Face à face

Je suis prisonnier de ce vaisseau de guerre. Je me suis battu avec les miens contre la fédération d'Ixion, qui veut notre planète pour exploiter ses ressources naturelles et tout le reste d'ailleurs. Les soldats de la fédération tuent et chassent la population de notre terre natale. Une milice dont je fais partie, c'est mise en place pour contrecarrer les plans de cette fédération. Aujourd'hui rien ne s'est passé comme prévu, nous sommes tombés dans une embuscade.

Un officier d'Ixion nous est présenté après notre capture. Il nous regarde d'un air narquois bombant le torse mains derrière le dos, satisfait de sa prise apparemment. Il rit à plein poumon et dit.

« L'argent est plus fort que la loyauté. »

Je comprends à cet instant que l'on a été dénoncé. Puis les grilles de ma cellule se referment dans un fracas de vielles tôles rouillées.

Notre plan était de nous infiltrer dans une base avancée de la Fédération proche de notre quartier général pour détruire leurs stocks d'explosifs et d'armes lourdes. Après le briefing avec notre Commandant pour revoir en détails le déroulement de notre mission, direction la base ennemie dans nos véhicules tous terrains, armés jusqu'aux dents. Quelques minutes suffisent pour nous y rendre. Notre chauffeur dissimule notre jeep derrière un bosquet et notre groupe descend en silence. Quelques pas et nous sommes derrière la base, collés contre le bâtiment proche de la porte de service par où nous allions nous infiltrer. Mon compagnon d'unité devant moi s'accroupit devant la porte de métal et s'occupe de faire sauter la serrure. L'opération ne dure que quelques secondes, mon équipe entre. Moi je reste à mon poste qui est de surveiller nos arrières avec deux de mes compatriotes. Les minutes passent, je m'inquiète, ils sont beaucoup trop long à revenir. Soudain une lumière éblouissante provenant du toit de la base ennemie me transperce les yeux. J'entends des pas cadencés fouler le sol, des bruits d'armes qui se déverrouillent et une voix amplifiée par un mégaphone s'écrie. Elle nous signale que nos soldats entrés par effraction sont tous morts. Cette voix nous demande de jeter nos armes et de nous coucher à terre si nous ne voulons pas subir le même sort. Mes deux compagnons d'armes et moi exécutons ces ordres. Des soldats d'Ixion se jettent sur nous et nous menottes mains dans le dos. Je suis furieux qu'ils me mettent la main dessus, ma seule envie, tous les égorger, quitte à perdre la vie. Mais je ne suis pas seul, je ne veux pas compromettre les chances de survie de mes compagnons. Les soldats nous font monter dans un camion qui nous transporte jusqu'à l'aéroport de leur base. Arrivés à destination les soldats nous font descendre avec brutalité. Deux gros navires de type bombardiers sont stationnés sur le quai de ravitaillement. Les soldats nous conduisent à l'intérieur du navire le plus proche de nous et nous jettent dans les cales. Ils nous crient dessus pour que l'on se couche au sol. Face contre terre nous sommes rués de coups de crosse et de bottes le temps qu'ils finissent de nous enchaînent à la paroi vaisseau.

Le gouvernement d'Ixion délivre de grosses récompenses à toute personne donnant des renseignements sur nos agissements. Les soldats nous attendaient bien armés et en surnombre. L'issue a été fatale. Tant de morts et de vies brisées pour un peu d'argent ou de nourriture. Je n'ai aucune rancune envers cette personne qui a pu nous dénoncer, peut être un père de famille qui ne voulait pas voir ses enfants mourir de faim, la vie est si dure depuis quelque temps. Les magasins sont vides ainsi que les champs, plus d'élevage d'animaux. Dans peu de temps la population d'Orcus mourra de la famine. Ce qui nous attend mes compagnons et moi, les chaînes, la faim ... la mort, qui nous donnerait peut-être la liberté que nous espérions tous finalement. Voilà c'est comme ça que je voyais mon avenir, court et douloureux.

