Lundi : 3 jours

Salutations les Talysmes !

Nous sommes lundi ce qui débute la semaine jalousie ! Nous vous remercions pour tout vos commentaires et vos idée ! C'est grâce à vous que nous sommes là donc nous espérons que ces os vont vous plaire !

Talymm

***


C'était la toute première fois qu'Adrien était autorisé à passer la nuit en dehors de chez lui et cela avait pris l'intervention d'un de ses professeurs du lycée pour convaincre Gabriel Agreste du bienfait de cette sortie pour l'éducation de son fils. Le styliste avait accepté à contrecœur, il savait très bien que son garçon approchait les dix-sept ans et qu'il serait rapidement difficile à contrôler s'il ne lui laissait pas un peu de liberté. Après tout, Adrien avait toujours été le seul à le défier malgré son jeune âge et il ne s'attendait pas à ce que son caractère aille en s'adoucissant, surtout s'il tenait autant de sa mère.

C'est donc par un matin d'octobre ensoleillé qu'Adrien quittait le manoir équipé de tout ce dont il avait besoin pour le week-end qu'il passerait avec sa classe de science de la vie et de la terre dont faisait partie son meilleur pote Nino. Évidemment cette présence à elle seule représentait 50% de l'attrait de cette sortie. En dehors de ça, c'était surtout la chance de s'évader du manoir froid et solitaire qui avait une valeur inestimable aux yeux du jeune modèle. La sortie avait lieu dans le parc Régional de la montagne de Reims et avait pour but l'étude de la faune et la flore de cette région en plus de quelques notions géologiques. Dire que la matière en tant que telle passionnait le jeune garçon serait un peu exagéré mais il y voyait un certain intérêt et la bonne compagnie rendrait le tout encore plus amusant.

Il arriva au lycée au même moment où le bus se stationnait devant l'édifice. À peine était-il sorti de voiture qu'il prit ses affaires des mains du gorille avec un merci précipité et alla à la rencontre de Nino qui discutait avec sa douce.

« Nino! »

« Hey mec! Jusqu'à la dernière minute j'ai eu peur que ton paternel change d'avis et t'empêche de venir. »

« Eh non! Je suis là! Juste à temps on dirait. »

« Ce qui n'est pas le cas de Marinette. » soupira Alya. « Qu'est-ce que je vais faire d'elle? » Elle sorti son portable et entreprit de téléphoner à sa meilleure copine pour s'enquérir de sa position sur la planète. Nino en profita pour faire une demande particulière à son copain.

« Hey mec, est-ce que ça te dérangerait que je m'assoie avec Alya pour le trajet. Le voyage est pas si long et elle a beaucoup gardé ses petites sœurs ces temps-ci. »

« T'inquiète mon pote, je vais me trouver quelqu'un. »

« Mari, sera libre tu sais... »

« Ouais ! Bonne idée ! »

Nino jeta un regard aux alentours à la recherche de la franco-chinoise et remarqua deux de leurs camarades de classe qu'il connaissait à peine. Il se rappelait vaguement que Marinette avait raconté que l'un d'eux l'avait invité à sortir.

« Tu voudrais sûrement pas te la faire piquer par un de ceux-là. »

Adrien jeta un regard désintéressé aux garçons en question, il était beaucoup plus préoccupé par ce que Nino avait dit. « Me la faire piquer ? »

Pour Nino, c'était une évidence : depuis qu'il connaissait les sentiments de Marinette à l'égard d'Adrien, il était vendu à l'idée. La pensée qu'elle pourrait se trouver au bras d'un de ces inconnus était totalement risible. Il avait toujours vu Adrien comme quelqu'un qui prenait son temps pour gagner une fille, jamais il lui était venu à l'idée que Marinette n'était pas l'élue de son cœur. Suffisait de les regarder agir ensemble pour se rendre compte qu'ils étaient faits l'un pour l'autre. « Mec, elle est plutôt mignonne Mari tu sais. Tu pourras pas la retenir longtemps. »

« Mais de quoi tu parles ? »

« Ah t'es trop drôle des fois tu sais. Tiens Mari est là. Viens, on va se dépêcher à se trouver des places. »

C'est un Adrien pensif qui suivi son meilleur ami dans l'autobus. Ils s'assirent chacun de leur côté de l'allée, réservant par le fait même une place aux deux demoiselles. Nino était trop occupé à placer ses affaires pour se préoccuper de l'état second de son pote.

