Chapitre 88 : Confrontation.


Debout, devant cette porte qui tenait à peine sur ses gons, elle inspirait profondément. Une lueur de détermination luisait dans son regard, Kint avait un sourire amusé sur les lèvres révélant des fossettes qui creusaient ses joues. Elle attrapa finalement la poigné de porte, dans une rage qui ne dura qu'un court instant, et ébranla celle-ci. Elle entra dans la pièce avec la même détermination, ses pieds se posaient lourdement sur le parquet. Kint la suivit discrètement la laissant maître de la situation. Après tout il n'était là que pour la soutenir.

Deux personnes étaient apparues avec prudence dans le salon. Une odeur d'angoisse et de peur embauma la pièce. Freya étouffa un hoquet de surprise en les apercevant. La raison de cette surprise qui serra amèrement sa poitrine ? Elle avait espéré l'espace d'un instant que ce ne soit pas eux. Qu'elles puissent retarder encore un temps les adieux. Car malgré les relations hostiles qu'il y avait entre eux, ils étaient ses parents.

Il n'était pas si facile de faire face à des personnes, qui ne se sont jamais intéressées à votre bien-être, à ce que vous pouvais ressentir. Peut-être éprouveront-ils un jour du remords ? Peut-être ouvriront-ils les yeux sur la douleur qu'il ont occasion ?

Savez-vous ce que la solitude représente ? pensait-elle en les regardant. Ses yeux devenaient humides et ténébreux. Elle les toisait, comme si elle attendait une réponse de leurs parts. La solitude, c'est l'absence, l'absence de personnes que l'ont persiste à aimer et qui ne sont jamais et ne seront jamais là. La solitude, ronge de l'intérieur ne laissant qu'un trou béant dans la poitrine. Elle vous pousse à croire que vous ne fallait rien, que vous ne méritez rien. La solitude, c'est ce que j'ai ressenti durant les dix-sept premières années de ma vie.

Une boule s'était formée dans le creux de sa gorge et ses points s'étaient serrés. Comment quelqu'un pouvait-il en venir à détester autant ses parents ? Elle s'en voulait de ressentir ce genre de chose, de sentir la colère monter à chaque fois qu'elle croisa leurs regards. C'était pourtant un sentiment qu'elle avait, toujours ressenti. Lorsqu'elle faisait le tour de ses souvenirs Freya, n'en avait aucun avec ses parents.

À l'âge de cinq ans, ses parents avaient décidé de la laisser sous la garde d'une nourrice. Leur travail à l'étranger était prenant et elle ne les voyait que très peu. Il avait toujours essayé de revenir une à deux fois par mois. La nourrice qui s'était occupée de son éducation s'appelait Carmen, elle avait cet accent espagnol prononcé que Freya n'avait jamais pus oublier. Elle se rappelait que chaque soir au moment du coucher, elle lui chantait une berceuse dans cette langue natale, celle-ci comptait l'histoire d'une femme qui avait imploré la lune pour avoir un enfant.

Freya s'était souvent sentie comme cette enfant abandonnée, qui vivait avec une mère de substitution.

Le visage de ses parents s'était détendu, lorsqu'ils virent la jeune femme devant eux. Cependant Freya ne marqua aucune joie sur le sien en les voyant. Son cœur ce sera un peut plus, alors que ses sentiments devenaient de plus en plus lourd. Finalement, ne pas les contrôler avait du bon, elle réalisait à quel point sa vie, son ancienne vie, n'avait était qu'un tapis de mensonge posé sur des dollars. L'argent, voilà ce qui avait détruit sa vie et sa famille.

— Mon bébé est de retour ! souffla la mère de Freya avec un sanglot surfait, tout en avançant vers elle.

Freya marqua quelques pas de recule, sa mère fut presque blesser de constater que sa fille ne souhaitait aucun ne contacte avec elle.

Celle-ci ne comprit pas l'attitude de sa fille, l'avait-elle compris un jour ? Au font cette mère s'en voulait de ne pas avoir fait partie de la vie de celle qu'elle avait mise au monde.

— Freya, où était — tu passé trésor ? nous étions très inquiet, intervient son père en faisant mine d'ignorer la présence de Kint qui l'interpellait.

— Que faites-vous dans mon appartement ? demanda-t-elle en ignorant la question de son père. Elle remarqua les valises se trouvant dans un coin du salon.

