Chapitre 74 : Le chant de la sirène.


— Pourquoi ai-je l'impression qu'entre les meutes avoisinantes, la communauté des anciens et les solitaires rien ne va ? questionna Freya les yeux figés sur la route, tandis qu'elle passait la quatrième.

— Parce que c'est le cas. L'équilibre de notre communauté est fragilisé, dans un premier temps par nos lois, mais aussi et principalement par le manque de confiance des meutes en vers les anciens.

— Eh pourquoi ça, Gabry m'a dit que la communauté des anciens est là pour apporter son savoir et venir en aide aux meutes...

— La communauté des anciens est responsables de bien plus de chose, elle sert de conseil et de juges entre les meutes, d'archives et d'avocat afin de maintenir le voile entre nous et les humains. Leurs pouvoirs entretient notre pérennité à tous... Mais le monde et les mentalités évoluées et les anciens eux restent les mêmes. Et il est difficile d'asseoir son pouvoir et sa notoriété contre le libre arbitre.

— Je vois, changer ne fait pas partie de leurs objectifs.

— Non, répondit-il dans un soupir lasse.

La voiture se stoppa quelques minutes plus tard, dans un silence presque pesant. La discussion avait jeté un froid, éveillant de nombreux souvenirs dans l'esprit du beau Vagabond, qui n'oubliait rien de ce que lui avait fait endurer la communauté des anciens. Il regarda autour de lui repérant l'entrée du Moonstone, qui se trouvait quelques rues plus loin. Freya se tourna vers Kay assit sur le côté passager, sans la moindre idée du plan qu'elle avait en tête. Dans ses yeux il pouvait voir cette lueur, cette flamme incandescente, qui l'animait. Elle put sentir cette vague, qui comprimait le coeur du jeune homme. « c'est donc sa, les dons de l'âme soeur ? » se demanda-t-elle en trouvant presque ironique le fait de devoir sentir la culpabilité ou la douleur de l'homme qu'elle aime. Mais au fond, l'amour s'était aussi ça, partager le désespoir lorsqu'il se manifeste. Elle comprit à cet instant l'une des plus grosses nuances de cette capacité, qui les avaient liés à vie, bien qu'il y en soit encore beaucoup de choses à apprendre. Elle fronça les sourcils avant de captiver son attention, se demandant à quoi il pouvait penser.

Ils se regardaient un moment silencieux, elle posa sa main sur la sienne, tandis qu'elle penchait sa tête sur le côté. Tentant de comprendre la lutte mentale dans lequel ils s'étaient lancé. Être un vagabond était une malédiction lancée par Hécate, comment le voir autrement ? D'ailleurs s'était sans doute, ce qui leur donnait tant de points commun. Il la gratifia d'un tendre sourire resserrant ses doigts autour des siens. Sa présence et son calme l'apaisèrent progressivement, avant de regarder furtivement autour de lui.

— Le moonstone ? questionna-t-il, brisant le silence qu'elle avait jusqu'à présent respecté.

— Il semblerait que ce soit le point de ralliement de toutes les espèces et je me suis dit que s'il y avait bien un endroit où des rumeurs aurait pu circuler se serait ici...

— Gabry avait raison tu es épatante ! s'éclafa-t-il en sortant de la voiture.

— Tout le mérite est pour esprit criminel et Hawaï 5-0, bien que je dois avouer que Lucifer a été d'une grande influence, avoua-t-elle dans un éclat de rire partagé tout en refermant la portière de la voiture derrière elle.

Le rire de Kay résonna dans la rue, tel un carillon retentissant dans une petite boutique. L'entendre était telle qu'une vague de bien-être envahit le corps de Freya. Aucun des chèques qu'avaient pu lui signer ses tendres parents, ne pouvait être comparé à ce qu'elle ressentait. L'envie de s'investir et le fait de savoir qu'elle avait quelqu'un sur qui compter, une épaule sur qui se reposer. Un sourire niait et absent glissa sur ses lèvres, oubliant même ce pour quoi ils étaient là. Le temps s'était arrêté autour d'elle, tandis qu'elle se laissa emporter par cette contemplation soudainement brisée par la main du jeune homme, qui se posa sur son épaule.

— Tu m'as entendu ? demanda-t-il en prenant une petite mine intriguée, bien qu'un sourire amusé lui était resté collé au visage.

— Désolé, je pensais à autre chose, tu disais ? répondit-elle navrer, pinçant sa lèvre inférieure.

