Chapitre 85 : Repos ou presque.


Une multitude de cadavres jonchaient le sol, il était presque insoutenable de les regarder. Certains baignaient dans leur propre sang, les yeux et la bouche ouverte, ont pu presque croire qu'ils agonisaient encore figé dans les songes de la souffrance. Étonnement, bien que Freya sentît un haut-le-coeur survenir en étant embaumé par le relent des cadavres qu'elle connaissait, elle ne fut pas écoeuré par la scène qui s'offrait à elle. Le sang l'attirait bien plus que ce qu'elle ne le souhaiterait, elle se demandait d'ailleurs comment les autres pouvaient résister à cette tentation survoltante. Elle essuya d'un revers de mains, les quelques goute du sang, qui avait éclaboussé sur son visage, elle remémora tous ses morts qui avaient péri sous ses mains, Charles, les solitaires dans la ruelle et dans les docs, celle qui avait tué Clarence et Jonatan, tous ses morts qui hantaient à présent son esprit. Embrumant son regard humide. Elle suffoqua un instant puis d'un geste effréné, elle regarda autour d'elle afin d'apercevoir son pilier ténébreux.

Ressentant le besoin de lui parler et de comprendre, elle s'était mise à slalomer entre les corps. Ne le trouvant pas, elle se tourna en direction des grandes portes pour le chercher à l'intérieur. À ce moment-là elle aperçut Esteban sortir rejoindre les autres membres de la meute. Freya avait froncé les sourcils en le voyant, il regardait autour de lui, comme pour être certain que personne ne l'avait vue. Sauf que son regard tomba sur celui de la belle brune, qui le toisait les mâchoires serrées.

Ils étaient resté un moment à se transmettre du regard cette rage mutuelle qu'ils se portaient. Malgré toute cette haine, une étrange émotion traversa son visage. Celui de la culpabilité. Peut-être n'avait-il rien fait ou peut-être s'était-il simplement caché pendant le combat par peur. Une chose est sur c'est que pour Freya l'aura qu'il en dégageait de lui était aussi noir que l'ébène. Il avait finalement changé son regard de direction et ce dirigé en direction de Ruben et Billy, qui constatait les décès des solitaires.

Elle l'avait regardé s'éloigner avec une étrange sensation, la même qui l'animait à chaque fois qu'elle croisait sa route.

— Freya ça va ? questionna une voix familière en posant une main sur son épaule, qui la fit sursauter. En se retournant elle vit le visage souiller de Kint, son air affublé par le visage, blessé au bras et au torse, il s'était sans doute transformé pour se battre.

— Euh, oui...

— Désolé je ne voulais pas te surprendre...

— Ce n'est rien, tu es blessé, lui fit-elle remarquer en venant passer la pulpe de son doigt autour de sa plaie.

— Ne tu'en fais pas pour moi, tu devrais rentrer avec les autres. La journée a été rude.

— Je... je préfère vous aider, souffla-t-elle en regardant autour d'elle

— Très bien, dit-il en lui faisant un sourire affectueux malgré la peine qui les avaient tous envahis. Il finit par s'éloigner et porter les cadavres de ses frères vers l'endroit ou aurait lieu la veiller des Perdus.

C'était une cérémonie sacrée pour la communauté des loups, cela allait bien au-delà des assemblait funéraire telles que nous pouvions le voir chez les humains. Elle représentait le pouvoir des loups même, le symbole familial et la réunification des esprits. De dire au revoir et faire son deuil, tout en donnant à l'âme du défunt le pouvoir de renaître dans un futur proche. Leur culture se rapprochait d'ailleurs énormément des Amérindiens, comme eux ils avaient tendance à croire que leurs âmes peut importer où elles allaient se réinventeraient. C'était quelque chose de très spirituelle que Freya n'était pas encore tout à fait à même de comprendre, elle qui se faisait juste à sa nouvelle vie.

Elle finit par rentrer dans le manoir et se réfugier dans sa chambre, elle ne supportait plus ses odeurs, qui menaçaient son calme et de voir tous ses morts. Elle claqua la porte derrière elle et dans un soupir haletant elle jeta les vêtements salle qu'elle porte au sol. Un sanglot se manifesta.

Des résidus de sang coulaient jusqu'au siphon de la douche. La pulpe de ses doigts effleurait chaque côté de ses bras les yeux clos, elle savoura la chaleur de l'eau qui ruisselait le long de son corps. Ses mains s'abandonnèrent sur son ventre frottant avec légèreté son épiderme. Comme pour effacer toute trace du massacre qu'il y avait eu un peux plutôt. Les paupières encore closes, des flashs de cette lutte acharnée lui revinrent en mémoire. Elle finit par les rouvrir en coupant l'eau, qui avait créé une épaisse buée dans toute la pièce.

