Chapitre 25: Un désir à croquer ².
Elle hissa la lanière de la sacoche et du sac de couchage sur son épaule, tandis que Charles garait la voiture sur le bas-côté et la ferma à clef. Il rejoignit la jeune femme, qui le guidait dans une petite plaine juste à l'orée des bois. Inconsciemment Freya commençait à croire à toute cette histoire qui n'avait ni queue ni tête. Il y avait trop de choses inexplicables, pour que l'ont ne mettent ça sur le dos du hasard. Elle finit par laisser tomber les sacs aux sols, avant de se tourner en direction du jeune homme, complètement déséquilibré par l'accident.
— Je vais aller chercher du bois, tu prépares le sac de couchage, ainsi que l'endroit pour faire le feu ? lui suggéra-t-elle avec douceur.
— Oui vas-y, ne t'éloigne pas trop... conseilla-t-il en passant une main dans ses cheveux en se demandant par quoi commencer.
Freya entra aux abords des bois, en se demandant pourquoi n'était pas aussi chamboulé que Charles. À l'évidence, cela devait surement être en adéquation avec ses nouvelles capacités, ses fameuses capacités, elle avait l'impression contradictoire de perdre peu à peu son humanité et pourtant de percevoir de trop les sentiments des autres, au même titre que les siens.
Quoi qu'il en soit, elle se battait contre ce tsunami, qui avait fait de sa vie un cataclysme. Elle laissa un soupir trahir son désarroi et se penchait pour la cinquième fois pour ramasser des branches et des rondins de bois au sol. Son cœur s'amouracha d'un chant mélodieux, qui faisait vibrer son cœur ; l'appel de la nuit. Ses yeux curieux regardaient la plénitude des bois, ses ombres, qui dansait et virevolté au rythme des éclats de lune, qui se cachait derrière quelques nuages joueurs. Elle se surprise à retenir son souffle pour ne pas corrompre la quiétude du lieu.
« Si ma vie est ainsi désormais... Non, je ne dois pas y penser. Je ne pas me contenter de quelques calomnies que m'ont racontées deux frères bons pour l'asile. » pesta-t-elle intérieurement en ce baissant de nouveaux et attrapait de ses mains frêles un nouveau bout combustible pour le feu. « Comment expliquer que... Kay... Je crois en lui, mon cœur croit en lui... J'en ai marre des choses éphémères. De toute manière là-bas ça ne l'aurait jamais fait. »
Certaines choses ne s'expliquaient pas et cette obsession qu'elle avait pour Kay non plus. Pourquoi restait-il autant dans son esprit alors qu'elle le connaissait à peine ? Sans réponse, elle termina de ramasser le bois et retourna sur ses pas où Charles l'attendait, assit sur le duvet étalé au sol.
— Ça va ? demanda-t-elle en rompant sa méditation.
— Oui... répondit-il vaguement.
— Tu sais, tu ne devrais pas te sentir aussi mal. Cela aurait pu arriver à n'importe qui Charles, dit-elle en s'asseyant à coté de lui, après avoir laissé tomber les bouts de bois au centre d'un cercle fait en pierre, afin d'éviter que le feu ne s'échappe et embrase tout autour.
— Je n'arrive pas à penser comme toi, car même si cela aurait pu arriver à n'importe qui... Cela n'aurait pas dû arriver... Car tu étais dans la voiture, il aurait pu t'arriver quelque chose !
Freya sourit attendri par ses mots, son cœur avait même raté un battement, tant son attention comptait à ses yeux :
— Crois-moi ces derniers temps je suis à toute épreuve, mais ce que tu dis me touche... vraiment. S'il te plaît Charles, ne te mine pas pour quelque chose qui n'est pas arrivé, car oui cela aurait pu être pire. Maintenant l'important c'est que nous sommes là tous les deux autour d'un bon feu que tu vas allumer avec ton kit du survivant, avoua-t-elle sur le ton de l'humour, ce qui avait arraché un sourire au jeune homme.
— Tu as raison...
— Bien sur que j'ai raison, tu apprendras que j'ai toujours raison, répondit-elle dans un éclat de rire partagé.
— C'est ce que j'ai cru comprendre ! Bon voyons voir ce feu... clama-t-il amusé par les dires de la jeune femme.
Charles sortit de la petite sacoche, un petit allumé feu et commençait à frotter le kit pour faire jaillir une petite étincelle. C'était presque instantanément que les feuilles mortes et le bois s'embrasaient. Il avait évidemment fallu d'abord que Charles, souffle sur la petite braise, afin que celle-ci se propage. Il s'était montré très appliqué à la tâche, Freya n'avait eu de cesse de le regarder faire, épier avec cette drôle d'envie, le moindre de ses mouvements. Lorsqu'il soufflait sur le feu avec une infime délicate Freya avait senti jaillir de son bas-ventre une multitude de petits papillons. Comme si une force intérieure la poussait à tout remettre en question.
Quelques heures plus tard Charles et Freya était assit près du feu, tout en dégustant un petit sandwich qu'ils avaient acheté en partant de Métropolis. Ils avaient retrouvé l'appétit, la jeune femme prenait un malin plaisir à sentir l'arôme du poulet pané sur son palet, mélangé à la mayonnaise ou une telle soit la sauce qu'ils avaient mise à l'intérieur, Freya sentait ses papilles s'envoler. Comme quoi il en fallait peu pour être heureux.
