*Chapitre 9. Y*

Plusieurs jours passèrent pour que Yoen et les autres à avoir étés blessés par Aurore puissent être déplacés. Chaque jours, des ninjas médecins virent le soigner et lui donner de quoi reprendre des forces. Des blessures externes telles les brûlures étaient assez vites soignées par le don des deux roux qui l'avaient soigné en premier et de quelques autres médecins. Il n'y en avait pas chez les Niku de l'expédition, et cela étonna le démon. Dans la mesure du possible, tous les clans envoyaient au moins un ou deux médecins lors des expéditions pour pouvoir soigner les blessés occasionnels. Lors de grandes batailles, c'était parfois plusieurs centaines qui étaient appelés dans les lignes arrières des différents fronts. Son clan, cette fois-ci, n'avaient envoyé que des guerriers aguerris à part Satsu et lui-même. Il réfléchi plusieurs minutes à cela, mais aucuns autres jeunes du clans n'étaient là. C'était peu fréquent, car souvent les jeunes de l'académie militaire s'entraînaient et combattaient ensembles. 

Pourtant, pendant ces plusieurs jours, Yoen ne put penser à cela longtemps car il eu vent de certaines rumeurs. Comme quoi c'était la Kazan blessée et ses acolytes qui avaient libéré l'ange, et que celle-ci avait invoquer la foudre à même les nuages d'orage. Malgré ces rumeurs, il savait que cette démone ne souhaitait pas entacher sa réputation et celle de son clan, alors il écarta cette hypothèse. Concernant la foudre qu'avait invoqué cette ange -Aurore- il en était moins sûr. Il l'avait bien vu manipuler la foudre, et ce cercle bleu qui l'avait presque tué. C'était ça le problème. Cette foudre l'avait énormément blessé. Il n'en savait donc rien, et ses doutes persistaient.
Lors du dernier jour de sa convalescence avant le retour à la cité, il entendit des messes basses près de sa tente comme quoi il était le fautif de toute cette histoire en laissant cette ange sans surveillance. Il s'y refusa tout le long de l'après-midi, mais dû s'admettre qu'ils avaient en parti raison. Il s'était endormi, et en relâchant sa vigilance, il avait permit aux autres de s'attaquer à l'ange. Il savait tout de même que son père et son oncle seraient cléments vis à vis de cet échec, car il n'était pas partit à l'autre bout du camp en la laissant sans surveillance. Sa fierté en pris tout de même un coup, car en admettant cela, il savait qu'il avait commis une grosse faute.

Le lendemain, lorsque tous remballèrent leurs affaires et prirent le chemin du retour, Yoen se mit à observer les membres des autres clans. Il en avait déjà vu certains lors du voyage de l'aller et dans Kuroï'shi, mais n'avait jamais réellement réussi à les discerner avec précision ni aussi longtemps, car il ne s'en était pas occupé à ce moment là.

Il découvrit alors que les Kage n'étaient pas de simples mercenaires cherchant de l'argent par tous les moyens ou des lâches n'exécutant que des assassinats. Ils avaient un certain nombre de règles entre eux et qu'ils devaient aussi suivre avec les autres démons. L'une d'entre elle étant "la voie du ninja" signifiant de ne pas s'écarter de ses principes premiers, que tous choisissaient, mais étaient en premier de respecter tous les codes ninja. Il n'avait pas eu le courage d'en apprendre plus sur eux car déjà cela lui parut compliqué de suivre beaucoup de règles à la fois et de vivre à côté sans les transgresser étant donné que son père avait toujours été souple et clément avec lui.

Il n'appris pas énormément des Senshi car il savait déjà beaucoup sur eux. Ils étaient des guerriers hors pair, et aussi habiles avec une hache, une épée ou des petits ustensiles pour décorer un quelconque bracelet de fines lignes d'or. Ils avaient cette patiente et ce talent pour le forgeage et les bijoux qui faisaient leur réputation et leur richesse, mais était méfiants vis à vis de ceux qui convoitaient trop leurs biens. Ce qui ne les empêchaient pas de faire la guerre, étant fiers d'arborer leurs armures décorées et armes uniques.

Vint ensuite les Kazan. Ils étaient les plus ressemblants au niveau hiérarchique et culturel que les gens de son propre clan, si ce n'était leur attirance pour le pouvoir politique. Ayant des dons pour maîtriser la terre, le feu et à parfois les fusionner pour maîtriser le magma -ce qu'ils arrivaient à faire uniquement près d'un volcan ou d'une source de lave- ils étaient très puissants. Heureusement pour lui et tous les démons, les Kazan ne souhaitaient pas de guerre civile, et ils habitaient assez loin des frontières pour laisser les Niku tranquilles dans leurs affaires.