Elle passa une main sur le miroir enlevant la buée qui s'y était accumulé. Elle découvrit son reflet avec dégout, elle ne savait même pas comment elle se supportait encore. Comment elle avait pu changer à ce point, tuer sans le moindre remords. Toute cette histoire l'avait changé jusqu'au plus profond de son âme, cette guerre et ses morts étaient à présent ancrés en elle, comme une maladie incurable. Jamais elle ne s'était senti aussi mal dans sa peau, pas même lorsqu'elle était en phase de dénis. Ai-je fait les bons choix ? se demanda-t-elle en ne sachant plus quoi penser de tout cela.

Habillé d'une robe en coton blanc requis pour la veiller des Perdus. Elle sortit de sa chambre les cheveux encore humide et monta à l'étage. Elle ne retrouva pas la chambre de son âme soeur, mais celle de Gabry. C'était la seule véritable amie qui lui restait et à qui elle s'était raccroché. Freya se doutait qu'en vue de la situation, la brune ne serait pas à même de répondre à toutes ses interrogations. Cependant elle éprouva le besoin de se confier et ce genre de chose ne contiennent pas éternellement, d'ailleurs elle s'interrogeait sur ce qu'elle devait ressentir maintenant. Dois-je avoir de la peine pour toutes ces personnes que je connaissais à peine ?

La porte de chambre de Gabry était ouverte, la Sélénite la vit assise sur le lit, les yeux boursoufflés. Elle applique un vernis couleur cuivré Matte sur ses pieds essuyant d'un revers de mains les quelques larmes rebelles qu'elle n'arrivait pas à retenir. En la regardant avec attention elle réussit à capter la peine contre laquelle luttait le coeur de Gabry, les incompréhensions, comment la meute avait-elle pus perdre autant ? Piégée entre la fidélité morale et l'indignation, elle ne savait plus ou elle en était. Lorsqu'elle finit d'appliquer sa première couche, un sourire né sur ses lèvres et releva son visage vers Freya caché timidement dans la peine ombre.

— Si je ne connaissais pas ton odeur, j'aurais pu croire que l'un de ses solitaires était encore dans le manoir ! déclara-t-elle d'une voix rouée, glissant une main dans ses cheveux pour les rabattre sur le côté. Ne reste pas là voyons, entre.

— Je ne voulais pas te déranger, dit-elle en avançant dans la pièce où les premiers rayons de soleil traversaient les grandes bée vitrée de sa chambre.

— Tu ne me dérange jamais Freya ! répondit Gabry avec un gloussement par lequel elle essaye de cacher le malaise et la peine.

Freya souris, mais ses yeux et son esprit étaient trop occupés à regarder la pièce dans laquelle elle entra. Celle-ci était aussi vaste que celle que Blase lui avait attribuée. Une immense attrape rêve était dessiné sur le mur central, jute au-dessus de son lit. Un lit hors normes composé d'imposante couche aux draps bordeaux, donnant de la chaleur à la pièce. Les murs étaient de couleur beige et les meubles disposés un peuvent partout contre les murs était soi de couleur brun foncé. Un mur tout entier était décoré d'un patchwork, faite avec des photos Polaroïd, qu'elle avait certainement pris elle-même. L'ambiance de la chambre était vraiment chaleureuse. Gabry remarqua l'attention de Freya. Elle n'avait jamais eu le droit à un endroit aussi personnel, qui lui était propre. Fasciné par ce qui se trouvait sous ses yeux, une étincelle brillait dans son regard. Elle, qui avait passé toute son enfance dans une immense maison sans aucune personnalité.

Un tendre sourire énigmatique se dessina sur les lèvres de son amie.

— Je pourrais t'aider à faire la décoration de ta chambre si tu le souhaites ! s'exclama Gabry.

— C'est vrai ?

— Oui, pourquoi pas nous sommes amies et il paraît que j'ai un grand sens du design ! répondit Gabry avec une pointe d'amusement.

— Eh bien je suis d'acore ta chambre est magnifique, j'en ai rarement des aussi belle et lumineuse, dit Freya en venant s'asseoir sur le rebord du lit de son amie.

— Merci, mais je suis pratiquement certaine que tu n'es pas venu pour complimenter ma déco intérieure, que se passe-t-il ?

— Je ne sais plus quoi ressentir Gabry... Entre les personnes que nous avons perdues ce soir, celle que j'ai tuée et qui hante mon esprit...

Gabry fronça les sourcils en ressentant le dilemme qui subsistait dans l'esprit de la Sélénite. Bien trop humaine pour ce monde d'animaux, elle posa doucement une main sur l'épaule de son amie en la regardant sérieusement. Il y avait un temps pour toute chose, le réconfort, les rires et des moments comme celui-ci ou la vérité devait émerger.

