25-16h45, petite pièce et festival


Rin avait insisté pour être seule pendant quelques minutes, pour réfléchir. Un bruissement la fit sursauter. C'était Arashi.

- Coucou ! T'es toute seule ?

- Comme tu peux le constater.

- Pourquoi ? Tu n'aime pas les autres ?

- Si, mais de temps en temps, être seule n'est pas une mauvaise chose. Je suis contente qu'ils respectent cette volonté, au contraire.

-Oh.

- Je peux te poser une question ?

- Oui !

La petite s'assit en tailleur à côté de la brune, qui demanda d'une voix égale :

- Comment tu savais qu'on allait venir ?

- On me l'avait dit. De toute façon, j'aurais réagi pareil, en voyant la fille par terre. Elle n'allait pas vraiment bien, pourquoi vous n'avez pas abandonné ? C'aurait pu être dangereux.

- Ce n'est pas moi qui ai choisi. Je me suis retrouvée dans cette galère sans m'en rendre compte. J'ai suivi mon copain, pour tout te dire.

-Il est ici ?

- Même pas, tu imagine ?

Arashi redevint sérieuse.

- Ça doit être triste. Mais je sais que vous êtes pas ici pour rien. C'est extrême, mais ce n'est pas pour que vous vous sentiez mal...

-Raté. Ce Projet se transforme en programme de télé réalité de bas étage...

-En quoi ?

- Laisse tomber, Arashi. Tu n'es pas de la même époque que moi, tu ne peux pas comprendre.

Arashi sourit face au soupir de Rin, et se leva.

-C'est pas une mauvaise chose, non ? Au moins j'ai une bonne raison de ne pas comprendre. Alors que vous, vous êtes de la même époque, vous avez le même âge, et vous ne vous comprenez même pas !

Elle rit, fière de sa tirade. Rin Snowice, cette petite n'a pas tort. Elle se déplia aussi et sortit de sa retraite. Ils allaient devoir faire connaissance une bonne fois pour toutes. Et elle avait sa petite idée.

Le soleil était haut dans le ciel, même en cette fin d'après midi. Laureen savoura l'air frais sans pollution de la ville. La rumeur de la cité lui parvenait à peine couverte par les cris de Miyou, qui s'amusait avec Arashi. Les deux petites s'entendaient à merveille, et elles jouaient sous le regard encore fatigué de Hanna. Elle était enroulée dans un haori prêté par un certain Hajime Saito, qui lui avait passé autour des épaules avec un simple : "ça va se rafraîchir rapidement". Laureen vit Rin arriver, et se tourna vers Kaylie, qui comme elle était perdue sans ses pensées.

- Kaylie ? Regarde qui arrive.

- Hein ? Oh, tu as raison, c'est Rin. Tu viens, Lolo ?

- Attends un peu.

Rin souriait et se planta devant les deux filles.

- Venez avec moi, je voudrais vous montrer quelque chose d'intéressant.

Sans attendre la réponse elle les prit par les poignets et les entraîna.

- J'ai obtenu l'autorisation expresse de Hijikata, et l'approbation de Sora. Ce soir, on est entre filles !

-Toutes ? Mais...

-L'ambiance n'est pas au beau fixe...

-Arashi m'a fait comprendre qu'on s'est comportées comme des imbéciles. On n'est pas parties du bon pied, surtout avec vous deux. Alors on va arranger ça.

- Comment ?

- Rin, allez !

-Enfilez ça, ce soir on sort.

Elle leur tendit des vêtements un peu plus délicats, et les poussa dans un réduit, pour qu'elles puissent se changer. À l'intérieur, Kaylie et Laureen n'en menaient pas large, mais obtempérèrent. Elles furent assez rapides et sortirent aussitôt qu'elles aient fini. Rin n'était plus seule, Lys était là aussi, sérieuse, un peu froide mais sans trace de tension. Elle doit apprécier les festivals pensa Laureen qui ne détestait pas cela non plus. Elle avait assisté à certains festivals aussi, avec Koro-sensei et certains de ses camarades de classe. C'avait été très agréable. Chloé commença par s'excuser, et les autres ne dirent rien. Naela était un mélange d'excitation et d'appréhension, elle allait sortir seule. Enfin, seule, tout était relatif, mais Audy avait accepté de la laisser sous la garde des filles. Hanna marchait doucement mais ne voulait en aucun prétexte rester sur la touche. Miyou s'y croyait déjà, et entraînait une Alice qui avait toujours ses lèvres scellées, mais cela ne dura pas. Laureen et Kaylie décidèrent d'un commun accord d'enterrer la hache de guerre, le temps de cette soirée.

Le festival était un feu d'artifice de couleur, de cris confus, de rires, et le Shinsengumi qui patrouillait se fit oublier, ne jetant pas un froid sur la ville médiévale.

Il est des instants, parfois, durant lesquels le temps est suspendu. On ne se souvient pas de ce qui s'est passé avant, on ne s'inquiète pas de ce qui pourra arriver après. Des moments comme ça, c'est presque...magique. Et ça mérite toute notre attention. Je décidai de ne pas les observer, ce soir. Je crois que j'ai bien fait. Elles avaient besoin de s'oublier un peu, et je n'étais pas nécessaire. Demain, en revanche, et pour la suite, je devrai me tenir prête. Soudées, elles seraient redoutables, et il se pourrait bien qu'elles me délogent avant le temps fixé... [rire]

Fin de l'enregistrement de ce jour, 17h10, 1880, par Emma V. Virtutea.

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