Chapitre 59 : Touché couler (1)


Arrachée à ses songes, Freya ouvrit soudainement les yeux après avoir cru entendre cette voix sulfureuse et féminine, qui n'avait de cesse de la hanter. « Bat-toi Freya, tu es mon élu... » raisonnait encore sa voix divine dans son esprit comateux. À mesure que la jeune femme s'éveillait. Elle restitua à sa mémoire les dernières heures écoulées avant de sentir une douleur progressive enflammer l'arrière de son crâne. Elle passait ses doigts frêles sur l'arrière de sa tête en grimaçant.

— Ça fait un mal de chien, grogna-t-elle en grattant furtivement l'arrière de sa tête.

Tandis qu'elle assimilait ce qu'il s'était passé elle se releva furtivement, son coeur reprenant une danse enflammée « les loup peuvent mourir d'une crise cardiaque ? » se demandait-elle ironisant l'affolé dont elle était éprise. Chaque chose reprise correctement sa place dans ses souvenirs troublés par la forte émotion qu'elle avait éprouvée. Elle ne prit pas le temps de regarder autour d'elle, d'apercevoir les grandes tôles d'un caisson métallique et troué dans lequel elle était enfermée. Son regard, tomba sur Kay encore inconscient au sol. La jeune femme sentie son coeur manqué un battement avant de se jeter près de lui et prend délicatement son visage entre ses mains.

— Kay, souffla-t-elle en sentant un sanglot se former, lorsqu'elle ne le vit pas réagir à son appel.

Le vagabond s'éveilla brusquement en se redressant. La jeune femme recula vivement en ne pouvant s'empêcher de laisser échapper un soupir de soulagement. Elle posa une main contre son torse, la jeune femme le regardait sous toutes ses coutures. Silencieuse elle profitait de ce qui semblait être leur dernier instant ensemble. Kay contemplait son visage d'ange en laissant ses doigts effleurer sa joue. Il mourrait d'envie de l'embrasser, signer ses quelques minutes de répit dans les bras de sa dulcinée. Mais il tentait de garder espoir ; l'embrasser serait admettre qu'ils étaient perdus.

— Tu aurais dû partir Freya, lui soufflait-il en sentant son cœur se comprimer dans sa poitrine, à la seule pensée de savoir qu'elle allait mourir avec lui.

— Je ne pouvais pas ! réprima-t-elle presque blessé.

— Pourquoi ? questionna-t-il en sachant très bien la réponse. Mais ce besoin de l'entendre le lui prononcer était plus fort que tout et faisait naître en lui un désir qui n'avait pas lieu d'être. Surtout à ce moment précis.

— Je ne pouvais et ne voulais pas partir sans toi, murmura-t-elle à quelques centimètres de ses lèvres.

L'accalmie, fut interrompus par un mouvement brusque du conteneur. Celui-ci émit un grincement strident. Le hurlement des mouettes se faisait entendre, les mouvements ballotant de la caisse rouillée firent perdre l'équilibre à Freya à plusieurs reprises. Kay se leva et se rendit jusqu'aux portes du conteneur sur lesquels il était en train de taper de toutes ses forces. Il espérait sans doute que les portes s'ouvrent, mais celle-ci s'ouvrait de l'extérieur. Un grognement venait trahir sa frustration. Tandis que la belle brune regardait autour d'elle et ce qu'elle voyait ne laissait rien présager de bon.

— À l'aide ! hurla Freya.

— Ça ne sert à rien, ce sont eux qui nous ont enfermés ! dirent Kay et poings serré contre le caisson métallique.

— Où est Calvin ? demanda-t-elle en réalisant qu'il n'était pas là.

— J'espère qu'il a eu plus de chances que nous... répondit Kay avec une pointe de tristesse dans la voix.

— Ils sont en train de lever le conteneur, qu'allons-nous faire ? S'il nous jette à l'eau... Vu les trous qu'il y a, nous n'aurons pas beaucoup de temps... dit-elle en essayant de ne pas coder à la panique, qui montait en flèche.

— Je ne sais pas... avoua Kay, pas très rassuré à l'idée de rentrée en contact avec l'eau.

Ils entendirent à travers le métal, la voix de Jonatan, ordonner de les jeter à la mer. Kay et Freya n'eurent le temps de rien, que le conteneur rentra violemment en collision avec l'eau. Ils heurtèrent les parois violemment sonnées ils sentirent le caisson s'embourber peu à peu dans les deux profondément. Il n'y avait aucun moyen de sortir. L'eau commençait progressivement à rentrer dans l'habitacle. De panique Freya peina à se relever et se hâta à la porte de celui-ci. Elle tapa de toutes ses forces, hurlant à plein poumon sa peur. « Tu ne vas pas mourir ainsi, pas après avoir survécu à une simple petite lune ! » s'apitoya-t-elle en gémissant de douleur, ses mains étaient meurtries par les coups.