Les pensées se bousculaient dans la tête d'Adrien. Qu'est-ce que voulait insinuer Nino ? Bon d'accord, Marinette et lui passaient beaucoup de temps ensemble, mais c'était par la force des choses, ils étaient dans la même classe depuis trois ans déjà et leurs meilleurs amis respectifs se fréquentaient. C'était une belle amitié, rien de romantique dans tout cela. Il n'avait jamais pensé à la demoiselle autrement, cette place dans son cœur étant déjà prise par sa partenaire. Bref, ces garçons pouvaient la convoiter comme bon le leur semblait, Marinette était une demoiselle libre et il n'en ferait pas de cas... normalement.

Sa réflexion fut interrompue par l'objet de ses pensées alors que son regard se promenait entre Nino et lui, tentant de comprendre quel était le plan.

« Oh Mari, j'ai oublié de te dire. J'aimerais vraiment, vraiment, vraiment m'asseoir avec Nino pour le voyage. J'espère que ça te dérange pas. »

Marinette se tourna vers sa meilleure amie avec un sourire compréhensif. « Bien sûr que non Alya. » Mais elle fronça rapidement les sourcils en jetant un regard aux alentours pour se trouver une place. Malgré les années à faire des sorties ensemble et partager les mêmes classes, elle n'osait toujours pas demander à Adrien Agreste si elle pouvait s'asseoir avec lui.

« Marinette » Le garçon qu'Adrien avait ignoré plus tôt avait compris toute l'histoire. « Tu peux venir t'asseoir ici si tu veux. »

À ce moment même, Adrien était totalement sorti de ses pensées et avait parfaitement conscience de la présence de la jeune fille et surtout, surtout de celle de ce jeune impertinent qui clamait sa présence à ses côtés. Il se leva rapidement et posa sa main sur le bras de la styliste. Il fit un signe négligent à l'inconnu. « Désolé, on avait déjà tout arrangé. »

Il baissa le regard pour le plonger dans celui de Marinette et lui dire tout bas. « Enfin, si ça ne te dérange pas, je... enfin... euh... Nino et moi, on avait prévu que tu t'assoirais avec moi. »

Elle ne réussit pas à soutenir les yeux émeraudes d'Adrien, et baissa la tête en rougissant avant de souffler « Ok » et de se glisser nerveusement dans le banc à côté du modèle qui se rassit avec un petit air victorieux involontaire. Ceci n'échappa pas à Alya et Nino qui se firent un regard entendu avant de prendre place eux-mêmes.

Ils avaient pris une entente selon laquelle les filles seraient assises côté allée pour pouvoir discuter ensemble au besoin. De toute façon, Nino n'avait rien de nouveau à raconter à Adrien et beaucoup à dire à Alya, alors Adrien ne devrait pas être privé de Marinette trop longtemps. Évidemment comme le modèle était un des sujets principaux des demoiselles et que sa proximité rendait l'entreprise impossible, elles se retrouvaient avec bien peu à dire. Sans pouvoir s'expliquer pourquoi, cela plaisait au jeune blond. Ce qu'Adrien n'avait pas prévu, c'est que le garçon qui s'intéressait à Marinette, Éric de mémoire, viendrait s'asseoir dans le siège de devant pour lui faire la conversation, directement sous son nez.