Enfermé seul dans ce grand cachot sombre, mon esprit vagabonde dans mes souvenirs. Mes pensées se dirigent vers quelques épisodes joyeux de mon existence avant d'être un soldat d'Orcus. Je me remémore les beaux paysages de ma planète natale, certains lieux et jours heureux. Puis se drame qui hante mon esprit sans cesse. Depuis, ma vie est remplie de douleurs, de mort, de combats incessants. Ma petite enfance et une partie de mon adolescence sont bonheur et joie, entouré de personnes aimantes. Jusqu'à ce que le Fédération s'empare de notre planète. Mon père ce grand homme que j'admirais tant, ma mère, si douce et jolie. Mon grand frère de quatre ans mon aîné qui me taquinait tout le temps. Et puis comme tous les jours de ma pénible vie, cet instant déchirant surgit de ma mémoire, disparus ses êtres tant aimés. Lors d'un bel après-midi bercé par la douce lumière de notre étoile bleutée, mon frère et moi étions dans le jardin en train de cueillir des légumes. Ma mère voulait les cuisiner pour le repas du soir. Soudain des soldats d'Ixion entrent, détruisant la porte d'entrée de notre foyer. Mon frère et moi surpris du grand fracas dans notre maison, décidons de nous coucher à terre contre le mur. Nous rampons jusqu'au bas de la porte fenêtre pour regarder la scène en toute discrétion. Les soldats demandent à nos parents de les suivre. Mon père refuse et... Un coup de feu retendit. Le corps de mon père s'effondre au sol. Ma mère se retourne et commence à courir en notre direction et s'écroule, elle aussi, après ce deuxième coup de feu. Ses yeux débordants de larmes sont rivés sur nous, son regard perdant la vie m'obsède depuis ce temps. Mon frère met sa main sur ma bouche pour éviter que je crie. Il me regarde et pose son index sur ses lèvres. Je lui fais un signe de tête pour lui dire que j'ai compris et il m'entraîne dans la cave accessible par le jardin. Nous nous dissimulons dans la petite cachette que notre père avait construite pour nous sous le sol. Au cas où disait-il. Après cet effroyable tragédie mon frère m'emmena chez nos grands-parents. Il avait changé depuis ce jour, toujours perdu dans ses pensées. Plus de jeux, plus de rires. Un soir avant de me coucher, j'embrasse mon frère comme à mon habitude pour lui souhaiter une bonne nuit. Il m'enlace et me serre très fort contre lui en me disant qu'il m'aimerait toujours. Après ce soir-là, il disparut de ma vie. Pourquoi m'a -t-il laissé tout seul ? Il est ma seule famille qui me reste hormis mes grands-parents mais...mon frère me manque terriblement. Plusieurs mois après sa disparition je pensais qu'il avait rejoint la milice d'Orcus. Je décidais de la rejoindre deux ans après la mort de mes parents espérant retrouver mon frère. Puis je voulais me venger de la fédération, elle m'a tout pris.

Lorsque vous vous engagez dans la milice d'Orcus vous n'êtes plus que l'ombre de vous-même. La tenue vestimentaire réglementaire des soldats d'Orcus se compose d'un uniforme noir, veste et pantalon très ajustés. Un semblant d'armure grise protégeant le haut du torse. Un masque gris lui aussi cachant la totalité de l'arête du nez, la moitié des joues et du front. Pour finir une longue cape à capuche noire, de grosses bottes montantes jusqu'au-dessus du mollet. Un pistolet à rayon laser avec un ceinturon sont fournis en même temps que ce packtage. Pour finir, on vous donne un nouveau nom, vous n'êtes plus rien, sauf un soldat d'Orcus. Avant de vous envoyer tuer toute cette vermine d'Ixion, on vous entraîne, nous les nouveaux à vous servir de vos armes à la perfection. Tous les jours des entraînements de tirs. A force de tenir ces énormes fusils d'assaut, les paumes de mes mains étaient couvertes d'ampoules et mes doigts parcourus de crampes. Mon bras droit meurtri de courbatures, mon épaule entièrement couverte d'hématomes par le recul des armes. Les sports de combats et d'épée font partie des entraînements aussi. Je me bats au corps à corps avec ses hommes taillés dans le roc, moi qui ressemble à une arbalète, les premières semaines furent difficiles. Le maniement de l'épée me valut quelques blessures assez importantes. Mais au fur et à mesure du temps mon corps n'a plus mal et la fureur dans l'âme me pousse vers l'excellence dans la maîtrise de ses sports. Finalement cela me procure un certain apaisement, jusqu'au prochain entraînement. J'ai tellement de haine en moi que mes entrainements deviennent de réels combats. Je le paye au prix fort car mes compagnons n'hésitent pas eux aussi à frapper encore plus dur que moi. Mon chef de section estimant enfin que je suis prêt pour le combat, m'envoya dans une unité d'élite spécialisé dans le sabotage. Enfin je pouvais déverser ma rage, ma colère sur celle qui m'a fait tant de mal. Mais ce temps est révolu, je suis un prisonnier de la fédération d'Ixion maintenant.

