Eleven (III)
— Perceval et Arthur sont des figures renommés dans les légendes Arthuriennes.
C'est la première chose qui lui était passé par la tête à la vue de l'arme.
La panique avait toujours eu le don chez lui, de faire ressortir ce genre d'information...
— Qu'est-ce que...
Ah, Arthur semblait prit de court, tant mieux ! Ça lui laissait encore quelques minutes pour réfléchir.
Matthieu cligna des yeux.
— Oui, fit-il d'un ton égal. Tous deux étaient de valeureux chevaliers et tous deux avaient un destin fabuleux.
Il n'avait pas vraiment envie de s'épancher sur ses vieilles histoires, mais il espérait que cela serait suffisant pour diminuer l'envie du garçon de lui percer le crane, où tout autre endroit de son anatomie.
Bon sang, mais sur quel genre d'énergumènes était-il tombé ?
Encore une fois, lui, il avait simplement voulu se rendre aux toilettes ! Tout ça parce qu'il avait écouté Lucas et fait preuve d'un peu de relationnel !
Il se promit de ne plus jamais écouter l'aîné des Chase.
— On s'en fiche, s'écria Arthur en faisant un moulinet avec son blaster. Qu'est-ce que tu sais, qu'est-ce que tu as vu ?!
Mis à part vous deux en train d'agir bizarrement, rien du tout, pensa le blond, mais il se contenta d'un simple :
— Rien du tout, je ne sais absolument pas de quoi vous voulez parler.
— C'est vrai, renchérit Perceval. Il s'est simplement contenté de savoir si j'allais bien. Je paniquais légèrement...
— Percy qu'est-ce qu'on avait dit ! Si tu paniques, ça va paraître louche !
— Mais, il y a de quoi !
Le brun dans un geste nerveux tapota de nouveau son sac en bandoulière.
— Arrête de faire ça !
Arthur roula des yeux et jeta un coup d'œil à son B.I délaissant le visage de Matthieu.
Matthieu songea que c'était là, une bien mauvaise façon de tenir quelqu'un en joug, mais le canon étant toujours sous son nez, il s'abstint de tous commentaires.
— On doit partir d'ici, nous n'avons plus beaucoup de temps, déclara le Blanc pour son frère.
Il reporta son attention sur Matthieu, sourcils froncé dans une intense mimique de concentration. De toute évidence la présence du blond ici ne faisait pas partie du plan-peut-importe celui-ci d'ailleurs-des deux garçons.
Quel idée aussi, de prévoir ça dans des toilettes ! Ce n'était pas vraiment le lieu le plus discret pour organiser une fuite, car c'était bien de ça dont il s'agissait, le blond l'avais bien compris.
La seule chose qui lui échappait, c'était ce que pouvait bien avoir Perceval de si important dans son sac de cuir, il avait crût entendre un bruit métallique.
Voyant qu'Arthur ne parvenait pas à prendre de décision le concernant, il lança :
— Je ne dirais rien, vous savez.
— Ah oui, et comment je peux en être sur ?!
— J'ai quatorze ans, je suis un enfant et j'appartiens au Trois. On écoute pas les gens du Quatre et du Trois.
— C'est...pas faux.
Ça l'était en effet, bien malheureusement. Mais l'heure n'était pas au débat.
— Arthur s'il te plaît, partons d'ici.
— Ok, Ok, on dégage, maintenant.
Le tenant toujours en joug, les deux frères prirent la direction de la porte et alors que Perceval lui lançait un discret sourire et un au revoir, l'autre le prévint une dernière fois :
— Si jamais tu parles de ce qui s'est passé ici, je te jure que je te retrouverais et que tu me le paieras.
Matthieu en doutait, il faudrait être vraiment bête pour revenir ici alors qu'on déserte, néanmoins, il acquiesça.
—Je ne vois absolument pas de quoi vous voulez parler, fit-il.
Arthur le dévisagea une dernière fois et quitta la salle, le laissant seul au milieu de la pièce.
Mais sur quels énergumènes il était tombé !
Il secoua la tête amusé, finalement, le vent de révolte n'était peut-être pas entièrement retombé.
Arthur et Perceval...A ces deux-là, Matthieu espérait bien que leur quête aboutirait.
Pour faire bonne mesure, il attendit cinq minutes de plus avant de sortir et se dirigea d'un pas lent vers sa petite cellule. Lan allait sans aucun doute lui passer un savon. Il avait déjà laissé six messages sur son B.I.
La récréation était terminée.
— Qu'est-ce que tu foutais ! Il te faut trois heures pour pisser ?
L'adolescent rentra les épaules.
— Pardon.
- Ça te passe peut-être au-dessus de la tête, mais le temps c'est de l'argent, MON argent, alors bouge-toi !
Sur ce, il le fit brutalement assoir, avant de tourner les talons et de claquer la porte derrière lui.
Celle-ci comme à son habitude, émit un clic sonore, isolant Matthieu du reste du monde.
Non pas que cela même le dérangeait. Non, il n'aimait pas le monde, la foule, les gens. Pourtant, il n'appréciait guère le fait d'être le prisonnier de Lan, aussi bien physiquement et moralement, cela lui était devenu impossible à supporter.
— Eh bien MAX, nous voilà en tête à tête, et crois-moi, de toutes les personnes que j'ai rencontré aujourd'hui, tu es de loin celle que je préfère.
Le bolide rouge écarlate ne répondit pas, restant immobile et silencieux, n'accordant sa confiance qu'aux Chase.
Le blond eut un sourire doux. Ils étaient si nombreux à ne voir qu'une machine sans âme, là où il aurait fallu, comme lui, voir une personne, qui à bien des égards surpassée de loin, tous les hommes.
— N'est pas peur, jamais je ne te ferai de mal.
Se relevant, il effleura des doigts la carrosserie froide du bolide et sous eux, MAX vrombit.
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