Après 15 minutes de sujets sans grand intérêt, Adrien commençait à fatiguer. Sans qu'il en soit vraiment conscient, il poussait des soupirs impatients et Marinette n'en manquait pas un. Suite à une de ces démonstrations, elle se tourna avec un regard un peu gêné vers son voisin et lui demanda, non sans escamoter un ou deux mots : « A...Adrien, est-ce que tu... ça va? »

Le jeune homme sauta sur l'occasion pour la tirer des griffes de son rival. « Euh... oui... oui... je voulais simplement te dire... quand vous aurez terminé votre conversation, il y a ce film que je voulais regarder avec toi. » Allait-elle accepter l'invitation? À ce moment Adrien se disait que c'était un coup de dé; s'il avait la moindre chance avec la jeune fille, il le saurait dès maintenant. Sinon, il devait se préparer à vivre l'humiliation. Mais... de toute façon... pourquoi s'en faisait-il? Ce n'était pas comme s'il avait des sentiments pour elle. Sa propre réflexion l'amena à froncer les sourcils, il ne savait plus vraiment pourquoi il agissait ainsi.

Marinette était partagée : Adrien voulait écouter un film avec elle, elle ne pouvait décemment pas refuser cette invitation. Elle l'observa un instant et vit qu'il fronça les sourcils. Que se passait-il avec lui? « Adrien? »

Il leva les yeux vers elle. « Oui ! »

« Euh et bien... ça va ? Je veux dire, tu as l'air préoccupé. »

Évidemment qu'il était préoccupé mais il ne pouvait certainement pas lui dire pourquoi et pour empirer les choses, le fameux Éric en rajouta. « Ouais mec, tu as l'air à avoir quelque chose sur la conscience. Dis-nous. »

Mais de quoi se mêlait-il celui-là ? Est-ce qu'il le connaissait seulement un tant soit peu ? Pourquoi était-il là d'ailleurs ? Pensait-il vraiment qu'il était le type de mec qui plaisait à Marinette ? Avec ses sourires de séducteurs, il ne bernerait pas sa copine comme cela ?

Attendez un peu ??? Copine ??? Avait-il pensé cela ??? Non, Marinette n'était qu'une amie. Ils passaient beaucoup de temps ensemble mais tout de même...

« A... Adrien? » Marinette le regardait avec un air inquiet.

Il secoua la tête pour remettre ses idées en place.

« Désolé, j'ai... euh, j'ai pas eu une très bonne nuit. »

« Oh... euh... tu veux que... je veux dire, peut-être que tu aimerais que je te laisse dormir un peu. Je peux aller ailleurs et... »

« NON ! » C'était sorti un peu trop précipitamment, mais il ne la laisserait sûrement pas aux griffes de ce... Éric sorti de nulle part. D'embarras, il se gratta l'arrière du cou. « Ça va, j'ai vraiment envie de me taper ce film. » Puis, il eut conscience de son insistance. En faisait-il trop ? « Mais si tu n'en as pas envie... »

Peut-être était-ce son imagination, mais il lui semblait qu'Éric le regardait avec des couteaux dans les yeux. Les paroles de Nino lui revinrent en mémoire sans qu'il ne puisse expliquer pourquoi. « Tu voudrais sûrement pas te la faire piquer mec... » En même temps, avait-il aucun droit sur le cœur de Marinette, c'était une amie... une bonne amie. Mais il avait Ladybug. Il entendait déjà Plagg se moquer de lui. La voix de Marinette le ramena une fois de plus à la surface.

« Tu sais, il ne reste qu'environ 30 minutes au trajet. »

Et voilà, elle avait trouvé l'excuse, elle le rejetait. Rejeter ? Non ! En fait, elle ne faisait que refuser son invitation parce qu'au final, il ne demandait rien de plus qu'écouter un film. Non ? Mais pourquoi était-il si déçu ?

« Ouais. Tu as raison. »

L'expression de dépit du jeune blond perturba assez la demoiselle pour qu'elle oublie sa gêne et pose sa main sur la sienne.