Assis contre la paroi froide de ma prison, tête base capuche rabattue sur mon visage, les bras tendus posés sur mes genoux pliés, j'entends les moteurs du vaisseau d'Ixion ronronner, je le sens s'élever dans les airs. Ça y est nous décollons d'Orcus, vers quelle destination nous emmène-t-il ? Je pense à cet instant à un futur des plus noir. Je lève les yeux vers cette petite lucarne laissant filtrer quelques rayons bleutés de notre étoile. Cela fait neuf jours que je suis enfermé. Mon estomac me fait mal je n'ai mangé que quelques barres de protéines que mes geôliers ont bien voulu me donner. Les soldats d'Ixion ont l'ordre de nous affamer et nous rationner en eau aussi. Comme ça les détenus sont plus facilement maîtrisables. Je suis très affaibli. Je me lève péniblement, mes jambes vacillent et je suis pris de vertige. Après avoir fait la mise au point de ma vision je parviens à faire quelques pas. La mort est au bout du chemin, bientôt je serais délivré de toute cette horreur. Je n'en peux plus, je suis fatigué de tout ça. Je ne peux pas retenir mes larmes. Par pitié que quelqu'un abrège la souffrance de mon corps et de mon âme.

Tout à coup le bombardier est frappé d'une énorme secousse, qui me projette au fond de ma prison, je suis sonné. Le vaisseau encaisse une deuxième secousse toute aussi violente. Que se passe-t-il ? Sommes-nous attaqués ? Un troisième choc, terrible celui-là pousse le vaisseau d'une force incroyable. Toujours à terre je suis propulsé vers les grilles de ma prison. Le bombardier vire sur la droite et sombre, la descente est interminable, les alarmes hurlent, mon cœur s'emballe. Je comprends que nous venons d'être percutés, je m'agrippe aux barreaux de ma geôle et ferme les yeux, je sais que l'on va s'écraser au sol, ma prière va être exaucée. Dans un grand fracas le vaisseau s'échoue à terre, les lumières des plafonds clignotent pour finalement s'éteindre, des bruits de tôles froissées raisonnent partout, des hommes hurlent, c'est le chaos. Un silence mortel s'en suit. Mes bras sont toujours enroulés autour des barreaux que je serre de toutes mes forces. J'entends des cliquetis. La serrure de ma cellule se déverrouille, la porte s'ouvre. Les lumières de secours s'allument, je ne peux pas m'échapper, je suis enchaîné. Je hurle pour avoir de l'aide. De nombreux hommes passent devant moi, des soldats d'Ixion, mes compagnons de combat mais aucun d'entre eux m'entendent, trop préoccupés à sortir de ce tas de ferraille. Un seul homme daigne enfin s'arrêter devant ma prison, il me regarde droit dans les yeux comme pour me juger. Il lève une main et la passe derrière sa nuque pour en sortir une épée. Je recule dans le fond de ma cellule prêt à me battre même si je ne suis pas en condition pour vaincre. Il avance de quelques pas vers moi et me dit.

« Je veux juste briser tes liens. »

L'homme me demande de me mettre à genoux et de poser mes mains au sol. Je m'exécute tout en surveillant ses faits et gestes. Il s'accroupi face à moi, positionne son épée entre mes poignets, soulève son sabre au-dessus de la tête et frappe. Mes chaînes volent en éclat. Je ressens l'onde de choc dans tout le corps. L'homme se redresse et reste là quelques secondes à me regarder me frotter les poignets meurtris par mes liens.

