Chapitre 4 : Reveal ?
On fait tous des erreurs, c'est dans notre nature, et c'est comme ça qu'on apprend. Se tromper n'est pas grave. Ce qui l'est en revanche, c'est de récidiver, refaire la même erreur plusieurs fois. Il faut être stupide pour faire ça me direz-vous ? Et vous avez raison. Mais tous n'apprennent pas de leurs erreurs. Et c'est gens-là se retrouvent à ne plus pouvoir avancer.. du moins c'est mon avis.
Ça y est, enfin dehors ! Pas totalement du moins, il me faut encore traverser le terrain à découvert autour du bâtiment, et passer le mur d'enceinte de Yuei.
Après ça je n'aurais plus qu'à rentrer chez moi.
C'est décidé, je ne laisserais personne me mettre en cage, et tant pis si la loi interdit l'utilisation des alters aux civils, s'ils tentent quoi que ce soit... plus question d'hésiter.
Je regardais mes mains avec un léger sourire, adossée au mur de l'internat.
- Si seulement vous saviez...
Aussi longtemps qu'ils ne m'écouteront pas, je les fuirais ça ne fait aucun doute. À quoi bon coopérer s'il l'on me voit comme un rat de laboratoire. M'aider ? Ils n'en ont pas l'intention. Ils attendent que je sois suffisamment docile pour faire ce qu'ils voudront. Et si par malheur je me rebelle trop longtemps, ils me tueront. Ça ne fait aucun doute.
Il n'y a pas un bruit dehors. L'automne déjà bien entamé, les chants de cigale si caractéristiques du pays du soleil levant ce sont tus. Le ciel est dégagé, ce qui me donne une bonne visibilité. C'est parfait, les conditions sont idéales.
Je m'aventure dans la zone herbeuse entourant le bâtiment, à pas de loup j'avance prudemment, sans un bruit. Je dois me dépêcher, car je suis extrêmement visible sur ce terrain.
En quelques minutes, j'atteins le mur extérieur. Il ne me reste qu'à l'escalader, et le tour sera joué.
Les rayons lunaires se reflètent sur le bâtiment, l'académie qu'on peut voir au loin, et ses alentours. Je prends le temps d'admirer ces scintillements presque magiques en réfléchissant au parcours à emprunter pour atteindre le haut du mur.
Quoi ? Pourquoi je ne sors pas par la porte ? Le système de sécurité du lycée s'enclencherait et me bloquerait, tout simplement.
Resserrant les brettelles de mon sac, je commence mon ascension. Ce n'est pas aisé, mais ça reste abordable avec mon niveau. Cherchant les rares prises sécurisées, j'avance encore plus prudemment. Jusqu'en haut, jusqu'à finalement atteindre le sommet.
De l'autre côté, la ville semble être à jamais éveillée, emplie de lumière. L'animation des rues n'est pas excessive dans ce secteur, encore une fois les choses ont l'air de jouer en ma faveur.
L'épaisseur du mur est juste assez importante pour que je puisse tenir sur mes deux pieds côte-à-côte en haut de la barrière. Je peux sentir d'ici un léger vent du Nord qui vient me rafraîchir en faisant voler quelqu'un de mes cheveux. Je ferme les yeux un instant pour profiter, ce n'est pas comme si j'allais faire ça tous les jours.
Je me décide à descendre, mais un bruit venant de la gauche attire mon attention. Je tourne la tête. Oh non...
Le prof est juste là, à une quinzaine de mètres de moi, lui aussi perché en haut du mur. Qu'est-ce qu'il fout là ? Comment il est monté si vite ? À quel moment il est arrivé ? Comment j'ai pu ne pas le voir avant ? Ou l'entendre ?
Loin de me figer à cet imprévu, je recule en tâtonnant du pied pour ne pas tomber. Mais il avance, et il est bien plus à l'aise que moi.
10 mètres....
Je recule encore. Il avance lentement et sûrement.
5mètres...
J'enlève mon sac de mon dos et attrape quelque chose dedans pour le mettre dans ma poche.
2 mètres..
Je jette mon sac en bas du mur.
1 mètres.
Mes yeux sont braqués sur lui. Je ne recule plus. Il reste un temps à me regarder. Puis sa voix roque rompt le silence retrouvé après l'arrêt de nos mouvements respectifs et le bruit sourd du sac tombant dix mètres plus bas.
- Tu n'as pas le droit de sortir sans notre autorisation. Qu'est-ce que tu fais ici Roru ?
Il a un ton sévère. Je m'y attendais.
- Ça ne vous regarde pas
À quoi bon répondre ? Je sais bien ce qui m'attend.
- J'imagine que je vais mourir maintenant ? Bande d'hypocrites que vous êtes, vous ne comprenez rien. Je ne me laisserais pas faire, laissez-moi simplement retourner chez moi, et je ne causerais plus de tort à personne. Je suis prête à le jurer sur ce que j'ai de plus cher
Tout ce que je veux, c'est rentrer. Retrouver mes parents, mon frère, mon chat, et ne plus jamais avoir affaire à eux. À cela il me répond le plus simplement du monde.
- C'est impossible
Il se fiche de moi ou quoi ? Ça l'emmerderait de développer ou il a juste la flemme ?
Il tend la main vers moi.
- Suis-moi, on rentre. On reparlera de tout ça plus tard
Devant sa main tendue je ne bouge pas le moins du monde. C'est un piège, forcément. Ils ont déjà dû tout lui dire, alors pourquoi ? Pourtant, s'il voulait me tuer il l'aurait déjà fait.
Mes yeux se plongent dans le vague, et une expression au départ triste prend place sur mon visage. Elle se mue, peu à peu, lentement, en mélancolie, puis en un sourire n'exprimant qu'un désir de revanche.
Je lève mon bras comme pour prendre sa main, mais la mienne passe à côté tandis que je fais un pas en avant.
Tout va disparaître. Ce qui vit en toi sera anéanti. Tu paieras pour eux. C'est égoïste, je le sais bien.
Ma main se pose sur les vêtements du noiraud, au niveau de son cœur.
- Au revoir
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