Chapitre 19 : Le Road Trip à travers l'Illinois¹.
La jeune femme avança lentement le long de cette route entourée de vastes étendues vertes. Les nuances attiraient son regard presque émerveillé, par toute cette beauté naturelle qui s'offrait à elle. Il n'y avait rien d'autre à des kilomètres à la ronde et cela faisait déjà plus d'une heure que Freya marchait sans destination particulière. Elle laissa le vent la porter vers un destin qu'elle espérait plus favorable que celui de ces derniers jours. Son cœur battait encore la chamade, la journée avait décidément mal commencé pour la belle brune qui se demandait quand est-ce qu'elle allât voir la fin de toute cette histoire qui n'avait ni queue ni tête. Freya glissa une main dans sa chevelure qu'elle fit balancer sur le côté, tout en laissant un soupir s'échapper.
Le moteur d'une voiture se mit à résonner au loin, Freya jeta un coup d'œil en arrière. Découvrant une petite coccinelle jaune moutarde se dirigea à vive allure en sa direction. La jeune femme s'empressa de lever son pouce pour montrer à la voiture qu'elle faisait de l'auto-stop. Mais celle-ci passa rapidement devant elle, sans même ralentir ne serrait-ce qu'un chouia. Elle laissa son bras retomber lourdement contre sa hanche en continuant d'avancer.
Elle sentit une goutte d'eau heurtée son nez, alertée par l'effluve d'humidité, elle laissa ses yeux aller vers le ciel pour constater que celui-ci était rempli par de sombres nuages. La jeune femme était tellement prise dans ses pensées qu'elle n'avait même pas remarqué que le ciel s'était considérablement assombri.
— Fais chier, il ne manquait vraiment plus que ça, grommela-t-elle entre ses dents en sentant les goutes d'eau devenues de plus en plus régulières.
Une averse s'abat finalement sur elle, sans aucun moyen de se mettre à l'abri aux alentours. Freya se retrouve rapidement trempée de la tête aux pieds, certaines mèches de cheveux étaient collées au visage et elle avait la désagréable sensation de sentir le chien mouillé.
« Ironique non ? » pensa-t-elle en secouant la tête, continuant de marcher sous cette pluie diluvienne.
Le ronronnement d'un moteur V8 se distingua du sifflement torrentiel de la pluie. Freya tourna son visage en direction du bruit et fronça les sourcils. Sans aucune hésitation elle tendit de nouveau son bras en bredouillant quelques mots inaudibles entre ses lèvres. Mais s'était certainement pour manifester sa frustration. Une Chevrolet Impala noir de 1967 arriva à sa hauteur et contre toute attente celle-ci s'arrêta instantanément près d'elle. En se baissant elle aperçoit un jeune homme au volant. Elle n'eut pas le temps d'examiner le conducteur qui celui-ci s'empressa de lui dire :
— Monte ! lui dit-il en lui faisant signe de la main, avec un sourire innocent.
Freya fut surprise de la spontanéité de ce jeune homme, dans une autre situation elle ne serait certainement pas monter avec lui... Elle n'aurait pas fait de stop non plus. Était-il un tueur en série ? Un pervers ? Freya n'était pas le genre de fille à prendre des risques inutiles, elle était partisane de la sécurité avant tous. Mais ces derniers jours remettaient tout, absolument tout en question. Elle regarda le ciel, qui ne montrait aucune éclaircie et ouvrit finalement la portière avant de grimper dans la voiture.
« Je suis un loup après tout ? Il me défendra... » se disait-elle pas très rassurer avant de se rendre compte de ce qu'elle venait de penser. « Cette histoire est du pur délire ! »
Freya s'installa dans l'Impala tandis que le jeune homme démarra la voiture. Freya plaqua ses cheveux détrempés en arrière et pose enfin son attention sur le jeune homme qui avait eu la gentillesse de s'arrêter. Du moins tout était relatif, « si sa se trouve c'était pour m'amener dans un coin paumer et me tuer et laisser mon corps meurtri aux renards et aux sangliers... » La jeune femme s'efforça d'afficher un mince sourire pour ne pas trahir le fond de sa pensée.
