Chapitre 19...
Les adolescents descendirent les escaliers avant de finalement arriver dans le hall du bâtiment. D'où ils étaient, ils pouvaient voir leur amie. Elle allait mal. Du liquide continuait à sortir de son corps sans qu'elle ne puisse l'empêcher.
- On fait ce que l'on a dis, annonça Maël sans la quitter des yeux.
Les autres hochèrent la tête et Sam tourna les talons. Il se dirigea vers l'endroit où il avait enfermé Anne. Cette dernière était assise contre un mur, la tête entre ses jambes. Sam ouvrit doucement la porte et tendit une main vers elle.
- Nous sommes dans le même camp. Toi aussi tu n'arrives pas à te faire accepter, n'est-ce pas ?
La jeune femme le regarda avec surprise. Elle essuya rapidement une larme avant de poser sa main sur la sienne. Sam l'aida à se relever tout en continuant à lui parler gentiment :
- Aide nous à retrouver notre amie et viens avec nous chez le Professeur Martin. Cet homme nous traite comme si nous étions sa famille et nous aide avec nos dons. Il t'aidera aussi à canaliser ta voix, j'en suis sûr.
Anne le regardait en ne sachant pas si elle devait le croire. Depuis qu'elle était petite elle avait que trop souvent accordé sa confiance envers les autres. Elle avait cru les médecins lorsqu'ils lui avaient dit qu'elle parlerait un jour, cela n'était jamais arrivé. Elle avait cru son petit ami lorsqu'il lui avait dit qu'il l'aimerait pour toujours, il l'avait trompée avec l'une de ses amies. Et puis elle avait rencontré Daniel Ferraud. Ce dernier l'avait prise sous son aile en lui promettant de lui donner une voix. Au début Anne n'avait pas voulu le croire. Mais, elle avait néanmoins accepté de se faire opérer par ses médecins.
Et Anne avait eu une voix...
Elle avait pleuré la première fois qu'elle l'avait utilisée alors que toutes les personnes autour d'elle tombaient inconscientes. Cela avait été le plus beau jour de sa vie.
Sam lui sourit gentiment avant de finalement quitter la pièce. Anne le regarda faire avant de finalement courir derrière lui et lui attraper son t-shirt. Le garçon se tourna vers elle.
- Je suppose que c'est un oui ?
La jeune femme hocha la tête et un léger sourire se dessina sur son visage. Ils se mirent donc à courir pour rejoindre les autres.
*
Suzanne était maintenant à genoux. Sa production d'acide ne voulait pas s'arrêter. Ce n'était pas comme la dernière fois. La jeune fille avait peur de ce qui pourrait arriver si cela ne s'arrêtait pas. Sa tête commençait à lui faire mal. Le bruit du sang dans ses tempes était trop fort.
- Faites quelque chose ! Lança une voix que Suzanne connaissait.
Elle releva doucement la tête. L'agent Douglas était près d'elle et s'adressait à Ferraud. Suzanne crut voir du désespoir dans ses yeux. Le milliardaire se tourna vers lui et le regarda avec dédain.
- Je ne peux rien faire pour elle, monsieur. Il faut que sa crise passe.
James serra les poings.
- C'est vous qui avez déclenché cela alors arrêtez-y maintenant !
La tension monta rapidement entre les deux hommes. Suzanne ne voulait pas les entendre crier. Le bruit commençait à lui faire tourner la tête. Son regard se posa sur les personnes attroupées autour d'elle qui la martelait avec le flash de leurs téléphones portables. Le rythme cardiaque de Suzanne s'accéléra à son tour. Sa respiration se fit plus rapide. La jeune fille porta une main à sa poitrine en essayant de contrôler le tout.
Sans qu'elle ne fit attention, le liquide qui s'écoulait de son corps changea de couleur et prit une horrible couleur noir. Un jeune homme qui se prenait en vidéo avec elle fut touché par ce liquide et poussa un cri de douleur quasi instantanément. Il fit stopper tous les bruits autour d'eux lorsqu'il s'affaissa au sol en essayant de maintenir sa respiration.
Suzanne ne le vit que lorsqu'il tomba. Ses yeux s'agrandir et un cri sourd sortit de sa bouche. Des amis du jeune homme arrivèrent vers lui et se mirent à crier son nom. Une jeune femme pleurait. Des enfants se cachaient derrière leurs parents.
Ferraud se plaça vers la jeune fille avant de la désigner méchamment.
- Cette fille est un danger pour nous tous ! Je vais l'amener dans mon labo et je ferai tout mon possible pour que plus jamais elle ne fasse de mal à personne !
Des applaudissements retentirent et Ferraud sourit à ses admirateurs.
- Assez ! Cria une voix.
Suzanne releva la tête. Elle connaissait cette voix. Roxane fut la première à arriver face à eux. Elle était suivie de Katia, de Maël et puis enfin de Sam et de la jeune femme dont la voix rendait inconscient.
