Chapitre 25...
8h30 sonna dans toute la ville portuaire. Dans l'Abbaye Saint-Victor, un groupe de touristes asiatiques étaient retenus par cinq hommes à Ferraud. Ils s'étaient recroquevillés sur des bancs en regardant ces hommes à la salive bizarre. Ils n'avaient aucune idée de ce qui se passait. Et ce n'est pas les faibles tentatives de leur jeune guide française qui allaient les rassurer.
Soudain, la jeune femme sentit comme une sorte de présence vers son groupe et elle. Elle se tourna sur elle-même légèrement apeurée. Rien.
– Calme toi ma fille... s'ordonna-t-elle dans un murmure.
Soudain, une main se posa sur son épaule. Dounia se retourna d'un coup en lâchant un cri de surprise. Un jeune homme aux yeux vairons la regardait avec son doigt sur sa bouche. La jeune femme ne comprenait pas comment il avait pu rentrer malgré les gardes postés tout autour de l'édifice.
– Ne vous inquiétez pas, lui annonça-t-il avec une voix posée, nous allons vous sortir de là.
Dounia le regarda encore plus perplexe. Nous ? Qui ça nous ? Elle avait beau regarder autour d'eux, elle ne voyait que le garçon et personne d'autre à l'horizon. Ce dernier la laissa silencieusement pour aller se mettre derrière une colonne du bâtiment. C'est à ce moment là que quelque chose de bizarre arriva. Derrière une autre colonne, une jeune femme aux cheveux blonds apparut. Dounia manqua de crier à nouveau sous la surprise tandis que ses touristes la regardaient aussi chamboulés qu'elle. Et puis elle se souvint de l'émission qu'elle avait vu à la télévision quelques mois plus tôt, celle à propos d'un groupe d'adolescents dotés de sens surdéveloppés. Dounia n'avait que guère prêté attention à ce reportage, s'intéressant plus à la conversation avec son copain.
La jeune femme sortit une arme à feu et la dirigea vers les hommes qui gardaient l'entrée. Dounia se dépêcha d'aller voir ses touristes afin de les éloigner de la possible scène de combat qui allait commencer. Son regard se porta instinctivement sur l'édifice en pierre qu'elle chérissait depuis petite. Son âme d'ancienne étudiante en tourisme espérait que le bâtiment ne serait pas endommagé. D'autres personnes, prises au piège également, les rejoignirent dans la nef où ils s'étaient réfugiés. La jeune femme se tourna alors vers ses deux possibles sauveurs et fit une prière pour eux.
*
Sam regarda du coin de l'œil le pistolet de Katia. Cette dernière le tenait dirigé contre les hommes.
– Kat, tu sais que l'on ne doit tuer personne. Et puis tu n'as pas plus silencieux ?
– Ce ne sont pas de vraies balles mais des fléchettes tranquillisantes et puis j'ai mis le silencieux, répliqua la jeune femme sans quitter sa cible des yeux.
Elle visa et tira. Le premier homme tomba lourdement au sol avant que son collègue ne soit touché à son tour. À ce moment là, des voix se firent entendre et Sam repéra les pas de cinq hommes se dirigeant vers l'abbaye. Il se planqua comme Katia derrière la colonne tandis que les hommes entraient. Les deux adolescents se regardèrent puis Sam ferma les yeux afin de visualiser l'approche des hommes. Ils restèrent sans bouger pendant quelques secondes avant de sortir de leur cachette. Katia tirait en ne pouvant se retenir de crier tandis que Sam utilisait l'une de ses nouvelle capacité. Il se tenait derrière la jeune femme et lança ses mains dans la direction de ses ennemis. À ce moment là, un fluide de couleur jaune s'échappa, venant toucher ces hommes et les assommer, dans un cri qui lui était propre. Il réutilisa cette technique tandis que la jeune femme en endormait d'autres. La bataille dura cinq bonnes minutes avant que les hommes ne disparaissent de la zone de l'abbaye.
À la fin, Sam utilisa son don afin de vérifier que personne ne les attendait à l'extérieur pour les prendre par surprise. Et, une fois qu'il jugea le terrain dégagé, il partit en courant avec Katia.
*
Le Professeur Martin fut escorté jusqu'à la Cathédrale de la Major par deux hommes de main de Daniel Ferraud. Cette cathédrale à l'architecture néo-bizantine avait été construire au dix-neuvième siècle, ce qui faisait d'elle la seule cathédrale en France a avoir été construite à cette époque.
La voiture se gara sur l'esplanade de l'édifice et le Professeur en sortit. Il suivit par la suite ces accompagnateurs forcés et entra dans le bâtiment.
Dans le quartier de la Joliette, à quelques pas de la Cathédrale, l'Agent Spécial était posté dans un bâtiment abandonné avec ses hommes, un talkie-walkie à l'oreille. Tandis que ses hommes étudiait une carte de la ville, ce dernier écoutait attentivement tout ce qui se passait du côté du Professeur grâce à un micro espion dissimulé dans sa veste. Il se tenait prêt à intervenir au cas où quelque chose se passerait.
