Chapitre 23: Les ombrelles
Ce qui choqua l'équipe en premier lieu ne fut pas la température élevée des lieux, mais la quantité indécente de papillons. Il y en avait absolument partout. Toujours les mêmes, jaune et noir avec des tailles variant du modeste centimètre à celle d'une main complète. Lucius essaya d'en attraper un qui voletait à deux centimètres de lui pour l'observer, mais la mise en garde inquiète de Malis l'en dissuada:
"-non, ne les touches pas. Ses créatures sont très toxiques".
Ok, il se sentait mal maintenant. Comment étaient-ils supposés seulement avancer dans ces conditions? Il y en avait juste partout de ces bestioles! Le stratège confirma ses craintes.
"-C'est mauvais, Sharena nous a dégoté le pire endroit possible pour créer un portail. Dire qu'elle ne peut plus le refermer à présent... Merde! Merde! MERDE!!!"
L'invocateur avait crié. Bien, il était vachement plus rassuré à présent... Rebrousser chemin devait encore être possible non?
Inquiet et incertain de la démarche à suivre, le moine observa Zero poser une main apaisante sur le dos de son mari afin de l'aider à se calmer.
"-Malis, reprenez vous, ça ne vous ressemble pas... Quelle est la situation exactement? Ces bestioles vous effraie tant que ça?
-Ouaip. J'ai peur des insectes... Non sérieusement, on aurait finit en enfer, ça aurait été limite moins grave. "
Lucius se sentit inévitablement concerné par ces mots. Il faut dire que le pauvre avait plus que son compte du sujet.
"-Comment ça moins grave?!
-Parce que les démons ils restent sur leur terrain!"
C'était faux et tout le monde le savait, mais Lucius ne contesta pas. Lucy était un cas particulier après tout et Malis avait besoin d'exprimer son désarroi, aussi bancales soient ses comparaisons.
"-Vous êtes inquiets que ces papillons traversent le tunnel...
-Il suffit de prévenir les autres qu'ils sont dangereux et l'affaire est pliée non?" Observa Zero, qui ne voyait vraiment pas le problème. Le moine eut un sourire. L'archer était innocent sur bien des points. Il expliqua calmement, ce qu'il pensait comprendre.
-Ce n'est pas ça Zero... Si j'en crois la prolifération de ces créatures... On est sur une espèce hautement invasive... Si ça s'en prend à nos récoltes... Nous n'avons pas besoin de ça en plus."
Malis fut secoué d'un rire nerveux, le faisant fugitivement ressembler à Henry.
"-Les gars, vous voulez que je vous raconte une blague?"
À l'attitude maléfique que prenait l'homme plaid, ça serait certainement glauque. Mais Malis ignora la demande muette de Lucius de la boucler.
"-Vous savez comment cet endroit s'appelle?"
L'équipe hocha négativement la tête en toute sincérité. Ils ne voyaient honnêtement pas comment ils pouvaient le savoir.
"-La ville rouge."
Le regard de Zero s'attarda sur le ciel écarlate tandis qu'il émettait un sifflement cynique. Ils avaient été le chercher loin le nom! Eir fit une pause dans sa tentative d'éloigner les bestioles de son pégase phosphorescent pour mettre le doigt sur un détail étrange.
"-Mais... Il n'y a pas de ville ici..."
Malis se contenta d'un sourire Henryesque. Ils allaient finir par comprendre...
Son intuition se justifia lorsque la petite équipe, sauf Eir, se précipita dans le tunnel de Sharena. Il laissa échapper un bref éclat de rire.
"Allons, n'ayez pas peur! Il a fallut des centaines d'années pour que les ombrelles corrodent la ville, et elle n'a pas encore totalement disparut. Tant que vous ne les touchez pas à main nu, vous ne risquez rien. Sauf peut être Lucius. Les ombrelles ADOOOORENT la lumière...
Ce qui expliquait pourquoi Evanescence se faisait autant harcelé, avec sa robe phosphorescente. Lucius était pâle comme un linge. Il se sentait de plus en plus mal et n'avait pourtant encore touché à rien. Le sourire psychotique que lui servait l'Invocateur lui faisait peur. Il s'autorisa un ricanement nerveux afin de relâcher un peu la pression.
"-Dans ce cas, je devrais sans doute me retirer. Il est évident que je ne serais qu'un poids pour vous, si mes maigres pouvoirs me font dévorer.
-C'est vrai? Dans ce cas, je peux prendre sa place?"
Un silence de quelques secondes s'installa à la suite de ces mots avant que l'archer et le moine ne réalisent qu'il n'y avait personne avec eux et se mettent à hurler des choses incompréhensibles en courant partout. Malis dû hausser le ton pour les ramener à la réalité.
"-OH! Du calme j'entends rien! Henry! C'est bien toi hein ?!"
Entre deux massacres et trois dissections, il arrivait à Henry d'inventer un truc à peu près utile. En l'occurrence, il s'agissait d'un sort de communication.
"-Qui voulez-vous que ça soit, un fantôme? ... On est dans la panade après même pas 5 minutes de ce que j'entends~. Si... Vous voulez un coup de main...
-Épargne nous tes sarcasmes! Est-ce que Père Saias est avec toi?!
-Père Saias? Euuuh..."
Le sorcier ne côtoyait pas les religieux pour des raisons évidentes et n'avait aucune idée de qui l'homme plaid parlait. À choisir il s'y connaissait mieux en tango. Aussi Malis ajouta t'il:
"-Demande au Prince Julius. Il sait de qui je parles lui, c'est son frangin."
Henry étant toujours plus inspiré par le tango que par l'apprentissage des 8560 titres des résidents du château, Malis ajouta une fois de plus en soupirant:
"-Mage noir, cheveux longs, rouges avec un grigri dessiné sur le front et un dragon dans le cul.
-Celui qui aime les enfants???
-Oui voilà. De toute façon, Père Saias est coincé à la surveillance du dia... Du visiteur. Alors il ne peut pas être parti bien loin."
Henry, qui voulait juste se foutre dessus avec un adversaire un peu classe et se sentait lésé d'avoir été mis de côté protesta vivement.
"-Mais, pourquoi moi? Envoyez-y plutôt le moine et moi je le remplace! Je fais un très bon travail vous le savez, et la nécromancie est dans l'absolu nettement plus durable que la magie curative... "
Mais au grand dam du petit sorcier, l'homme plaid n'accordait aucune attention à son plaidoyer, bien trop content d'avoir un messager servit sur un plateau d'argent.
"-Previens le que nous avons des ennemis de type lépidoptères, sensibles à la lumière, parasites et photophage qui risquent de débarquer. Il est le seul à pouvoir gérer cette situation de crise. Je sais que c'est pas ton truc Henry, mais tu es le seul à qui je peux demander ce service là. S'il te plaît?"
Et l'invocateur le planta sans autre forme de procès, sur un gémissement de frustration du garçon:
"-Mais Malis, il ne va JAMAIS croire ce que je lui raconte!!!"
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