Chapitre 14...
Suzanne n'avait aucune idée de l'endroit où on l'emmenait. Elle avait été menottée, droguée et un sac noir lui avait été passé sur la tête afin qu'elle ne voit rien.
Elle avait peur.
Elle se sentait également nauséeuse à cause de la piqûre que l'on lui avait fait.
Qu'est-ce qu'ils allaient faire d'elle ?
Cette question n'arrêtait pas de faire des allers retours dans sa tête malgré le fait qu'elle connaissait une partie de la réponse. Ils allaient se servir de son don. Suzanne pressentait qu'elle n'allait pas être utilisée pour faire le bien. Cet homme, Daniel Ferraud, voulait en faire une arme.
Afin de devenir l'homme le plus puissant du monde.
Comme quoi l'argent ne fait pas forcément tout...
La camionnette noir passa sur un nid de poule et l'adolescente manqua de glisser de son siège. Des mains puissantes lui tenaient les deux bras sans la lâcher. Personne ne parlait. Personne n'avait l'autorisation de parler.
Néanmoins l'adolescente était assoiffée. Et affamée.
- Je peux avoir à boire ? Demanda-t-elle d'une petite voix.
Aucune réponse. Pas même un mouvement. Rien.
Elle se passa la langue sur ses lèvres afin de se les humidifier un peu. Elle espérait tromper sa soif de cette façon.
Nouvel ébranlement de la camionnette. Ils devaient se trouver sur une route de campagne.
Ils roulèrent encore cinq minutes comme cela avant que le moteur ne s'éteigne. Des portières s'ouvrirent et Suzanne entendit des hommes discuter à l'extérieur de la camionnette. Puis, un autre bruit de portière, plutôt proche, et Suzanne se retrouva sur ses jambes.
Elle se fit aider pour descendre et se retrouva sur du petit sable. Le vent soufflait faisant s'élever des nuages de poussière qui la firent éternuer.
- En avant, ordonna un homme en la tirant.
Elle suivit le pas afin de ne pas tomber et bientôt le vent disparut. Elle était sûrement rentrée dans un bâtiment. Elle entendit une porte grincer en se fermant puis quelqu'un lui retira son sac noir de sa tête. Là, elle ne put s'empêcher de regarder autour d'elle afin de voir où ils l'avaient amenée. L'endroit où elle se trouvait était un grand bâtiment aux murs sombres mais éclairés par de petites lampes accrochées contre les murs. Il n'y avait aucune fenêtre.
L'homme continua de la tirer pour qu'elle avance et Suzanne s'exécuta sans rien dire. Elle entra dans un couloir semblable au reste du bâtiment et passa devant pleins de portes neutres avant d'arriver devant une cellule faite de verre. L'homme passa une carte dans un fente magnétique et la cellule s'ouvrit face à elle. L'homme y entra avec elle et la fit s'asseoir sur le matelas posé dans un coin. Il ne la quitta pas des yeux tandis que la jeune fille fixait ses pieds.
Ils restèrent comme cela quelques minutes avant que le docteur qu'elle connaissait déjà n'arrive à son tour.
- Tous les éléments qui composent ta cellule ont été réalisé avec des matériaux que même ta capacité ne pourra détruire. Un garde te veillera de l'extérieur de la cellule nuits et jours en plus d'une caméra de surveillance placée au dessus de la cellule.
Il lui enleva ses menottes.
- Tu ne pourras rien tenter cette fois-ci.
Il quitta la cellule suivit du garde en silence. Ce dernier referma derrière eux avant de se mettre à son poste. Suzanne se massait les poignets en grimaçant légèrement. Puis elle détailla sa cellule. Entièrement en verre, un matelas sans drap sur lequel elle se trouvait, un petit mur gris cachant ses toilettes. Pas de lavabo, ni de table. Pas même une chaise.
Le strict minimum on pourrait dire.
