Le cafard s'en mêle
« Poudlard : Le professeur de DFCM rend son tablier »
Par Rita Skeeter.
Eileen, du haut de ses neuf ans, venait de lire à voix haute la Une de la gazette qui s'étalait sur la table du déjeuner. Sa mère ne l'avait pas emmenée à l'école, son frère non plus. En temps normal elle se serait réjouie de ces vacances improvisées, mais l'air sombre de sa mère, et celui de Lys encore plus, l'en avaient dissuadée.
L'apparition d'un vautour argenté au milieu de la pièce vers huit heure l'avait fascinée. Quant-à Rufus-Tob, il était carrément tombé de sa chaise. Une certaine Augusta adressait ainsi un message à l'ancienne auror :
- Ne t'inquiète pas pour tes fils, je veille sur eux, aucun galeux de la Gazette ne les approchera de mon vivant.
- Cela en dit long, avait marmonné Lys avec un semblant de sourire. Quand je pense que ce petit bout de vieille a envoyé un auror confirmé à Sainte-Mangouste... 92 ans et elle tient encore sa petite école d'une main de fer.
Lys avait expliqué à Dana et ses enfants qu'elle avait placé ses deux fils en pension chez Augusta Londubat, laquelle avait repris son ancien métier après la guerre : préceptrice pour jeunes sorciers. A vrai dire c'est une véritable école, avec quarante jeunes élèves, qu'elle avait fondée et qu'elle faisait tourner grâce à un personnel trié sur le volet : Luna Lovegood y gérait la bibliothèque et les temps de loisirs, Ginny Potter intervenait pour le sport et Molly Weasley notamment y enseignait les bases : lecture, écriture et calcul. Deux jeunes gens, cracmols, venaient aussi régulièrement relayer le personnel permanent pour les gardes de nuit. Deux elfes maintenant âgés apprenaient aux enfants les bases de l'entretien et veillaient au rangement des chambres.
Dana vivait, elle, de divers emplois et commerces. Elle fabriquait occasionnellement des potions et ramassait des plantes pour une herboriste du chemin de Traverse. Elle avait également réussi à récupérer une parcelle de jardin familial et l'employait à nourrir tout son petit monde, n'hésitant pas parfois à recourir à la magie pour augmenter le rendement. Le dernier étage de la maison était également aménagé magiquement afin d'accueillir un poulailler dans la plus grande discrétion. Bref, elle faisait ce qu'elle savait faire de mieux : se débrouiller.
L'usage de la magie avait beau lui être formellement interdit, elle s'en moquait car jamais personne n'était venu vérifier.
La baguette de Severus lui convenait bien à présent qu'elle l'avait récupérée et elle n'utilisait pratiquement plus celle qu'elle avait prise à Macnair, par dégout surtout. Jeune, elle était une brillante sorcière, à présent armée d'une baguette de seconde main et sans formation, elle se situait dans la moyenne. Peu lui importait d'ailleurs puisqu'elle n'utilisait pas la magie si elle pouvait faire autrement.
Mais à présent, la situation était complexe : Lys avait renoncé à un emploi prestigieux et sa situation était très précaire. Combien de temps tiendrait-elle ainsi ?
Dana la protègerait coûte que coûte, mais le risque de se mettre ainsi en danger avec ses enfants était énorme. A présent que les journalistes s'emparaient de l'affaire deux jours à peine après la démission de Lys...
Dana avait raison de se faire du soucis, en effet l'une de ses pires ennemies était arrivée à Poudlard au lever du jour, transportée sans encombre par un hibou fidèle.
Elle avait repris forme humaine immédiatement après son arrivée, car se balader dans une volière sous les traits d'un cafard aurait relevé du suicide. Poudlard n'ayant guère de secret pour elle, éviter les rondes du personnel adulte s'était révélé un jeu d'enfant. Restait le plus dur à présent : pénétrer dans le bureau directorial.
Pour cela, elle s'était blottie dans un recoin du sas abritant la gargouille, invisible sous sa forme d'insecte, et avait attendu.
Guère longtemps car à cinq heures pétantes, Mc Gonnagal elle-même entrait dans son champs de vision.
La vieille directrice semblait effroyablement agitée et mal dans ses baskets. Tant mieux ! Voilà qui promettait une affaire croustillante.
- Scotland Yard. Marmonna sombrement Mc Gonnagal à la gargouille afin qu'elle la laisse passer.
Rita réussit, non sans risquer sa carapasse, à entrer en même temps qu'elle : la curiosité était bien trop forte pour laisser passer l'occasion. Elle se blottit sous un guéridon avant d'être remarquée et décida de prendre un moment pour profiter de son poste d'observation.
Il ne restait plus qu'à attendre que Mc Gonnagal sorte pour explorer un peu ce bureau directorial et découvrir les secrets qu'il renfermait.
Une voix d'homme qu'elle identifia sans peine comme celle du professeur Rogue, retentit depuis le mur en face. Rita se morigéna alors vertement : Elle avait oublié ces satanés tableaux et ceux-ci ne manqueraient pas de la voir si elle se transformait à nouveau !
Et, même si elle conservait sa forme de cafard, elle savait que d'eux d'entre-eux au moins étaient capables de la reconnaître.
Flute et zut ! Comment allait-elle pouvoir s'en tirer ?.
Mac Gonnagal adressa la parole au tableau qui répondit sans aménités, Rita n'entendit pas tout au départ car il parlait bas, mais une phrase cependant capta son attention.
- Quant-à cette affaire, Minerva, elle est grave. Pour autant je ne pense pas que Redcarpet divulguera les véritables raisons de son départ.
- De toute façon, quand bien même, que pourrais-je faire pour l'en empêcher ? Je ne sais même pas où elle est...
- Ce n'est pas mon cas, répondit le tableau. J'ai fait un tour cette nuit dans ma demeure familiale... Elle doit encore s'y trouver en ce moment.
Minerva eut un temps d'hésitation et un hoquet de stupeur, avant de se reprendre.
- Ce n'est guère étonnant si on y réfléchit... Dana pouvait être en effet la première personne qu'elle informerait. N'a t-elle pas eu d'inquiétude pour sa fille d'ailleurs ?
- Si, je lui ai dit de rester calme, Sylvia n'est en rien en danger ici. Et je vous répète: Redcarpet n'a pas l'intention de divulguer ce qu'elle sait, mais son départ reste dramatique.
De sa cachette, Rita jubilait, tout en mémorisant les informations qu'elle entendait. Sa solide connaissance des scandales et affaires judiciaires lui avaient permis de saisir l'importantce et la sensibilité de l'affaire. Impliquant Minerva Mc Gonnagal, Dana Bones, Cette petite imbécile de Redcarpet et visiblement Severus Rogue qui... Que faisait Dana Bones chez lui ? Et quel lien avec Sylvia Rogue ? Est-ce que, par hasard...
Si elle jouait fin, aucun doute qu'elle tenait là le scoop de la décennie ! Et à présent qu'un loi protégeait les journalistes animagus en assouplissant leurs déclaration de transformation, elle avait champs libre.
Ne restait plus qu'à agir, et à compléter ses information.
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