J'ai pour ennemi des géants centenaires qui jamais ne cessent le moulin de leur bras.

Je leur envoi mes roses et ne reçoit que le vent en guise de réponse.

J'ai pour Dieu l'Amour aveugle et sourd.

Un dieu que l'on prit du bout des lèvres en secret pour ne pas le perdre, pour ne pas l'effrayer.

J'ai pour prière un baiser.
Un baiser volé au plus profond de la nuit.

J'ai pour unique ami, un reflet pas tout à fait pareil.

C'est par sa bouche que je l'ai apprise,
C'est en lui tenant la main que j'ai su.

J'ai pour voyage un sentier escarpé,
Au sommet se trouve le monde mais le chemin est ardu, les géants sifflent a mes oreilles tous les vents de la Terre, la roche m'esquinte à chaque pas mon Dieu ignore mes prières...
J'ai pour bagage tout le poids de l'Histoire.

Des préjugés et de la haine,
De la peur à la moral.

Car je suis une fleur que l'on condamne, dans mes pétales, on s'efforce d'effacer son nom,
Le nom de mon tendre reflet.

Et j'aimerai crier pour ne plus entendre leur flèches me transpercer.

Comme j'aimerai crier pour qu'ils m'entendent !

Pour leur dire que moi aussi j'ai le droit d'aimer...
Mais ma voix ne leur parvient pas.

Ma voix s'est cassée sous le brouhaha...

Dîtes leur !
Dîtes leur vous !
Que moi aussi j'ai à cœur d'aimer sans détour... Que moi aussi j'ai à cœur !
D'aimer sans craindre le jour.