Un jeune homme aux cheveux mi-longs bruns arrangés en queue haute se trouvait dans des jardins autour d'une belle maison aux tuiles rouges, du style japonais. Il observait de ses yeux verts émeraude une douzaine de carpes koï dans un étang, alors qu'il se trouvait sur le petit pont qui le surplombait. Une silhouette féminine s'approcha de lui, elle portait elle aussi un hakama, le siens noir alors que celui de l'homme était gris. Ces tenues leur allaient très bien à chacun, avec leur haut vert kaki qui ressortait pour l'un avec ses yeux, l'autres ses cheveux châtains.

- Que me vaut cet honneur, Aurore ? Fit l'homme en se retournant, sourire au visage.

- J'étais venue pour vous prendre par surprise, mais c'est raté ! rit t-elle.

- Et bien, jeune apprentie. Tu sais que tu as encore du chemin a parcourir ? J'espère que tu t'es bien entraînée.

- Bien sûr ! Opina-t-elle.

Elle prouva son dire en prenant dans sa main droite son sabre à la tsuka de lanières de soie entrecroisées qui se trouvait sur la gauche de son abdomen. Le fourreau était à moité coincé dans les plis de son hakama. Elle tenait ce dernier de la main gauche, la lame prête à être dégainée.

Sans la prévenir, l'ange brun se mit à vouloir tester la jeune aux yeux bleus. Il lança une attaque pour frapper son ventre, qu'elle esquiva de justesse. Elle essaya à son tour un crochet droit, mais le brun esquiva aisément, et tenta un uppercut. La jeune ange le para alors avec ses mains. Ils allaient continuer leur semblant de querelle, quand ils entendirent une voix d'homme s'élever :

- Alors Gabriel ! Tu continues même quand il faut arrêter ?

Gabriel, le brun, se retourna. Il eut un léger sourire à l'homme qui approchait. C'était Isamu, le père d'Aurore.

- Il vaut mieux prévenir que guérir.

Ils étaient maintenant à trois sur le pont, Aurore au centre.

- Et puis, il faut vérifier qu'elle s'entraîne correctement, non ?

- Haha, ne t'inquiète pas. Je m'entraîne avec elle. Tu n'as rien à craindre. Fit le père dans un sourire.

L'intéréssée s'interposa en soupirant :

- Vous croyez vraiment que je suis puéril de la sorte ? C'est mon avenir qui est en jeu, pas une simple partie de shōgi !

- Justement, j'avais une proposition à faire à Gabriel. Déclara son père. J'aimerai que tu fasse une mission. Certes, pas très importante, car elle sera ta première. Mais je voudrai voir comment tu te débrouilles seule.

- C'est une bonne idée. Lui répondit Gabriel. Comme je suis le chef du clan, je peux décider à qui assigner une mission. Même à un mineur... Laissez moi réfléchir.

Il s'appuya à la rembarre du pont, se remettant à observer les carpes koï. Il était évident qu'il réfléchissait, mais les pensées de quelqu'un d'autre vinrent troubler son esprit :

J'ai un mauvais présentiment Gabriel. Je ne sais pas si tu l'as aussi. Mais je t'en pris, mets ma fille en sécurité. Je sais que même si elle est ta nièce par adoption en tant que disciple, tu l'aimes comme tu le ferai avec ta propre fille.

Je sais, pensa t-il. Je sens quelque chose depuis ce matin, et les animaux aussi. Les carpes sont effrayées, les oiseaux stressés. Je peux la mettre à l'abri dans la forêt, mais je ne sais si elle reviendra. Pire encore, si jamais il se passera quelque chose ici. Et puis, Isamu, tu sais que nous ne pourrons sauver tout le monde si quelque chose arrivait.

Je sens une telle force en elle, Gabriel. Un jour ou l'autre, elle l'éveillera, et...

Et elle sera la plus puissante de nous tous. Il faut espérer en elle. Je sais. Les carpes me l'ont dit.

Les carpes ?

Oui. Elles sont très intelligente, à ce que l'on pourrait dire de contraire.

Bon, je te fais confiance, tu es notre guide après tout. Alors tu es d'accord ?

Bien sûr. Tant de souhaits, tant de promesses, un nouvelle avenir résident en elle. Il nous est interdit de la perdre.

Si c'est le cas... Je suis tellement fier d'être son père.

Et moi, son maître.

Le brun se retourna vers la jeune ange aux ailes plumées blanches bordées de mauve.

- Aurore, je suis d'accord pour t'assigner une mission. Je sais que tu vas la trouver barbante... Mais ça sera ta première, alors ne la néglige pas. Demain dans la journée, tu devras patrouiller dans le nord dans la forêt, et même à sa lisière. Comme il faut une demi journée de marche minimum pour y aller, je te laisse évidement du temps. Tu me feras ton rapport en rentrant après-demain dans la soirée.

- Très bien ! Elle imita le salut d'un soldat, le tranchant de sa main face à son front, se tenant droite. Elle prenait ça très au sérieux. Je pars à quelle heure exactement, maître ?

- Ne ne m'appelle plus maître à présent. A part quelques-unes de mes techniques secrètes que tu ne peux maîtriser, je t'ai tout enseigné. Fait comme bon te semble pour y aller. Mais je pense que tu devrais rester ici pour aujourd'hui, et profite un peu de ce ciel. Sourit t-il.

