Les adolescents étaient une nouvelle fois dans leurs cellules. Le temps passait au ralenti pour eux même si une semaine s'était déjà écoulée depuis leur capture. La journée était rythmée par un plateau repas le matin, des examens, un deuxième repas, encore des examens et un dernier repas avant que la lumière ne s'éteigne signifiant qu'il était l'heure de dormir.

Les adolescents ne se voyaient plus. Ils ne se parlaient presque plus non plus. Le moment des repas aurait pu être un moment où ils auraient pu discuter mais voilà, Suzanne était surveillée vingt quatre heures sur vingt quatre, donc il valait mieux éviter de parler.

Des cinq enfants, Suzanne était celle qui souffrait le plus de cette situation. Elle avait horreur d'être surveillée tout le temps. Elle détestait aussi cette chose qui l'empêchait de parler et de mâcher correctement. Elle s'ennuyait de ses amis aussi.

La porte s'ouvrit et Suzanne se leva de son lit. La personne qui la surveillait se leva également d'une chaise et la fit sortir. Ils l'emmenèrent jusqu'à cette salle blanche qui sentait la javel et Suzanne se retrouva une fois de plus assise sur ce fauteuil gris qui puait la transpiration. Suzanne venait dans cette salle tous les matins. Et comme tous les matins, elle fut attachée au fauteuil tandis qu'un homme en blouse blanche fit des prélèvements dans sa bouche. Depuis le début de la semaine, chaque partie de sa bouche avait été analysée. Les chercheurs essayaient de comprendre comment sa bouche fonctionnait. Ils voulaient savoir comment la jeune fille était capable de créer du poison rien qu'avec sa bouche. Plusieurs fois ils lui avaient même demandé. Mais la jeune femme n'avait rien dit. Elle ne parlait pas avec les inconnus.

L'homme à la blouse blanche lui demanda une fois de plus d'ouvrir la bouche. Suzanne s'exécuta docilement, trop craintive pour se rebeller. L'homme reprit alors ses prélèvements.

*

- Il faut que l'on sorte d'ici. Lâcha Maël une fois que les personnes avec Suzanne furent parties.

Il y eut un petit silence puis Katia prit la suite :

- Il faut que l'on mette en place un plan pour nous échapper.

Les autres approuvèrent à l'unisson. Ils se mirent à chercher un moyen d'y parvenir quand Roxanne souleva la question qui les gênait tous :

- Comment on fait pour Suzie ?

Personne ne répondit. Ils n'avaient aucune idée de comment s'échapper sans que les personnes qui gardaient Suzanne ne les en empêchent. De part son habilité, la jeune fille était sans arrêt surveillée. Cela allait être difficile de la faire sortir d'ici.

- On est bien d'accord que l'on ne tente rien sans elle ? Demanda Maël pour se rassurer.

Depuis quelques temps, le jeune garçon avait vu ses sentiments pour la jeune fille grandir. Au tout début, lorsqu'ils s'étaient rencontrés, il ne comprenait pas la jeune fille. Déjà, il ne comprenait pas pourquoi elle ne parlait pas. Puis il avait appris que la jeune fille était très timide. Alors ils avaient encouragé ses amis à venir la voir pour discuter avec elle. La jeune fille s'était peu à peu ouverte à eux. Maël avait été ravi lorsqu'à un repas elle s'était amusée à donner la liste des ingrédients qu'il y avait dans leur part de gâteau basque. À partir de ce moment, ses sentiments avaient commencer à changer. Ils grandissaient au fur et à mesure que le temps passait. Néanmoins, le garçon ne s'en était pas encore rendu compte...

- Oui bien sûr ! Lui répondit son frère.

Contrairement à Maël, Sam avait vite compris les sentiments de son frère pour la jeune fille.

- Il faut que l'on trouve un plan et que l'on trouve par la suite un moyen de la prévenir sans que ses gardes ne se doutent de rien. Continua-t-il.

Les autres approuvèrent et ils se mirent à chercher...

*

L'agent Douglas ainsi que le professeur Martin avait ratissé le Parc de la Tête d'Or en long en large et en travers. Mais rien. Ils n'avaient rien trouvé. Et cela faisait maintenant sept jours qu'ils cherchaient.

- Vous êtes sûr des coordonnées GPS ? Demanda Martin.

- Oui ! Elles viennent du Bureau, elles ne peuvent pas être erronées ! Il y a forcément une entrée secrète quelque part.

Le professeur Martin ne répondit rien face à l'agressivité de l'agent. James Douglas avait horreur de la situation dans laquelle il se trouvait. Il était dans un pays qu'il ne connaissait pas, qu'il ne maîtrisait pas, avec un professeur qui n'y connaissait rien en espionnage. Il avait sous sa responsabilité cinq adolescents. Mais il avait fallu que ces cinq gosses aient des capacités spéciales. Et il avait fallu qu'ils soient enlevés et retenus dans un endroit secret que même lui n'arrivait pas à trouver. Alors qu'il était le meilleur agent du Bureau. Son ego en prenait sérieusement un coup au fur et à mesure que le temps passait.

- Vous ne trouvez pas bizarre cet espace là bas ? Demanda le professeur en s'arrêtant devant l'enclos de la savane africaine.

L'agent alla voir ce que le professeur montrait. Il sortit ses jumelles pour y voir mieux. Il observa ce que lui montrait Martin quelques instants avant de murmurer dans sa barbe :

- Here you are...

- Oui ?

Il rangea ses jumelles avant de sortir son téléphone par satellite. Le professeur le regarda avant de regarder dans l'enclos.

- Vous pensez qu'ils sont là ?

L'agent composa un numéro et porta le téléphone à son oreille.

- Je ne le pense pas, j'en suis sûr.

***

Désolée c'est un petit chapitre parce que ce qui va arriver va nécessiter un chapitre entier...