°Chapitre 3. A°

Elle savait que cette mission était d'un ordinaire des plus simples, et pourtant, la jeune Aurore savait qu'elle se sentait bien de pouvoir sortir un peu du village. Elle ne se souvenait même pas de la dernière fois qu'elle avait mis le pied dans cette forêt... Peut-être avant qu'elle commence son apprentissage avec Gabriel ? Sans doutes... Mais elle avait été destinée pour la voie qu'elle suivait désormais, et cela lui convenait.

Elle explorait de plus en plus la forêt, aucuns bruit ne se faisait entendre. Elle appréciait encore plus qu'à son habitude ce calme si paisible. Ne voulant le troubler, elle en oubliait presque de respirer.

A la tombée de la nuit, la jeune ange se trouvait presque à la lisière de la forêt. Elle s'envola sur la branche assez solide d'un grand chêne pour pouvoir s'allonger. Pas un seul nuage ne masquait les étoiles, et ce fut sous ce beau ciel qu'elle s'endormit.

* * *

- Aïe !

Une vive douleur se faisait sentir sur l'une de ses tempes. Que s'était-il donc passé ?...

Elle se rendit compte qu'elle était allongée sur un tapis de mousse et d'herbe au sol. Au sol ? Mais, elle ne s'était pas endormit sur la branche d'un arbre ? Elle leva la tête, et constata que la branche sur laquelle elle s'était assoupie était bien au dessus d'elle.

Elle était donc tombée en pleine nuit.

Si elle était réveillée, elle préférait autant faire quelque chose, plutôt que de se rendormir. De toute façon, elle n'aurait pas réussi. Alors ce fut comme ça qu'elle décida de regarder à l'horizon si aucune lumière ne brillait, trahissant une quelconque activité. S'envolant sur la cime des arbres, la seule source de lumière qu'elle apercevait à l'horizon autour d'elle était la Lune haute dans le ciel accompagnée de ces fidèles étoiles.

Une brise passa. Alors qu'elle savourait ce moment où le vent passait dans ces cheveux, les yeux fermés, une odeur l'alarma. Elle les ré-ouvrit brusquement, quelque chose brûlait dans les environs, c'était certain. Pourtant, elle était absolument sûre de n'avoir vu aucuns feux, ni même de lumières. Puis elle se rendit compte que le vent venait du sud.

Le Village.

Elle s'envola du sapin dans lequel elle se trouvait, se dirigeant à toute vitesse vers le sud. Elle ne songeait même plus à sa mission, il fallait à tous prix qu'elle soit rassurée.

* * *

Mais après de longues minutes, infinies, elle ne put que se résoudre à la réalité. Au loin se dessinaient de hautes flammes, et elles commençaient à entamer la forêt. Son village natal brûlait. Des colonnes de fumée continuaient de s'envoler dans le ciel, et son désespoir grandissait au fur et à mesure que l'incendie prenait du terrain.

Elle n'y croyait pas.

Elle ne pouvait pas y croire.

Elle ne voulait pas y croire.

Elle pensait à tous ces gens, ses proches.

Elle espérait. Elle espérait que tout ceci n'était qu'un simple rêve. Oui, peut-être était-ce un cauchemar, et qu'elle allait se réveiller en sursaut, trempée de sueur comme à chaque fois qu'elle en faisait un.

Mais après chaque pas, elle se disait que c'était pourtant réel. Que ces flammes allaient tout détruire sur leur passage. Puis elle arriva à l'entrée du village. Celle qu'elle avait franchie un peu plus tôt après avoir promis à sa mère qu'elle reviendrait.

Tout était à feu et à sang.

Elle courait pour voir si son père était sain et sauf chez eux, et une larme dévala sa joue.

Il ne fallait pas qu'elle pleure. Les guerriers ne pleuraient pas. Et pourtant...

Ses pleurs redoublèrent quand elle vit le thorax de son père sous une poutre, et sous des gravas rouges. Rouges de la peinture du torii, mais aussi de sang. Du sang de son père.

Elle ne pouvait se résoudre à ce qu'il soit mort.

Elle ne voulait se résoudre à ce qu'il soit mort.

Elle tenta de lui parler, même de le sortir de ce tas de ruines. En vain. aucuns sons ne sortaient de sa bouche ensanglantée, et le poids des pierres était si lourd, que seul un maître de la terre aurait pu faire quelque chose.

- Papa ! Papa je t'en pris... Ne me laisse pas seule... papa...

Elle tenait son visage entre ses mains, mais il ne devait rester chaud qu'avec la chaleur des flammes autour d'eux. Elle le serra contre sa poitrine, espérant un miracle, mais rien ne se produisit. Elle tenta un appel télépathique, mais son esprit était vide.

