Chapitre 17...

Les hommes de Ferraud marchaient en formation serrée. Ils venaient d'arriver au premier étage du bâtiment et étaient encore bien loin des gamins. Ils avançaient lentement, prenant bien le temps d'analyser tous les endroits afin de ne pas se faire prendre par surprise. Ils connaissaient leurs adversaires. Ces gamins étaient redoutables. Les hommes savaient que c'était eux qui devaient les prendre par surprise s'ils voulaient avoir une chance de les capturer.

Néanmoins, alors qu'il croyait que leur venue n'avaient pas été remarquée, le chef d'escadrille, marchant devant ses hommes, fut surpris de voir soudainement l'un de ces hommes s'effondrer au sol. Les hommes arrêtèrent leur marche et se mirent en alerte. D'où provenait le tireur ?

Ils eurent beau chercher de tous les côtés, ils ne virent rien.

En effet, le tireur se trouvait au dernier étage du bâtiment. Il n'avait eu qu'un espace d'un mètre et un trou de cinq centimètres de diamètre pour pouvoir viser et tirer sa balle tranquillisante. Il s'était également douté que ces hommes portaient des gilets par balle et il avait donc viser le bras droit de sa cible. Ce tireur n'était autre que Katia.

L'un des soldats se baissa par la suite pour retirer le tranquillisant de son collègue. Deux autres se penchèrent et attrapèrent le soldat afin de le maintenir debout.

- Chef ? Quels sont les ordres pour la suite ? Demanda un autre soldat.

Le Chef en question leva un bras, s'apprêtant à répondre mais un homme sortit d'une pièce et s'avança vers eux. Il ne portait pas d'arme mais était entouré de quatre soldats armés. Et ce n'était pas que des tranquillisants...

- Vous allez faire demi tour et vous direz à Ferraud que s'il ne coopère pas, vos hommes seront exécutés.

- Et si je refuse ?

Les hommes de Douglas le mirent en joue immédiatement. Le Chef d'escadrille ne cilla même pas. Il se contenta de regarder l'agent spécial et d'ajouter :

- Pour un gars de la CIA, vous vous trompez de camp.

Douglas ne répondit rien et regarda cet homme passer entre ses soldats afin de redescendre. Par la suite, James retira toutes les armes des hommes restant et les conduisit dans une pièce où il les enferma sous la surveillance de deux de ces hommes.

*

Une fois arrivé dehors Yves Rochelle se dirigea directement vers Daniel Ferraud afin de lui faire son rapport.

- Monsieur, nous étions au premier étage lorsqu'un tireur nous fit nous arrêter en endormant l'un de mes hommes. Puis l'agent Douglas a prit en otage mes hommes en me laissant un message pour vous. Si vous ne coopérez pas avec eux, ils tueront mes hommes.

Ferraud lâcha un petit rire sarcastique.

- Douglas ? Tuer une dizaine d'homme juste pour sauver une gamine qu'il ne connaît pas ? Tu parles, c'est du bluff.

Rochelle ne fit pas de commentaire sur ce sujet, il attendit que Ferraud ait fini d'inspirer sur son cigare pour demander :

- On fait quoi alors ?

- Faites venir les journalistes.

Le Chef d'escadrille écarquilla les yeux.

- Les journalistes ? Pourquoi ?

- Ne posez pas de questions Rochelle.

Yves prit cet ordre en essayant de cacher son mécontentement. Il s'éloigna par la suite, téléphone à la main.

*

Du haut de son poste de contrôle, Katia avait regardé l'échange entre les deux hommes, néanmoins elle n'était pas arrivée à savoir de quoi ils avaient pu parlé. Elle avait donc appelé Sam pour savoir ce que Ferraud complotait.

Sam se trouvait donc maintenant en train d'écouter de quoi l'homme armé parlait. De son côté Katia restait silencieuse afin de ne pas interférer. Sam resta concentré durant tout le temps où cet homme fut au téléphone. Il appela plusieurs personnes avant de finalement ranger le téléphone. Sam se tourna vers Katia.

- Les journalistes vont arriver.

- Les journalistes ? Répéta-t-elle surprise. Pourquoi il fait venir les journalistes ? C'était nous qui étions censés filmer leur attaque...

Elle marqua une pause.

- Ce qui me fait penser que tout à l'heure...

- Oui, tu n'aurais pas dû suivre Douglas dans son nouveau plan...

Elle baissa les yeux coupable. Sam la regarda puis posa une main sur son épaule.

- Mais bon, je pense que l'on doit faire confiance à James...

Elle lui adressa un mis sourire avant d'hocher la tête. Sam sourit à son tour avant de commencer à se diriger vers la porte de la pièce.

- Je vais prévenir les autres.

Katia hocha la tête à nouveau et se remit à son poste.

*

Les journalistes ne mirent pas longtemps à arriver. La fille de Daniel Ferraud, l'un des hommes les plus puissant du pays, kidnappée par une bande et retenue en otage dans la tour de TF1, ça c'était une information qui valait son pesant d'or.

Une dizaine de camions transportant des journalistes arriva devant le bâtiment et se gara rapidement. Les journalistes sortirent et se dirigèrent directement vers Ferraud, sortant leurs micros et leurs appareils photos.