— Freya, l'interpella Kay, qui ne voulait pas se laisser coder par la panique, bien qu'elle soit présente.

La jeune femme ne l'écoutait pas. L'avait-elle ne serait-ce entendu ? Elle continue de frapper de toutes ses forces en faisant abstraction de la douleur. Les yeux humides, le souffle haletant, elle se laissa habiter par l'angoisse qui compressait son coeur jusqu'en avoir de la respiration coupé.

— Freya arrête ! tonna fermement Kay en attrapant l'un de ses poignets, qui s'apprêtait à rentrer en collision une nouvelle fois avec le métal.

Elle stoppa tout mouvement, elle ce tourna vers Kay, qui la jaugeait avec une certaine tendresse. Il glissa de sa main libre, ses doigts sur la joue moite de la jeune femme. Elle laissa une larme rouler sur celle-ci avant de venir nicher son visage dans le coup du jeune homme. Celui-ci restera son étreinte autour de la jeune femme.

L'immersion total du conteneur provoqua un nouveau choc sous la pression de l'eau, qui rentrait dans masse par les troues à son sommet. Celle-ci leur arrivait à présent aux hanches. Freya ce dégagea de l'étreinte de Kay en regardant autour d'elle. Ils allait mourir noyé et comme cercueil un magnifique conteneur rouillé par le temps. Cela en était presque ironique.

Le visage de Kay était déformer par cette peur de l'eau, qu'il avait depuis de nombreuse années. Bien que celle-ci ne soit pas une phobie, dans des moments comme celui-ci cela ne l'aidait pas à garder le contrôle sur lui même.

— Freya, je voulais te dire...

— Non, je sais ce que tu es en train de faire et il est hors de question que tu dit le moindre mot, nous n'allons pas mourir ici ! gronda-t-elle en réprimant un sanglot qui menaçait d'exploser.

— Rend-toi à l'évidence et regarde autour de toi ! s'exclama Kay en ouvrant les bras.

— Je préfère être optimiste, que d'attendre simplement là les bras croisés Kay, grogna-t-elle en lui tournant le dos.

Avec beaucoup de mal, vu l'abondance d'eau, elle retourna rapidement contre les parois et tenta d'affaiblir les parties trouées du conteneur. Mais tous ses efforts semblaient vains, des contusions bleutées était apparu sur ses phalanges. Celle-ci disparaît presque instantanément, dès qu'elle cessait les coups.

L'eau lui arrivait à la poitrine, elle se tournait vivement vers Kay, qui espérait que Calvin ou quelqu'un d'autre viennent à leur secours. Freya le toisait, il vint vers elle en deux brasses.

— Freya, avait-il soufflé en passant sa main mouillée contre sa joue.

— Je ne veux pas te perdre, je ne veux pas mourir... dit-elle dans un sanglot, tandis que l'eau arrivait à son visage.

— Je serais toujours près de toi, répondit-il en tentant de garder la tête hors de l'eau.

Le liquide salé les submergea complètement, le conteneur émis un écho lorsque celui-ci toucha le fond. Freya avait retenu son souffle et regardait autour d'elle tout semblait calme. « mourir c'est ainsi ? aussi silencieux ? » se questionna-t-elle tandis qu'elle entendait le bruit cristallin du courant d'eau frapper le métal. Elle agitait les jambes et les bras, son coeur battait à tout rompre. Kay quant à lui ne bougeait pas il se laissait porter, l'eau allait bientôt l'aspirer, il allait s'étouffer et mourir.

Freya venait vers lui et caressait ses joues, il ne réagit pas. Un tourment s'empara de son coeur une envie d'exploser, de hurler à plein poumon. Comment pouvait-on ressentir autant et de manière aussi démesure dans une telle condition ? Elle sentit son coeur ce fracturer, l'eau lui rentrer par le nez et par la bouche. « Je ne veux pas mourir... » implora-t-elle en regardant par l'un des trous, qui laissaient entrevoir les rayons de soleil fracturé par la mer.


Hello mes loups, j'espère que vous aller bien en se mercredi pluvieux ! Comme toujours voici le chapitre que vous attendiez tous ! Je suis très contente de vous le faire découvrir, car c'est un moment que j'ai particulièrement aimé écrire ! Ma plus grande peur étant l'eau j'ai vraiment mis une part de moi en écrivant se passage donc n'hésitez pas à me poster vos avis ! Et laisser une petite étoile <3 

Je vous retrouve d'ici peu, car comme prévus je publie de ce pas le deuxième chapitre ! 

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