Elle s'allongea sur le matelas de façon à être dos au garde. Elle ramena ses genoux contre sa poitrine et lutta contre les larmes qui montaient. Elle se sentait seule, très seule. Ses amis lui manquaient. Elle espérait que tout allait bien pour eux.
Elle dut rester comme cela une bonne heure avant que le garde n'ouvre la porte. Il lui passa ses menottes avant de la sortir de la cellule. Suzanne retraversa le couloir et s'arrêta devant l'une des portes neutres. Le garde toqua et ouvrit avant de faire rentrer l'adolescente. La jeune femme se retrouva devant un table en compagnie du docteur qu'elle connaissait ainsi que du Directeur du projet, Daniel Ferraud. Le garde lui tira une chaise et la fit s'asseoir.
- Compte tenu ce qui s'est passé à Lyon, commença le directeur, nous avons mis au point de nouvelles règles. Premièrement, tu prendras tes repas ici en compagnie de trois gardes surveillant tes moindres faits et gestes. Mais ne crois pas que tu seras nourrie à ne rien faire. Contre ta collaboration avec le docteur et son équipe, tu gagneras ton repas. Pas autrement. Ce qui veut dire que le matin tu n'auras le droit à rien tant que tu n'auras pas accompli ce que le docteur te demandera. C'est compris ?
Suzanne hocha la tête sans rien dire.
Ferraud la regarda un instant avant de quitter la pièce. Le docteur la fixait avec un sourire mauvais sur le visage. Il garda le silence sans la quitter des yeux avant de finalement ordonner au garde de l'amener dans son cabinet. La jeune fille suivit son garde et traversa le couloir avant d'entrer dans le fameux cabinet. Ici également, il n'y avait pas de fenêtre. Aucune fenêtre ne semblait avoir été percée dans ce bâtiment. Le cabinet donna la chair de poule à l'adolescente. Il comportait de nombreuses machines que l'adolescente n'avait encore jamais vues et dont elle n'avait aucune idée de comment elles allaient être utilisées. Le docteur ferma la porte derrière elle et demanda à son garde de l'installer sur une table.
Une fois allongée, le docteur enfila un masque et attrapa une seringue remplie d'un liquide vert. Il s'approcha de l'adolescente et passa un coton humide dans son cou.
- J'ai mis au point cette petite merveille, lança-t-il en la regardant dans les yeux, grâce à elle, je suis certain que tu deviendras rapidement une jeune fille docile et obéissante...
Il rentra l'aiguille dans son cou sans ménagement, lui arrachant un cri de douleur, et pressa le bout afin de lui injecter le produit. Suzanne serra les dents pendant tout ce temps. Elle sentit le produit rentrer en elle et se déverser dans tout son corps. Elle n'avait aucune idée de quoi il était composé mais d'après ce que lui avait annoncé le docteur, elle savait que cela n'allait pas être bénéfique pour elle.
Soudain, ses yeux s'agrandirent de surprise. Son corps se réchauffa. L'image de ses amis disparut dans son esprit. Elle ne pensait plus à rien. Elle ne savait même pas s'il est ressentait toujours quelque chose.
Elle surprit le regard du docteur sur elle et bizarrement, elle n'avait plus envie de rien.
- Suzanne, lève toi. Ordonna-t-il avec sa voix grave.
Elle s'exécuta. Il lui tendit une fiole translucide avant de dire.
- Je veux que tu me reproduises ce liquide.
Elle attrapa la fiole, trempa légèrement ses lèvres afin d'en définir les composants. Trois éléments chimiques dont quelques traces d'un poison faible. Elle attrapa le verre d'eau à sa disposition ainsi que la petite bassine en inox qui était posée à côté d'elle et se mit au travail.
Le docteur la regardait faire en croisant les bras. Le garde était surpris par la docilité de l'adolescente.
- Avec ça, on n'aura pas besoin de vous ici, lui lança le docteur sans même le regarder.
- Vous voulez que je sorte ? Demanda le garde.
- Puisque nous n'avons pas besoin de vous ici, allez vous rendre utile ailleurs.