Il y avait en dernier le clan le plus mystérieux de tous, dont il avait vu un membre une seule fois dans sa vie : les Suna. Il n'y en avait pas dans l'expédition, mais il pensa à eux tout de même. Vivant reclus dans le désert qui portent leur nom -ou bien est-ce eux qui portent le nom du désert- ils ne s'occupent pas des affaires du monde et vagabondent dans les terres arides du sud ouest. Enfin, c'est ce que certains racontent, étant donné leur discrétion. La chose qui l'avait le plus choqué était leur apparence physique. Ils semblaient en tout points à ceux de son espèce, mais leurs corps étaient recouvert d'écailles tels ceux d'un serpent. Son père lui avait expliqué que c'était dû à leur vie dans leurs terres arides.

Lorsqu'ils arrivèrent enfin à Koroï'shi, les différents clans se dispersèrent. Les Niku et les rares membres des autres clans habitant la cité allaient dans leur quartiers respectifs, les autres restèrent dans la plaine, ou, pour les plus gradés, dans de luxueuses auberges. Yoen se sépara de son cousin et de son oncle qui allait faire son rapport pour se diriger dans la demeure de ses parents. Sa façade donnait sur la rue, mais à l'intérieur y existait une grande cour, faite de jardins et de bassins ou Yoen aimait se prélasser lorsqu'il en avait le temps. Ses murs étaient fait d'une pierre blanche, comme de nombreuses autres, distinguant leur quartier riche des autres avec leurs bâtiments en pierre noire, d'ou la ville tenait le nom. A l'extérieur se tenaient de nombreuses colonnes de marbres, soutenant le toit de tuiles d'argile dans la rue ou la cour. Les fenêtres étaient décorées avec des bas reliefs et des petites sculptures représentant des animaux légendaires tel que les dragons, les préférés de Yoen.

Le démon entra et s'aventura dans la villa. Il traversa le hall de l'entrée où son père accueillait ses invités, et se dirigea vers le couloir.  Sur les murs étaient installés des tapisseries représentant des scènes de guerres ou des combats, et parfois des portraits de ses ancêtres. Il y avait dans certains coins des statues ou bustes en marbre et le fond du corridor n'était pas fermé, laissant un passage vers les jardins.  Tous les cinq mètres, ou près des portes étaient disposées des torches éclairant parfaitement le chemin.

Alors qu'il se dirigeait vers les jardins pour aller dans sa chambre et se reposer, il sentit une odeur de viande grillée venant de la cuisine à sa gauche. Qui pouvait donc cuisiner ? Son père n'avait pas l'habitude, et s'était souvent les rares domestiques qui le faisaient. Il songea à cette hypothèse, mais quand il passa sous les tuiles soutenues par les colonnes de marbre, il vit dans la petite fenêtre ouverte une silhouette qu'il n'avait pas vu depuis longtemps. Il sourit et s'aventura dans un autre corridor, plus petit que le précédent. Il tourna encore à gauche, là ou se trouvait la cuisine. Dans celle-ci était disposés une petite table, quelques meubles de rangements pour la vaisselle, des plans de travail pour cuisiner, un four, un évier... Mais la chose qui lui fit le plus plaisir, c'était sa mère face à une plaque en pierre avec des brochettes qui cuisaient. Ses cheveux étant plus noirs que ceux de son fils et ses yeux bleus foncés presque noirs. Elle portait une tenue simple faite de vêtements confortables pour le combat. Ses ailes étaient aussi ténébreuses que ses cheveux.

Yoen s'approcha d'elle et mit sa main droite sur son épaule gauche. Il était radieux et ses yeux pétillaient presque. Son sourire n'avait pas quitté son visage, et quand sa mère se retourna pour le regarder, elle lui rendit la pareil.

- Bonjour Yoen !

Elle le prit dans ses bras pour l'enlacer et il fit de même. Depuis combien de temps ne s'étaient-ils pas vu? Plusieurs mois, au moins.

- Que prépares-tu ? Fit-il. Ça sent incroyablement bon !

- Des yakitori. Je suis sûre que vous n'en avez pas manger depuis longtemps avec ton père.

Elle retourna certaines brochettes pour ne pas qu'elles brûlent d'un côté. Yoen soupira :

- Oui. Il est tellement occupé par tout ce qui est administratif qu'il en oublie parfois de manger. On prends souvent des rāmens à emporté, ou ce sont des domestiques qui font le repas lorsqu'il y a des invités.

