Chapitre 28 : L'appel du coeur.




       

Comme une affreuse sensation de déjà vue, Freya fit tâtonner ses mains sur le sol, les yeux encore clos. Elle sentit une brise fraîche parcourir son corps entièrement dénudé. Elle retint son souffle et réprima un sanglot, cherchant dans sa mémoire cette nuit dont elle n'avait pas de souvenir. Une vague la submergea, lui ravivant soudainement le fait qu'elle avait mordu Charles et laisser pour mort au milieu des bois. Elle se força à ne pas ouvrir les yeux en réprimant un autre sanglot, dans l'espoir que tout ceci ne soit qu'un mauvais rêve. Malheureusement la réalité était bien présente et la frappa, comme à chaque fois, de plein fouet.

Elle se redressa tout doucement, l'oeil grand ouvert cette fois, elle regarda autour d'elle. C'est à ce moment-là qu'elle commença à ressentir des regrets. Cette sensation d'être seule au monde, que personne ne pouvait comprendre. Elle pinça ses lèvres en étouffant une profonde solitude, tentant un vain de chercher dans sa mémoire des souvenirs évanouie dans les méandres de son esprit. Perdus dans un sous-sol sombre au sol rugueux et poussiéreux. Elle allait passer ses mains sur son visage, lorsqu'elle aperçut que ses mains étaient entièrement recouvertes de sang séché jusqu'à la moitié de ses avants bras. Un cri de stupeur sortit de ses lèvres fracturant le silence de l'endroit avec un écho, qui se propageait progressivement. Son cœur s'emballait.

— Mais qu'ai-je fait... bredouilla-t-elle dans un souffle, paniqué et n'osant pas bougé tétanisé par la peur. Ses yeux ne pouvaient se détacher de ce sang séché occupant l'intégralité de ses mains tremblante.

Elle était captive de son inconscience, de sa peur. Que faire et que pouvait-elle bien penser à présent ? « Ai-je tué quelqu'un ? » se disait-elle en n'imaginant pas que cela soit possible. Mais au fond, qu'elle était l'étendue des possibilités lorsque la mémoire vous manque .

Freya s'était dit qu'une fois louve elle était peut-être retournée sur ses pas pour retrouver Charles . Elle secoua la tête en ne voulant pas imaginer le pire. Elle avait la désagréable sensation du gout du sang sur ses lèvres et dans sa bouche. Le regard complément désespéré et mourant de Charles apparut comme un flash dans son esprit. Elle ne put retenir ses larmes plus longtemps, laissant la peine déchirer une nouvelle fois son cœur gonflé et pesant. Assise par terre, elle recula jusqu'à se blottir dans un coin de la pièce.

Elle pouvait entendre le crépitement des rats sous le sol, l'effluve de la moisissure au plafond. Elle remonta ses jambes sur sa poitrine et scella sa position en couvant ses jambes de ses bras fins et tremblants. Dans sa quête de réponse, elle était revenue comme à chaque fois à la case départ.

Elle ne savait combien d'heures s'étaient écoulées depuis qu'elle s'était réveillée, sûrement deux ou trois. Elle avait vu plusieurs ras passer, senti l'odeur nauséabonde de leur refuge, elle avait aussi vidé toutes les larmes de son corps en imaginant les pires des scénarios. Cherchant à comprendre, comme elle avait pu en arriver là.

« Qu'est-ce que j'aimerais être au manoir » se disait-elle en essuyant ses joues humides avec le dos de sa main. Pensant fermement qu'elle était tombé dans les abîmes des enfers. Elle n'avait de cesse de se repasser, comme une cassette que l'on rembobine, le moment où elle avait mordu Charles, le moment ou elle avait vu dans ses yeux la stupeur, l'horreur de découvrir qu'elle était un monstre. Cette image l'inonda d'une nouvelle vague de tristesse. Autant qu'elle s'en souvient, elle n'avait jamais autant pleuré, la fatigue et la peur y étaient pour beaucoup également. Mais appart Charles, elle n'avait plus personne, tout le monde lui avait tourné le dos, ou les seules personnes qui avaient voulu l'aider, elle les avaient fui. Elle se retrouva donc à broyer du noir en se demandant comment elle allait bien pouvoir remonter la pente.

