Chapitre 37: Lierre (9)
Je frappe à la porte de la chambre de Livai mais celle-ci semble entrouverte.
Je la pousse délicatement et vois qu'elle est vide. Les draps sont bien pliés et ses affaires sont soigneusement rangées.
Le médecin m'avait pourtant dis que Livai était encore alité. C'est étrange.
J'avance dans le couloir pour essayer de le trouver.
Je le vois devant la baie vitrée, entrain de regarder la ville en plein jour. Je soupire, il m'a inquiété cet idiot.
Je me racle la gorge pour qu'il me remarque. Il tourne la tête vers moi.
Il avait l'air mieux que la dernière fois, il avait son bras gauche dans une atèle pour éviter qu'il ne se fasse mal en bougeant. Son visage semblait fatigué, il était un peu plus pâle que d'habitude.
- Eren? Que...
Je me rapproche vivement de lui, lui faisant un Chut avec mon doigt.
Je prend sa seul main disponible dans la mienne.
- Où est Haru?
- Il va arriver ne t'inquiète pas.
- Eren.. qu'est-ce que tu mijotes?
Livai me connait trop bien. Je lui laisse apparaitre un petit sourire malicieux.
- Rien... voyons, je voulais juste te rendre visite.
- Tu n'es pas venu de la semaine... Je pensais que tu étais fâché contre moi.
- Je l'étais et je le suis toujours un peu. Mais aujourd'hui, je ne suis pas venu te parler de ça...
Je trépigne discrètement d'impatience. En vérité, je suis très heureux de le revoir.
- On dirait un gamin qui attend son cadeau. Accouche! Tu m'énerves!
Je me penche vers lui pour l'embrasser amoureusement. Il se releva sur la pointe des pieds pour tenter d'être sur un même point d'égalité. Je souris contre ses lèvres.
- Bon... les amoureux, vous êtes mignon, dit Hanji à travers la porte, mais nous on intervient quand? On n'a pas que ça à faire!
Je ricane avant de leur dire qu'ils peuvent rentrer.
Nos familles et tous nos amis respectifs entre dans la salle qui était heureusement assez grande.
Livai les regarda presque ébahis défiler devant lui et s'installer sur des chaises qu'ils avaient préalablement pris.
- Mais, qu'est-ce que...
C'est vrai que la scène était tordante. On savait tous ce qui se tramait sauf Livai.
Haru arriva et tira sur la blouse de Livai. Il était adorable.
Nous étions les seuls debout désormais avec Hanji qui se plaça entre nous deux.
Livai commença à comprendre la mise en forme. Il me regarda vivement mais ne pus rien dire car Hanji avait pris la parole.
- Si nous sommes réunis ici aujourd'hui, c'est pour unir ses deux idiots... par les liens sacrés du mariage!
Je ne peux m'empêcher de rire bêtement. Livai n'avait pas quitté sa tête tordante.
- On les connais tous les deux par cœur, ils nous en ont fait chier... heu pardon, ils nous ont légèrement embêté avec leur histoire de cœur qui a été un véritable fiasco. Mais bon... ils ont réussi à se rattraper et à s'aimer sincèrement. Et même, de cette dite merveilleuse union... est né cette petite crapule qui peut se révéler être très adorable. Qui l'aurait cru, que Eren Jaeger et Livai Ackerman se seraient entendu, alors qu'ils sont l'exact opposé!? Et même pire! Ils se sont littéralement collé l'un à l'autre et impossible de les séparer. J'ai presque envie de dire que ce mariage ne sert à rien. Mais bon... on veut quand même entendre ce qu'ils ont à ce dire.
Elle me tendit une des alliances, puis me rappelait que le bras de Livai était bloqué.
Mais il comprit et me tendit sa main droite en me faisant un clin d'œil.
- Livai... tu es... la personne la plus... bizarre que je connaisse. Mais depuis que je suis petit, j'aime la bizarrerie alors cela m'aurait étonné que tu ne me plaise pas. Et puis dans tous les cas, je t'aurais aimé parmis tes défauts les plus exécrables. Il y en aura des disputes et des pleurs. Mais...mine de rien, c'est compliqué d'être des âmes sœurs, on ne peut pas être d'accord sur tout. Et je voudrai... encore ne être pas d'accord avec toi... pour l'éternité. Je t'aime, Livai.
Je retiens mes stupides larmes de tomber en enfilant l'anneau à son doigt.
Mais je sus que je n'étais pas le seul en entendant un sanglot de ma mère.
Hanji donna le deuxième anneau à Livai, il me chuchota doucement:
- Je n'ai pas mes vœux...
- Si... attend...
Je sors de ma poche le petit papier plié, je lui tend.
- Je l'ai trouvé dans tes affaires...
Il le regarda quelques instants et releva les yeux vers moi.
- Je te connais... tu l'as lu gamin...
Je fais un sourire coupable, il soupira amusé en rangeant le papier dans sa poche en murmurant quelque chose que je ne compris pas.
Livai attrapa ma main et plongea ses yeux dans les miens.
- Eren... si un jour on m'avait dis que je me serais marié en robe d'hôpital, j'aurai vraiment pris ce mec pour con... Et encore plus près d'un distributeur de chips... Mais, ce que je n'aurai jamais imaginé, c'est d'être entouré par vous tous. Ma fierté solitaire m'a voilé la face pendant des années. Vous avez tous été là, j'ai juste été trop débile pour m'en rendre compte. En particulier toi, Eren... Tu aurais très bien pu rebrousser chemin mais tu es resté. Je t'en suis honorablement reconnaissant d'avoir embelli ma vie contre mon gré. Je t'aime...
Il passa la bague à mon annulaire. Je me sentais flotter et en même temps j'avais les pieds totalement sur terre. J'avais l'impression qu'il y avait le monde entier, et Livai et moi...
J'en oubliais les regards sur moi, le bruits dans mes oreilles, la lumière sur ma peau... C'était la description même du paradis...
Mais Hanji me ramena sur Terre:
- Livai... acceptes tu de prendre pour époux Eren, de l'aimer et de le chérir comme il l'a toujours fais pour toi?!
On aurait presque dis une mise en garde. Mon sourire redoubla.
- Oui.
- Eren... acceptes tu de prendre pour époux Livai, de pouvoir encore le supporter et d'ailleurs... un grand respect pour l'avoir fait jusqu'ici?!
- Oui.
- Je vous déclare unis par les liens du mariage! Embrassez vous!!
On s'exécuta sous les tonnerres d'applaudissements de toute l'assistance. Même des infirmières s'étaient jointes à nous malgré le bruit assourdissant que l'on faisant.
Je pris Livai dans mes bras et le serra fort. J'embrassai sa joue, la joue de mon "mari".
J'espère sincèrement qu'un jour nous pourrons vraiment nous marier.
Même si bon... nous n'avons pas vraiment besoin de ça pour nous aimer.
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