« Ne gaspille pas la liberté que je viens de t'offrir. » Me dit-il.

» Je vous le promets. »

Il me salut en me tapotant l'épaule, me souhaite bonne chance et s'en va aussi vite qu'il est venu. Cet homme devait être un prisonnier comme moi, son visage était creusé de fatigue. Je ne connais pas cet homme, mais je lui dois tout. Sans son intervention ma merveilleuse aventure n'aurait certainement jamais commencé.

Je franchi le seuil de la porte en titubant. Je n'y crois pas je suis toujours vivant et libéré de mes chaînes. Toutes ces émotions ça fait beaucoup vu mon état, je m'adosse un moment contre le mur du couloir pour reprendre un peu mes esprits. J'ai le souffle court, la vision floue et je tremble comme une feuille. Je regarde de chaque côté, il y a des débris et des morts partout. Je m'engage sur la droite du couloir, afin de trouver une sortie pour m'échapper. La liberté était-elle au bout de ce couloir ? Inespérée il y a quelques minutes. Puis sortit de nulle part, un soldat d'Ixion se jette sur moi, me plaque à terre. Je me débats mais ses mains entourent déjà mon cou. Je retiens ses bras puissants, trop fort pour moi. Je le regarde droit dans les yeux, ils sont remplis de cruauté, je commence à suffoquer, le manque d'air dans mes poumons se fait sentir. Je me souviens que les soldats de la Fédération ont un couteau à leur ceinturon. Alors dans un dernier souffle de vie, je lâche son poignet gauche et lui tâtonne le flan. Il faut que je le trouve ou je suis mort. Je cherche pendant que cet homme continue à me serrer la gorge, enfin je saisie le manche de sa lame. Je lui porte un coup profond sur le côté atteignant le cœur. Il stoppe net son étreinte et s'écroule sur moi. Faisant le double de ma carrure j'ai un mal de chien à me sortir de sous ce tas de viande refroidie. Je le pousse sur le côté pour me dégager, je respire de nouveau. Je retire le poignard du corps du soldat et le cache dans ma botte. Je lui prends sa ceinture avec son pistolet à laser pour le mettre autour de ma taille, maintenant j'ai de quoi me défendre. Je regarde l'homme que je viens de tuer en récupérant le peu de force qu'il me reste et je reprends mon chemin. Le couloir me paraît interminable, j'arrive enfin à une intersection d'où je peux apercevoir la douce lumière du jour. Puis j'entends des pas lents et réguliers qui s'approchent. Il va falloir encore que je me batte pour ma liberté. Je me plaque contre la paroi juste à la jonction des deux couloirs et j'attends. Les pas se font de plus en plus près.... Et s'arrêtent soudainement. Je comprends que mon ombre m'a trahi, il sait que je suis là derrière le mur. Alors je ferme les yeux, prends une grande aspiration et sors de ma cachette en dégainant mon pistolet laser. Et là je tombe nez à nez avec un homme, bras tendu lui aussi, tenant une espèce d'épée. Je suis aveuglé par la lumière derrière lui, je ne vois qu'une silhouette noire. Et je lui dis.

« Je veux juste passer mon chemin. »

Comme il ne ressemble pas à un soldat d'Ixion je rajoute.

« Tu n'es pas mon ennemi. »

Après quelques secondes une voix me répond.

« Toi non plus tu n'es pas mon ennemi. »

En me décalant un peu sur la droite pour ne plus avoir la lumière face à moi, je reconnais cet homme par les descriptions de personnes l'ayant croisées. Silhouette longiligne, chevelure brune, longue et en désordre. Cape noire à haut col intérieur rouge, pantalon et veste marron en cuir vieilli et le symbole à tête de mort, le Joly Roger imprimé sur le devant du torse. C'est le célèbre corsaire de l'espace, Harlock. Ennemi juré de la fédération d'Ixion qui a mit sa tête à prix pour quiconque le ramènerai mort ou vif. Il a certainement attaqué le vaisseau pour le piller et délivrer ces pauvres âmes destinées à la mort. Harlock s'approche à quelques mètres de moi. Je retire ma capuche pour le saluer. Je croise pour la première fois ce regard implacable qui fait sa réputation. Il me dévisage un moment sans un mot et baisse son arme, je fais de même.