C'était fini. La vie, et son âme l'avait déjà quitté.

La rage s'installait déjà dans ses veines, et une seule et même phrase dans sa tête :

Pourquoi fallait-il toujours perdre des êtres chers de façon aussi brusque ?

Elle ne cessait de se lamenter sur son sort, mais l'espoir de trouver quelqu'un vivant était encore présent dans son esprit. Tellement faible qu'il lui sembla qu'il était irréel. Elle se leva, essuya ses larmes, abandonnant son père. Elle savait que cela ne servait à rien de rester ici.

- Pardonne moi, papa...

Puis se mit à marcher entre les décombres. Les anciens chemins de terre tracés comme des rues étaient parfois à moitié visibles à causes de certains débris, ou bien coupés par des murs de flammes. A pratiquement chaque croisement, devant des restes de maisons la désemparée pouvait apercevoir des dépouilles d'anges.

Calcinés.

Ensanglantés.

Des personnes qu'elle croisaient chaque jour.

Ses amis d'enfances.

Sa famille.

Son clan.

Les yeux embrumés de larmes, la jeune fille manquait de trébucher sur des gravats à causes de ces yeux et son esprit masqués par cette tristesse qui n'en terminait pas d'affluer.

Elle arriva malgré ça à reconnaître la résidence de son maître. Mais on ne pouvait dire qu'elle ne l'était encore. Comme le reste du village, de celle-ci ne restait plus qu'un tas de ruines. Une nouvelle larme coula sur sa joue. Son maître était-il déjà mort, lui aussi ?

Elle rassembla ses derniers espoirs pour enjamber une planche brûlée, et arriva près de l'étang aux carpes. Celui avec le pont. C'était son endroit préféré. Mais le pont était écroulé. La moitié des carpes flottant à la surface de l'eau. Et au loin, gisait Gabriel, une plaie béante sur son abdomen sur un tapis de galets éparpillés et de poussière.

La tristesse qu'elle avait accumulée était-elle à son paroxysme, ou bien y-en avait-il encore au fond de son cœur ? Les larmes elles, n'avaient presque plus la force de couler.

- Maître... Fit-elle, s'accroupissant près de lui. 

- Je vais vous soigner ! Personne d'autre ne doit mourir !

Elle plaça ses mains au dessus de sa blessure, et un halo blanc se forma autour de celles-ci. Pendant plusieurs minutes, elle croyait qu'il allait s'en tirer, mais il sortit de son inconscience dans laquelle il était en crachant du sang.

- Qu'est-ce que... murmurait-il.

- Maître ! Que la Lumière soit louée... Vous êtes encore vivant...

La fatigue et la chaleur se faisait sentir, mais elle continuait pourtant à soigner Gabriel. Il ne cessait pas de saigner.

- Je vais vous soigner maître ! Ne vous en faite pas !

Un sourire se dessina sur son visage.

- Aurore... Ne-... Ne fais pas ça. Tu gâcheras ton énergie...

Pour disparaître.

- Pour...

- Mes blessures sont trop sérieuses... Même avec toute ta vitalité, tu n'arriverais pas me soigner...

- QU'EST-CE QUE VOUS RACONTEZ ! JE VAIS VOUS SOIGNER ! ICI, ET MAINTENANT !

Des hoquets et pleures la firent taire, pour qu'après elle continue de plus belle :

- Je vous interdis de mourir !

- C'est trop tard Aurore...

C'était le cas. Ses paupières commençaient déjà à se fermer.

- Ne t'inquiète pas, ma grande... N'oublie pas de représenter le clan à ma place, d'accord ? Je ne t'en voudrai pas si-...

Une quinte de toux lui pris brusquement. Aurore se mit à créer un contacte télépathique avec lui, sachant très bien que c'était la seule chose pour entendre les volontés de son maître, refusant de savoir qu'elles étaient ses dernières. 

- Aurore... Tu es là.

L'image de l'âme de l'homme commençait à disparaître. Elle était déjà transparente.

- Je sais que je vais mourir. Chaque guerrier sait que la Mort le suit comme son ombre. Ne pleure pas.

- Je suis une incapable...

- Tu n'es pas une incapable. Tu es ma disciple, et j'en suis très fière. Je ne t'en voudrai jamais d'échouer. Personne n'est parfait.

Il marqua une pause.

- Mon âme commence déjà à s'évaporer. Je ne vais pas pouvoir rester longtemps. Écoute bien ce que j'ai à te dire Aurore.

Elle hocha la tête vivement.

- Prends mon sabre, et mon anneau. Va à Mikkusu. Ils t'emmèneront n'importe où, et feront croire tes dires à n'importe qui. Ils t'offriront le logis et les couverts. Tu gagneras la confiance de qui croisera ta route.