Sa mère soupira à son tour :

- Que vais-je faire de vous ? Elle secoua la tête. Lorsque je ne suis pas ici, vous mangez n'importe quoi ! J'espère que tu prends soin des carpes et du jardin au moins ? Et heureusement que tu fais du sport à l'académie ! Sinon je suis certaine que tu flânerais toute la journée dans ta chambre ou dans la cour !

Yoen eut une expression embarrassée. Il adorait sa mère, mais il avait du mal à admettre que la maison était vide lorsqu'elle n'était pas là. Avec ses six jours par semaine à l'académie, il ne pouvait s'occuper de celle-ci seulement le soir et lors de son jour de repos.

- Elle sont nourries tous les matins maman, et-

- Enfin, ce n'est pas la fin du monde. Assis toi à la table, je suis sûre que ton père arrivera bientôt.

Il s'exécuta et prit sa place habituelle lorsqu'il déjeunait dans la petite cuisine. Le reste du temps, lorsqu'il y avait des invités, il mangeait dans la grande salle avec son père. Il y avait longtemps qu'il n'avait pas eu de troisième assiette sur la petite table de son enfance.

Sa mère chantait une mélodie que son fils ne reconnu pas, et se perdit dans ses pensées. Sa mère faisait depuis plusieurs années partit d'une branche spéciale des forces de son clan. Elle était agent espion, certes pour son clan, mais aussi pour les autres. Elle faisait circuler les informations dans les différents territoires démoniaques et n'était que très peu avec sa famille. Malgré cela, elle s'occupait du mieux de son fils, et Yoen l'aimait beaucoup. Contrairement à son père, elle s'en fichait des formalités d'être la femme d'un dirigeant et ne pensait qu'au bonheur des autres. Depuis sa naissance elle portait le nom de Niku, mais il y avait en elle aucune haine.

Les pensées du jeune démon vagabondèrent vers ses souvenirs lorsqu'il était enfant et des moments avec sa famille. Elles revinrent à la réalité lorsque son père entra dans la pièce :

- Yoen ? Tu fais- Naori !

Sa femme tourna son visage vers lui avec un sourire, comme avec son fils.

- Bonjour Yasaki !

Il l'enlaça de ses bras, il était dans son dos.

- Je crois que tu arrives à point nommé ! J'en peux plus de toute cette paperasse administrative !

- Oui on va pouvoir passer un peu de temps ensemble !

Elle se retourna et prit l'une de ses mains, de l'autre elle tenait une assiette avec les yakitori.

Ils s'avancèrent et s'assirent à table avec Yoen. Tout au long du repas, les parents du démon abordèrent le sujet de ses études, du travail de Naori, et de différents problèmes auquel Yasaki était confronté en tant que dirigeant de son clan. Ils parlèrent aussi de la mission que Yoen venait de terminer :

- Ritsu m'a dit que tu avais brillé lors de cette mission. Leur informa son père.

- Oh ! Vraiment ? Raconte !

- Hum... Oui, on peut dire ça...

Le démon évita le regard de son père et se gratta l'une de ses tempes.

- Allez, ne soit pas modeste ! S'impatienta sa mère.

- J'ai... réussi à capturer un ange et...

- Ooh ! Je suis fière de toi !

Naori, rayonnante et se leva pour embrasser son fils de ses bras. Celui-ci pourtant ne se réjouissait pas. Au contraire, son visage s'assombrissait de dépit et de déception.

- Comment s'appelle-t-il ?

- C'était une fille.

- C'était ? Elle est...?

- Elle n'est pas morte si c'est ce que tu penses. S'interposa Yasaki. Elle s'est enfuie.

- Oh... Je suis désolée Yoen.

Elle avait perdu son sourire. Le jeune démon n'osait plus regarder ses parents. Il savait que laisser échapper un ange était une honte aux proches de la personne qui l'avait fait. Il s'en voulait de faire subir cela à ses parents, surtout à sa mère. En tant que femme, elle avait eu énormément de difficultés à monter les échelons de l'armée, les hommes lui mettaient toujours des bâtons dans les roues. A cause de lui, elle allait encore devoir essuyer des remarques voir des insultes.

- Maman... C'est moi qui suis désolée.

Elle le regarda dans les yeux. Ils étaient fières.

- Ne le soit pas. Je suis fière de toi mon fils.

- Moi aussi !

Son père se leva et s'approcha d'eux. Il les prit tous les deux dans ses bras, un léger sourire marquait ses lèvres.

- Je sais que tu as fait de ton mieux. Et puis, très peu de gens à l'académie peuvent se venter d'avoir battu un ange !

Yoen sourit à son tour :

- Si tu le dis !

Le père s'écarta après quelques secondes pour déclarer :

- D'ailleurs Ritsu m'a paru assez étrange. Il semblait plus dans ses pensées qu'à son habitude, alors que ce n'est pas un homme à se poser des questions. Lorsque je lui ai demandé, il m'a dit que ce n'était que la fatigue mais je n'en suis pas sûr.

