Chapitre 24 : Un désir à croquer.




« Vais-je réussir à me voiler la face encore longtemps ? » se demanda-t-elle en toisant cet éternel paysage, qui variait à chaque carrefour. « Ma pauvre fille dans quoi t'es-tu donc embarqué ? » conclut-elle en secouant négativement la tête, le regard perdus dans cette atmosphère, qui n'était pas sienne.

Le paysage devenait de plus en plus dense, ils quittaient l'ambiance citadine pour aller a la rencontre de l'atmosphère forestière. Son cœur lui criait des choses dont elle ne comprenait pas les nuances. Des tâches à peine visibles, qui étaient la représentation parfaite des sentiments qu'il cachait. Elle sentait celui-ci vouloir s'ouvrir au monde, montrer les brulures qui avaient été faite au fer rouge. Les lèvres pincées, elle posait l'arrière de son crâne contre le dossier de la banquette arrière essayant de refouler, en vain, ce sentiment de manque qui ne la quittait plus.

Charles conduisait à une allure régulière, pas trop rapide, pour laisser le temps d'apprécier cette nature qui les entourait. Bien que dans cette nuit seulement éclairée par un croissant de lune, on ne voyait pas grand-chose. Il avait pris l'habitude de respecter les rares moments de silence imposés par la jeune femme. Charles avait conscience que Freya dissimulait quelque chose, dont elle ne voulait pas parler. Le pouvait-elle ? Elle-même à comprendre tout ce qui lui arrivait, alors en parler n'était pas envisageable. Accepter la vérité était beaucoup plus effrayant qu'elle ne voulait bien le croire.

— Charles ? tenta-t-elle en pinçant ses lèvres plutôt gêner

— Yep ? répondit-il avec toujours cet agréable sourire collé au visage, l'attention fixée sur la route assombrie.

— As-tu déjà fais face à des... événements qui te dépassent ?

— C'est-à-dire ? questionna-t-il en essayant de comprendre le fonds de sa pensée.

— Te rendre compte, que malgré tout ce que tu pensais connaitre sur ce qui t'entoure... La réalité te prend de court...

— Je ne me rappelle pas avoir fait face à quelque chose d'aussi existentiel, mais je pense que dans ce genre de situation... telle qu'elle soit pour toi, il faut relativiser et tenter d'ouvrir au maximum son esprit.

— Tu as sans doute raison, mais il est difficile de se montrer ouvert d'esprit, quand tout ce que tu pensais invisible s'anime sous tes yeux...

— Tout deviendra plus clair au moment venus Freya... J'en suis certain, dit-il en posant sa main sur celle de Freya posée sur sa cuisse.


En remarquant son geste, Charles croisa nerveusement le regarde de la jeune femme, qui semblait tout aussi perplexe que lui. Il retira vivement sa main en raclant sa gorge :


— Désolé, souffla-t-il tout penaud.

— Ce n'est rien ne t'en fait pas, répondit-elle tout aussi mal à l'aise que lui avec un doux sourire sur les lèvres.

« Non, ne t'attache surtout pas à lui ! » se suggéra-t-elle alors qu'il venait de passer la frontière de la friendzone avec une marque dite affective. Elle pinça ses lèvres en déterminant chacun de ses traits fins, l'intensité de son regard verdoyant et le côté un peu farfelu de sa chevelure châtain foncé. Charles était un garçon aussi gentil que mystérieux, qui rentrerait dans les critères de Freya. Mais celle-ci n'avait pas la tête à se plonger dans des histoires de cœur, qui n'aurait certainement aucun lendemain. Et puis sa vie était bien trop mouvementée pour réclamer quoi que ce soit. À moins qu'encore une fois elle se cache derrière ses problèmes .

Il n'y a pas si longtemps que ça, quatre mois tout au plus, Freya était à fond sur un membre de l'équipe de football de la fac. Une idylle, qui était née dans une braise, qui avait embrasé l'intégralité de son cœur. Théo, un séduisant garçon au regard tendre et sans l'once d'une sournoiserie a l'horizon. Il était passionné, aimait faire la fête, mais très vite la peur avait envahi le cœur de la jeune femme. Sans aucune raison valable, mais à part celle de ne pas vouloir s'engager l'avait fait prendre ses jambes à son cou. Prétextant que sa vie sentimentale était bien trop compliquée. Mais elle était la seule et unique difficulté, qui s'était levée entre lui et elle. Aujourd'hui ne restaient plus que les regards désireux et inavouable de l'envie d'un corps-à-corps en souvenir de ses quelques semaines d'ardeur. Mais tout ça c'était avant...

« Parfois ma vie craint... » pensa-t-elle alors qu'ils venaient de dépasser l'entrée du Parc Horseshoes Lake d'Alexander, lorsque Charles avait eu une idée :

— Nous devrions nous arrêter et profiter de cette nuit étoilée auprès d'un feu, qu'en penses-tu ? proposa-t-il en regardant les petites plaines sur le bas côté de la route.

— Il est vrai que le ciel est vraiment beau ce soir, répondit-elle en ce penchant afin de regarder le ciel. Charles avait un air distrait sur la beauté de ce que pouvait offrir l'endroit. Même plongé dans le noir, le charme était présent.