« Mais tu sais, ce soir, on pourra sûrement trouver un moment pour l'écouter... »

Il regardait cette main si chaude sur la sienne avec une expression indéfinissable. Lui se disait que la sensation n'avait jamais été aussi réconfortante, elle sentit qu'elle avait franchie une barrière interdite et la retira d'un coup sec, ce qui fit l'effet d'une douche froide pour Adrien.

Éric n'en avait rien manqué. Avec un sourire narquois, il osa s'exprimer. « Tu ne voulais pas te joindre à nous pour le feu de camp ? »

Elle le regarda d'un air désolé. Les deux jeunes garçons le virent comme une déception de devoir refuser une offre aussi attrayante, mais au fond, elle était surtout anxieuse de peiner ce garçon qui ne l'intéressait pas. « Je... enfin, ce serait extra... mais j'avais promis à Alya et... »

Éric le vit comme une demie-victoire. « Ça va t'inquiète. Si tu es libre demain soir, on répétera sûrement l'expérience. »

« Oui bien sûr... tiens moi au courant. »

Alya qui avait entendu son nom, se tourna vers sa copine pour s'enquérir des nouvelles. Éric, qui n'avait plus l'attention de Marinette retourna à sa place alors qu'Adrien broyait du noir. Se pouvait-il qu'il soit en train de tomber amoureux de Marinette ? Pendant que sa voisine discutait innocemment des plans de la soirée avec Alya, il entreprit de l'observer un instant et il ne put se mentir plus longtemps, il était irrémédiablement et profondément attiré par Marinette.

Elle était parfaite : belle, enjouée, intelligente, créative. Physiquement parlant, elle avait tellement de point en commun avec Sa Lady. Pourquoi ne l'avait-il pas remarqué plus tôt ? Plus important encore : l'avait-elle remarqué lui ?

Même si elle était totalement attentive aux propos de son interlocutrice, Alya n'avait rien manqué de l'inspection d'Adrien et dès qu'elle put placer un mot, elle l'interpella d'une façon qu'il n'avait visiblement pas prévu.

« Hey beau blond, tu passes évidemment la soirée avec ta Marinette non ? »

SA Marinette ? Elle avait intentionnellement émis ce commentaire tout haut ? Était-il si transparent ? Sa voisine rougissait d'embarras, ce n'était sûrement pas bon signe. Il devait intervenir, il ne devait pas perdre la face parce que visiblement, Marinette n'était pas à l'aise avec un tel commentaire.

« Quoi...euh non. Euh, évidemment que je passe la soirée avec vous mais... c'est pas ma Marinette, je veux dire, c'est mon amie, mais elle est pas à moi. »

Pour toute réponse, Alya éclata de rire et lui répondit « Si tu le dis » et retourna à Nino, laissant deux adolescents passablement mal à l'aise se débrouiller entre eux. Marinette sentit qu'elle devait intervenir.

« Écoute pas Alya, elle me fait toujours ce genre de coup à moi aussi. »

Il se gratta de nouveau l'arrière du cou en lui répondant. « Ouais... Nino et elle font tout un duo. Il me sort de ces sottises aussi des fois. »

« Ah oui ? »

Ça y'est il y était, il allait en avoir le cœur net. Était-elle attirée par lui comme lui était par elle ?

« Ouais il me dit de me méfier si je veux pas qu'un de ces gars » il fit un signe de tête vers Éric, « viennent t'enlever à moi »

La jeune fille rougit violemment. Elle devrait avertir Alya de tenir son homme à carreau sinon elle finirait par se ridiculiser devant Adrien.

« C'est n'importe quoi ! »

Une lueur d'espoir s'alluma dans les yeux du modèle mais comme elle n'osait pas le regarder en face, Marinette n'en vit rien.

« Quoi ? »

Elle se ravisa rapidement pour être certaine de ne pas trahir son secret.