Il avait les cheveux châtains foncés et soigneusement coiffés, comme s'il venait de sortir de chez le coiffeur. Ses yeux étaient d'un vert intense, il avait une barbe de quelques jours, qui lui donnait un air plus âgé. Il portait un pull à col roulé noir, avec un jean de la même couleur. Les traits de son visage étaient fins, celle-ci en déduisait qu'il n'était certainement pas d'ici... Un étranger, ce qui expliquerait sa manière trop spontanée d'inviter une jeune femme à monter dans sa voiture. Concentré sur la route, il n'avait pas encore levé les yeux vers celle qu'il avait invitée à monter dans sa voiture.
— Merci de vous être arrêté, souffla-t-elle en regardant finalement la route.
— Je n'allais pas vous laisser sous cette pluie ! dit-il dans un anglais maladroit avec accent français prononcé. Ce qui fit sourire la jeune femme.
— Vous n'êtes pas d'ici, fit remarquer Freya.
— Qu'est-ce qui m'as trahi ? La voiture ou mon anglais lamentable ? répond-il en riant amusé.
— Votre anglais est pas mal, mais je dirais que c'est votre visage... Vous avez des traits fins... justifia-t-elle en l'accompagnant dans son rire.
— Je crois que c'est la première fois qu'on me la fait celle-là ! Au fait, mon nom est Charles
— Enchantée Charles, moi c'est Freya, répondit-elle avec un tendre sourire tout en regardant avec attention Charles.
— Je vais vers l'est. Tu veux que je te dépose où ? questionna-t-il en lui jetant un rapide coup d'œil
Freya glissa une nouvelle fois une main dans ses cheveux, mais cette fois ce ne fut pas pour les remettre en place. La jeune femme ne savait pas quoi répondre à Charles, elle-même ne savait pas ou son destin la mènerait. Elle baissa les yeux en essayant d'y voir plus clair dans son esprit. Charles avait noté le silence de la jeune femme, il fronça les sourcils en lui jetant de brefs coups d'œil.
— Je fais un Road Trip à travers tout l'Illinois, tu n'as qu'à rester avec moi jusqu'à ce que ton cœur te dit où t'arrêter .
— Tu, tu es sur que cela ne te dérange pas ? demanda Freya en se retournant vers lui étonnée de sa proposition.
— Disons que je préfère largement faire un bout de chemin avec toi, que de te voir errer sur les routes comme une âme en peine. Ma grand-mère m'en voudrait à mort si je ne montre pas un minimum de galanterie, disait-il avec un clin d'œil.
— Dit comme ça, souffla Freya dans un gloussement, tout en regardant le paysage défiler sous ses yeux.
— Plus sérieusement, tu peux rester dans cette voiture autant que tu le souhaites.
— Merci...
Il se contenta de sourire et guida sa main vers le poste de radio afin de camoufler d'une mélodie rythmé, le bruit des gouttes de pluie qui s'abattaient sur la carrosserie. Il ne semblait pas apprécier le calme de ces gouttes de perle salée s'entrechoquant avec le pare-brise. Le poste était ancien et possédait encore un système de lecture de cassette, Freya fut sidérée de constater que cela existait encore. En regardant autour d'elle, la jeune femme devait admettre que cet impala avait beaucoup de charme. Freya posa son coude contre le rebord de la fenêtre fermée, laissant son visage reposer sur sa main encore humide et regarda le paysage.
Pendant cet instant, elle laissa son esprit parcourir cet étendu verdoyant plongé dans une peine ombre. Donnant quelques reflets smaragdins lorsqu'un halo lumineux venait se poser sur des feuilles parsemées de goute d'eau, similaire à un matin après le rosée. C'était un spectacle magique. Freya avait la sensation de se réveiller d'un long sommeil, qu'un voile s'était levé et qu'elle voyait désormais le monde sous son vrai jour.