— Que nous devrions y aller Sherlock ! s'exclama-t-il dans un éclat de rire moqueur.

— Mais c'est qu'il a de l'humour aujourd'hui, railla-t-elle dans un gloussement, tandis qu'elle élança le pas.

Kay amusé la suivit, jusqu'à arrivée devant la grande bâtisse éteinte qui laissa à Freya un gout amer dans la bouche. Non pas que la soirée passée dans cette enceinte lui avait été désagréable, mais la jalousie quand elle nous tiens font naitre des sensations et des sentiments qui jusqu'à aujourd'hui étaient étrangers à la jeune femme. Le simple souvenir de cette sirène ravageuse, lui donna des frissons. Elle se rappela de la façon dont elle avait été envouté après leur discussion dans les toilettes, ce qui augmenta l'appréhension qu'elle éprouvait.

— J'espère sincèrement ne pas être venus ici pour rien, souffla Freya à elle-même.

— Nous allons voir ça, répondit Kay en venant à ouvrir la porte de l'établissement et fit signe à Freya d'entrer.

L'endroit était désert et silencieux, comme abandonné. Des papiers trainaient sur le sol, des verres sales trônaient sur les comptoirs. Freya avança prudemment quand soudain, le bruit d'un objet contondant tombant au sol se fit entendre. Les deux jeunes gens se tournèrent rapidement vers la remise ou un cri perçant se manifesta. La jeune femme retint son souffle, tandis que Kay la devança prêt à sauter sur celui ou celle qui tenterait de toucher la moindre parcelle de peau de la jeune femme. Il la guetta, les yeux rivés sur la porte qui s'ouvrit soudainement, laissant apparaitre dans l'encadrement, la chevelure soyeuse et colorée de la sirène, qui marqua son étonnement d'un haussement de sourcils, en les voyants. Un sourire en coin se dessina sur son visage maculé de sang, ses mains en étaient peintes jusqu'aux avant-bras.

Un tableau sanglant sur lequel Huyana posait une splendeur presque effrayante. Freya était déconcertée par cet aplomb, l'odeur du sang provenant de la pièce l'embauma. La porte s'ouvrit complètement laissant apparaitre le corps éventré d'un homme au regard figé par la peur. « Laisse-moi faire. Les sirènes sont des êtres très susceptibles. » dit Kay à Freya par la pensée, qui glissa ses mains dans les poches en raclant sa gorge. Il allait sans dire qu'il ne semblait pas d'accord avec ça, mais les créatures de l'ombre n'avaient pas tous les mêmes idéaux que la meute. Certaines dans elle-même se nourrissait du besoin de tuer, tout comme la mystérieuse sirène dont les yeux bleus les sillonnaient avec un engouement particulier. Une flamme sauvage luisait encore dans le regard d'Huyana.

— Vous deux ici ? Uum, cette journée est décidément pleine de surprise, chantonna-t-elle dans un gloussement mielleux

— Nous aimerions te poser quelques questions, du moins si tu n'es pas trop occupé, dit Kay en faisant allusion à l'homme mort dans la remise.

— Oh, non j'en ai fini avec lui. Mort il ne me sert plus à rien, siffla-t-elle en ajustant son top. Pourquoi la petite louve est ici Kay ? Tu n'arrives pas à t'en débarrasser . Si tu veux je peux me charger d'elle...

Le regard de la sirène était perçant, tandis qu'elle s'approchait de Freya, qui ne bougea pas d'un cil. Déterminée, elle ne baissa pas le regard, scrutant l'attitude primitive et incendiaire de la vamp des mers. Bien que la belle brune s'étonne encore de vouloir lui arracher la tête, elle envahit cette beauté naturelle qu'elle possédait. Kay eut un rire étouffé aux paroles d'Huyana, il semblait bien la connaitre, Freya le compris à sa façon d'agir. Il était calme et la laisser mener les reines, tout en la glissant sur le chemin qu'il désire. « astucieux... » se dit-elle en regardant Kay du coin de l'oeil.

— Merci, si j'ai besoin je ferais appel à tes services.

— Dommage, je m'en serais bien occupé, souffla-t-elle avec frustration, tout en toisant la concernée silencieuse.

— Je suis là pour quelque chose de plus sérieux. dit-il sur un ton grave, qui attisa l'attention de la sirène.

— Tu as captivé mon attention vagabonde, passons dans la pièce à côté. Dit à ta petite copine de respirer, elle va finir par suffoquer à force de retenir son souffle ! tonna-t-elle d'un air moquant.