« C'est évident que je ne t'appartiens pas. »

Un peu... ok beaucoup déçu, il répondit. « Non... hé hé, tu ne m'appartiens pas. » Il devait tout de même se rassurer. « Alors, si tu souhaites vraiment aller au feu de camp avec eux... »

« QUOI ? Non, bien sûr que non. »

Il émit un imperceptible soupir de soulagement.

« J'ai promis à Alya que je passerais la soirée avec vous. On va se regarder ce film une fois pour toute et avoir du bon temps tous les quatre. »

« Oui, tu as raison... » La réalisation soudaine de ses sentiments pour Marinette le laissait un peu sans voix. Du coup, il ne savait plus trop quoi lui raconter et se sentait comme un bel empoté face à la fille qu'il convoitait. Éric n'avait pas semblé si intimidé par la jeune fille. Lui-même n'avait jamais réagi de la sorte à son contact. Était-ce ça l'amour, le moment où une belle relation prend un tournant malaisant ? Il devrait demander à Nino dès que possible car il sentait présentement qu'il allait exploser sous toute cette pression.

Et justement, le trajet tirait à sa fin et les élèves commençaient à ramasser leurs affaires. En se levant, Éric fit intentionnellement un clin d'œil à Marinette, ce qui déclencha un grognement involontaire du côté du modèle.

« Adrien... euh, ça va. »

Pris de court, il feint de tousser pour rattraper son erreur.

« Oui...**tousse tousse**... j'ai juste un chat dans la gorge » (Mais quel beau jeu de mot, vous ne trouvez pas ?)

« Tu es certain que tu n'as pas pris froid. Tu ferais peut-être mieux de te reposer ce soir et... »

« Pour laisser la voie libre à cet Éric de Malheur, non merci. » pensa-t-il. Mais il dit plutôt. « Non, c'est juste la poussière. Je vais prendre un peu d'eau dès qu'on est rentré. »

« D'accord. Mais n'hésite pas si tu as besoin de quoi que ce soit... »

Ah Marinette, toujours si gentille et attentionnée. Il la fixait d'un regard un peu vide en s'émerveillant des vertus qu'il lui découvrait à chaque seconde qui passait depuis qu'il avait réalisé ses sentiments pour elle. Il la fixait un peu trop même.

« Adrien ? Tu es sûre que ça va ? » Marinette ne pensait même plus à être mal à l'aise tant elle s'inquiétait de son état.

Derrière elle, quelqu'un éclata de rire. C'était Alya. « Je crois que le beau blond est souffrant »

Marinette regarda sa meilleure copine qui était hilare à nouveau. « QUOI ? »

La rousse tenta de se calmer un peu. « Je m'en ferais pas trop à ta place Mari, il va sûrement s'en remettre très rapidement. Mais tu devras jouer la garde-malade. »

« ALYA ! »

Les deux adolescents concernés rougirent violemment alors qu'ils se levaient pour sortir du bus. Derrière eux, Nino et Alya avaient beaucoup trop de plaisir.

Ils furent séparés un moment, le temps que les filles et les garçons aillent déposés leurs affaires dans leurs dortoirs respectif. Quand Adrien put enfin sortir, il se renfrogna devant le spectacle qui s'offrait à lui. Éric faisait la conversation à Marinette et du point de vue du blond, elle était loin de s'ennuyer. En effet, l'adolescente riait aux larmes face au propos du garçon. Il ne savait pas ce qu'il pouvait bien lui raconter mais il n'allait surtout pas intervenir. Elle avait été claire, elle ne lui appartenait pas.

Il passa donc à côté d'eux sans leur jeter un regard et alla rejoindre Nino et Alya un peu plus loin.

