Chapitre 86 : L'épiderme du passé.


Les filles étaient arrivés dans le bureau de Blase, où celui-ci attendait auprès de son frère assit paresseusement sur l'un des fauteuils en cuir. Leur visage était tout aussi marqué par la douleur des événements. Tous deux habiller de vêtements blancs, ils toisèrent silencieusement Gabry et Freya. Le doute commençait à planer, qu'allait-il advenir de la meute, quels étaient les prochains dangers auxquels ils devraient faire face ? Chacun se regardait en espérant que l'autre est la réponse. Blase était un bon Alpha, il faisait passer la meute avant toute chose, sacrifiant même son propre confort ou sa propre sécurité pour épargner celle des autres. Mais à ce tournant décisif de leur vie, il ne savait plus quelle décision prendre. Quand ont le connaissait bien on savait que Blase détestaient son statut d'Alpha qu'il aurait tout autant préféré laissé le poids du monde sur les épaules de son petit frère qui lui était destiné à le devenir, avant que les premiers symptômes des Vagabond ne soient détectés et viennent fausser les plans de tout le monde.

Enfin, là n'était pas la question, Blase s'avança de quelques pas dans la pièce avant de prendre la parole.

— Nous avons longuement parlé avec Kay et nous sommes venus à la conclusion que nous ne pouvions plus ignorer les menaces de Jonatan. C'est pourquoi dès demain je prendrais contact avec la communauté des anciens, annonça-t-il dans une intonation lourde de sens.

Le souffle de Gabry se stoppa instantanément à cette révélation. Elle qui était depuis le début pour que Blase appellent les anciens, elle se retrouva au pied du mur confronté à ses plus grandes peurs. Blase posèrent les yeux sur elle et avec toute la tendresse du monde il lui supplia de garder son sang-froid.

— Appeler la communauté des anciens veut dire que nous exposons Freya à un autre type de danger... dit alors Kay en posant ses yeux sur la sélénite qui n'eux aucune difficulté de comprendre sur quel sujet cela porter.

— La sécurité de la meute, ne dois pas être négligés pour moi, répond alors Freya.

— Les anciens ne se douteront jamais de ce que Freya est réellement, les Sélénites ont disparu il y a des siècles de ça ! dit Gabry pourquoi la sécurité de son amie était capitale, Kay était contente de constater qu'il n'était pas le seul à s'évertuer à cette lourde tâche.

— Je ne suis pas une enfant qu'il faut protéger et je rester prudente, rassura Freya.

— Je crains que tu ne serais pas le choix Freya et il va falloir que tu fasses des efforts pour te contrôler, car si tes yeux changent de couleur nous sommes fichus et ton secret avec, dit Blase les bras croisés

— Il n'y a pas de soucis à se faire, je me ferais aussi discrète que possible, acquiesça Freya, avant de reprendre. Nous n'avons rien appris de plus sur les menaces de Jonatan .

— Non, j'ai envoyé quelques patrouilleurs sillonner les alentours en cas de représailles de la part des solitaires, mais ils sembleraient qu'ils aient battu en retraite.

— Dans une autre meute improvisée ? questionna Gabry

— Je ne sais pas, Kay à supposé que les loups comme Jonatan, ne soit pas de vrai leader.

— C'est-à-dire ? demanda Freya interpellé.

— Les loups se sont d'abord rassemblé en faction et ils ont attendus pour nous attaquer alors qu'ils forment une meute depuis le début. Je pense que Jonatan n'était qu'un pion et qu'une entité supérieure les dirigeait.

— Tu veux dire que Jonatan portait le rôle d'un simple Beta en se faisant passer pour l'Alpha... traduit Gabry.

— C'est ça, d'autant plus que c'est tactique courant auquel sont formés les bêtas et les alphas lors de l'initiation, ajoutent Blase.

— Cela signifie qu'un ancien alpha ou un traitre est monté toute cette machination . Cela n'a vraiment de sens, pourquoi un alpha ferait-il cela ? s'étonna Freya.

— Détrompes-toi il pourrait y avoir plus d'une raison pour qu'un alpha ne se révolte, dit alors Kay, sous un signe approbateur de Blase, qui les yeux dans le vide semblait chercher des réponses ?

