Chapitre 7


Harry et Drago étaient dans la bibliothèque. Le blond avait proposé d'aider le Survivant en potions ; il avait toujours un niveau aussi pitoyable. Même si Rogue n'était plus tout le temps derrière son dos, ses compétences restaient terriblement basses. Le jeune homme ne comprenait pas comment son niveau pouvait être aussi bas ; à vrai dire, il rasait les pâquerettes. Et encore, c'était plutôt gentil.

Concentre-toi, grogna le Serpentard une fois de plus. 

— J'y arrive pas, gémit Harry en prenant sa tête entre ses mains.

Malefoy posa une main sur son épaule et rapprocha sa chaise de la sienne. Son cœur se fendit en deux quand il se rendit compte que son ami fuyait son regard. Ses pupilles émeraudes étaient embuées par les larmes.

Potter. 

Sa voix claqua dans les airs comme un fouet et le brun se força à tourner la tête vers le serpent. Ce dernier fronçait les sourcils et arborait une moue mécontente.

— Dis-moi ce que t'as, ordonna-t-il.

Evidemment qu'il s'inquiétait de son état. Il s'inquiétait pour lui tous les jours. C'était une chose qui lui était naturellement venue, comme son besoin de proximité, et ce qu'il ressentait lorsqu'il plongeait ses yeux dans les siens.

 Il y a plusieurs choses, souffla-t-il en baissant les yeux. Ron, déjà. On a toujours été fourrés ensemble et depuis la Guerre, il a changé. Il est distant, et vraiment méchant. Je ne sais pas ce qui lui arrive, et j'aimerais l'aider ! Et puis, je fais des cauchemars toutes les nuits, je dors presque plus, je n'ai pas envie de devenir Auror comme tout le monde le pense, et je pensais être hétéro mais je crois que je suis gay !

Il avait fini sa phrase à moitié en criant. Il laissa tomber sa tête sur la table dans un bruit sourd quand il vit que la moitié des regards était posée sur lui. Bon sang, la honte. Toutefois, un poids s'était retiré de ses épaules suite à la liste des aveux qu'il venait de faire. 

Une main délicate gratta doucement son crâne, et il en ronronna presque. Il aimait plus que tout lorsque Drago le touchait. Enfin, pas dans ce sens.

— Tu as pensé à prendre de la potion sans rêve ? fit doucement Drago. Pompom t'en a donné. Ça t'aiderait vraiment, tu sais. Et puis, pour ton métier, tu as encore le temps. On s'en fiche des autres. 

Le blond approcha son visage de son vis-à-vis, qui releva la tête à ce moment-là. Ses joues prirent une teinte écarlate en voyant le regard bouillant du Serpentard, et sa bouche s'assécha soudainement. Avait-il déjà dit à quel point il était beau ? Une nuée de papillons sembla s'envoler dans son ventre.

— Pour savoir si tu es attiré par les hommes... je pense pouvoir t'être utile, susurra malicieusement Malefoy. 

Les lèvres de Harry s'entrouvrirent. Son cœur battait la chamade. Le visage de son ami se rapprochait encore et encore, sans s'arrêter. Le brun glissa sa main dans les cheveux platines du jeune homme, au niveau de sa nuque, les yeux fixés sur la bouche rouge tant tentatrice de ce dernier. C'était un geste si naturel... comme s'il l'avait fait des dizaines de fois. Au moment où leurs lèvres se frôlèrent, une voix enthousiaste les interrompit :

— Salut les amis ! Oh, on dérange ?

Un gloussement amusé leur parvint, et Drago leva les yeux au ciel en voyant Blaise les regarder avec malice. Hermione était à ses côtés et se mordillait la lèvre pour s'empêcher de rire. Elle vit son meilleur ami détourner les yeux, très mal à l'aise, et éloigner sa chaise de celle du blond, le visage sombre. Les deux s'assirent en face d'eux, et Blaise se pencha au-dessus de la table :

— J'ai trouvé un moyen pour trouver qui t'en veux à ce point, annonça-t-il. 

