Septième ciel
Il est beau.
C'est la première chose qui m'a frappé chez lui, sa beauté. Une gueule un peu cassée à la Belmondo allié aux traits ciselés de Brad Pitt. Des yeux bleu comme un ciel particulièrement ensoleillé d'été, ce bleu qui se confond avec celui de la mer.
Puis j'ai entendu le son de sa voix, douce, chaude, joyeuse, invitant au voyage et à l'exotisme. Éclat de rire : merveille pour l'oreille ! Il a l'air sûr de lui, comme si rien ne pouvait lui résister. C'est d'ailleurs sans doute le cas.
Il me sourit, le type de sourire ravageur pour lequel n'importe quelle fille un temps soit peu sensée se damnerait. Ou n'importe quel garçon, d'ailleurs. Je suis certaine que même les garçons s'arracheraient ce sourire.
Le type de mec à rendre les gars gays.
Il me fait fondre comme un chocolat resté trop longtemps au soleil avec ce sourire. Toutes les fées ont dûs se pencher sur son berceau, ou les anges, ou les deux. Dans tous les cas, ça ne devrait pas être permis d'être aussi... d'être tellement... d'être lui.
Lentement, il se déshabille : il pose sa veste, ses lunettes de soleil qu'il avait négligemment perchées sur son crâne, sa ceinture.
Un par un, il les pose à côté de lui. Son chapeau les suit, et son sac.
Sous l'effet d'un courant d'air sa chemise s'entrouvre. Ce courant d'air a paradoxalement par ricochet l'effet de me bloquer le souffle.
Si seulement il ne devait pas partir, jamais, si seulement nous n'étions pas pressés par le temps ! Si seulement notre histoire n'était pas vouée à disparaître si vite !
Ses yeux me détaillent, me dévorent, comme si il espérait que moi aussi je fasse tomber le masque. Que j'ai aussi deux boutons de chemise ouverts. Dommage.
J'ai l'impression de voler. De toutes les filles de la pièce c'est moi qu'il a choisi. Pas si con Belmondo. Il va m'envoyer au firmament, au paradis.
Malheureusement, il faut bien revenir sur terre :
« -Au suivant s'il vous plaît ! Avancez ! Mettez vos affaires dans le bac, veste, lunettes, ceinture, sac à dos ! Prochain vol pour les Maldives dans deux heures ! »
Une dinde blonde vient s'accrocher au bras de mon bel Adonis en gloussant. Quelle idiote. Avec elle, aucun exotisme, si ce n'est son sac Louis Vuitton qui m'a l'air plus marocain que français. Il lui dédie son plus beau sourire.
« -Bon vol ! » lui dis-je en lui rendant ses affaires.
« Espèce de garce », complétais-je sotto voce.
Les hôtesses de l'air ne peuvent pas avoir des Apollons, elles peuvent toujours rêver. Mais au final, c'est elles qui les envoient au septième ciel !
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