Livai caressait presque inconsciemment ma main. Je somnolais à côté de lui.

Il était tellement concentré sur ses papiers qu'il ne voyait pas que je l'admirais.

Je me fis la réflexion qu'il n'a pas du tout changé physiquement depuis que je le connais. Mise à part ses cheveux, son visage est le même, ses traits n'ont pas vieillis. J'ai l'impression qu'il est éternel.

Il m'arrive souvent de le regarder et de juste réaliser qu'il est beau. Certains disent que la beauté physique ne compte pas mais le premier regard que l'on porte sur quelqu'un est sur ce qu'il ressemble.

Et Livai, je l'ai trouvé beau depuis le début.

Je fermais de plus en plus les yeux à cause de la fatigue, puis il se tourna enfin vers moi pendant que je somnolais presque.

Je vis son regard me scruter derrière ses lunettes. Je ne sais pas pourquoi, j'ai l'impression que pendant cet échange de regard, il y avait plus.

Son regard mélangeait parfaitement la mélancolie et la tendresse.

Il laissa un petit sourire pointer le bout de son nez.

- Qu'est-ce qu'il y a?

Il se baissa pour déposer ses lèvres contre les miennes.

Je fermais les yeux et appréciait ce doux baiser rempli d'amour et qui devenait malheureusement plus rare suite aux événements.

- Je me disais, répondit-il en s'écartant, que je ne voudrais être avec personne d'autre en ce moment dans ce lit.

Mon expression se crispa de tristesse.

- Eren, tu m'as fait passer par tellement d'émotion. Je ne sais pas si je devrais t'aimer ou te détester pour ça, dit il en pouffant.

Ma main passa sur sa nuque. Elle gratta ses cheveux rasé.

- Pour ma part, j'ai eu mon lot aussi. Mais la réponse est nette. Je suis accros à toi. Pour rien au monde, je ne voudrai faire marche arrière pour quelqu'un d'autre.

Je sentis sa main frôler mon gros ventre.

- Tch...

Il se repencha pour m'embrasser. Nos doigts s'entremêlent sur mon ventre.

Sa bouche descendit sur ma joue, puis sur ma mâchoire.

Mais il s'arrêta net quand je sentis un coup de pied du petit garçon qui logeait dans mon bedon.

On se regarde un moment avant de sourire.

- Je crois que notre fils veut se manifester.

- Hum... vivement qu'il sorte, je n'en peux plus de ses coups à répétition.

- Courage, plus qu'un mois gamin.

- Ne m'appelle plus gamin, je suis le père de ton bébé idiot!

- Chut...