- Très... Très bien... Mais... Qui vous a fait ça maître. Qui à réduit notre...

Elle serra le poing de rage.

- Qui a fait tout ceci ?

Une lueur meurtrière brillait dans ses yeux.

- Aurore... La vengeance n'arrange rien, et seule, tu-

- Ils sont partis vers l'Ouest, très bien. Je connais donc les meurtriers.

- Tu as lu dans mon esprit... Soupira t-il, une légère déception se sentait dans sa voix.

Avant de disparaître complément.

* * *

Tout ne fut que flou par la suite dans l'esprit de la jeune ange. Elle se rappelait vaguement avoir pris possession du katana de Gabriel, et de l'avoir mis à sa ceinture avec le sien. Elle avait glissé son anneau d'or à son majeur droit, et été partie sans un regard en arrière, l'esprit envahi d'idées noires et haineuses.

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Note de l'auteur :

Bonjour à toi, lecteur(trice)

Bon, tuez moi si vous voulez pour ce chapitre...
Nan vraiment, je suis mitigée. Dites moi les points négatifs/positifs, parce que j'ai vraiment tout refait cette fois-ci, et j'ai du mal à me donner un opinion. Les Sentiments ? Aurore ? Je vous laisse tout dire, j'ai vraiment besoin d'avis.
Pour ce qui est du lexique, je ne pense pas avoir de choses à expliquer... Ah si peut-être.

Lexique :

Je ne pense pas faire de définition comme lors des précédents chapitres pour cette fois, mais simplement expliquer certaines choses pour le plaisir de raconter la vie des personnages dans mon univers !

Vous pourrez lire a un certain moment que Aurore au départ de sa petite expédition dans la forêt, elle marche une demie-journée entière. Mais que lorsqu'elle est alarmée pendant la nuit, elle s'envole et rejoint son village en meme pas une heure ! Je comprendrai donc que vous me crierez dessus : "POURQUOI ELLE NE VOLE PAS TOUT LE TEMPS ALORS ?!"
Alors avant que vous m'assommiez, il faut savoir que pour les anges, Comme pour les démons, voler coûte énormément d'énergie (Comme les oiseaux) et que souvent, il ne le font qu'en cas d'urgence. (Oui bon, les oiseaux volent tout le temps, ok. Mais ils mangent tout le temps aussi ! Alors que vous voyez un Ange ou un démon s'empiffrer H24?)

Ensuiiiite, parlons de ce fameux anneau ! (Je n'aborde pas le sujet du sabre vu que ca spoil) Oui, celui de Gabriel, et non pas de Sauron pour les fans. (Dommage!)
Il lui dit je cite : " Ils t'emmèneront n'importe où, et feront croire tes dires à n'importe qui. Ils t'offriront le logis et les couverts. Tu gagneras la confiance de qui croisera ta route. "
Vous me direz encore : "Il a des pouvoirs magiques?..."
Et bien non ! C'est qu'il est simplement légué à chaque chef des Hogo lors de leur succession. Ou bien avant une très grande bataille, lorsque le chef sait qu'il va probablement mourir, il l'offre à son successeur. Donc, quiconque porte cet anneau est un chef de clan, et donc doit le plus grand respect de tous, l'hospitalité gratuite, ect... C'est tout simple !
Bon, je vous vois arriver ceux qui vont dire : "ouais c'est trop cool d'être chef de clan !"
Bah nan, pas forcément vu que t'as d'énormes responsabilités. (je passe les détails)

Parlons de la phrase d'Aurore maintenant...
" Que la Lumière soit louée "
C'est une référence à la lumière des Tengoku (je vous en ai parlé dans un chapitre précédent il me semble)

Pour finir, je vais parler de la partie ou Aurore sait à l'avance ou se trouve les assassins de son clan. Elle pose une question à Gabriel, mais avant que celui-ci dise sa réponse, elle la connaît déjà.
En effet, alors qu'elle parle par télépathie avec son maître, elle lit dans son esprit. Car, même si elle parle avec lui par la pensée, il y a plusieurs "stades" cérébraux.
Le premier, celui pour parler avec la personne, entendre ses pensées qu'il laisse sortir de son esprit.
Et en deuxième nous avons le stade donc des pensées cachées, celui où Aurore a put s'introduire pour savoir où se cachaient les assassins.
En 3e stade, même si nous en parlons pas ici, c'est celui où l'ont peut maîtriser les pensées des gens, et leurs mouvement contre leur volonté.
Le 4e étant celui où l'on peut détruire les pensées et aussi la mémoire, puis tout ce qui est cérébral. (Flippant je sais, mais j'adore)

Bien... C'est tout il me semble...
J'espère que tout est clair pour vous, sinon n'hésitez pas à me poser des questions en commentaire !

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