Le bout du tunnel était encore sombre, elle n'arrêta pas de s'apitoyer sur son sort, alors qu'elle devrait se relever et tenter d'améliorer les choses. Elle laissa un soupir trahir son désespoir en essuyant une énième fois ses yeux humides. « Je me sent tellement impuissante... Je ne sais même pas par ou commencer... »

Des bruits de pas l'alerta que quelqu'un marchait en sa direction. Freya ne savait toujours pas comment ses dons fonctionnaient, mais ils avaient au moins le mérite de servir à quelque que chose. C'était un peut ironique vue la soirée pourrie qu'elle avait passée la veille, mais s'était déjà ça à prendre puisqu'elle devait vivre avec. Elle avait à peine eu le temps de regarder furtivement autour d'elle, qu'elle entendit le grincement des charnières de l'épaisse porte en bois.

Le souffle de Freya s'était coupé et son cœur battait à tout rompre. Certaine que même les ras tapis dans l'ombre, pouvaient l'entendre. Instinctivement elle reculait furtivement comme un animal blessé contre le mur. Bien qu'en soit elle n'avait pas vraiment reculé, puisqu'elle était déjà appuyée contre celui-ci. Elle vit s'avancer dans la peine ombre la carrure d'un homme. Celui-ci s'approchait d'un pas peu certain, voir presque hésitant. Mais Freya ne ressentait pas la peur, peut-être se montrait-il simplement prudent ?

Peu à peu la silhouette prend vie et lumière et pouvait affirmer sans l'ombre d'un doute de qui il s'agissait. Son cœur s'était alors mis à bondir et même louper un battement. Kay était la juste devant elle. La bouche entre ouvrir, elle le regardait en ne sachant pas si elle devait lui sauter dans les bras ou fondre en larmes. Lorsqu'il la vit recroquevillée sur elle-même, il se précipitait vers elle en soufflant son prénom. Avec hâte, il l'avait prise contre lui, glissant l'une de ses mains sur sa nuque froide. La jeune femme étouffait un sanglot en resserrant l'étreinte autour du corps musclé du vagabond. Elle nichait un instant son visage dans le coup du jeune homme. Son odeur la transportant, effaçant presque tous les maux dont elle souffrait.

— Freya, souffla-t-il comme une plainte, en redressant son visage cajolant son visage de ses deux mains, afin de la regardait dans les moindres détails. Elle ne pouvait s'empêcher de laisser quelques perles salées rouler sur ses joues.

— Je suis désolé... bredouilla-t-elle entre deux sanglots.

— Ce n'est rien, l'essentiel c'est que tu va bien ok ? lui susurra-t-il son visage à quelques mètres du sien.

— J'ai fait quelques que chose d'horrible, souffla-t-elle en larmes. Je l'ai tué... Je l'ai mordu et je l'ai abandonné ! s'écria-t-elle en crachant toute la douleur qu'elle éprouvait.

— Tu as mordu qui Freya ? demandait-il dans un ton plus sérieux.

— Charles... Oh mon Dieu, je l'ai tué alors qu'il était si gentil avec moi ! Va-t-il devenir... Un loup ? questionna-t-elle en larmes n'en revenant pas de poser la question qui venait tout juste de surgir dans son esprit.

Kay s'empêcha de lâcher un grognement en vue de l'état de Freya. Il pinça ses lèvres en relativisant. Il se dit qu'elle avait reçu assez d'émotion comme ça, il ne voulait pas la confrontait à la réalité de ce qu'elle venait de faire. La morsure d'un naissant de moins de quatre semaines était fatale pour tout être humain. Il posa son front contre le sien en la prenant doucement dans ses bras afin de la réconforter.

