se dévoraient, ris-je. Et Jooheon et Minhyuk n'ont pas arrêté de se câliner, c'était si chou.
_ Si tout le monde est content alors je suis heureux. Attends, capte-t-il enfin, tu veux dire que Wonnie ? Avec Chan ?
_ Oui, réponds-je, amusé. Quoi, tu ne l'imaginais pas gay ?
_ Je n'y ai jamais vraiment réfléchi, dit-il simplement. C'est perturbant, mais bon, moi je veux juste son bonheur. Et puis, Changkyun est quelqu'un de bien.
_ Si mignon et ouvert d'esprit, marmonné-je, amusé, un sourire heureux aux lèvres.
_ Toujours, conclut-il, fier de lui.
Toujours, tu as raison.
Si ouvert d'esprit que tu voulais me culbuter hier soir.
Idiot.
J'avais tellement envie de dire oui, si tu savais.
Tellement envie que tu me touches, sans envisager d'être dégoûté.
Tellement envie que tu me caresses avec envie, que tu me désires, que tu sois excité par moi, que tu veuilles me faire l'amour comme jamais encore tu ne l'as fait à quelqu'un.
Faire l'amour Hyunwoo.
Pas baiser.
Fait chier.
_ Ça va ? s'enquit-il, en relevant la tête.
_ Oui, j'étais perdu dans mes pensées, désolé, souris-je, crispé. Hyunwoo, soufflé-je ensuite, l'estomac se contractant douloureusement.
_ Mmh ? marmonne-t-il, inquiet.
_ Tu sais que, bah, tenté-je, angoissé mais déterminé à aborder les pensées qui m'inquiètent et m'angoissent.
_ N'hésite pas à me dire ce que tu penses, je ne veux pas qu'on se cache les choses, me rassure-t-il, en resserrant sa prise autour de moi, le visage face au mien.
_ Je sais que tu es en pause avec ta femme, et que tu essayes juste de te connaître un peu mieux, commencé-je, le coeur battant bien trop vite, le regard fuyant. Tu essayes de voir ce qui te convient, tu essayes de faire les choses bien, de faire un peu un bilan de ta vie. Mais, tu sais, au final, tout ce pour quoi je t'ai aidé.
_ Oui ? insiste-t-il, inquiet.
_ Bah, tu as trompé ta femme, toi aussi, avoué-je. On n'a pas vraiment couché ensemble, mais on a déjà fait beaucoup, marmonné-je. Tu sais, hier, tu as eu envie qu'on le fasse, confié-je, attristé et blessé. Tu étais complètement saoul, mais tu avais envie de moi. C'était dur pour moi de résister, mais il le fallait, je ne voulais pas que tu fasses quelque chose qui te blesse ou que tu regrettes par la suite. Je ne sais pas comment tu vois les choses pour l'avenir, et tu as encore un peu de temps devant toi, mais réfléchis bien, d'accord ? conclus-je, le coeur douloureux. Tu pourrais faire des choses que tu regretterais plus tard.
Il fixe à présent le plafond, pour j'imagine, tenter de se remémorer les souvenirs de la vieille. Son avant-bras est toujours posé sur ma hanche, et cette attention m'aide à tenir bon.
Je sais qu'il tient à moi.
Je sais que je l'aide énormément, et qu'il m'en est très reconnaissant.
Mais je suis quoi exactement pour lui ?
A-t-il des sentiments pour moi ?
Est-ce qu'il cherche encore à savoir si les hommes l'intéressent ? Ou si je l'intéresse ?
Merde.
Ça m'angoisse.
J'ai besoin d'avoir quelques réponses.
Je fais tout pour lui depuis un mois, et ça ne m'a jamais dérangé. Mais il faut reconnaître que je commence à encaisser bien trop de choses.
Je ne veux penser qu'à lui, je veux qu'il ne pense qu'à lui, mais en attendant, je crois que c'est moi qui commence à souffrir de tout ce brouillard dans ma vie.
Changkyun me parlait de sentiments amoureux, et finalement, même après m'être dit le contraire, je commence à me poser des questions.
_ J'ai vraiment fait ça hier ? place-t-il alors, le regard coupable. Je suis vraiment désolé, l'alcool m'a fait faire des choses stupides, je n'avais pas toute ma tête, murmure-t-il, en me regardant, un sourire désolé aux lèvres.
