Chapitre 17
Gwendolyn
— Vous êtes en retard, déclara-t-elle.
Ça s'annonçait bien. Heureusement, il restait une place libre au fond de la classe, vers la fenêtre. Avec Julius, nous nous y assîmes et attendîmes qu'elle commence à parler, la prof ferma la porte et s'assit à son bureau avant de débuter son speech.
— Je serai votre professeur principal pour cette année. Je tiens à ce que la moyenne de vos notes soit suffisamment élevée afin d'aborder sereinement les prochains examens. Nous n'avons pas de temps à perdre, je vais donc vous expliquer les options. Il y en a trois : chimie, méditation et relaxation.
Je jetai un regard à Julius qui visiblement n'écoutait pas, ça ne lui ressemblait pas. D'habitude si studieux et concentré, je pressentais que ce serait lui le pilier de cette classe. Sentant que je le fixais, il me sourit avant de reporter son attention sur les explications de la prof.
— La chimie sert à fabriquer des philtres pour divers usages. La méditation est une manière de lire l'avenir de diverses façons et la relaxation consiste à détendre votre corps pour récupérer facilement de l'énergie après des gros efforts. Je vais vous donner un papier sur lequel vous marquerez l'option que vous voulez faire et votre nom, vous ne pouvez en prendre qu'une. Le professeur chargé de ce cours vous donnera de plus amples informations.
Je pensais choisir relaxation, mais je ne savais pas trop ce que les autres prendraient. Ne connaissant personne dans ce lycée, je n'avais pas la moindre envie de me retrouver seule.
— Tu prends quoi ? demandai-je à Julius
— Avec Kaede, on voulait prendre chimie, comme ça je pourrais l'aider à remonter sa moyenne dans au moins une branche. Fried m'a dit qu'il prenait relaxation, et Alice et Isa prennent méditation.
Sa réponse me conforta dans mon choix : relaxation serait mon option pour cette année. Les deux autres ne m'inspiraient pas vraiment. La prof ramassa les feuilles, et nous dévisagea sévèrement, comme si elle craignait une future bêtise de la part des élèves. Je ne tardai pas à faire part d'une de mes nombreuses inquiétude à Julius.
— Tu ne trouves pas bizarre que Clade ait inscrit ses enfants à Welton ? lui chuchotai-je.
— Si, mais il doit avoir une bonne raison, répondit-il. Peut-être pour suivre notre progression ?
— J'avais pas pensé à ça.
— M.Danvers, Mlle.Shardhose, taisez-vous, exigea la prof.
Suite à ça, la prof ne nous lâcha plus du regard, nous n'osions plus parler. Je dévisageai l'horloge, ça faisait déjà une demi-heure que la prof nous distribuait les livres pour les différents cours, Kaede et Fried devaient déjà nous attendre. Julius fixait un verre présent sur le bureau et je crus comprendre ce qu'il voulait faire :
— Lorsque le verre tombe, simule un malaise.
Je n'eus pas le temps de répondre que notre enseignante haussa un sourcil.
— Bon Danvers, vous m'énervez. Sortez.
— Mais je n'ai rien fait Madame !
— Je ne veux plus vous voir. Sortez immédiatement !
Julius se leva, en marchant ses longs cheveux ondulèrent dans son dos provoquant des murmures chez les filles. Le visage de mon ami était inquiet, il n'avait probablement pas l'habitude de se faire sortir. C'était le moment d'agir.
— Madame, je ne me sens pas bien. Est-ce que je peux aller à l'infirmerie ? demandai-je en levant la main.
Mlle Cruor soupira mais me fit signe d'y aller. Une fois dehors, Julius m'adressa un sourire crispé. Nous ne perdîmes pas une seconde avant de rejoindre les écuries en courant.
— Ah ben vous voilà enfin, s'exclama Kaede. Ce n'est pas trop tôt !
— Comment vous avez fait pour venir ici aussi vite ? demandai-je.
— J'ai dit au prof que je me sentais mal, il m'a directement laissé partir, expliqua Fried.
— J'ai un peu insulté Dermingham, on s'est battu et le prof m'a viré du cours, révéla Kaede.
— Je ne ferai aucun commentaire, mais je n'en pense pas moins, dis-je en haussant un sourcil. On ferait mieux de commencer les recherches, non ?
Les trois garçons approuvèrent. Fried et Julius ne semblaient pas ravis de sauter des cours dès le début de l'année, je n'étais pas non plus enchantée, je ne voulais pas prendre du retard. Seul Kaede n'avait pas l'air dérangé. J'activai la Sentinelle d'argent d'une main tremblante. Un halo de lumière argentée entoura le jeune homme, alors qu'une nausée me submergeait.
Une aura de puissance se dégageait de lui et faisait scintiller la pierre blanche de lune. Le lien qui nous enchainait semblait s'être renforcé alors qu'il traçait le nom des Danvers.
Fermant les yeux, il tomba en arrière. Kaede et Julius n'arrivèrent pas à le rattraper, ils ne réagirent pas assez vite. Le prince se fracassa la tête contre une des parois.
— Merde, j'espère qu'il ne s'est pas fait mal, marmonna Kaede.
Après quelques minutes de transe, Fried se réveilla. Son premier réflexe, fut de toucher sa tête où il s'était tapé et il saignait.
— Fried, ça va ? demanda Julius en s'approchant de lui.
— C'est normal ce sang ?
— Gwenny active la Sentinelle d'or, me demanda Kaede.
Je m'exécutai, j'appuyai sur la pierre du bracelet d'or et Julius fut entouré d'une lueur d'or. Il entoura de ses mains la plaie, tandis qu'une lumière dorée resplendissait. Quand il les enleva, la blessure de Fried s'était résorbée. Julius l'aida à se relever.
— Est-ce que ça va mieux ?
— Oui, merci beaucoup.
— T'as vu quoi ? questionna Kaede.
— Tes parents sont toujours en vie, ils se trouvent dans le manoir de Clade, à dix kilomètres de Welton. Ils sont au deuxième étage dans une des chambres.
— Ouah c'est super précis, m'extasiai-je.
— Enfin pour l'instant, on ferait mieux de retourner en cours avant que les profs ne se doutent de quelque chose, dit Julius.
Tout le monde approuva et partit rejoindre sa classe. Julius et moi arrivâmes devant la porte, mon ami avait repris des couleurs depuis qu'il savait que ses parents étaient sains et saufs. Je toquai et la prof nous cria d'entrer. Je me dirigeai vers le fond lorsque Mme Cruor déclara :
— Mlle Shardhose venez devant, quant à vous M.Danvers restez dehors.
— Mais...
— Ne contredisez pas et sortez.
Contrarié, Julius rebroussa chemin et sortit en claquant la porte, ce qui contraria la professeur.
D'après l'horaire, nous avions de l'histoire, puis contrôle des pouvoirs. Nous finissions les cours de l'après-midi à 17h00, ensuite nous avions une heure de libre. À 18h05, le repas était annoncé, le bal commençait à 20h00. S'éclipser de cette soirée s'annonçait plus compliqué que prévu...
La prof distribua une feuille de questions sur l'histoire de notre pays qu'il fallait la remplir avec l'aide d'un texte. Je lus une fois le texte et après dix minutes de réflexion, je dûs me rendre à l'évidence que je ne comprenais rien. Et ce fut pareil pour le contrôle de pouvoirs. Si le reste des cours s'annonçaient aussi compliqué, je ne garantissais pas d'avoir la moyenne au premier trimestre.
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