Le Pouvoir des Mots (III)
Le soleil tranchait étrangement avec ses pensées sombres le lendemain, la narguant de ses rayons alors qu'elle, était en plein brouillard.
Comme elle s'y attendait, elle n'avait pas pu fermer l'œil après la discussion qu'elle avait surprise.
Elle avait toujours pensé que ses parents, bien que secrets n'avaient jamais enfilé de masques devant elle. S'être fait prouver le contraire lui serrait le cœur et la rendait furieuse.
Chassant ses idées noires d'un mouvement de tête, elle arpenta à grand pas le long corridor menant vers le salon et la cuisine.
L'odeur du café lui emplissait les narines et la réconfortait.
Elle hésita un instant à l'orée de la cuisine où Bérénice s'activait avec quelques autres, mais décida plutôt de se rendre dans le salon, le son d'un reportage sur la télé piquant sa curiosité.
Elle se stoppa net.
Face à l'immense télévision holographique, se tenait Terrence. Celui-ci vêtu d'un simple jean et d'une chemise blanche était nimbé de lumière par les rayons qui filtraient par la fenêtre. Il était, même dépourvu de ses vêtements d'apparat, solaire ; Et Calliope se maudit un instant de suivre du regard la courbe volontaire de ses épaules.
- Vous comptez m'observer encore longtemps comme ça ?
Terrence lui lança un regard par-dessus son épaule, un sourire en coin jouant sur ses lèvres.
- Je savais bien que je vous plaisais.
- Oh je vous en prie ! répliqua-t-elle en roulant des yeux.
Elle s'avança jusqu'à côté de lui, alors qu'il reportait son attention sur l'écran.
Aucun d'eux ne parla pendant un temps, et Calliope se surprit a apprécié ce simple moment en sa compagnie. Il pouvait être charmant quand il n'ouvrait pas la bouche en fin de compte.
On pouvait y voir la scène qui défrayait les journaux télévisés depuis maintenant deux jours. Sarah venant à la rescousse de son frère.
- Elle a du cran, déclara soudainement Terrence, brisant le silence.
- Une qualité que vous semblez apprécier.
Sentant le regard de la brune sur lui, le jeune homme tourna le regard.
- Eh bien quoi, jalouse ?
Il se tourna vers elle entièrement et saisit entre ses doigts une de ses mèches de cheveux.
- N'ayez crainte, on m'a appris a toujours garder les yeux sur le prix.
Elle dégagea sa main.
- Vous pouvez arrêter votre acte Terrence, il n'y a personne à impressionner.
Il roula des yeux.
- Vous n'avez aucun sens de l'humour.
- Si, seulement pas le même que le vôtre. Pourquoi êtes-vous intervenu auprès de Monroe ce jour-là ? demanda-t-elle alors qu'il s'apprêtait à quitter la pièce.
- Vous sembliez être au bord des larmes, et je suis le seul à avoir le droit de vous faire pleurer.
Il avait répondu nonchalamment, appuyé sur l'une des colonnes de marbres, bras croisés.
Elle le dévisagea. Peu convaincue. La jeune fille avait bien vu, durant une seconde ce jour-là, le masque de Terrence s'était fendu, et encore ce matin quand il avait observé la scène retransmise aux informations.
Observe avec tes yeux.
Cependant, elle ignorait le pourquoi et elle en avait assez de ne rien savoir.
- Allons Terrence, vous pouvez faire mieux que ça, c'est un terrible mensonge.
La réplique déclencha quelque chose chez le jeune homme. Ses yeux s'illuminèrent et ce sourire en coin qu'elle aurait pu trouver mignon s'il ne l'agaçait pas autant resurgit sur ses lèvres.
- Oh, alors comme ça le chat sort les griffes.
Elle lui renvoya un regard chargé de détermination et s'approcha de lui jusqu'à ce que leur visage ne soit plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre.
Il sourit.
- Très bien, que pensez-vous de ça alors. Nous, vous et moi avons du pouvoir au bout de langue. Et j'ai appris très jeune à m'en servir. Je serais ravi de vous en faire la démonstration.
Ses yeux émeraude dérivèrent de ses yeux pour tomber sur ses lèvres, et Calliope frissonna.
- Satisfaite, murmura-t-il à son oreille.
Elle expira un bon coup, l'air lui manquant soudain, mais loin de se démonter, elle plaça une main sur le torse du jeune homme et le repoussa légèrement sans qu'il oppose de résistance.
- Je ne sais pas ce que vous cachez Terrence, mais je finirai par trouver.
Les yeux de l'aristocrate se plissèrent.
- Ne mettez pas votre nez où il ne faut pas Calliope. Vous pourriez le regretter.
- Auriez-vous peur ? Vous m'avez invité à danser, et bien valsons maintenant !
Plus de secret.
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