Le doute subsistait et même si comme les serpents ils essayaient de se débarrasser de l'exuvie, le mal les guettait tapis dans l'ombre. Ce qui confirmait dans un autre sens la prédiction de Raïken énoncé un peux plus tôt. Rien que d'y penser la Sélénite sentait son corps pris de tremblement, cependant ils furent très vite atténués par la présence de Kay, qui semblait avoir pris possession de son être. Une douce étreinte intérieure qui la rassura de toute peur. Elle le regarde du coin de l'oeil avec cet air interdit.

— La chute de notoriété de la communauté des anciens, l'envie de prendre le pouvoir ou même la vengeance pourrait être une motivation suffisante pour mettre à sac le monde obscur, conclut Blase en haussant des épaules avant d'être interrompus par la porte qui s'ouvre après que la personne est frappée.

— Blase désolé de t'interrompre, mais des patrouilleurs m'ont fait part d'une nouvelle concernant Freya, dit-il en baissant la tête, signe d'inclination face à l'autorité de son alpha.

— Me concernant ? s'étonna-t-elle en se tournant vers Esteban.

Son regard la transperça, écrasé par la noirceur qu'il dégèle elle se sentit suffoquer pendant un court instant. Elle cligna des yeux et se sentit transporter dans une autre dimension ou les paroles de Blase debout près d'elle lui semblaient éloignaient raisonnant à peine dans son esprit. Prise d'assaut par une présence étrange, elle détermina sans trop de difficulté de qui il agissait « Hécate... » souffla-t-elle intérieurement. Un rire cristallin se mis à raisonner dans sa tête, tandis qu'elle se mit à frissonner en regardant autour d'elle. « Que veux-tu ? Je commence à perdre patiente » gronda Freya. Aucune réponse. Hécate était aux abonnées des absents, pourtant elle ne semblait pas faire les choses sur un coup de tête, jusqu'à présent toutes ses manifestations étaient calculées et surtout avaient une raison. « Dois-je comprendre quel m'avertit sur Esteban ? » se demanda-t-elle les sourcils froncés.

— Freya ! l'interpella Gabry alors qu'elle revenait à la réalité.

— Eu oui pardon, j'étais dans mes pensées, se justifia-t-elle pour ne pas avouer que la déesse de la lune c'était une nouvelle fois immiscer dans son esprit.

— Nous ne pouvons pas laisser tes parents mettre des affiches de toi partout dans l'Illinois ou ailleurs, cela pourrais exposer la meute à des problèmes supplémentaires que nous n'avons pas le temps de gérer, expliquons Blase.

— Je comprends... souffle-t-elle en réalisant qu'elle n'avait pas réellement pensé à sa vie d'humaine avant ce jour.

Bien qu'elle le comparât souvent à ce qu'elle vivait en ce moment, elle avait pratiquement oublié qu'avant cela, sa vie d'étudiante étouffée par la richesse de ses parents, l'insupporter. Elle n'avait jamais trouvé autant de sens à la vie avant que Kay et la meute ne rentrent dans sa vie. Frappée par une révélation soudaine, elle savait ce qu'elle avait à faire. De toute manière Freya avait conscience que de jouer un double ne lui servirait à rien, s'était devenu une question de compatibilité entre les deux mondes, qui ne mènerait nulle pars. Ce n'était pas de guettait de coeur, mais la Sélénite devait tirer définitivement un trait sur le passé.

— Je sais à quel monde j'appartiens désormais, souffle Freya en regardant Kay.

— Souhaites-tu que l'ont s'en charge ? questionna-t-il en ancrant son regarde brun dans celui de la jeune femme.

— Non après la cérémonie j'irais leur parler.

— Tu devrais amener avec toi Kint, c'est un loup de terrain très intègre. Il sera t'épauler si la situation se complique, dit Blase avant de se tourner vers Esteban, toujours devant la porte, il n'avait pas quitté la sélénite du regard. Esteban demande à Billy de rassembler tout le monde pour la veiller.

— Bien, murmura sa voix rauque, avant de reculer de quelques pas, pour enfin tourner le dos à la pièce et sortir de celle-ci.

La mauvaise impression disparue en même temps d'Esteban. Avec la certitude de vouloir faire partie intégrante de cette nouvelle vie, qui faisait grouiller une multitude de papillons dans son ventre, elle tourna les yeux vers Kay, qui la jauger, son coeur battait à tout rompre. Elle avait senti l'intensité de son regard posé sur elle, elle l'interrogea de ses prunelles brunes. « Qui a-il ? » questionna-t-elle? « Tu n'as pas l'air de beaucoup apprécier Esteban, tu as eu une nouvelle absence, c'est encore Hécate ? » questionna-t-elle en adressant un fin sourire à la jeune femme et chasser les doutes de Gabry et Blase qui les regardaient en discutant. « Je ne sais pas, Esteban ne m'inspire pas confiance, mais tout va bien... ne t'en fais pas... » conclut Freya avant de regarder Blase.

