Chapitre 12: Moments cristallins (4)

- Eren?

Je fixe le sol, complètement déboussolé. J'ai l'impression que ma tête est sur le point d'exploser.

- Eren... répond moi...

- Je suis désolé... dis je d'une voix blanche.

Je relevais le regard vers lui, les yeux au bord des larmes. Il semblait surpris de me voir dans cet état.

- Pardon de ne rien avoir vu.

- Il n'y avait rien à voir, dit il amèrement. Rien pour tes jeune yeux... quand nous nous sommes rencontrés, je ne l'intéressais plus.

- M...mais, il t'a vraiment.... violé!?

Ma voix devenait de plus en plus aigüe.

- Non... ou du moins, je ne m'en souviens pas. Mon cerveau d'enfant de 7 ans a voulu sûrement effacer du mieux qu'il pouvait ses images.

7 ans! Il avait 7 ans quand cet ordure l'a touché!!

- C'est pour ça... ces marques, dis je en frôlant son poignet gauche.

- Ça et d'autres emmerdes, dit Livai en s'éloignant de moi.

- Oh mon dieu... Tu ne l'as dit que maintenant.

- Je ne voulais pas partir! J'ai été con! Mais cet homme a enfin payé pour ses crimes.

- Ils t'ont cru?

- Mon père ne s'est pas énormément défendu. Je pense qu'il s'y attendait que cela ressorte un jour. Et puis... il a nul par où aller à part en prison.

- Je... je ne sais pas quoi dire. P...pourquoi tu me dis ça?

- Je ne sais pas. Je t'ai toujours tout dit, enfin presque... Peut-être que cette étape cette nuit m'a donné entièrement confiance en toi.

Il se retourne vers moi et remarque que je pleurais.

Il essuya les larmes qui coulaient sur ma joue avant de l'embrasser.

- Pour moi, tout ça c'est du passé. J'ai enfin réussi à tourner la page. J'ai passé des années à me refermer sur moi-même et cela ne m'a pas aidé. Donc je me suis forcé à avoir des gens autour de moi, et je dois avouer que cela ne m'a été que bénéfique. En particulier toi... pas parce qu'on couche ensemble. Parce que tu m'aimes... et cet amour cela faisait longtemps que je ne l'avais pas ressenti.

En Isabelle... n'est-ce pas. Tu m'identifies à elle. J'ai enfin compris Livai.

"Tu me fais penser à elle... Peut-être parce que tu m'agaces comme tu m'amuses. Que tes yeux sont pétillants comme les siens et que tu peux te montrer mystérieusement timide."

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