Huyana leur tourna le dos. Freya qui avait jusqu'à maintenant essayé de ne pas être envouté par l'odeur du sang, planant toujours autour d'eux, hoqueta de surprise. Elle croisa le regard de Kay, il posa une main affectueuse entre ses omoplates, l'incitant subtilement à avancer.

Dans la grande pièce, un fond musical tonnait aux souvenirs de refaire surface. Freya se dirigea vers la sirène, qui avait pris place à une table, son coeur battait à tout rompre. Non pas de peur, mais par cette foule de souvenirs, cette soirée qu'elle avait passée avec Kay. La jalousie qu'elle avait éprouvait et qui tenait encore son coeur à cet instant. La sirène dévorait Kay du regard et la belle brune ne savait plus comment contenir cette rage, qui ne demandait qu'à exploser. La louve en elle grogna de cette incertitude qui la nourrissait depuis bien trop longtemps. Freya s'assoit et pose sa main sur celle de Kay, lorsque celui-ci s'assoit près d'elle. Une manière pour elle de se rassurer et de transmettre un message clair à la belle aguicheuse et qui se pencha en avant pour que l'a remarqué bien son décolleté. « Du calme petit louve, tu n'as rien à lui envier... » lui susurra Kay, absorbant alors les mauvaises ondes qui l'éprenaient. Elle le jaugea du coin de l'oeil, avant d'être ramené à la réalité par la voix de la sirène.

— Donc que me vaux cette petite visitent surprise, supra importante . Gloussa-t-elle en laissant le bout de son index effleurer le rebord d'un verre à moitié plein.

— Depuis plusieurs mois des meurtres son opérer sur tout l'Illinois, commença Freya coupé par la sirène.

— Et en quoi les neutres de pauvres humains me regardent . Ce n'est certainement pas moi qui vais les pleurer, tout en sachant que tous les soirs, ils viennent avec leur banderole protester devant le club, pestiféra-t-elle avec colère.

— Huyana je t'en prie...

— Écoute-j'en ai marre de me plier à tes petites manières qui ne choquent vraisemblablement personnes, coupa Freya en lançant un regard méprisant vers Kay, avant de regarder de nouveau la sirène. Mais ses attaques viennent de prendre un degré supérieur. C'est la meute tout entière qui est visée et nous avons à déplorer déjà plusieurs blesser.

— Encore une fois en quoi cela me concerne, grogna la sirène dont une lueur étrangement nacrée vint à faire briller son regard, les poings serrés.

— Ce que veut dire Freya c'est que nous n'avons pas était en mesure de prévenir ses attaques et d'assurer la protection des humains, ils agissent dans l'ombre et connaissent le fonctionnement de la meute par coeur, expliqua Kay en essayant de calmer la tension qui était monté d'un cran.

— Ce qui veut simplement dire que vous avez une taupe ou un adversaire que vous sous-estimez. dit-elle avec une arrogance qui en donnerait presque des envies de meurtre.

— Nous sommes venus dans l'espoir que des bruits de couloir soient remontés jusqu'à tes oreilles, dit Freya.

— Donc si je comprends bien, tu ramènes ton petit cul dans mon club pour des informations en te montrant au passage vraiment désagréable à mon égard ? ironisa la sirène en la pointant du doigt.

— Pense bien que je me serais passé de revenir et de faire face à tes conseils avisés, répondit Freya avec un sourire forcé.

— Eh bien je suis au regret de t'annoncer petite louve que je n'ai rien entendu, conclut Huyana en se levant subitement.

— Huyana s'il te plaît, l'implora Kay en l'attrapant par le poignet. Sais-tu au moins à quel point cela pourrait impacter les espèces vivant dans l'Illinois si nous ne faisons rien . Tu n'auras plus à gérer de simples humains armé de pancarte, mais une armée de solitaire, qui ont réussi à mettre à terre les meilleurs de nos hommes, sans même se faire remarquer.

— La meute de l'Illinois est l'une des plus puissantes meutes et la plus nombreuse, comment est-ce possible ?

— C'est ce que nous asseyons de comprendre et le temps nous est malheureusement compté, répondit Freya.

— Actuellement, nous savons qu'ils agissent comme une meute et qu'ils ont toujours une avance sur nous et nous aimerions savoir si tu peux nous aider à inverser la tendance, renchérit Kay, qui finit par lâcher le poignet de la sirène dont le regard s'était assombri.