« Hey Beau Blond, c'est quoi cet air ? »

« Quel air ? »

« Elle a raison mec, on dirait que tu vas assassiner quelqu'un. »

« C'est n'importe quoi. »

Alya lui mit la main sur l'épaule. « C'est Marinette, c'est ça. »

Il jeta un coup d'œil vers l'objet de leur conversation. « Pourquoi ce serait Marinette ? Elle a l'air heureuse non ? Et moi quand mes amis sont heureux, je suis heureux aussi. Allez venez, M. Dupont nous attend là-bas. » Il les quitta pour rejoindre leur enseignant.

Nino consulta sa copine. « Est-ce que tu penses comme moi ? »

« Ouais, Adrien Agreste est malade de jalousie. »

«Il était temps qu'il se réveille. »

« Qui se réveille ? » Marinette venait de les rejoindre.

« Ton beau blond ma belle. Je crois qu'il n'aime pas du tout te voir discuter avec le bel Éric. »

« Tu dis n'importe quoi. Adrien me voit comme une amie. »

« On verra bien ma belle. On verra bien. »

La journée d'expédition passa rapidement. Les éléments étudiés dans ce séjour étant matière à examen, ils étaient tous trop préoccupés à prendre des notes pour se soucier des relations amoureuses. Lors qu'arriva le dîner, les quatre amis se réunirent à la même table. Adrien hésitait à s'asseoir aux côtés de Marinette mais lorsqu'il la vit rougir en réponse à un signe d'Éric, il décida qu'il ne serait pas le bienvenu. En réalité, la demoiselle n'était pas attirée par le prétendant en question, mais c'était tout de même flatteur de se savoir convoité et la moindre de ses manifestations l'embarrassait tout autant qu'elle lui faisait chaud au cœur. Après avoir couru pendant trois ans après le même garçon sans succès, c'était réconfortant de se sentir désirée. Surtout qu'Adrien était aller s'asseoir aux côtés de Nino sans même lui jeter un regard. S'il avait été intéressé, ne se serait-il pas plutôt installé tout près d'elle.

Pendant la journée, Adrien avait réfléchi. Petit, sa mère lui avait raconté qu'aimer, c'était s'assurer du bonheur de l'autre. Il fallait donc qu'il laisse Marinette faire ses propres choix. Si elle était heureuse, il le serait aussi. Enfin, il essaierait. C'est pour cela que de toute la soirée, il ne mit pas de pression sur la jeune fille. Évidemment, sa façon d'agir avec elle devenait tout sauf naturelle à un point où Marinette commençait à se sentir blessée face à l'attitude d'Adrien. Ils s'étaient installés dans un coin de la salle commune pour écouter le fameux film sur la tablette du modèle. Nino et Alya s'étaient confortablement blottis l'un contre l'autre alors que de chaque côté, Adrien et Marinette était assis en indien. Rien de très romantique, rien de très amical non plus. Leur conversation était très limitée et la nouvelle attitude du jeune homme le rendait un peu froid. Marinette remerciait le ciel qu'Il fasse sombre car elle se sentait plutôt morose face au retournement de situation. Alya et Nino, avec leurs insinuations avaient tout gâché de leur belle amitié. Les yeux lui piquaient mais elle ne devait pas pleurer.

Adrien interpréta l'air attristé de Marinette comme la conséquence de ne pas être avec Éric. Il lui suggérerait d'accepter l'invitation demain. C'était une pensée noble non ?

La soirée se termina et ils allèrent au lit, plus ou moins déconfits. La jeune fille se réconforta en se disant que ce voyage ne durerait que trois jours et que par la suite, elle pourrait gagner le confort de sa chambre et l'oreille de Tikki.

Le lendemain ne fût pas plus rose, Éric vint inviter officiellement Marinette pour leur soirée autour du feu sous les yeux d'Adrien. Alors que la jeune fille hésitait, le modèle s'en mêla. « Tu devrais y aller Marinette, je suis certain que tu auras beaucoup de plaisir. »

« Oh... ok. »

Le rival repartit d'un air victorieux et la jeune fille, malgré la déception, interrogea son ami.