— Si tu veux survivre dans ce monde Freya, tu ne dois pas te laisser abattre par les gens qui tomberont sur ton chemin. La mort de nos frères est de nos soeurs attriste nos coeurs, mais tu ne dois en aucun cas te laisser submerger par la culpabilité, car sinon elle te tuera Freya.

— Je ne sais pas comment y faire face, je veux dire. J'ai tué des gens...

— Pour protéger s'eux que tu aimes et défendre des valeurs qui te semblent justes...

— Comment puis-je... Qui suis-je pour tuer au nom de la meute Gabry ? questionna-t-elle.

Freya se posait beaucoup de questions, peut-être trop, mais rien ne semblait assez pour comprendre son nouvel environnement et ce que son coeur tentait de lui dire. Avec l'étrange impression que chaque barrière qu'elle passait semblait de plus en plus haute ou incontournable, la sensation d'étouffer grandissait en elle.

— Il y a des choses, qui ne s'expliquent pas Freya, ce jour dans la ruelle où tu as tué celui qui s'en était pris à moi... Si les rôles avaient était inversés je l'aurais fait, aujourd'hui si l'occasion se présente pour moi de devoir tuer pour te sauver la vie ou celle de n'importe qui de ce manoir je le ferais, au nom de la meute parce que nous sommes une famille Freya.

Freya regarde alors Gabry, comprenait progressivement les liens qui s'étaient tissé entre elle et la meute. Cette force qu'il formait en restant soudé, la dimension familiale qui les enrobés. Freya n'avait jamais rien vu de pareille, chez les humains, la famille était la signification des plus gros problèmes à surmonté. Évidemment ce n'est pas le cas de tout le monde, mais pour une grande majorité, on ne choisit pas sa famille.

À peine ouvre-t-elle la bouche pour répondre à Gabry, qu'elle fut interrompue. Quelqu'un dans l'encadrement de la porte venait à toquer sur la porte en bois. Freya regarda dans cette direction pour y découvrir le visage toujours aussi impartial de Billy. Cet homme était doté d'une faculté à ne pas montrer ses émotions dont la Sélénite en aimerait beaucoup le secret.

— Blase vous attend toutes les deux dans son bureau, dit-il simplement.

— Nous arrivons, répondit Gabry avec un tendre sourire à Billy, qui se contenta de hocher la tête.

— Je voulais te remercier pour tout à l'heure Gabry, mon frère n'était vraiment pas en condition pour le combat... dit soudainement Billy.

— C'est normal, tu le sais bien Billy. Tu n'as pas à me remercier.

Il hocha une nouvelle fois la tête et disparue.

Billy était soucieux depuis que son petit frère avait failli mourir dans le creux de ses bras. Depuis que leur mère était morte, il ne pouvait compter que sur eux et le soutient de la meute évidemment, mais cette perte, les avait comme éloigné de tout. Du moins surtout Billy. Freya le regarda s'éloigner.

— Tu sais Freya, parfois il est préférable de ne pas trop se confronter à son esprit et de suivre le court des choses.

— Jusqu'à maintenant je ne crois pas au destin...

— Qu'est-ce qui a changé ?

— Tout, absolument tout a changé, dit-elle dans un souffle.

— Se sentir nostalgique après ce que nous venons de subir et tout à fait normal, tu n'as pas à te tourmenter pour tout ça, la rassura Gabry, bien qu'elle ne le soit pas totalement.

— La douleur disparaît-elle ?

— Les fantômes de nos vies ne disparaissent jamais vraiment Freya, ont les enfermé au fond de soi en espérant qu'elle ne refasse pas surface.

Gabry se leva et prit la main de son amie afin de l'entrainer dans son sillage. Toutes deux était sortie de la chambre et s'était rendus dans le bureau de Blase. Bien que solidement accroché, le coeur de Freya était enguirlandé dans une impression désagréable, comme une pointe transperçant celui-ci.


Hello mes loups, nous nous retrouvons cette semaine avec un tout nouveau chapitre ! Freya prend doucement ses marques et ce laisse guidé dans sa nouvelle vie ! Elle se surprend à avoir des sentiments pour les âmes perdus dans le combat contre Jonathan et se demande si ses démons la ferons toujours autant souffrir. 

Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ? J'espère que celui-ci vous plaira :D Je reste à votre disposition pour toute question et surtout n'hésitez pas à me laisser des commentaires si vous avez des hypothèse pour la suite ou une petite étoile témoignant de votre passage sur le chapitre :D Bisous les amours <3

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top