Chapitre 20...
Suzanne tenait maintenant sur ses deux jambes. Son corps avait repris son état normal et ne produisait plus de substance dangereuse. Elle se tourna vers le garçon qu'elle avait blessé et, à l'aide d'une bouteille d'eau, concocta un remède qu'elle appliqua directement sur sa blessure. Le garçon la regarda avec inquiétude au tout début puis finalement son regard changea au fur et à mesure que sa douleur disparaissait. Il se releva en faisant face à l'adolescente.
- Veuillez m'excuser pour vous avoir blessé, murmura Suzanne en baissant la tête, rouge à cause de sa timidité.
- Non c'est ma faute... je n'aurais pas dû m'approcher trop prêt.
Il esquissa un sourire gêné en passant une main sur sa nuque. La jeune fille marmonna encore quelques excuses avant de faire demi-tour pour aller retrouver ses amis. Ils la prirent dans leurs bras en la serrant bien fort contre eux. Elle leurs avait manqué. Beaucoup.
Suzanne se retint de ne pas pleurer. Elle ne voulait pas que tous les inconnus autour d'elle la voient pleurer. Après être passée dans les bras de tout le monde elle s'approcha du Professeur. Ce dernier lui sourit et voyant le regard insistant de sa jeune protégée, il la prit dans ses bras. Suzanne laissa couler deux larmes dans ses bras. Elle se dégagea par la suite et l'agent Spécial arriva vers eux.
- Daniel Ferraud a disparu avec sa fille.
- Ils ont dû rentrer chez eux, supposa Katia en rendant l'arme qu'elle avait emprunté à l'un des hommes de Yves Rochelle.
- Oui, je pense que nous devrions faire pareil, commentant le Professeur en souriant.
Les enfants approuvèrent et Anne alla vers eux en tenant le bras de Lucas. Ce dernier baissait la tête un peu nerveux. Alphonse Martin se tourna vers eux en souriant.
- Vous pouvez venir avec nous si vous voulez.
Le visage d'Anne s'étira avec un sourire tandis que celui de Lucas montra du soulagement. James Douglas donna des ordres à ces hommes et tout le monde entra dans le van.
Le retour en Bretagne se fit dans la joie et la bonne humeur. Les garçons et Katia discutaient avec Lucas de leurs prouesses au combat tandis que les filles étaient avec Anne. Cette dernière, grâce au Professeur Martin, avait obtenu un cahier qu'elle utilisait pour communiquer avec les autres.
Une fois de retour à l'Institut, les enfants retrouvèrent leur chambre en souriant. Rien n'avait bougé depuis leur départ forcé.
Lucas et Anne restèrent quelques instants à l'extérieur, leur regard tombant sur des marques de leur passage ici. Douglas arriva derrière eux et posa une main amicale sur leurs épaules.
- Vu que vous êtes à l'origine de ça, vous allez m'aider à réparer le réparable, n'est-ce pas ?
Ils hochèrent la tête et le suivirent afin de se mettre au travail.
Pendant ce temps là, le professeur était dans son labo. Il avait été soulagé de voir que personne n'était entré donc rien n'avait été volé. Il se mit à son bureau et commença à rédiger une formule. Il avait deux nouveaux protégés dont une qui avait besoin d'aide.
*
Deux mois passèrent. Les enfants avaient repris leur entraînement avec le Professeur Martin et L'Agent Spécial. Ce dernier après avoir fait son rapport au Bureau avait obtenu le droit de rentrer chez lui pendant un mois. Il était revenu par la suite avec des cadeaux pour tous les enfants de la part de sa femme. Pendant ce temps là, Martin avait réussi à mettre au point une sorte de masque pour Anne qui lui permettrait de canaliser sa voix le temps qu'elle apprenne à le faire d'elle même. Anne s'entraînait par la suite dans une salle qui avait été isolée fortement afin de supporter sa voix. De son côté Lucas s'entraînait à repousser les limites de son dons. Il essayait de maintenir sa vitesse rapide sur une plus grande distance tous les jours. Il travaillait donc son endurance et sa force afin d'être capable de transporter des choses en courant. Les jours s'enchaînaient et rien ne semblait venir troubler leur calme.
Enfin...
Du moins, pour l'instant.