Charles n'avait jamais autant apprécié son sandwich que ce soir, il devait certainement avoir pris conscience que tout cela n'était pas aussi grave qu'il voulait s'en persuader. Il semblait cependant pris de fatigue par le contrecoup, de toute cette adrénaline.
— Tu te sens mieux ? questionna Freya en termina son poulet milanaise et crudité.
— Oui, puis tu avais raison, on est vivant c'est tout ce qui compte, répondit-il en laissant ses prunelles détailler son sourire dans ses moindres détails.
— Sinon parle-moi un peu plus de toi, s'est-elle exclamé en élargissant son sourire, ce qui avait apparu des fossettes dans le creux de ses joues.
— Tu connais déjà tout de moi Freya ! s'indigna-t-il en ne pouvant s'empêcher de sourire à son visage d'ange.
— C'est faux ! Je ne connais de toi, que ton prénom, d'où tu viens et que tes parents étaient forains !
— C'est déjà beaucoup, dit-il en gloussant.
— Oh aller !
— Je n'ai rien à rajouter, j'ai eu une belle vie, je n'ai vraiment pas à me plaindre. La première femme de ma vie n'est pas ma mère, mais grand-mère, elle a toujours été là dans les moments difficiles et c'est elle qui m'a élevé et je n'en veux absolument pas à mes parents de m'avoir laissé chez elle pendant qu'ils parcouraient la France. expliqua-t-il en réfléchissant aux autres points. Il faisait une liste dans sa tête des points les plus importants.
— Ma couleur préférée et le bleu est depuis l'âge de dix-neuf ans, j'ai développé une passion pour les étoiles, du moins j'aime les admirer, je pourrais le faire pendant des heures. Il m'est même arrivé de faire des vœux lorsque je voyais passer une étoile filante, mais jusqu'à maintenant j'attends encore qu'ils se réalisent. J'ai eu plusieurs petites amies, ma plus longue relation à durée deux ans et on s'est quitté d'un commun accord. Elle préférait l'un des gars de la bande avec qui je trainais. Tu vois ma vie se résume très facilement, je suis un gars banal...
— Non, tu es tout sauf banal, souffla-t-elle en l'examinant avec attention.
Charles l'observa de toute part, sa beauté naturelle le percutait à chaque fois qu'elle souriait ou qu'elle posait son regard noisette sur lui. Trois jours où'elle parcourait l'Illinois à ses côtés et jamais sa vie n'avaient été aussi trépidante aussi excitante, bien qu'ils ne fissent rien de fou en soi Mais quelque chose chez elle, rendait son quotidien beaucoup plus attractif.
Charles prit conscience qu'il ne s'était jamais autant livré à quelqu'un, jamais il n'avait autant dit sur lui à quelqu'un, peut-être parce qu'il n'en avait jamais ressenti le besoin avant . Charles avait grandi chez sa grand-mère, dans un petit village français au bord de mer. Il s'était épanoui dans un cercle familial avec des enfants forains tels que lui, dans une école où il n'était pas plus de douze par classe. Tout le monde était à la même enseigne et finalement il pensait que tous ressentaient la même chose que lui, du moins c'est ce qu'il s'était toujours dit. Mais en grandissant les choses avait changé, il n'était pas nourri de cette même envie, de cette vie de nomade que les autres relataient avec tellement d'engouement. Charles lui voulait juste ce forger un avenir stable.
À peine âgé de huit ans, il se voyait déjà aventurier ou encore chirurgien de renom, mais ses mauvaises notes et sa condition familiale lui rappelaient toujours d'où il venait et le chemin déjà tout tracé de son de destin. C'était sans doute ce qui l'avait toujours frustré le plus dans la vie, d'autant plus lorsqu'il avait commencé à travailler chaque vacance pour ses parents au stand de tir. Un été, il avait même caché l'un de ses livres de révision sous la caisse, afin de pouvoir étudier entre deux clients. C'était comme qui dirait la bonne époque.
Il sentit son cœur battre la chamade en imaginant soudainement ses lèvres contre les siennes. Pris de court, il fuyait son regard et passait nerveusement une main sur sa nuque. Il fixait le feu de bois, qui émettait un crépitement relaxant, mais à ce moment, rien ne pouvait apaiser la tempête intérieure de Charles.
Aaaaaaaaaaaaouuuuuuuuuuh peuple selenitiens 🐺🐺🐺🐺 j'espère que vous vous portez bien ? Nous voilà le 6 Juin avec un tout nouveau chapitre.💻
Qu'en avez-vous pensé ?
Que pensez-vous de Charles et Freya ?
Ou leur relation va-t-elle aboutir ?
Il me tarde de connaître vos réactions. ❤️❤️❤️
J'aimerais apprendre à plus connaître mes lecteurs. Je sais que certain ne commente pas mais n'hésitez pas :D:
Comment t'appelle tu ?
Quel âge as-tu ?
Comment as-tu découvert mon histoire ?
Quel est ton livre préféré ?
Ps: J'ai reçu quelques commentaires (de très bonne remarque par ailleurs) me disant que mes chapitres était trop petit. Mais je tiens à préciser que je coupe tout mes chapitres en deux car sous format word ils font 3000 mots. C'est donc normal que vous ayez les sentiments que cela rallonge les événements.
J'ai fait ce choix pour que vous ne vous sentiez pas submergé par la description très présente dans mon récit.
Cependant je comprend votre point de vue mais je ne savais pas comment faire autrement.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top