— Pour en revenir sur notre problème, je pense que les solitaires ne vont pas réattaquer de sitôt, le temps pour eux de se retourner et de trouver un nouveau leader, dit Gabry.

— Cela nous laisse donc une marge de manoeuvre afin de remonter jusqu'à celui qui à orchestrer tout cela, acquiesça Kay, dont l'âme de leader qui sommeillait commençait à prendre de l'assurance.

Blase le regarda et ne pût s'empêcher de laisser apparaitre un maigre sourire. Lui qui avait toujours souhaité que Kay fasse partie intégrante de la meute, depuis que Freya était arrivé s'était chose faite. Son comportement quelque peu solitaire semblait métamorphosé. Le bonheur qu'il dégageait le soulagea de toutes ses années de misère où il avait passé la plus grande majorité de son temps à jongler entre les devoirs envers la meute et son petit frère qui broyait du noir.

Il glissa finalement ses mains dans les poches en posant ses prunelles sur Gabry, qui avait beaucoup de mal à cacher la peine qu'elle ressentait. C'était le cas de tout le monde ici. Mais il était tout particulièrement touché par cela et ne pas pouvoir venir la serrer dans ses bras lui déchirer le coeur. C'était elle qui avait mis ses barrières en eux, bien qu'il comprît amèrement cette décision, il trouvait tous ceux-là vraiment injustes.

— Très bien, nous reparlerons de tout ça plus tard, tonna Blase en détournant son regard de celle qui faisait chavirer son coeur. La veillée va commencer et je veux que tout le monde soit présente et se serre les coudes, je compte sur vous trois pour montrer l'exemple.

Kay se leva en hochant positivement la tête avant de venir passer son bras autour de Freya. Elle ne semblait pas bouleverser, mais il pouvait sentir qu'elle luttait intérieurement contre des sentiments qu'elle ne comprenait pas totalement. Elle le regarda et sourit à son geste.

Ils sortaient tous les quatre du bureau et rejoignirent l'arrière du manoir où toute la meute s'était réunis vêtue de blanc devant une estrade fait de bois où tous les corps alignés les uns à coter des autres reposaient. Une ambiance particulière planait dans ses jardins ou les fleurs fanées étaient recouvertes par la neige souiller pour le combat de la veille. De nombreuses louves encerclaient de leurs bras protecteurs des louveteaux dont la naïveté les empêchait de comprendre ce qui se passait vraiment. un âge insouciant que parfois Freya aimerait bien retrouver pour ne pas avoir à faire face à la cruauté du monde.

Au loin, elle aperçut la petite Sophie, qui contrairement aux autres enfants, avait tout assimilé de cette désastreuse qui lui avait pris sa mère. Les yeux gonflés et encore embrumés par les larmes, elle essuya son nez d'un revers de main. Le coeur de la Sélénite se serra. Jonatan avait causé tant peine, aujourd'hui encore il laissait planer la peur et l'angoisse à croire que son influant ne partirait jamais totalement.

Ils avançaient au milieu des loups, de leurs frères et de leurs soeurs abattues par la perte d'êtres qui leur sont chers. Kay s'arrêta aux premières loges, il glissa lentement sa main dans celle de Freya et entrelaça leurs doigts. La jeune femme s'accrocha à lui le souffle coupé par les émotions qu'elle percevait, toute cette incompréhension et cette douleur qui affligeait chaque personne qui l'entourait. Elle se sentait littéralement torturée de l'intérieur, comme si toutes les forces de la nature s'étaient liguées contre elle. Ses jambes se mirent à trembler les yeux rivés sur les cadavres, serrant un peu plus la main de Kay. Il la jaugea soucieusement à cet appel de détresse.

Blase vint à se placer devant tout le monde, ils les regardaient pendant plusieurs secondes. Le monde venait de s'immoler sous les yeux de la plupart d'entre eux, dont la colère était imbriquée dans leur regard froid. Corrompus par ce déclin de vengeance, qui grondait dans leurs coeurs. Tous attentifs, il observait leur alpha dont l'impuissance se mesurer à la frustration qu'il éprouvât, par habitude la meute se sort de tous les pétrins. Même quand les problèmes semblent noircir l'horizon. Mais cette fois avait été différent, ils avaient enveloppés les loups dans un tourbillon de doute, distillé leur force et manipulé leurs idéaux. Ils doutaient, qui pouvaient les blâmer après une nuit comme celle-ci ?

