Chapitre 30 : Retour à la case départ



On ne soupçonne jamais vraiment l'impact que peuvent avoir les aléas de la vie. Mais parfois, ils sont bien plus violents qu'on ne le pense. Freya en avait fait les frais, silencieuse depuis près de quatre heures trente, elle s'était contenté de regarder le paysage défiler sous ses yeux bruns et inondés par des larmes qu'elle n'avait eues de cesse de retenir jusque là. Kay avait tenté plusieurs fois de mener une conversation, qui se composait de plus de deux mots dans ses réponses. Mais tous ses essais s'étaient menés à des échecs. Elle demeurait assise à ses côtés et se contenter de hocher simplement la tête lorsqu'il lui demandait si ça allait. Il savait pertinemment que ses questions étaient bêtes, évidemment qu'elle n'allait pas bien. Le monde autour d'elle s'écroulait et était loin de tourner rond, c'était déjà un exploit qu'elle n'est pas atteinte à sa vie, chose qui arrivait bien plus couramment qu'on ne pouvait le croire.

Survivre à une mutation après une morsure n'était pas la première étape avant celle-ci, qui menait à l'acceptation et la première transformation lunaire. Mais entre ses trois phases parfois bien distinctes selon les personnes et les caractères. La transition était sans nul doute l'étape la plus difficile, celle où l'on pouvait déterminer qui allait vivre ou survivre. C'était comme l'appelait souvent Kay la sélection naturelle. C'était la terminaison la moins barbare qu'il avait pu trouver à ce sujet. Car il n'appréciait pas de voir ou savoir des gens mourir à cause de ce nouveau gène entrer dans leur vie. Il savait que la situation de Freya était d'autant plus compliquée et qu'il devait lui porter une attention toute particulière. Il se l'était d'ailleurs promis ; il la protégerait coûte que coûte.

Le portail s'ouvrit sur la grande allée menant jusqu'au manoir, qu'elle avait quitté trois jours plus tôt. Il s'était passé tant de chose dans ce bref délai, qu'elle pensait même être partie plus longtemps que ça. Elle retint son souffle, les yeux sillonnant autour d'elle, tandis que la voiture roulait lentement jusqu'au perron. Freya aperçut au loin, près de l'arbre où Kay lui avait fait faire un exercice de méditation, un homme apprendre à un plus enfant, l'art de sentir la nature. Elle haussa un sourcil en remarquant que c'est exactement ce dont elle aurait besoin pour comprendre et développer ses capacités, qui se manifestaient à leurs guises. Freya était fatiguée de ne plus avoir le contrôle sur son propre corps et son esprit.

Elle aperçut sur le haut des trois marches blase qui les attendait. À sa posture, on pouvait presque croire qu'il attendait là depuis plusieurs jours déjà. Un nœud se forma dans le creux de sa gorge, surtout lorsqu'elle scruta la posture imposante de l'alpha qui l'angoissa soudainement. « Va-t-il m'en vouloir encore de l'avoir frappé ? » se demanda-t-elle en sentant son cœur battre à un rythme plus rapide.

« Détends-toi, mon frère n'est pas rancunier. » répondit la voix de Kay. Elle eut un sursaut en ce tournant vers lui, se demandant comment il venait de faire ça. Mais à peine elle avait ouvert la bouche pour le lui poser la question, que la voiture s'était stoppé. Blase descendirent les trois petites marches pour les rejoindre et faisait taper son index contre la vitre. Freya se retourna vivement vers lui en état de choc, une condition, qui lui semblait trop récurente ses derniers temps.

L'alpha ouvrit la portière, la jeune femme descend nerveusement de la voiture, osant à peine poser les yeux sur lui. Kay sortit à son tour de la voiture et s'adossa sur le toit de celle-ci.

— Kay, si cela ne te dérange pas je vais m'entretenir avec Freya.

— Pas de soucis, je vais aller garer la voiture, dit-il sans vraiment avoir le choix, tout en hochant la tête avant de remonter dans le véhicule noir.

— Je suis désolé, s'empressa de dire Freya la tête baissée, sur le coup elle avait eu l'impression que cela lui avait levé un poids du cœur. Mais ce n'était pas le cas, elle se sentait vraiment coupable de les avoir lâchés, abandonnés. Alors qu'ils s'étaient montrés si affectueux et compréhensifs avec elle. Elle ne le comprenait qu'aujourd'hui.

— De quoi t'excuses-tu ? questionna Blase en montant les marches du perron et guider la jeune femme vers l'intérieur.

— D'avoir fui, de ne pas m'être montré très reconnaissante envers votre gentillesse... souffla-t-elle en le suivant timidement tortillant ses doigts entre eux.

— C'est vrai que la fuite n'a pas été une chose très maline en soi mais tu n'as pas à t'excuser d'avoir eu peur. La peur est justifiée et c'est ce qui fait que tu gardes une part d'humanité, dit-il en étirant un sourire discret au coin des lèvres.

