Le jour des 15 ans de ma fille, j'ai décidé de tout lui expliquer, qu'elle avait un frère, que je m'étais marié une première dois et que je m'excusais de ne pas lui avoir dit.

Elle m'a dit qu'elle ne m'en voulait pas et elle a vite assimilé la nouvelle.

Elle a vite voulu en savoir plus sur Livai, elle le connaissait déjà sans savoir qu'ils venaient de la même mère.

Je sentais qu'elle avait envie de le rencontrer et moi aussi, ça me démangeait de plus en plus mais j'avais terriblement peur de revoir mon fils. Je ne l'ai pas vu depuis 20 ans...

Et puis l'élément déclencheur a été affreux, mon premier vomissement. Je n'ai pas été alerté au début, puis ce fût lors d'un évanouissement qui m'a conduit à l'hôpital qu'on m'a expliqué que le cancer était revenu.

Comment expliquer à sa petite fille de 15 ans que sa mère est gravement? Comment réussir à survivre de ça sans avoir revu mon fils et l'avoir serrer dans mes bras,

Toutes ses questions, je me les suis posées hier.

Ce matin, je me suis présentée au comptoir d'Ackerman Corporation, au nom de Himiko.

J'ai monté chaque escaliers escaliers, la boule au ventre.

Je n'avais jamais été aussi proche de lui après toutes ces années.

Je suis arrivée devant un étage où il y avait une jeune secrétaire. J'ai vite reconnu la rouquine sur les photos et au bar.

Elle m'a regardé un simple instant avant de me demander mon nom.

Elle a composé un numéro et a appelé un certain Eren pour savoir si je pouvais patienter dans son bureau.

Elle m'a indiqué une porte: la porte du bureau de M. Livai Ackerman, le PDG de Ackerman Corporation.

Je suis restée devant la porte un moment.

Pendant cet instant, je me suis rappelé avoir été Kuchel Yamada, une petite fille avec un nom banale. J'ai pensé à mon frère qui avait disparu de ma vie, à ma mère qui était morte de la même maladie dont j'allais sûrement succomber.

Puis j'ai été Kuchel Ackerman, une maman et une femme aimante à qui on a tout pris.

Et j'ai été Kuchel Himiko, la partie de ma vie à la fois la plus belle et la plus difficile à vivre. Je ne regrette plus rien... j'ai vécu ce que je devais vivre.

Mais quand je vois ce qu'est devenu mon fils, j'ai compris que j'avais une identité. Peu importe qu'il ait fait des choses mauvaises ou qu'il soit homosexuel.

Je suis Kuchel Ackerman, la mère de Livai Ackerman, voilà qui je suis réellement.