_ Oui, ça je l'ai deviné, soufflé-je, en me décollant de lui. Il faut vraiment être idiot pour coucher avec moi, claqué-je, en me levant pour rapidement enfiler des vêtements pris au hasard.
_ Non, attends Hoseok, je n'ai jamais dit ça.
_ Je vais aller faire deux trois courses, interviens-je, en replaçant vulgairement ma tignasse désordonnée, je n'en ai pas pour longtemps, il ne faut pas grand-chose.
Il se redresse et sort du lit, mais je l'empêche de justesse d'attraper mon poignet d'un geste rapide.
_ Je viens avec toi, s'il te plaît, discutons-en, d'accord ? dit-il, désespéré, en enfilant un jogging gris.
_ Prends ta douche, va manger, insisté-je, en ouvrant la porte de la chambre, dos à lui. On n'a pas besoin de grand-chose, pas besoin d'être deux. Regarde un truc à la télé, reste une petite heure seul, ça te fera du bien. Ça nous fera du bien à tous les deux.
Sans attendre de réponse, je file vers la sortie, inspirant longuement une fois la porte refermée derrière moi.
Je n'ai même pas pris de sac de course. Heureusement que mon portefeuille n'est jamais loin de l'entrée.
Est-ce que j'ai réagi un peu trop violemment ?
J'ai l'impression d'avoir exagéré.
Je sais qu'il n'a jamais pensé ça en s'excusant ainsi, mais je suis bien trop à fleur de peau depuis le dérapage de la veille au soir.
Si je n'avais pas dit non, il m'aurait baisé sauvagement, et ne s'en serait même pas souvenu.
Et moi dans l'histoire, tout ce à quoi je pense encore une fois, c'est à son état si jamais j'avais dit oui.
Il s'en serait tellement voulu. Il s'en voulait déjà bien trop ce matin.
Mais pour quoi exactement ?
Pour m'avoir fait des avances un peu trop lourde ? Ou parce qu'il l'aurait bel et bien regretté si on avait été jusqu'au bout ?
Qu'est-ce qu'il veut bon sang ?
Le sait-il lui-même finalement ?
Je ne suis qu'un idiot.
Il est totalement perdu dans ses sentiments, dans ses relations, dans sa vie.
Son corps me désire, je le vois, je le sais.
Jusqu'où, ça je n'en sais rien, mais je sais qu'il est attiré par mon corps d'homme.
Le mien, et celui d'aucun autre.
C'est si flatteur.
J'aime ça, vraiment.
Le problème, c'est que quoiqu'il arrive, j'ai l'impression d'être le seul qui sera blessé à la fin.
Qu'il divorce ou vive seul, il ne tombera jamais amoureux de moi.
Et moi ?
Je suis amoureux de lui ?
Putain.
Bien sûr que oui.
Comment pourrait-il en être autrement, alors que je vis avec l'homme le plus parfait au monde ?
J'aurais dû me douter que c'était une fin inévitable.
Mais je ne le savais pas à l'époque.
Il a toujours été parfait, mais je n'avais jamais envisagé le traiter comme un homme, comme un éventuel petit ami.
Je suis stupide.
Stupide, stupide, stupide.
Et le pire, c'est que maintenant, je ne peux rien faire pour changer ça.
J'ai été pris à mon propre piège.
Moi qui me disais que je ne trouverais jamais le bon, que je finirai avec une quinzaine de chats, totalement seul.
J'aurais dû me méfier.
Je n'aurais pas dû faire le malin, et prendre cette situation pour acquit.
Tout peut changer, je devrais le savoir.
Mieux que quiconque.
Je suis toujours la bonne poire dans ces cas-là.
Toujours.
En attendant, quand je rentrerai, mon coeur se gonflera à nouveau de bonheur en le voyant.
Je vais lui sourire, il va me sourire, et je serai de nouveau l'homme le plus heureux au monde.
Du moins, en surface.
J'irai bien, jusqu'au samedi.
Mais peu importe.
Profite de ce que tu as pour le moment Hoseok.
Tu pourras t'effondrer une fois ton collègue parti.
Oui, c'est un bon programme.
Sois heureux jusque samedi.
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