La belle brune n'avait pas passé un aussi bon moment depuis bien longtemps. Charles et Freya continuaient de discuter pendant plusieurs heures, rare était les moments silencieux entre eux. Les seules fois étaient lorsque Freya tombait de fatigue ou se perdait dans le paysage défilant toujours aussi rapidement sous ses yeux bruns. La douce jeune femme ne s'était jamais sentie autant en symbiose avec quelqu'un. C'était comme s'ils se connaissaient depuis toujours, alors que cela ne faisait que quelques heures à peine. Une sensation qui lui était étonnante puisqu'ils venaient à peine de se rencontrer.
Il faut dire que Freya ne s'était jamais vraiment entourée au cours de sa vie, trop préoccupée par la douleur de perdre ces personnes. Elle préférait rester seule que de sentir son cœur se déchirer. Freya connaissait bien ce sentiment ses paternels, le lui causait chaque jour. Aujourd'hui encore, ils étaient sa plus grande douleur et ses plus grands regrets.
Le soleil se coucha et ils arrivaient aux abords du siège du comté de Logan, une petite ville nommés Lincoln. Celle-ci possédait environ 13 mille habitants. La ville était éclairée de toute part. Les habitants de cette petite ville traversaient les ruelles avaient des ballons et des peluches dans les mains. Freya les toisait en se demandant ce qu'il pouvait bien faire à une heure pareil.
— Oh c'est cool, il y a une fête foraine ! souligna Charles, qui très enthousiaste, fit un détour pour passer devant cette joyeuse fête.
— Une fête foraine... répéta Freya avec un peu moins d'ardeur que son compagnon de route. Un détail, qui ne manqua pas à ce dernier.
— Quoi ? Tu n'aimes pas les fêtes foraines .
— Non, je n'ai rien contre les fêtes foraines, c'est simplement que je n'y suis jamais allée, avoua Freya en regardant toutes ces lumières multicolores, qui attirent rapidement son attention.
— Quoi ? Non toi dans cette voiture... Non, nous ne pouvons pas continuer à rouler ensemble si tu n'es jamais allé dans une fête foraine, répondit-il ahurit.
— Ce n'est pas un crime !
— Quoi, ce n'est pas un crime ? C'est bien pire ! s'écria-t-il en se garant sur la première place qu'il trouva.
Freya ne put s'empêcher de rire à son expression de visage. Celui-ci semblait prendre très à cœur cette histoire de fête foraine. À croire que ce grand enfant n'avait jamais connu la dure réalité de la vie, ce qui donnait par ailleurs de l'espoir à Freya et l'envie de connaitre un peu la beauté de ce monde qu'elle avait toujours vue sous des teintes grises. Aujourd'hui, du vert, du rouge, du jaune et du bleu s'offrait à elle, scintillait et clignotait dans tous les horizons.
Freya était en train de vivre une expérience exaltante, qui lui fit oublier pendant un temps ses véritables problèmes. À ce moment précis elle ne fuyait plus, elle se contentait de se laisser émerveiller par le rire des enfants, les cris provenant des montagnes russes et ses musiques rythmées et joyeuses qui retentissaient. Tandis qu'elle regardait devant elle des étoiles plein les yeux, humant les délicates odeurs sucrée qui s'en dégageaient, Charles s'était glissé à côté d'elle et lui tendit sa main.
— Prête à vivre l'une des plus belles expériences de ta vie ? demanda-t-il avec un grand sourire aux lèvres.
— Prête ! s'exclama-t-elle tout en prenant la main qu'il lui tendant, dans un hochement de tête.