« Et toi, qu'est-ce que tu vas faire ? Alya et Nino passe la soirée ensembles non ? »

Il prit un air détaché. « Oh, t'en fais pas pour moi, je vais sûrement aller passer du temps avec Chloé. Il y a longtemps que je ne l'ai pas fait. »

« Oh euh... d'accord »

La journée fût aussi chargée que la veille. Mais cette fois-ci, l'adolescent avait de la misère à demeurer concentré sur les enseignements qui lui étaient fait. Marinette n'était pas plus brillante. Ils dinèrent ensemble tous les quatre à nouveau et quand vint le temps de se séparer, alors que Nino et Alya étaient partit se promener juste tous les deux, Adrien ressentit le besoin de faire une dernière tentative avant d'abdiquer pour de bon. Comme le groupe s'en allait quitter pour rejoindre l'emplacement du feu de camp, il interpella son amie.

« Mari ? »

Elle fit signe aux autres de l'attendre quelques minutes et vint le rejoindre, les yeux pleins d'espoir.

« Oui »

Maintenant qu'elle était devant lui, il ne savait plus quoi dire. Il se gratta l'arrière du cou.

« Je... et bien, je voulais juste te dire. J'espère que tu auras une belle soirée. »

« Euh,... c'est gentil. Merci, toi aussi. »

« Mari, tu viens. » C'était Éric qui l'appelait.

« J'arrive. »

Elle se retourna vers Adrien une dernière fois et il en profita pour lui déposer un baiser sur la joue et la serra dans ses bras en lui soufflant à l'oreille.

« Fais attention à toi. » Puis, il la relâcha.

Déstabilisée, elle le regardait avec de grands yeux. Encore une fois, il se gratta l'arrière du cou.

« Ils t'attendent, je crois. »

« Oui. Euh, fais attention à toi aussi. À plus. »

Elle alla rejoindre le groupe, non sans se retourner une fois pour lui faire un signe de la main.

Contrairement à ce qu'il avait dit à Marinette, il retourna dans son dortoir seul. Couché sur le dos, il regardait le plafond, se demandant s'il avait bien fait d'agir ainsi.

Marinette elle était exactement où elle ne voulait pas être. Le dernier geste d'Adrien l'avait secouée. Qu'est-ce qui lui avait pris ? Quelles étaient ses intentions ?

« Ça va ? » Éric s'enquérait de son humeur.

« Oui, oui. Merci. »

« T'en veux une ? » Il lui tendait une bière. Comment avait-il réussi à apporter cela sans être vu ?

« Euh d'accord. »

Autour du feu de camp, l'ambiance était joyeuse. On racontait des histoires, on chantait des chansons, on prenait une bière, puis deux, puis trois. Les pensées de Marinette continuaient de tourner en boucle. Après deux bières, elle se sentait plus courageuse. Alors que les autres étaient occupés à chanter, elle sortit son téléphone.

De son côté, le modèle broyait du noir. Plagg était sorti de sa cachette mais il n'avait été utile qu'à lui demander du camembert. Pour le reste, c'était une conversation à sens unique.

« Qu'est-ce que tu crois qu'elle fait Plagg ? Tu crois que j'ai bien fait ? J'ai dû avoir l'air d'un pauvre con non ? C'est évident qu'elle avait envie d'être avec lui. Lui au moins, il sait quoi lui dire. Est-ce que tu crois que je suis amoureux ? Peut-être que je devrais aller voir ce qu'elle fait en Chat Noir ? »

Cette dernière remarque fit réagir le kwami. « T'es pas sérieux gamin. Si quelqu'un te voit, s'en sera fini de ton identité secrète. »

Plagg avait raison. Mais il devenait fou à force de se demander ce qui se passait du côté de la jeune fille. C'est là que son téléphone vibra. Il le consulta.

Il se leva et enfila ses chaussures.

