Chapitre 18: Grand changement (8)
Pour la pause du midi, Livai a improvisé un petit endroit de pique-nique à l'intérieur.
Il a écarté les affaires sur son bureau et on s'est assis. On avait une magnifique vue de la ville.
Il a fermé la porte pour qu'on ne soit pas dérangé.
J'ai ouvert nos deux bento et j'ai vu qu'il était tout de suite intéressé.
Livai adore vraiment beaucoup mes sushi. Il attrape prestement ses baguettes.
Le dicton que la première étape pour conquir un homme passe par son estomac serait-il vrai?
Je rigole doucement à ma remarque mais Livai n'y prette même pas attention.
Moi je n'ai malheureusement plus le droit au sushi je me suis fais des shirashi avec une tonne d'avocat.
- Ta mère faisait beaucoup à manger? Demandais-je.
Livai garda son regard dans le vide en mastiquant.
- Je ne me souviens pas. Elle était souvent absente.
- Elle travaillait?
- Oui... Elle avait fait de longues études et avait très bien réussi dans la vie. Mais elle s'est mariée et elle m'a eu. Je me suis souvent demandé si c'était parce qu'on était un frein dans sa carrière.
- Elle t'en avait parlé?
- Non... mais elle tenait un journal et elle l'a laissé chez nous.
- Tu l'as encore?
- Non... mon père l'a brûlé le jour de mon anniversaire. Je n'avais pas eu le temps de tout lire. J'avais 8 ans et je n'étais pas un expert en lecture.
Je fronce les sourcils en entendant l'attitude complètement insensé du père de Livai.
- Elle écrivait ses doutes, ses moments de bonheurs, ses ressentis en tant qu'épouse et travailleuse.
- Elle parlait de toi.
- Oui... Elle disait que j'étais le plus belle chose qui lui était arrivé. Elle était au début un peu réticente à avoir un enfant mais que quand elle m'a vu dans mon berceau, elle m'a tout de suite aimé. C'est grâce à l'instinct maternel, a-t-elle dit.
- Je suis sûr qu'elle pense à toi en ce moment, ou qu'elle soit.
Livai hoche doucement la tête. J'ai l'impression que cela lui faisait du bien de me parler de tout ça.
- Elle disait que je lui ressemblais énormément dans ma façon de faire. J'aimais courir dans les champs, me cacher dans les arbres, barboter dans la rivière. Elle était fière de moi... et elle aimait mon père. Dans son carnet, il a tellement un portrait différent de ce qu'il est maintenant: un père aimant et un mari parfait. Je suis sûr qu'il y était écrit la raison de son départ, mais je n'ai réussi à la lire.
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