« Tu étais prisonnier sur ce navire ? »

« Oui Capitaine, est-ce vous qui avez abattu ce vaisseau ?

« Nous avions des vivres à récupérer sur Orcus pour continuer notre voyage, ce vaisseau me barrait la route alors... tu connais la suite. »

« Grâce à vous et un peu de chance je suis libre. »

« Je te souhaite une bonne route » Me dit-il en rengainant son arme.

« Vous aussi Capitaine. »

Je suis en admiration devant cet homme qui à décider de ne pas courber l'échine devant la Fédération d'Ixion, de suivre ses propres lois. Puis mon regard est attiré par une ombre en mouvement derrière lui, s'approchant lentement et sans bruit. Je remarque un bref scintillement, c'est un officier d'Ixion dans le dos d'Harlock, arme à la main, prêt à lui tirer dessus. En une fraction de seconde, sans réfléchir je dégaine mon pistolet à peine remit dans mon étui. Je jette un regard furtif à Harlock et lui dit.

« Ne bougez plus Capitaine. »

Je me décale d'un pas sur gauche et je brandi mon arme. La bouche entrouverte, les yeux grands ouverts, le corsaire me foudroie de son regard à vous glacer le sang. Surpris de mon geste, il pense certainement que je lui ai menti sur mes intentions. Je tire, Harlock se décale pour éviter le coup de feu qu'il pense lui être destiné. Il est vrai que mon rayon laser passe non loin de lui. Je touche l'officier en pleine poitrine le renversant. Les doigts tétanisés sur la détente de son arme, le soldats tire quelques coups de feu avant de s'effondrer au sol. L'un d'entre eux me touche l'épaule gauche et me projette à terre. Dans ma chute j'entrevois la longue cape d'Harlock se soulever dans les airs et l'ombre de son pistolet se lever et pivoter à la vitesse de la lumière. Cosmodragon à la main, il achève ce malheureux. J'ai mal...très mal, couché sur ma blessure la main sur mon épaule, le sang ruisselle entre mes doigts. Je pense à cet instant que mon corps ne supportera cette nouvelle blessure. Le froid commence déjà à m'envahir, cette fois je ne vais pas m'en sortir. Deux mains puissantes me redressent par les épaules. Harlock à genoux derrière moi me maintient assit.

« J'ai pensé un instant que tu voulais me tuer ! Pourquoi m'a tu protégé, tu aurais pu fuir. »

Je détourne les yeux de mon épaule et dévisage le corsaire.

« Comme je vous l'ai dit à l'instant, vous n'êtes pas mon ennemi et ...et je vous ai reconnu Capitaine... Harlock. » Il acquiesce d'un signe de tête. »

« Cet officier était notre ennemi à tous les deux. Je préfère vous savoir vivant, vous aussi vous vous battez pour la liberté. »

« Tu portes l'uniforme des soldats d'Orcus. Tu es l'un des leurs ? »

Grimaçant toujours de douleur je hoche la tête de bas en haut pour répondre à sa question. Il examine ma blessure.

« Partez, laissez-moi ici. » Lui dis-je.

« Tu es blessé par ma faute je ne peux pas te laisser ici. »

« Laissez-moi, je n'ai plus la force de continuer. »

« Tu es salement touché, je t'emmène sur l'Arcadia, le Doc va te soigner. Je te dois bien ça, sans toi je serais peut-être mort. »

Et là, mon esprit s'échappe progressivement de mon corps. Harlock m'emmène sur son vaisseau! Il glisse un bras derrière mon dos sous mes épaules et passe l'autre sous mes genoux. Il me soulève comme une plume et me sert contre son torse. Je suis bercé par le mouvement de son corps au rythme de ses pas. Son doux parfum légèrement poivré m'envahit, je le respire encore et encore. Des frissons surviennent sur mon visage, les pointes de ses cheveux me chatouillent la joue. Je sens des larmes ruisseler jusque dans mon cou. Que la mort me parait douce à cet instant. Je lève un peu la tête posée sur sa poitrine pour trouver son regard, ses yeux cerclés d'or me fixent.

« Ça va aller ne t inquiètes pas. »

Je lui souris et je plonge dans le néant.

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