Elise et Franz s'aiment comme au premier jour mais s'aimer ne suffit pas toujours.

Franz a des rêves d'artiste, il voudrait briller sur scène comme il brille dans les yeux d'Elise mais en attendant qu'il réussisse Elise s'épuise sur une vielle surjeteuse et n'osent plus dire à son chéri qu'elle est fatiguée.

Elise ne voit plus sa famille, de toute façon il ne l'ont jamais comprise se dit-elle.
Ils l'ont toujours accusé de manquer d'ambition. C'est le prix à payer pour épouser un enfant de cité.

Franz en a assez de ramer dans cette galère.
Cela fait combien de temps déjà depuis qu'il a promis à Elise qu'un jour il l'emmènerai à Venise ?
Entravé par ses échecs et son égo il ne voit pas qu'elle se contenterait d'un clair de lune et d'un baiser volé sous un duvet.

Elise ce soir c'est faites belle et Franz s'est fâché.
Il ne comprend pas pourquoi elle reste avec lui ni comment elle fait pour encore l'aimer.

Franz est souvent en colère et ça rend Élise perplexe,
Pourquoi n'est-il pas heureux d'être avec moi se demande-t-elle sans jamais oser lui demander.

Elise et Franz s'aiment comme au premier jour mais s'aimer ne suffit plus.

La couche le soir se fait de plus en plus froide. Elise ne retire plus son pull marine sous les draps de peur de ressentir le froid dans ses bras.
Franz n'osent même plus regarder les yeux d'Elise lorsqu'il s'excuse par peur de voir les abysses au fond de ses iris.

Franz voudrait pouvoir crier son amour à Elise mais une part de lui-même le retient.
Elle mérite sans doute mieux se dit-il au fond de son gouffre et son gouffre oui renvoit son echoe en guise d'unique sentence.

Franz a cessé de se bercer d'illusions, Maintenant il a un vrai travail qui paie, un travail à la chaîne.
Il est un rouage important de la société c'est ce qu'ont dit...
Pour devenir un homme un vrai ! Franz a cessé de rêver; Et de vivre aussi...

De son côté Elise boit et sort de plus en plus. Elle ne cherche pas vraiment de la compagnie, elle ne sait pas vraiment ce qu'elle cherche d'ailleurs...
Pourquoi est-ce que je garde encore ce vieux pull marine qui me gratte et me démange s'interroge-t-elle au fond d'elle même pendant qu'elle se laisse aborder par quelques loups affamés.

Franz ce soir à voulu voir les rails d'un peu plus près mais une main la retenue.
J'aurai été enfin libre s'est-il dit.
Il n'a même pas reconnu la main qui l'a secouru.

Elise ce soir a vu Franz s'approchait des rails du métro.
Elle s'est dit qu'elle serait enfin libre... Mais sa main a refusé de lâcher l'épaule de Franz.

Elise et Franz s'aiment comme au premier jour mais ils l'ont complètement oublié.

Il n'y a plus de mots doux.
L'argent ne sert plus qu'à payer les factures. Le lit ne sert plus qu'à dormir.
Ils sont bien au sec sous leur toit et pourtant il pleut tous les jours sur leur visages.

Elise et Franz ont des bleus partout sur le corps, dans leur cœur comme sur leurs peaux.
Ils ne se font plus de promesses ne se regarde plus avec tendresse.
Leur mains ne se rejoignent que pour mieux se déchirer.

Elise et Franz s'aiment mais s'aimer ne suffit pas.

S'aimer ne justifie pas la violence et les souffrances de cet amour là !
Elise ne veut plus cacher sa peau d'encre sous son vieux pull marine effilées !
Puisque Franz n'est plus ! Dit-elle haut et fort. Puisque Franz n'est plus qu'une machine à boxer.

Les deux amants aimeraient en finir avec cette amour là mais la mélancolie et les promesses brisés les retiennent l'un à l'autre.
Il est dur de se défaire de son bourreau lorsqu'il porte les habits de Charmant.

Mais il n'est jamais trop tard pour apprendre à vivre et poursuivre son propre bonheur.
Parfois la meilleure chose à faire pour quelqu'un c'est de s'en aller.

Alors Elise part en laissant son petit pull marine au fond de la piscine.
Elise part... Avant qu'il ne soit trop tard...
Avant que le poing de trop la laisse choir sur le trottoir.
Elise et Franz se séparent.