— Nous avons lancé des avis de recherche, car nous étions très inquiets par ton attitude et ta seconde disparition... plaida alors sa mère, comme si elle se sentait coupable de quelque chose.

— Vous, ne vous êtes jamais occupé de moi pendant dix-sept ans et aujourd'hui que je vis ma vie, vous, vous incrusté chez moi et vous me faites passer pour une fugueuse dans tout Chicago ?

— Chérie, ne le prend pas ainsi...

— Ah et je dois le prendre comment ? La dernière fois que je vous est vue, il me semble avoir était clair ! Je ne veux plus de votre argent ni de votre soudaine envie d'occuper votre rôle de parent ! pesta-t-elle avec rancœur.

— Freya, je t'en pris...

— J'ai plus besoin de vous... Et mieux encore je ne veux plus avoir à faire à vous...

Kint observait la scène en arrière-plan. Il était le destinataire de regards qui le fusillaient, si les parents de Freya avaient eux des armes à la place, il n'aurait certainement pas donné chère de sa vie. Il fit néanmoins mine de rien guettant soucieusement la sélénite du regard.

— Quoi ? Qu'est-ce qu'il te prend Freya ? Nous sommes conscients que ta mère et moi n'avons pas était assez présent pour toi durant ton enfance, mais ton comportement nous inquiète vraiment !

— Non papa se qui t'inquiètes c'est de n'avoir personne d'autre pour reprendre les rênes de l'entreprise !

— Ne soit pas si insolent ! gronda sa mère vexer de cette vérité que Freya leur avait jetée en pleine figure.

Le bras de Kint venait à surprendre Freya, il la saisit avec douceur. Elle sentit son regard empli de compassion posé sur elle, mais elle n'osait pas le regarder. Son cœur battait la chamade, elle pouvait entendre béatement raisonner alors que ses narines furent prises par l'arôme particulier de la peine, amer et triste à la fois. La sélénite trouva finalement le courage de se tourner vers le jeune homme, dont quelques boucles tombaient sur son front.

— Prend tes affaires Freya, nous devons y aller maintenant, dit-il calmement de sa voix grave, incitant la jeune femme à ne pas reculer l'inévitable.

— D'accord, souffla-t-elle en hochant positivement la tête et commencer à se diriger vers les quelques cartons qui lui appartenait.

— Aller où ? s'inquiéta le père de Freya en approchant d'un air menaçant vers Kint. Vous n'irait nulle part avec ma fille !

— Papa je t'en pris, dit Freya sur un ton las.

— Nous avons vraiment du mal à te reconnaître Freya, tu as rejoint une secte ? Tu sais que ton père et moi pouvons t'aider ! enchaîne alors sa mère en s'approchant d'elle.

— Quoi ? s'exclama-t-elle hébété par les propos de sa mère. Et c'est moi qui ai un problème ? Je ne sais pas quelle crise existentielle vous êtes en train de traverser, mais...

— Tais-toi ! gronda soudainement son père. Tu ne sortiras pas de cet appartement tu m'entends jeune fille ?

— Ah et qui va me retenir ? Toi ou un de tes nombreux chèques à cinq chiffres ! répondit Freya en sentant la colère gravir les marches à grande enjambés.

— Comment peux-tu être aussi méprisante alors que tout ce que nous avons fait toutes ses années c'est pour toi ! objecta sa mère en la pointant du doigt à son tour. Tout en faisant mine de sangloter, avant de se jeter dans les bras de son mari.

— Peut-être que je n'avais pas besoin de tout cela et que votre seule présence m'aurait suffit ! trancha-t-elle

— Toi ma fille tu ne sortiras pas de cet appartement ! s'indigna son père, comme pour conclure la conversation, mais Freya ne semblait pas vouloir en rester là.

— Écoutez-moi attentivement, tu, non, vous n'avez plus de fille alors faite comme d'habitude, faite comme si je n'avais jamais existé ! cria Freya en les pointant du doigt.

— Nous avons bien défauts jeune fille, mais cette fois-ci nous ne laisserons pas tomber ! s'exclama sa mère.

