Chapitre 23: Fleur fanée (4)

Le jour de son anniversaire, elle allait avoir 15 ans. Elle m'a appelé depuis l'hôpital. Cela faisait des mois que je n'avais pas entendu sa voix. Elle m'a dit qu'elle m'aimait et que sa mort ne devait pas m'affaiblir.

Je devais rester fort.

Elle est morte au bout du fil, je suis resté à entendre les infirmières s'affoler autour d'elle.

J'ai raccroché et j'ai balancé le téléphone à travers la pièce. Mon père a riposté en me frappant avec son cendrier. J'ai cru que j'allais le tuer.

Il est sorti de la maison, me laissant dans ma rage.

Les seuls personnes qui m'ont fait sortir de chez moi étaient les parents d'Isabelle.

Ils m'ont emmené à son enterrement, et m'ont proposé de m'installer chez eux. Mais j'espérais encore que ma mère revienne, et vivre dans la maison de ma défunte meilleure amie était impossible pour moi.

Ils m'ont expliqué qu'ils partiraient aux États-unis, pour leur travail. Et que je ne les verrai sûrement plus jamais. Ils m'ont laissé la somme d'argent qu'ils avaient destinée à leur fille. Je leur étais éternellement reconnaissant.

Je me suis acheté une moto, une belle et je me suis promis de toujours la garder.

Malheureusement, le décès de ma meilleure amie n'a pas arrangé mon état et j'ai commencé à utiliser l'argent à mauvais escient.

J'ai acheté de la drogue, beaucoup de drogue à des personne peu fréquentables du village. Mon père s'en était rendu compte vu mon état mais il n'en avait rien à foutre.

Je voulais me soulager et en même temps me faire du mal.

Je manquais les cours car j'étais incapable de bouger.

Certaines nuits, j'avalais plein de médicaments et je me grattais le cou jusqu'au sang. Mon père me retrouvais à moitié conscient dans la salle de bain.

Il m'y laissait.

Cette douleur physique, j'ai commencé à en avoir plus besoin. Je voulais faire plus que me gratter.

J'ai commencé à passer ma lame de rasoir sur la peau de mon bras. Au début, ça ne saignait même pas.

Puis, je commençais à en perdre vraiment beaucoup.

J'ai réalisé que je me mutilais. J'étais arrivé aussi bas. C'était une sorte de punition et un échappatoire.

Tout mon bras gauche était constamment ensanglanté et j'étais obligé de le cacher avec des bandes de pansement. Je mettais des manches longues et évitais de montrer mes bras.

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