Tous deux se dirigeaient l'allée principale, celle-ci était déjà bondée de monde. Son regard était pétillant et son cœur battait rapidement tellement elle était exaltée par toute cette vie autour d'elle. La jeune femme avait beau remonter dans ses souvenirs, elle ne se souvenait pas avoir déjà ressenti de telle sensation ; celle d'être vivante. Freya ouvrit les yeux sur le monde, comme un nourrisson découvrant le visage de sa mère pour la première fois. Le syndrome de Peter Pan s'empara d'elle. Mobilisant chez elle, l'intégralité de son âme d'enfant. Elle resserra son étreinte — inconsciemment — autour de celle de Charles et le guida frénétiquement au milieu de la foule. Elle ne tenait plus en place ne savais plus contenir cette joie, qui s'emparait de tout son être.
« C'est magique, pourquoi n'ai-je pas connu ça plus tôt ? » se disait-elle en laissant ses yeux repérer chaque détail qui l'entourait.
Les rires, les bruits des attractions ainsi que les jolies formes des confiseries et leurs odeurs appétissantes contribuaient à l'atmosphère festive du lieu. Une ambiance, qui fascinait Freya. Elle avança au milieu de cette foule en observant chaque stand, l'un d'eux attira son attention, un stand de tir se tenait là, juste devant ses yeux émerveillés. Le bruit de l'air comprimé faisait vibrer les tympans de la jeune femme.
Intriguée elle s'avança de quelques pas, découvrant des ballons flottant dans des cases. Une multitude de prix suspendus au plafond.
Charles, qui suivait Freya de très près, souriait à la naïveté qui se lisait sur le visage de la jeune femme. Il éprouva une certaine satisfaction à faire sourire cette jeune femme qu'il avait croisé au détour d'une route complètement déserte. Ses cheveux arrivant au-dessus des épaules avaient ondulés à cause de l'eau de pluie. L'intensité de son regard brun le foudroyait sur place. Il secoua subitement son visage captivé par la jeune femme et se mit à farfouiller dans les poches de son jean, puis de sa veste en jean à encolure imitation mouton. Il avait acheté celle-ci quelques jours auparavant dans une petite boutique dans une ruelle de Rockford, qui se trouve dans le nord de l'Illinois. Il sortit finalement de sa poche intérieure son portefeuille et précéda d'un pas la jeune femme.
— Tu veux essayer ? questionna-t-il en faisant apparaitre d'attendrissante fossette dans le creux de ses joues, tandis qu'un sourire venait illuminer son visage.
— Quoi ? Non, je ne serais...
— Aller ! Tu va voir, c'est très amusant, tenta-t-il dans un espoir de la convaincre.
— D'accord, dit-elle en s'avouant vaincue avec un doux sourire sur les lèvres.
Freya eut l'impression de voir un enfant un Lendemain de noël. Bien qu'elle ne sache pas vraiment ce que cela faisait de voir des cadeaux au pied du sapin, puisque les seuls qu'elle avait était des billets d'avion pour aller rejoindre ses parents en voyage d'affaires. Il fit un bon pour exprimer sa joie, à croire qu'il avait plus envie de jouer qu'elle, puis il avança au plus près du stand.
« Ne pense plus à eux Freya, contentes-toi de te laisser porter par la beauté de cette nouvelle vie qui s'offre à toi ; La liberté ! » Se dit Freya en laissant un mince sourire satisfait apparaitre sur ses commissures. Elle avança de quelques pas derrière Charles, tout en le regardant tendre un billet de cinq dollars au gérant du stand.
Aaaaaaaaouuuuuuuh peuple selenitiens ! 🐺🐺🐺🌗🌘🌑🌒🌓
Je reviens ce mercredi 16 Mai avec un tout nouveau chapitre, qui je l'espère vous fera plaisir et vous sera agréable !
Il me tarde de connaître votre avis et vos réactions sur ce qu'est en train de vivre Freya et sa toute nouvelle rentre !
N'hésitez pas à voter commenter et me signaler les coquilles restant !
Sur ses belles paroles je vous souhaite une bonne semaine et vos donne rendez-vous ce week-end ☄️🌙❤️😊
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