Freya sourit en apercevant la grande Ourse, l'un des seuls souvenirs heureux dont elle se raccrocher vis-à-vis de ses parents. C'était étrange pour elle, que cette journée soit aussi nostalgique, elle n'avait pas pour habitude de ressasser le passer ou d'en faire éloge. Mais ce voyage improvisé, lui faisait ressurgir la moindre émotion antérieure. Elle secoua doucement son visage avant de laisser son dos heurter le dossier de la banquette où elle était assise. Lorsque soudain, une biche s'impose au milieu de la route, après un rebond, celle-ci est aveuglée par les phares de l'Impala et se retrouve totalement figée au milieu de la route. Un détail que ne semblait pas avoir remarqué Charles. Le cœur de Freya s'était alors mis à bondir dans sa poitrine. 


— Charles attention ! s'écria-t-elle en posant ses mains sur le volant et donnant un grand coup sur la droite.

Le jeune homme qui comprenait à peine ce qui était en train de se passer appuya son pied sur la pédale de frein. Le crissement des pneus retenti dans ce vaste parc jusque là silencieux. Freya ferma les yeux pour ne pas être témoin de cette potentielle collision presque inévitable.

Quand elle rouvrit les yeux la voiture s'était stoppée, un peu chamboulé la voix affolée de Charles, qui avait enveloppé ses mains autour de son visage raisonnait telle un lointain écho. Elle le regarda tandis que ses yeux verts l'examinaient, sa main passa dans les cheveux de la jeune femme complètement déconnecter et sonner.

— Freya ! Freya ça va ? s'exclama-t-il, sa voix semblait toujours aussi éloignée. Mais peu à peu les choses revenaient au normal.

— Oui, oui ça va... souffla-t-elle en toisant autour d'elle.

« Avons-nous percuté cette pauvre biche ? » s'inquiéta-t-elle en pinçant ses lèvres. Sans comprendre comment cela fonctionnait, elle avait activé cet accroissement de sens, elle ne sentait en aucun cas du sang ou la mort, mais elle perçut la peur et la palpitation de l'animal, qui s'enfuyait en courant. Elle laissa un soupir de soulagement s'échapper de ses lèvres. 

— Et toi ça va ? demanda-t-elle finalement en le regardant avec attention.

— Oui, je suis désolé, j'aurais dû faire plus attention...

— Non, la biche a sauté sur la route, nous avons eu beaucoup de chance, dit-elle en posant une main affectueusement sur son épaule pour le rassurer. Je te propose de passer une nuit à la belle étoile...

— Bonne idée, témoigna-t-il encore troublé par ce qu'il venait de leur arriver.

Freya, ne tenait pas à ce que Charles reprenne le volant après un événement comme celui-ci. Il avait une mine affreuse et il était tout pâle. Ils sortaient de la voiture, Freya venait à le soutenir en passant son bras autour de ses hanches. Étonnement, la belle brune se sentait bien et avait récupéré très vite ses esprits. Les jambes de Charles tremblaient et elle pouvait entendre le cœur du jeune homme battre la chamade. Elle éprouva un sentiment d'inquiétude pour lui. Il n'avait visiblement jamais eu d'accident jusqu'à présent. Il persista à regarder autour de lui et vérifiait que la petite biche ne se trouvait pas écrasée sous son par choc. Il semblait compressé par la peur et l'angoisse, qui commençait à lui ronger le cœur, Freya le distingua à ses regards furtifs et fuyards qu'il lui lançait. 

— c'est bon Charles, tout va bien, lui souffla-t-elle pour le rassurer tout en caressant le haut de son dos pour le rassurer. Puis la jeune femme les dirigeait vers le coffre de la voiture afin d'ouvrir celui-ci et d'y trouver du matériel de camping entassé dans un coin.

— Désolé je n'ai qu'un double sac de couchage...

— À la guerre comme à la guerre, lui répondit-elle avec un petit sourire en coin.

Elle sortit le sac de couchage, ainsi qu'un kit de camping premier main soigneusement ranger dans une trousse. Le tissu était jaune et imperméable. Sur l'étiquette, qui montrait que le kit était neuf, il y était inscrit que la trousse était résistante à toute épreuve. De quoi rassurer Freya, qui s'imaginait déjà faire face à des animaux sauvages tel que les lynx. Des fauves que l'État avait placés sous protection depuis 1972. Autant dire que ses animaux ne sont beaux que de loin.

« Mais je suis... Un loup ? » se dit-elle pour se rassurer. Bien que cela ait plutôt l'effet inverse. « C'est vrai quoi, qui oserait se mesurer à un loup-garou... même si je ne sais pas trop si j'y crois, il devrait le sentir un truc du genre non ? »


Bonjour 👋🏻 mes petits selenitiens j'espère que vous allez bien et que vous passez une bonne fin de week-end ! Je suis désolé de publier aussi tard mais entre Wattpad qui beug et mon week-end à travailler je ne savais plus où donner de la tête en tout cas, j'espère que le chapitre vous aient plus.

N'hésitez pas à me laisser une petite étoile et ou un petit commentaires en signe de votre passage bisous les amours à mercredi 👌😘❤️

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