S'était bien la première fois que Freya la découvrait aussi sérieuse. Elle finit d'ailleurs par lâcher un long soupir avant de passer une main dans ses cheveux et de se rasseoir.

— Dans quelle merde vous me foutez tous les deux... blâma-t-elle en les regardant tour à tour. Il se pourra que j'ai entendu quelques bribes de conversation provenant de deux étranges venus au club il y a quelques jours...

— Qu'est-ce que cela disait ? demanda Freya en se penchant sur la table, attentive aux moindres paroles qui sortent de la bouche pulpeuse de la Vamp.

— Il discutait d'un renouveau, revenir aux racines si je me souviens bien.

— C'est ce que Jonatan, nous a dit, souffla Freya à Kay, qui hocha la tête avec un air grave. Le coeur de la jeune femme battait à tout rompre.

— Il semblerait qu'il ait prévue de rependre le sang d'un dénommé... Cami, Colin... Non Calvin, pour faire passer un message.

Le coeur de Freya manqua un tour, elle se sentit prise de tétanie en entendant le nom du jeune homme. C'était pour cela que l'odeur du sang lui semblait si familière, elle se souvint alors l'arôme musqué qu'il dégageait le jour ou elle avait fait sa connaissance. Kay comprenant la situation glissa les mains sur son visage baissé. Est-il mort ? Ou est-ce une simple diversion, se demanda-t-elle tandis qu'elle n'arrivait pas à calmer le rythme endiablé de son coeur.

— Vous le connaissez ? questionna la sirène en voyant leur tête de déterré.

— Comme je te l'ai dit, ils ont mis à terres les meilleures de nos hommes, Calvin était un patrouilleur hors paires et nous avons était pris en embuscade... À notre propre piège.

— Ils sembleraient qu'ils prévoient une attaque au domaine, car d'après ce qu'ils disaient ; leur territoire deviendra leur pire ennemi.

— As-tu entendu quand ils projetaient de mettre leur plan à exécution ? questionna Freya en sentant tout son être se prendre dans un ouragan d'angoisse incontrôlable, qui faisait frapper le sang dans ses tempes.

— Malheureusement non, souffla la sirène soucieuse des conséquences de ce que toute cette histoire pourrait avoir comme répercutions sur le monde du crépuscule dans lequel elle est tant d'autres vivaient.

— Comment allons-nous pouvoir reprendre le dessus, se lamenta Freya.

— J'ai peut-être une idée, intervint Huyana sans laisser le temps à Kay de répondre.

— C'est-à-dire ? questionna-t-il intrigué.

— Je connais quelqu'un qui a développé de grandes capacités et elle pourrait peut-être nous dire comment rétablir l'équilibre...

Kay et Freya se regardèrent un moment avant que la jeune femme ne vient à toiser la vamp des mers.

— Pourquoi soudainement nous aider ?

— Je ne tiens pas particulièrement à voir la ville entre les mains de solitaires qui se croient tout permises. Car mon business dépend uniquement de la tranquillité de la ville et ses environs.

— Mène-nous à cette personne, dit finalement Kay avec un hochement de tête qui approuva ses paroles.

— Bien, par contre je dois vous prévenir, c'est une divinatrice, l'une dès dernière de son espèce...

— Que dois ont en déduire ? demanda Freya.

— Qu'elle pourrait très bien refuser de vous aider si elle sent que c'est dangereux pour elle.

— Tentons le tout pour le tout, pour le moment, elle est notre seul espoir, tonna Freya dans un hochement de tête, tandis que ses yeux venaient à se ancrer dans ceux du jeune homme soucieux de se cette rencontre pourrait bien révéler.


Bonjour mes petits sélénitiens ! J'espère que la semaine à était bonne pour vous et que le week-end vous à été favorable ! Pour débuter cette nouvelle semaine, voici un tout nouveau chapitre, qui je l'espère sera à la hauteur de vos espérances ! 

Nous faisons face aux initiative de notre belle Freya, ainsi qu'à l'étau qui se resserre de plus en plus autour de la meute de l'Illinois !  Que va-t-il se passer par la suite ? A vous de me le dire :D 

N'hésitez pas à me laisser un petit commentaire et une petite étoile ! cela fait vraiment plaisir et me motive à continuer :D Car comme tous le monde, je commence à avoir une sécheresse d'inspiration ahah. Bisous les loups <3

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