Cela ne lui plaisait pas de faire cette suggestion mais peut-être aurait-il la réponse qu'il souhaitait. En attendant, il était déjà en route... au cas où.

Suspens... qu'allait-elle répondre ? Il entendait déjà les bruits de la fête autour du feu de camp.

Victoire Adrien. Il apercevait la lueur du feu de camp pas très loin devant lui.

Il était arrivé sur les lieux. Tapis dans l'ombre, il la cherchait du regard. Il aperçut Éric en premier. Il était à ses côtés et se débouchait une bière. Assise en indien, téléphone à la main, il la vit. La lueur de son écran éclairait faiblement son visage, juste assez pour qu'il voit ses yeux briller, ses beaux grands yeux bleus.

Toujours dans l'ombre, il fit le tour pour se retrouver derrière elle.

En lui répondant, le sourire lui était revenu. Il avait commencé à doucement s'approcher d'elle

Arrivé à destination, il se pencha doucement derrière elle et lui souffla. « Je suis là. »

Elle sursauta violemment en poussant un cri.

Éric se tourna vers eux et son expression n'augurait rien de bon pour le modèle.

« Hey Agreste, t'es pas un peu cinglé. Qu'est-ce que tu fous ici de toute façon. »

Il montra brièvement son téléphone. « Mari m'a demandé de venir la chercher, elle est fatiguée. »

Le prétendant se tourna vers la demoiselle. « Tu aurais pu me le dire, j'aurais été te porter. »

« C'est ok, tu as l'air de bien t'amuser et Adrien était libre. »

Le blond tendit la main à son amie et lui fit un grand sourire. « Alors, tu es prête princesse. »

Elle s'agrippa à lui et se leva. Par le même coup, il l'attira vers lui d'un geste possessif et passa son bras autour de ses épaules.

« Passez une belle soirée. »

Marinette fit un rapide signe de la main aux groupes avant qu'Adrien ne l'entraîne avec lui. Encore sous l'effet de l'alcool, elle se blottit contre lui alors qu'ils traversaient la forêt. Un tour dans les dortoirs leur confirma que leurs amis n'étaient pas de retour.

Ils allèrent s'asseoir sur un banc à l'extérieur, Marinette blottit contre Adrien alors qu'il lui jouait dans les cheveux. Confortable, épuisée, rassurée, elle tomba endormi et c'est à ce moment que l'adolescent lui souffla. « Je t'aime Mari. »

« JE LE SAVAIS ! »

Alya et Nino venait d'arriver et les paroles du modèle n'avait pas échappé à la rousse. Son cri avait cependant réveillé la franco-chinoise qui, un peu perdue, se frottait les yeux.

« Qu'est-ce qui se passe ? »

« Tu l'as pas entendu ? »

« Entendu quoi ? »

« Hey beau blond, dis-moi que tu lui as dit au moins une fois pendant qu'elle était réveillée. »

« Dis quoi ? » Marinette regardait Adrien d'un air interrogateur. Lui faisait un air rageur à la rousse.

« Non c'est rien. »

« Agreste, tu lui dis toi-même ou je le fais. »

« ... »

« Il a dit... »

« Ok, ok, ça va, je préfère le faire moi-même. » Avec un dernier fusillement du regard, il donna toute son attention à Marinette.

« Je... je t'aime Mari. »

Elle resta un moment sans réagir, c'était sûrement une blague. Elle le fixait depuis un bout sans réaction.

« Mari ? »

Il passa un doigt sous son menton.

« Je peux... »

Il rapprochait son visage du sien. Elle ne réagissait toujours pas.

« T'embrasser ? »

C'est elle qui ferma la distance qui les séparait toujours avec un soupir de soulagement et des larmes qui perlaient aux coins de ses yeux.

Le lendemain, ils reprirent les mêmes places dans le bus. L'adolescente étant bien au chaud dans les bras du modèle, Éric n'osa pas venir lui faire la conversation.

***

Encore Merci et à demain !


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