Freya parcourut la pièce en trois grande foulée, récupérant sous ses bras, rapidement chargés, les quelques affaires auxquels elles tenaient. La jeune femme senti ses yeux devenir humide, après tant d'année à attendre, ne serait-ce qu'un signe de leur part, il avait fallu que ses paroles sortent aujourd'hui. Maintenant que toute sa vie avait changé et qu'elle tournait enfin la page. Ceci dit, il n'était pas toujours facile de mettre son passé derrière soi. On lui avait souvent répété que ce qui forge le caractère nous permet de définir qui nous voulons être et raisonne éternellement grâce à ses marques indélébiles qui nous portent en nos cœurs.

Elle le sentait, son avenir bien qu'encore incertain lui criait qu'elle était vouait à de grandes choses, bien que les ténèbres semblaient obscurcir l'horizon elle ne perdait pas espoir. Dire au revoir à ses parents s'était sa manière à elle de les remercier et surtout de les écarter de se danger plus qu'imminent planant au-dessus d'elle. Freya se tourna après avoir pris toutes ses affaires, vers ses parents. Tous deux embrumé par l'incompréhension. Elle les détailla en sentant son cœur se contracter et provoquer dans sa bouche un arrière-goût âcre.

— Je ne vous demande pas de comprendre, dit-elle après une minute de silence. Je vous demande juste d'accepter le fait que je sois passé à autre chose, que je n'attends plus après vous.

— Freya... l'implora sa mère la voix tremblante.

— Pour la première fois depuis longtemps je me sens bien et soutenu, entouré de personne qui se soucis de moi, de se que je fais tout au long de ma journée. Vous ne pouvez pas savoir à quel point ça fait du bien de se sentir exister !

— Chérie, tenta son père avant que Freya ne le coupe.

— Non, je t'en pris laisse moi finir, la où je vis, ce n'est pas une secte ni un groupe de droguer. Ce sont des gens simple d'esprit, qui vivent en harmonie avec la nature et qui se serre les coudes en temps de coup dur et si vous m'avait appris la force de caractère, ils m'ont appris ce que c'est d'avoir une famille, conclut Freya en venant prendre un les mains de ses parents dans les siennes. Donc je vous en supplie laissez moi partir...

Les parents de Freya ne dirent pas un seul mot. Après quelques secondes de silence, elle détacha ses mains de celles de ses parents, auxquels ils tentèrent de rester accrocher, mais en vain. Elle amassa ses affaires qu'elle avait regroupées et s'approcha de Kint, qui posa fièrement une main sur son épaule.

Elle retint son souffle en descendant les marches, le cœur lourd. En bas de l'immeuble, elle fut atteinte par les sanglots de sa mère, bercée par les bras de son père impuissant. Le regret la gagna, pourtant il n'avait pas lieu d'être, car Freya le savait : « j'ai fait ce qu'il fallait. » Le cœur lourd elle resta figée tandis que la vieille porte grinçante de l'entrée du bâtiment se referma derrière eux. Les mains tremblantes elle laissa les quelques breloques qu'elle tenait tomber au sol, éprise par le remord et le fait est qu'elle ne les referait sans doute jamais.

Kint passa une main dans son dos, la respiration de Freya était saccadée. Elle se pencha en avant, tout en respirant fortement, comme pour déglutir toute cette confusion qui troublait son esprit. Le jeune homme la redressa tendrement et la prit dans ses bras.

— Respire... souffla-t-il en continuant de caresser le dos de la jeune femme.

— Je.... Je ne m'étais jamais sentie aussi bien... avouait-elle en se redressant, essuyant d'un revers de main des larmes, qui avaient inondé ses joues.

— Ce n'est pas l'impression que tu donnes... fit-il constater en la regardant soucieusement.

— Je ne m'étais jamais rendu compte à quel point dire la vérité, les mettre face à cette réalité qui est la mienne pourrait me faire autant de bien...

— J'aurais aimé pouvoir ressentir ça envers quelqu'un lorsque j'ai fait face à mon passé...

— Tu as vécu l'enfer ? Désolé c'était vraiment une question qui ne me regarde pas, dit-elle en détournant les yeux, glissant les paumes de ses mains sur ses joues moites.

— Non, je n'ai rien à cacher, avant d'être accepté dans la meute j'étais un orphelin trop vieux pour continuer à être en orphelinat. Donc je vivais dans la rue et mendiant de pauvres économies pour gagner au moins un repas par jour, avoua-t-il sans trop de mal.

— Je suis vraiment désolé, bredouilla Freya honteuse de cette plainte ouvertement de cette vie de luxe qu'elle lui avait agité sous le nez.