Le garde hocha la tête et quitta la pièce. Le docteur continua à fixer l'adolescente avant de lui donner un nouvel ordre de travail. Cette dernière se mit au travail sans même lever un regard vers lui.
Il était fier de sa potion.
Grâce à elle, l'arme la plus puissante au monde allait lui obéir sans ciller. À lui. Et à personne d'autre.
*
L'agent Douglas avait essayé de faire revenir Maël à la raison mais ce dernier ne voulait rien entendre. Et puis, ses amis étaient avec lui.
- Si on veut retrouver Suzanne, le seul moyen pour nous est de faire cet échange, lui avait-il dit avec assurance.
James n'avait rien pu répondre. Même le professeur Martin n'avait pas pu le faire changer d'avis. Le plan de Maël avait été adopté. Ils roulaient maintenant en direction de Paris. En faisant des recherches sur Internet, Samuel avait réussi à trouver l'endroit où était scolarisée la fille de Daniel Ferraud. Ils n'étaient plus qu'à quelques rues du fameux lycée. Douglas était anxieux. Ils n'avaient aucun plan pour procéder au kidnapping. Ils n'étaient pas sûr qu'elle soit au lycée. Ils agissaient comme des amateurs et Douglas avait horreur de ça.
Il fit se garer le van sur un parking d'un supermarché et se tourna vers les adolescents.
- Attendez un peu. Vous avez un plan ? Vous êtes sûrs de vous là ? Est-ce que l'on sait qu'elle sera seule ? Elle risque d'être accompagnée d'un garde du corps...
C'est Roxane qui lui répondit :
- Non. Mais néanmoins on va agir. On ne peut pas rester sans rien faire. Ce n'est pas possible. Je ne sais pas si vous comprenez mais elle s'est sacrifiée pour que l'on s'échappe.
Les autres baissèrent la tête.
- C'est notre amie... on veut la retrouver avant qu'il ne lui arrive quelque chose...
James soupira en se frottant les yeux. Il réfléchissait.
- Bon, ok, voilà ce que l'on va faire...
Il chercha une carte de la rue du lycée puis fit venir les adolescents autour de lui afin de leurs expliquer le plan. La rue étant en sens unique, Douglas posterait l'un de ses agents au bout de la rue afin de guetter les voitures qui arriveraient. Tout cela dans un but de repérer un éventuel chauffeur pour la fille de Ferraud. Par la suite, Katia et Roxane seraient en charge d'aller en reconnaissance dans le lycée. Katia devrait repérer la jeune fille et Roxane l'hypnotiserait afin de la ramener dans leur van. Pendant ce temps là, Samuel se chargerait d'écouter ce qui se passe et prévenir en cas de danger.
Une fois que tout le monde su ce qu'il avait à faire, Douglas demanda à son homme de reprendre la route du lycée. À peine engagés dans la rue, l'homme ralentit et laissa descendre l'agent qui devait guetter les voitures qui arrivaient. Puis le van redémarra pour aller se garer quelques mètres plus loin, sur le trottoir en face du lycée.
Ce n'était pas encore l'heure de la sortie. Il était à peine 16h. Douglas calcula qu'ils avaient à attendre maximum jusqu'à 18h. Ils ne connaissaient pas l'emploi du temps de la fille. Ils ne savaient même pas si elle avait cours cette après-midi là.
Cinq minutes plus tard, les premiers lycéens commencèrent à apparaître de derrière le portail. Roxane et Katia sortirent du van et se dirigèrent doucement en direction du lycée. Katia était en mission d'observation.
La masse de lycéen se fit de plus en plus faible et bientôt plus personne ne sortit. Les deux jeunes filles allaient pour retourner au van lorsqu'une adolescente arriva en jurant. D'après ce qu'elle disait, un prof l'avait retenue à la fin du cours afin de lui faire une remontrance sur son comportement. Katia regarda la photo sur le téléphone portable.
- C'est elle...
Roxane hocha la tête et se dirigea vers elle en souriant...
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