Yoen se tapa le menton de son index :

- Il est vrai qu'il était très méticuleux dans ses questions... Ce n'était que ma première mission donc je ne peux pas dire si c'était habituel ou non.

Sa mère s'incrusta :

- Nous connaissons Ritsu depuis longtemps, et il est vrai qu'il est plutôt rigoureux dans ce qu'il fait. Les choses auquel il tient son toujours impeccables, comme ses armes et son armure. Mais le fait qu'il soit dans la lune est plutôt anormal.

- En parlant de son armure ! Il la portait au départ mais après quelques jours il ne la mettait plus. Je ne me suis pas posé plus de questions, mais tout au long du voyage du retour il ne l'avait pas.

Yasaki croisa les bras :

- Cela confirme ce que j'ai vu lorsqu'il m'a fait son rapport. Il ne la portait pas non plus. J'espère qu'on ne lui a pas volé...

Sa femme prit la parole :

- Il ne laisserait personne la lui prendre, et je suis sûre qu'il ne l'a pas perdue.

- Alors pourquoi ne la porte t-il pas ?

Mari et femme se regardèrent dans le blanc des yeux, et Yoen devina qu'ils étaient en contact télépathique. Il n'osa pas les interrompre, sachant que c'était déplacé et que s'ils daignaient lui en parler, ils le feraient.

- Je crois que je ferai mieux de retourner à mes papiers. Fit son père.

- Bien sûr, pas de soucis. Lui répondit Naori. Yoen tu débarrasses la table et tu m'accompagneras ensuite faire un peu de jardinage d'accord ?

Il acquiesça, se doutant que quelque chose ne tournait pas rond, et que ses parents lui cachaient certaines choses.

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Notes de l'auteur :

Bonjour à tous !

Je sais que je suis encore et toujours très peu présente pour ce roman. Ne pensez pas que je l'oublie, loin de là. Même si je ne l'écris pas, je construis l'univers avec un maximum d'éléments, et je fais tout pour qu'il soit crédible. Vous pourrez aussi voir dans Histoire de Passé et Origines les origines de cet univers comme sa création ou ce qui l'a précédé, tout ça avec un air de poésie.

Lexique :

Vous connaissez déjà les clans Niku, Senshi, Kazan et Kage. En voila un nouveau ! Les membres du clan de Suna.

Les Suna sont comme vous l'avez lu repérables à leur peau écailleuse telle celle d'un reptile. Ils sont les moins influents dans la société démoniaque à cause de leur isolement. Très peu de gens connaissent l'emplacement de leurs cités, très bien gardées.

Suna vient du japonais 砂 signifiant "sable" Ce nom fait référence à l'endroit ou ils vivent, le désert de Suna. Se prononce Souna.

Vous avez aussi remarqué que la maison de Yoen (si on peut appeler cela une maison) est différente des autres. En effet, la pierre blanche la distingue des autres. Elle est inspirée des villa romaines dans l'antiquité par l'extérieur, mais l'intérieur ressemble plus à celui d'un château du Moyen-Âge. Le jardin intérieur est un ajout de la famille de Yoen car ils aiment beaucoup la nature.

Parlons ensuite de la mère de Yoen. Celui-ci s'en veux envers sa mère car ses actions auront des répercutions sur elle. En effet, une carrière militaire pour les démones n'est pas faciles, et encore moins pour la femme du Dirigeant du clan. Beaucoup en sont jaloux, surtout lorsque la femme posède une place haut placée.

Lexique basique :

Passons maintenant à la traduction des prénoms et de diverses choses à propos de la culture japonaise.

Naori :  Le prénom de la mère de Yoen signifiant "guérison" vient de 治り. 治 signifiant "être en paix", "maîtriser" , "guérir" , "réparer" ou encore "préserver". (C'est un idéogramme, il peut donc avoir plusieurs significations) Se prononce comme c'est écrit.

Yasaki : Le prénom de la mère de Yoen signifiant "pointe de flèche" vient de 矢先. 矢 signifiant "flèche". Se prononce comme c'est écrit.

Passons maintenant à la culture japonaise.

Nous avons les Yakitori, du japonais 焼き鳥. Ce sont des brochettes de poulet typiques du Japon. 鳥 signifiant "oiseau". Se prononce comme en français.

En dernier, nous avons les rāmens. Il n'y a pas de traduction particulière. Ce sont des nouilles dans un bouillon avec des assaisonnements divers, de la viande, du poisson ou des légumes.

J'espère en tout cas que ce chapitre vous à plus !

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