La Sélénite regarda discrètement autour d'elle, soudainement tout le monde baissa les yeux aux sols, montrant le respect du deuil qu'ils accumulaient en eux. Freya fit de même après avoir remarqué qu'elle était la seule à avoir la tête encore relever.

— Prions le ciel pour que leurs âmes vivent encore et toujours à travers nos coeurs et brillent à l'unisson afin de nous montrer le droit chemin, dit-il

Il était rejoint par Billy, qui faisait des gestes délicats dans l'air avec un bâton d'encens allumé à la main. L'encens est une odeur pénétrante. Il aimait à croire que celle-ci s'enracinerait dans le corps des défunts et les aiderait à traverser les étapes les menant à la vie prochaine. Si la mort était un mystère pour le commun des mortels, ici il n'y avait aucun sur ce que l'âme faisait après la mort. Dans l'un des livres que Freya avait lus sur la culture des meutes, il y était inscrit que les loups avaient foi en la vie. Il voue une spiritualité complète à ce sujet, c'était d'ailleurs l'une des raisons pour lesquels la plupart d'entre eux avaient décidé de ne plus céder aux pulsions meurtrières, bien que la vue et l'odeur du sang les attirent. Il pensait que l'âme d'un loup-garous mort, errait jusqu'à trouver l'hôte qui lui correspond. Des croyances ancestrales dans lesquels Freya se plongeait corps et âme.

— Nous avons gagné cette bataille en laissant derrière nous des proches, des frères et des soeurs, qui ont grandi à nos côtés. Mais la guerre n'est pas finis mes amis, elle ne fait que commencer et le pire est à redouter. Je sais à quel point vous souffrez, mais nous devons faire en sortes que leurs pertes ne soient pas veinées, avancer et montrer que la meute en sort toujours plus fort. Nous ne laisserons pas les solitaires assoir leur pouvoir sur notre territoire ! gronda-t-il soulevant alors une vague d'approbation et des gestes montrant la détermination des plus bagarreurs. Que le destin nous rassemble...

— Que le destin nous rassemble, répéta l'intégralité de la meute à l'unisson.

— Que le destin nous rassemble, murmura Freya après coup en regardant les corps étendus sous des draps blancs sur l'estrade en bois.

Billy accompagné de son frère Ruben, vire à allumer deux torches qu'ils glissent sur les chutes de bois sec qu'ils avait saignement imbibé de bioéthanol. Les flammes viennent à prendre de l'ampleur et se reprendre jusqu'à recouvrir la vue de Freya. Enrôlé dans les flammes ont pu sentir l'arôme du bois bruler se déprendre dans les alentour, mélanger à la fragrance de la chair brulée.

La Sélénite retint sous souffle, tandis que le brasier briller dans son regard vitreux, elle sentit les larmes monter. « Toutes ses pertes... » sanglota-t-elle intérieurement en réalisant que tout ça n'était que le début et qu'elle allait certainement devoir pleurer bien plus de monde qu'à ce jour.

Gabry leva ses yeux aux ciels, une perle d'eau salée roula sur sa joue humide, elle ferma les yeux un instant et déclenche alors le chant des loups. Chacun d'entre eux vient à bascule simultanément la tête en arrière et commence à hurler au ciel, envoyant toute la douleur et la peine aux âmes du passé. Prise aux tripes par cet appel qui grondait à l'intérieur d'elle, Freya regarda le ciel dont les nuances bleuté la saisir d'une envie brulante de hurler à son tour. « Vas-y Freya crie, fait ton deuil... » lui souffla Kay, qui la jaugeait avec attention. Submergée dans cette attente, les mains tremblantes elle sentit son corps tout entier trembler, jusqu'à ce qu'un hurlement sort de ses lèvres et vient à se mêler à ce chant mélodieux et funeste dés au revoir. 


Bonjour mes loups ! <3 Voici un nouveau chapitre de Sélénite Wolf, j'espère que le chapitre vous as plus ? La cérémonie des morts à eu lieu ! Qu'en avez-vous penser ? Comment pensez-vous que le chapitre va se terminer ? Dites moi tout. 

N'hésitez pas à me laisser un petit commentaire ou une petite étoile pour témoigner de votre passage et je vous remercie pour votre lecture et de continuer à me suivre !


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