*
A l'autre bout du pays, une voiture se gara devant un entrepôt désaffecté. Cet entrepôt faisait parti d'une ancienne zone industrielle à l'abandon racheté par l'homme le plus riche du pays, Daniel Ferraud.
Son chauffeur serra le frein à main avant de sortir de la Mercedes afin d'ouvrir la porte à son patron. Daniel Ferraud sortit de la voiture en plissant les yeux afin d'éviter d'être ébloui par le soleil. Il arriva à la porte et les deux gardes armés se mirent sur le côté pour le laisser passer. Ferraud introduisit son badge dans la fente, ce qui débloqua la porte. L'homme entra dans l'entrepôt réaménagé comme un véritable labo high-tech. À l'intérieur de ce labo travaillaient une vingtaine de scientifiques tous sous les ordres de Philippe Chauvet, le médecin en chef de Ferraud, celui qui avait supervisé les analyses sur Suzanne lorsqu'ils étaient à Lyon et dans leur base secrète à Amiens.
Ferraud suivit le couloir et arriva jusqu'au labo de Chauvet. Ce dernier l'attendait en présence d'un homme d'une trentaine d'année. Cet homme à la barbe développée portait des vêtements de couleur kaki légèrement troué par endroits. Il était dans une sorte de cellule servant à réaliser des expériences. Il regardait tout autour de lui un peu apeuré.
Chauvet accueillit le Directeur en souriant et commença directement à parler.
- Le sérum que l'on a créé grâce au sang de la gamine fonctionne. Nous sommes maintenant capable de créer une mutation engendrant la production d'acide chez des personnes.
Ferraud se mit à sourire de satisfaction puis désigna l'homme dans la cellule d'un coup de tête.
- Et lui, c'est qui ?
- Un SDF que l'on a ramassé dans la rue. Le numéro 122 plus précisément. Il s'apprête à recevoir son sérum.
- Pourquoi des SDF ? Des hommes formés pour la guerre ne seraient pas mieux ?
- Le soucis avec les hommes comme ça, Monsieur, c'est qu'ils demandent une raison de se battre et de l'argent, beaucoup d'argent même. L'avantage avec les SDF c'est qu'ils ne demandent rien d'autre qu'un lit, trois repas par jour et une douche. De plus, personne ne s'intéresse à eux, donc leur absence ne sera même pas remarquée.
Les hommes échangèrent un sourire complice puis Ferraud reprit la parole.
- Combien on en a pour l'instant ?
- Avec Paris, Clermont-Ferrand et Marseille, on en a ramassé bien deux cents.
- Ce n'est pas assez.
- Oui, c'est pour ça que j'ai envoyé des gars pour en chercher d'autres.
Daniel Ferraud tapota sur l'épaule de son ami. Philippe s'installa par la suite à son ordinateur et donna ses ordres aux personnes qui étaient dans la pièce. Lorsque tout fut prêt, il appuya sur un bouton. La cellule où se trouvait l'homme en kaki commença à être remplie d'un gaz légèrement visible. L'homme paniqua et se mit à crier avant de n'être plus qu'une homme derrière le gaz. Puis, le gaz forma une sorte de sphère et entra en lui par sa bouche, le faisant se cambrer énormément.
Une fois que le gaz disparut entièrement, l'homme se redressa en haletant et reprenant petit à petit ses esprits. Son regard se porta sur ses mains, une sorte de liquide s'échappait d'elles. L'homme porta l'une de ses mains à son nez. Une affreuse odeur l'obligea à l'enlever.
Il ne savait pas ce que c'était, mais il était sûr que ce n'était ni de l'urine et ni de l'eau.
De l'autre côté de la vitre, le milliardaire et le médecin le regardait en souriant.
- Combien de temps avant que l'on soit prêt ? Voulut savoir Ferraud.
- Je dirais un mois, le temps de trouver tous les SDF et de faire ça à tous.
Ferraud hocha la tête puis annonça qu'il quittait les lieux. Il retourna dans la Mercedes et retrouva sa maîtresse du soir. Une jeune femme de vingt ans sa cadette, à la poitrine pulpeuse et aux cheveux noirs. Elle avait des airs espagnols qui ne déplaisaient pas du tout à Daniel. Le chauffeur ramena la voiture à l'hôtel et Ferraud put passer tout son désir sur cette femme...
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