- Monsieur Ferraud, qui sont les personnes qui ont pris en otage votre fille ?

- Que veulent-ils ?

- La police a-t-elle prévu de faire une intervention rapidement ?

Ferraud cacha son sourire intérieur pour laissa la place à une fausse allure de père inquiet pour sa fille. Il répondit à quelques questions malgré le désaccord des policiers sur place jusqu'à ce qu'un homme sorte du bâtiment.

L'Agent Douglas ne se laissa pas fléchir en voyant la masse de journalistes arriver vers lui. Il se fraya un passage entre eux, gardant le silence et une expression neutre avant de finalement faire face à Ferraud. Ce dernier le regardait avec une légère pointe de surprise.

- Monsieur Ferraud, Agent James Douglas, CIA, il montra sa carte, relâchez immédiatement Suzanne et vous retrouverez votre fille ?

Les chuchotements entre journalistes commencèrent. Comment un homme de la CIA avait-il pu enlever une adolescente ? Qui était la Suzanne dont il parlait ?

Voyant que Ferraud ne daignait pas lui répondre, Douglas se tourna vers les caméras.

- Monsieur Ferraud détient une jeune adolescente de 17 ans nommée Suzanne, il sortit une photo qu'il montra aux caméras, une orpheline à qui il fait subir les pires horreurs.

Ferraud brisa le reste de cigare qu'il avait dans sa poche, il jura intérieurement et s'interposa :

- Cette adolescente est dangereuse pour la société tout comme les quatre autres que vous avez avec vous Douglas. Je me contente juste de protéger tout le monde.

Les questions fusaient mais les deux hommes se fixaient droit dans les yeux. Douglas alla répliquer quelque chose lorsqu'un bruit fort se fit entendre. Une partie du van de Ferraud tomba sur le goudron en surprenant tout le monde. Les regards se tournèrent vers le trou dans le van.

Douglas s'avança doucement.

- Suzanne ?

De l'obscurité émergea une adolescente aux cheveux noirs qui se protégeait les yeux d'une main et s'essuyait la bouche de l'autre. Elle était vêtue d'une sorte de robe d'hôpital grise et ne portait pas de chaussure.

L'agent spécial courut vers elle avant que la masse de journalistes ne réagisse. Il la prit dans ses bras, surprenant et faisant rougir la jeune fille.

- Tu vas bien ? Tu n'es pas blessée ?

La jeune fille n'osait répondre. Elle était pétrifiée par la foule de journaliste la prenant en photo ou la filmant. Elle était également perdue et ne savait pas ce qui se passait.

- Où sont les autres, demanda-t-elle finalement avec une petite voix.

Il prit la jeune fille par les épaules et l'entraîna avec lui. Ils passèrent devant Ferraud et Douglas lui lança en le regardant droit dans les yeux :

- Je m'engage à libérer tes hommes et ta fille si tu me laisses repartir avec les enfants.

Ferraud ne dit rien et baissa la tête tout en attrapant quelque chose derrière lui. Il attendit qu'ils aient fait demi tour pour rejoindre le bâtiment pour planter son aiguille dans le dos de Suzanne. Cette dernière poussa un cri de surprise faisant se retourner Douglas.

- Ferraud !

L'homme d'affaire le regardait avec un sourire mauvais sur les lèvres tandis que Suzanne commençait à ressentir les effets du produit. C'était le même produit qui avait été utilisé à Lyon, lors de l'évasion. La jeune fille recommença à trembler en ne pouvant s'empêcher de produire le poison sur son corps.

Autour d'eux, les journalistes commençaient à reculer sans comprendre. Néanmoins on pouvait lire de l'appréhension et un début de peur dans leur regard.

Ferraud sortit un morceau de son cigare et le jeta dans une flaque qui apparaissait au pied de l'adolescente. Un bruit de décomposition à l'acide se fit entendre. Les journalistes se reculèrent de plus belle.

Suzanne releva la tête vers Douglas. Elle était terrorisée elle aussi. L'agent la regardait sans savoir quoi faire.

- Cette fille est dangereuse Mesdames et Messieurs ! Cria Ferraud avec un air théâtral. C'est pour cela que je la retenais ! Pour protéger tout le monde de son poison !

Douglas était pétrifié et se sentait tellement impuissant. Comment allait-il faire pour les sauver ?

*

Du haut de son poste d'observation Katia avait tout vu. Elle se rua dans la pièce où se trouvait les autres afin de leur faire part de ce qu'elle avait vu. Elle était complètement paniquée et ne tenait pas en place. Roxanne attrapa la fille de Ferraud et demanda aux autres de la suivre.

Ils n'étaient pas sortis de la pièce lorsque la porte s'ouvrit violemment. Un jeune homme qu'ils connaissaient bien se trouvaient face à eux. Il tenait deux aiguilles dans chacune de ses mains, les mêmes que celle que Ferraud venait d'utiliser sur leur amie.

En voyant la Flèche, les adolescents se demandèrent d'abord comment il avait fait pour sortir de son ascenseur coincé. Ils n'eurent même pas le temps de poser la question que Lucas s'élança, planta une aiguille dans le dos de chacun et repartit avec la fille de Ferraud.

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