Alphonse plissa les yeux en entrant dans le bâtiment et repéra son ancien collègue assis quelques rangées plus loin. Il se dirigea vers lui et se posa sur le siège voisin.
– Daniel, vous n'êtes pas obligés de faire ça.
– Vous avez ce que je vous ai demandé ? Se contenta de lui répondre le milliardaire.
– Oui.
À sa réponse, Ferraud tendit une main en sa direction.
– Tout est dans ma tête, j'ai brûlé la version papier il y a belle lurette.
Cette nouvelle contraria son interlocuteur. Il grogna intérieurement avant de se tourner vers le Professeur.
– Très bien, alors je vous emmène avec moi.
Il fit signe à ses hommes et ces derniers se précipitèrent pour s'emparer du Professeur. Alphonse n'opposa aucune résistance et se laissa amener. Néanmoins, une fois dans la voiture, il demanda :
– Vous m'emmenez où ?
Il n'obtint aucune réponse. Sa main passa au dessus du micro cousu dans la doublure de sa veste. Il espérait que l'Agent Spécial saurait le retrouver.
*
Face à la non réponse de Ferraud, James lâcha un juron dans sa langue natale. Il se tourna alors vers son collègue devant son ordinateur.
– On passe en mode GPS. Suivez le. Il ne faut pas que l'on perde sa trace.
*
Suzanne, Roxane et Maël étaient maintenant près du Musée d'Histoire Naturelle. Ils avaient mis hors d'état de nuire tous les ennemis qu'ils avaient rencontrés. Soudain, une voiture passa dans la rue où ils se trouvaient. Les trois adolescents se cachèrent dans un immeuble et Maël se pétrifia lorsque la voiture passa. Suzanne le regarda inquiète.
– Tout va bien ?
Le garçon ne répondit pas directement. Il semblait concentré. Son flair surdéveloppé était en pleine action. Quelque chose n'allait pas avec la voiture qui venait de passer. Des habitants descendirent en les entendant entrer. Roxane s'occupa de les rassurer tandis que Suzanne était toujours tournée vers son copain.
– Maël ?
– Le Professeur était dans cette voiture, annonça-t-il pas rassuré.
– Il va sûrement au rendez-vous, proposa Suzanne en ne comprenant pas pourquoi il était dans cet état.
Le jeune garçon secoua la tête.
– Non, Ferraud était avec lui.
Suzanne le regarda surprise. Roxane revint alors vers eux en jouant avec des clés de voiture.
– Qu'est-ce qui se passe ? Demanda-t-elle en les regardant tous les deux.
– Ferraud et le Professeur étaient dans la voiture qui vient de passer, lui répondit Maël.
– Et ? Ça fait peut-être parti de son plan, on en sait rien vu qu'il ne nous dit pas tout.
La jeune femme était toujours rancunière par rapport à ce qui s'était passé. Suzanne se demandait même si elle allait pardonner le Professeur un jour.
– Il sentait la peur, révéla le garçon.
Les deux filles se regardèrent puis Suzanne allait dire quelque chose lorsque Roxane la coupa :
– Non, je vous arrête tout de suite. On ne les suivra pas si c'est ce que vous voulez. Ça ne fait pas parti du plan.
– Le Professeur est peut-être en danger Roxane, tenta Suzanne.
– L'Agent Douglas s'occupe de lui vous vous souvenez, nous on a une autre mission.
– Très bien.
Suzanne arracha les clés des mains de son amie avant de sortir avec Maël.
– Vous allez où comme ça ? Vous comptez quand même pas y aller seuls ? Surtout que vous ne savez pas conduire !
Le garçon se tourna vers elle avant de répliquer.
– Parce que tu crois que tu sais conduire toi ?
Il faisait allusion à leur périple sur l'autoroute qui avait manqué de virer au cauchemar.
– Je roulais très bien ! Se défendit-elle. C'est ton frère qui m'a appuyé sur l'accélérateur pour que l'on détruise la barrière de péage !
Ils continuèrent à se disputer un bon moment jusqu'à ce que Suzanne trouve la voiture qui s'ouvrait avec ces clés. Pendant ce temps là, l'homme qui avait accepté de prêté sa voiture commençait à devenir très pâle. Il avait peur pour son véhicule et n'était pas du tout rassuré en entendant les adolescents discuter de les prouesses de conduite de la jeune femme. Il en venait à se demander pourquoi il avait donné ses clés.
– Bon stop ! Finit par les couper Suzanne. Tu viens avec nous ou pas alors ?
La jeune femme croisa les bras et regarda une poubelle plus loin.
– J'ai pas vraiment le choix, vous ne réussirez même pas à sortir de cette place de parking sans moi.
Maël allait la contrer mais Suzanne le fit taire en lui disant de monter dans la voiture. Il s'installa sur un siège arrière tandis que sa copine se mit sur le siège passager. Roxane jura intérieurement avant de s'installer devant le volant.
– Je vous jure, tous les deux vous vous êtes bien trouvés...
Ses camarades ne répondirent rien et elle démarra avant de sortir de la place de parking.
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