- D'accord ! Dans ce cas je vais méditer un peu dans les jardins de galets. A plus tard !

Elle s'éloigna et partit derrière la résidence, là où se trouvait sa destination.

* * *

Le lendemain, Aurore savait que se précipiter n'arrangerait rien, alors ce fut à une heure assez tardive qu'elle se réveilla pour partir. Après s'être levée, elle s'habilla d'un tenue composée d'une courte tunique kaki et d'un pantalon marron clair. Elle enfila de légères bottes plates d'un marron plus foncé, pour ensuite coincer sous sa ceinture son katana au fourreau noir, n'oubliant pas sa sacoche remplie de quelques provisions. Cet équipement serait beaucoup plus pratique dans la forêt qui encerclait le village.

Quand elle referma la porte en panneaux de bambous de la petite maison traditionnelle de son père, celui-ci l'attendait dehors, adossé contre une poutre qui soutenait la structure, les bras croisés.

- Prête ?

- Il faut toujours l'être. Rétorqua t-elle dans un sourire.

Alors qu'elle dépassait le torī devant sa maison, elle se dirigea vers une petite structure en pierre se trouvant à sa gauche. Un autel, où de l'encens brûlait. Cela devait être son père qui les avait allumés. Elle s'agenouilla devant, joignant ses mains dans un murmure de prière :

- Ne t'inquiète pas maman, je reviendrai bientôt. Je t'aime très fort.

Elle fouilla dans sa sacoche, trouvant une pomme pour la déposer en offrande devant la photo d'une femme aux yeux d'un bleu azur et aux cheveux d'un beau châtain, reflétant les rayons dorés d'un soleil d'automne. Derrière ce visage souriant se dressait une forêt aux feuilles aux teintes de feu. Aurore se releva, pour continuer son chemin vers le nord, et partir dans la forêt.

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Notes de l'auteur :

Bien, voilà le 1er chapitre.
J'espère qu'il vous plaît.

J'aimerai savoir si ce format de chapitre est trop long ou trop court pour vous.

Les mots en italique sont du lexique, pour la plupart se sont des références au Japon. N'hésitez pas me demander si vous ne comprenez pas certains termes.
Merci d'avoir lu ce chapitre, et à la prochaine fois !

(J'ai fait quelques modifications proposées par des lecteurs aussi au passage :) )

Avec l'aide d'un lectrice, j'ai décidé de créer un lexique à la fin des parties pour pouvoir expliquer les nouveaux mots de chaque chapitre.

Lexique :

Je vais déjà expliquer les bases de cet univers. Nous avons un monde d'anges et de démons, divisés en deux. Ceux-ci se font la guerre. Dans chaque camp, nous avons plusieurs clans. Pour l'instant, nous avons :

- les Tengoku, se sont des anges. Considérés par leurs semblables telle une famille royale, ils gouvernent le royaume des anges. En particulier la branche principale de la famille dite de sang "pur". Le sang pur étant considéré comme un sang "lumineux", et ainsi prouvant la pureté de l'âme de la personne -c'est pour cette raison qu'on l'appelle sang pur.

- les Hogo, eux aussi sont des anges. Ils sont dévoués depuis la nuit des temps à protéger la famille royale, et naissent, puis vivent seulement pour ça. Imbattable en ce qui concerne l'art du combat, ils apprennent à se battre en même temps de marcher. Ayant un code de vie très stricte, ils vivent dans la forêt d'Hogo, une ancienne terre possédé par les Tengoku. Ceux-ci leur ont offert cette forêt en remerciement de leur dévouement, mais aussi car elle est proche de la frontière avec les démons. Ainsi, ils peuvent défendre leur nation de toute intrusion ennemie.

Voilà pour les clans que vous avez découvert. Lors de prochains chapitres vous en découvrirez beaucoup d'autres !

Lexique basique :

J'appellerai le lexique basique tous mots qui ne concernent pas "l'univers" à part entière de ce Roman. Simplement quelques explications ou bien des anecdotes (surtout en ce qui concerne les prénoms). Il y a beaucoup de références au Japon.

Un hakama est un large pantalon plissée anciennement porté par les samouraïs et nobles japonais durant le Japon féodal. Aujourd'hui il peut être porté dans différents sports de combats.

La tsuka est simplement la poignée d'un sabre japonais. À ne pas confondre avec la tsuba qui elle est la garde du sabre qui permet de ne pas s'entailler la main sur la lame par accident.

Le jeu de shōgi est un jeu japonais ressemblant aux échecs occidentaux.

Un katana est un sabre japonais, légèrement courbé et long. Il était l'arme principale des samouraïs.

Un torī est un portail traditionnel japonais de couleur Rouge. 

Pour les prénoms à consonance Japonaise, nous avons :

Isamu, qui signifie le courage, se prononçant Issamu (je dois vous avouez qui je pensais que c'était Isamu --')
Le Kanji étant celui-ci : 勇.

Voilà je crois que c'est bon pour le lexique de ce premier chapitre ._. Dites moi si j'ai oublié quelque chose et si ce lexique vous plaît :)