Ferraud les regarda et allait dire quelque chose mais un geste de la main de Sam le rendit aphone. Maël se tourna vers toutes les personnes avant de se mettre à parler :
- Suzanne n'est pas dangereuse ! Elle ne veut faire de mal à personne, c'est la personne la plus gentille que l'on connaisse !
La femme, celle qui semblait être la petite amie du garçon qui avait été touché par le liquide noir de Suzanne, répliqua :
- Gentille ?! Vous avez vu ce qu'elle a fait à mon copain ?
- Vous êtes tous là autour d'elle à la prendre en photo comme si c'était un phénomène de foire, ne vous étonnez pas qu'elle se mette à stresser et ne contrôle plus rien à la situation !
Tandis qu'il disait ça, Roxane se concentra et utilisa son don afin de faire reculer tout le monde.
- Nous ne sommes pas des monstres si c'est ce que vous croyez, continuait Maël, on est juste des gosses comme les autres alors foutez nous la paix, merde !
Il tremblait légèrement. Katia vint poser une main amicale sur son épaule. La foule le regardait sans rien dire.
Ferraud essaya de parler encore et encore mais rien n'y faisait. Il regardait cette bande de moutons qui n'hésiterait pas à changer de berger s'il ne faisait rien. Il grogna et poussa Sam qui le fixait. Ce dernier tomba à terre lourdement en se cognant la tête. Directement Katia agrippa une arme et la pointa sur Ferraud sans que ce dernier n'eut le temps de dire ouf.
Le milliardaire regarda l'adolescente en souriant.
- Et bien alors, vas-y, tue moi. Montre à tout le monde ici que j'ai raison.
La jeune fille serrait les mâchoires, les doigts sur la gâchette, prête à tirer. Autour d'elle, ses amis lui criaient de ne pas le faire. Douglas s'était même interposé entre elle et Ferraud. Néanmoins Katia savait qu'elle pourrait avoir l'avoir sans toucher Douglas. Elle vouait trop de haine pour cet homme pour se retenir de tirer.
Elle se prépara donc à tirer.
- Katia, 17 ans, sens qui est la vue. Katia est capable d'atteindre une cible à plus d'un kilomètre de distance sans la louper. C'est une jeune fille qui aime les sucreries et est fan du personnage d'Hawkeye dans les films Marvel. On se demande pourquoi...
La jeune fille baissa son arme et tourna son regard vers le Professeur Martin qui arrivait en parlant. Il lui adressa un clin d'oeil avant de reprendre.
- Roxane, 19 ans, sens du touché. Roxane est une battante dans la vie et sait comment s'y prendre pour obtenir ce qu'elle veut. Grâce à son don, elle est en train de développer de la télépathie et sera bientôt à mène de sauver des personnes grâce à cela. Elle aime la lecture et a horreur des brocolis.
La jeune fille en question sourit au professeur.
- Sam et Maël, 18 ans, sens de l'ouïe et de l'odorat. Tandis que Sam peut vous entendre à plusieurs kilomètre, Maël peut détecter un feu également à plusieurs kilomètres. Ils aiment les barres chocolatés et faire des farces, enfin surtout Maël, Sam est plus calme.
Les deux garçons laissèrent passer le professeur lorsque celui-ci s'avança vers Suzanne.
- Et enfin Suzanne, 17 ans, sens du goût. Suzanne est capable de détecter tous les ingrédients qui composent un plat à la première bouchée. Avec de l'entraînement, je ne doute pas qu'elle soit capable de créer des substance qui permettraient d'aider la médecine. Elle aime tout ce qui tourne à la nourriture et est très timide.
Il tendit une petite gélule à sa protégée en souriant. Suzanne la prit doucement en faisant gaffe à ne pas toucher le professeur et la mit dans sa bouche.
Martin se redressa par la suite et regarda tout le monde.
- Dans ce monde, nous sommes tous différents pour telle ou telle raison. Regardez moi, j'ai un grain de beauté géant sur le bras droit et mes cheveux sont blonds. Vous là, dit-il en désignant une femme, vos cheveux sont roux et vos yeux marrons alors que votre voisin est bruns aux yeux noirs. Nous sommes tous différents Mesdames et Messieurs. Mes enfants aussi le sont. Mais ce sont nos différences qui nous rassemblent et nous complètent. Voilà pourquoi vous ne pouvez pas traitez ces gamins de monstres. Parce que dans ce cas-là, je suis un monstre moi-aussi.
Le professeur leva son poing bien haut dans le ciel en appuyant son propos. Les adolescents et Douglas le regardaient plus que surpris. Jamais ils n'avaient vu le professeur comme cela. Autour d'eux, des gens commencèrent à lever le bras comme le professeur en criant qu'ils étaient des monstres eux-aussi. Bientôt tout le monde fit ce geste.
Nous sommes tous des monstres.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top