— De quoi t'excuses-tu ? Tu sais qu'on est pauvre ou riche ont à chacun nos problèmes. À différent niveau, même futile, une blessure reste une blessure qui ne se referme jamais vraiment Freya... dit-il en lui ramassant ses affaires.

— Que t'est-il arrivé en suite ? questionna-t-elle en lui prenant les lui récupérant.

— J'étais situé à la frontière nord de l'Illinois, je me postais assez souvent devant une grande chaîne de café. Tous les jours je vois passer une centaine de personnes au look très chic et au regard snob, le gobelet de café à la main, filant au travail. Je vivais dans un tourbillon infernal où tous les jours se ressemblait et se confondait, j'avais même l'impression de devenir fous dans les derniers temps. Puis un jour un homme est arrivé et m'as proposé une grosse somme d'argent en échange de certains services dont je ne suis pas trop fière d'en parler, enfin tout ça pour dire qu'un soir je me suis rendu à un motel pourri où j'ai rencontré celui qui m'a mordu.

Il marqua une pause dans son récit, Freya subjuguée par ses paroles, posa une main sur sa bouche. Il engagea le pas en direction de la voiture, un long soupir traversa ses lèvres. Il regarda un instant dans le vide cherchant ses mots, Freya comprise que malgré tous les efforts possibles pour oublier, les plaies béantes comme celle de Kint était toujours douloureuse quand il sait de les ressasser.

— Les jours qui ont suivi cette soirée sont encore très flous, j'ai très mal vécu ma transformation. Je n'étais ni dans le déni ni dans l'acceptation. J'avais l'impression de perdre tout contrôle, puis Blase est arrivé et m'a tendu la main. Il m'a appris à me contrôler et m'a redonné une certaine estime de moi-même. Après tout est rentré dans l'ordre, ma vie au sein de la meute est devenue une évidence, comme si l'ancienne était un mauvais cauchemar, disparu en un claquement de doigts. Explique-t-il en marquant ses derniers propos en claquant des doigts.

— J'en ai parlé à très peu de personnes malgré la confiance aveugle que j'ai en la meute...

— Ne t'inquiète pas, je serais aussi muette qu'une tombe.

— Merci, sache en tout cas que si tu as besoin de parler davantage du tien, je suis là pour toi...

— Merci Kint. Aller rentrons, il me tarde d'être à la maison, dit-elle en souriant.

— Tu sais que j'aime t'entendre dire ça ? dit-il en riant tout en sortant les clefs de voiture de la poche arrière de son jean.

Freya rit à sa remarque, elle-même avait du mal à y croire.

Ils avancèrent vers la voiture garée un peu plus loin dans la rue. Elle s'arrêta devant la berline noire avant de se tourner en direction du bâtiment, levant les yeux au ciel. Elle contempla une dernière fois le passé sur lequel elle était en train de tirer un trait. Un sourire se dessina sur ses lèvres, tandis qu'elle imagina son avenir dans cette nouvelle famille que cette fois-ci elle avait choisie. Pour la première fois de toute sa vie, elle se sentait vivante et aimée à sa juste valeur.

Un papillon traversa son champ de vision. Un papillon bleu métallisé, la jeune femme fronça les sourcils en ayant une étrange impression de déjà vue. Elle pencha son visage sur le coté, admirant l'envolé de ce petit être qui virevolté près d'elle. Elle huma soudainement, un délicat arôme de jasmin. Elle pivota furtivement autour d'elle, mais le quartier est silencieux, pas même un chat venait à perturber le calme en faisant tomber de veille boîte de conserve. « Étrange, j'aurais juré que quelqu'un était là », se dit-elle.

— Freya, tu montes ? questionna Kint adossé sur le toit de la voiture.

— Oui je monte de suite, dit-elle en ne quittant pas des yeux la ruelle, le papillon avait disparu.



To be continued... 


Je ne vous cache pas toute l'émotion que j'ai à vous partager ce dernier chapitre. Pourtant ce n'est pas la fin, mais pour Freya c'est une porte qui s'ouvre sur un nouveau chemin et une nouvelle vie ! 

J'espère sincèrement que ce chapitre vous as plus et que le tome as su vous transporter autant que j'ai pus l'être en l'écrivant. 

N'hésitez pas à me témoigner de vos remarquer et surtout de vos hypothèses sur le tome 2 je préviendrait de sa sortie ici ! 

Bisous mes loups ! <3

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