— J'aimerais... si cela tient toujours, que tu m'apprennes tout ce dont j'ai besoin de connaitre pour pouvoir vivre ainsi, souffla-t-elle en passant nerveusement une main sur sa nuque.

— Avec plaisir Frey, répondit-il en la regardant avec attention.

En vrai Blase cherchait à comprendre ce qui passionnait tant son frère chez cette femme. Elle semblait forte et fragile à la fois, avec une capacité de faire front aux chemins couverts d'embuche. Dans ses yeux miroitait l'espoir, ainsi qu'une certaine frustration de connaissance. Blase était satisfait de percevoir ça chez elle. Elle serait une recrue parfaite pour la meute, avait-il songé en l'examinant. Bien qu'elle ne soit toujours pas décidée sur son futur, une chose était sûre, Freya avait changé dans son court voyage et son changement semblait avoir eu du bon.

« Je suis en sécurité... Je me sens même bien, tellement bien » se dit-elle en ne faisant pas attention au regard de Blase. Elle admirait le grand hall, comme la première fois ou elle avait posé les pieds ici. Une agréable sensation qu'elle ne décrypta pas l'éprise soudainement. Elle se fichait de savoir à quoi cela correspondait, elle se sentait bien pour la première fois depuis un bon moment. Elle laissa un soupir d'aise s'échapper en fermant symboliquement les yeux.

Blase souris en la voyant faire, il y a eu des loups fait pour vivre seul, d'où les solitaires et il y en avaient d'autres tels que Freya, qui avait besoin d'une meute pour vivre. Le soutient, l'affection et la loyauté faisaient partie de ce qui animait la puissance de leur cœur.

Blase tourna soudainement son visage vers l'escalier central, qui menait aux chambres. Une flamme jusqu'alors inconnue de Freya animait son regard. La jeune femme intriguée, ne comprenait pas vraiment ce qui se passait, c'est comme s'il était en train de communiquer seul avec lui-même.

— Freya, je vais te présenter quelqu'un, je suis certain que tu vas très bien t'entendre avec elle, souffla-t-il en ce tournant finalement vers la jeune femme, qui ne comprenait décidément rien à rien.

— Eu, d'accord, répondit-elle avec une mine enthousiaste.

Une porte claqua à l'étage, avant de voir apparaitre la silhouette d'une belle brune aux cheveux bouclés et aussi gonflé que ceux de Shakira. Une odeur vint picoter son nez, Freya frotta celui-ci comme si cela allait s'arrêter. La jeune femme, que blase déshabilla presque du regard descendait les escaliers, elle était d'une beauté presque parfaite et ça au naturel. Elle avait un visage qui montrait nettement ses origines chinoises et espagnoles et un sourire radieux à toute épreuve. Une cicatrice partait de son oreille jusqu'au haut de sa poitrine. Celle-ci était épaisse et ressemblait à une griffure. Freya la regardait venir vers elle, elle lui rendait son sourire en analysant le style hippie chic, qu'elle arborait.

Elle portait une robe à manches longues fluide et détaché de son corps fin, celle-ci était cintrée à la taille par une ceinture en croix à double boucle. Le col en V de la robe laissait apparaitre la naissance de sa poitrine. La robe était échancrée et laissait donc voire ses jambes longues fines jambes légèrement bronzées, ainsi qu'une chaîne de corps doré, qui apportait beaucoup de style.

« Cette femme est une beauté en tout point, pas étonnante qu'il bave sur elle. » songea Freya en attardant son regard sur le Lannon drapé de la robe, dans les tons gris et mauve, avec un imprimé floral, qui contrastait avec le temps frais, presque hivernal de l'extérieur. Avec celle-ci, cette jeune femme de vingt-sept ans, portait des bottes noires, qui montait jusqu'au-dessous du genou.

— Gabry... Je te présente Freya... présenta Blase.

— La victime de la lune jaune... J'ai beaucoup entendu parler de toi ! déclara-t-elle avec enthousiasme.

— Ah vraiment ?

— Oui, mais ne t'en faisons pas, nous n'avons aucun jugement sur les nouveaux membres.

— Je ne sais pas encore, si je vais rester à long terme, dit Freya avec douceur jette un coup d'œil à blase, qui ne prêtait même plus attention à elle.

— C'est dommage, j'espère que tu changeras d'avis... répondit-elle presque déçus. Gabry jetait un regard à blase, qui avait simplement hoché les épaules. 


Bonjour mes petits selenitiens !! J'espère que vous allez bien aujourd'hui ? Je suis contente de vous présenter l'avant dernier chapitre de la première partie de Sang des Dieux.

J'espère que celui-ci vous aura plus et que vous serez nombreux à voter et commenter. 

Je vous donne rendez-vous Mercredi pour un tout nouveau chapitre. Bisous et bonne fin de lecture. 

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