— Je ne sais pas, mentit-il en laissant la pulpe de sa pousse effleurer sa joue avec tendresse, son visage au plus proche du sien. Son souffle battait contre les lèvres de la jeune femme, une envie puissante de poser ses lèvres contre les siens, mais il se retenait en fermant les yeux pinçant l'intérieur de sa joue. Il se maudissait intérieurement.

Kay put sentir l'angoisse de la jeune femme, la vague de tourment aussi dévastateur que Nagasaki. Elle se perdit dans une peine épicée par une pointe de culpabilité donnait un mélange troublant. Le regard vide, elle n'avait plus cette flamme incandescente qu'elle avait lorsqu'il l'avait rencontré. Freya était éteinte, engloutie pour les remordre. Il la regarda avec attention et avait fini par poser ses lèvres sur le front de la jeune femme. Un chaste baisé était venu réchauffer le cœur de la belle brune, qui avait relevé son regard vers le beau ténébreux.

— Écoute, je vais aller te trouver de quoi t'habiller et nous allons retourner sur tes pas de la veille et voir si ton ami va bien. Tu veux ? demanda-t-il calmement en sentant son cœur se serrer toute en sachant qu'il tait en train de lui donner un faux espoir. Il était tout bonnement impossible de Charles et résister à une morsure d'un naissant. Le visage de Freya s'illumina légèrement à ses mots.

— Vraiment ? Tu ferais ça pour moi ? s'étonna-t-elle dans un souffle à peine audible.

— Il y a un tas de choses que je ferais pour toi, petite louve, lui susurra-t-il accompagné d'un tendre sourire.

Freya n'était pas certaine d'avoir compris la subtilité de sa phrase, pourtant elle avait timidement souris après ça, comme pour le remercier. La peur s'était évaporé depuis qu'il était avec, bien que dévasté par la peine, elle n'était plus effrayée, elle passait une main dans ses cheveux avant de venir effleurer de ses doigts ensanglanté épiderme de son bras. Ses yeux prenaient possession des siens, il était devenus une évidence. Pourquoi ne l'avait-elle pas vue plutôt ? Son cœur s'était mis à tambouriner agréablement.

« Pourquoi me fait-il cet effet, dans le pire des moments ? » se demanda-t-elle en continuant de faire balader sa main jusqu'à sa mâchoire qu'elle dessinait du bout du doigt. Elle était fascinée par les traits si mystérieux de son vagabond, de son sauveur, encore et toujours.

Il pinça ses lèvres en sentant son poids du corps pencher vers l'avant, il finit par détourner le regard et se relever furtivement, brisant ce moment. Il passa une main sur sa nuque en songeant un court instant.

— Je vais aller te trouver des vêtements, attends-moi là...

— Je ne serais pas allé très loin ainsi, de toute manière, avait-elle répondu, presque déçus que ce moment soit stoppé.

— C'est vrai, reconnut-il en la regardant, avant de sortir de la cave.

La jeune femme posa lourdement son dos contre le mur en fermant les yeux. Elle sentit l'atmosphère, qui régnait être eux un mélange de sous-entendu, qui allait très certainement la rendre folle. Elle se sentit coupable de penser à Kay à ses courbes tout aussi endiablées et mystérieuses que l'intensité de son regard. Alors que son ami était certainement dans les bois toujours peut-être en train d'agoniser.


Bonjour 👋🏻👋🏻 tout le monde c'est en se dimanche 17 Juin que je vous présente la première partie d'un tout nouveau chapitre :D
J'espère que celui-ci vous plaira et que vous serez nombreux à réagir à se Chapitre.

N'oubliez pas, il est toujours agréable pour un auteur de recevoir un vote ou un commentaire ! ❤️❤️❤️❤️

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