— Ton plan est stupide, Blaise, maugréa la brune.

— Mes plans sont toujours géniaux ! protesta ce dernier. 

La Gryffondor lâcha un ricanement moqueur et croisa les bras sous sa poitrine, un sourcil haussé.

 Bon, d'accord, mes plans ne sont pas toujours géniaux, abdiqua-t-il en secouant la tête. Mais celui-là l'est !

— Utiliser Harry comme appât est génial, tu penses ?

— Quoi ? s'étouffa le Survivant. 

Drago se rapprocha automatiquement du plus petit, lançant un regard assassin en direction de son ami. Hermione le scruta rapidement et remarqua le bras qu'il avait négligemment posé sur le dossier de la chaise du brun. Elle était heureuse que les deux anciens ennemis se rapprochent. Elle avait très bien remarqué l'attitude du blond envers sa némésis. Il avait changé. Il n'était plus le même Drago qui avait intégré Poudlard en première année.

Il avait traversé des choses qui l'avaient fait grandir, prendre en maturité. Et finalement, la rivalité qui s'était installée entre depuis la première année s'était muée en quelque chose de plus... intime.

J'explique, continua Blaise, tu te promènes seul dans les couloirs, et nous on se cache dans un coin. Ton agresseur ne manquera pas cette occasion pour t'attaquer. Et paf ! On l'attrape.

Super plan Blaise, railla le blond en applaudissant d'une manière particulièrement agaçante. Et si Harry est blessé ?

— Tu m'as appelé Harry, sourit Harry.

N'importe quoi, je t'ai appelé Potter, Potter.

Mais ses joues avaient rosi. Son cœur arrêta de battre quand il sentit des doigts se lier aux siens, sous la table. Ses yeux s'écarquillèrent et son regard croisa celui du Gryffondor, qui lui adressa un clin d'œil.

Malefoy se tortillait sur sa chaise et ne pouvait s'empêcher de lancer des regards en coin à Harry. Depuis quand avait-il commencé à l'appeler par son prénom ? Putain de Potter.

J'ai entendu Harry moi, les interrompit Hermione avec un sourire en coin.

Moi aussi. 

Désormais écarlate, Drago maugréa dans son coin. Il ne remarqua même pas que le brun s'était rapproché de lui. Il eut l'impression de fondre lorsque ce dernier déposa un baiser sur sa joue.

 Moi aussi, glissa-t-il avant de se lever. 

Les quatre amis prirent la direction du parc de Poudlard. Les deux Gryffondors menaient le chemin, alors que les deux Serpentards marchaient côte à côte et discutaient à voix basse. 

 Il te plaît, hein ? murmura Blaise. Ça se voit. Quand est-ce que tu passes à l'action ? Parce que pour l'instant, c'est lui qui te mène à la baguette.

— Je te signale que j'allais l'embrasser quand vous êtes arrivés, siffla le blond, agacé. 

Non, vous vous regardiez comme deux débiles incapables de faire le premier pas, rectifia Zabini avec un sourire moqueur.

 Ta gueule.

Les deux amis se lancèrent un regard, amusés. C'était vrai, si Hermione et Blaise ne les avaient pas interrompus... ils se seraient embrassés. Ils se seraient embrassés alors qu'il y a moins d'un an, ils se battaient tous les jours. Peut-être que la Guerre leur avait ouvert les yeux.

Parce que ce qui était sûr, était que les sentiments du Serpentard ne datait pas de la veille. S'il avait toujours été jaloux de Potter, pensant que sa vie devait être géniale comparée à la sienne, il y avait également ce petit truc en plus, cette petite pointe de sentiments dans le creux de son estomac. Était-ce pareil pour Harry ?

— Et toi, avec Hermione ? reprit Drago.

— Et bien, ça avance pas mal. C'est une fille géniale. Elle est... parfaite. Elle est tellement différente des autres filles que j'ai fréquentées !

Son regard amoureux amusa Malefoy. Avait-il le même regard que Blaise lorsqu'il était avec Harry ?

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