Chapitre 15 : Les nuances des souvenirs emprisonnés


Freya porta de nouveau ses iris curieux autour d'elle, examinant chaque chose qui croisait son regard. Son corps rentra soudainement en collision avec un autre. Elle fait quelques pas rapides en arrière pour reprendre son équilibre. Elle releva son visage en direction de celui, qu'elle venait de percuter et découvrit le visage ténébreux de Kay. Prise au dépourvu, elle resta muette et retint sa respiration en découvrant le corps dénudé et musclé du jeune homme. Celui-ci ne portait qu'un simple caleçon noir, elle laissa ses pupilles s'attarder sur les vagues délicates, qui formaient une plaque abdominale parfaite. Ses joues se mirent à s'embraser soudainement, tandis qu'elle captura les yeux du jeune homme.

— Tu... aurais pu faire attention où tu allais, souffla-t-elle en se raclant la gorge.

— Je pourrais te dire la même chose, rétorquai sa voix rocailleuse.

— Effectivement, murmura-t-elle en fuyant son regard.

Freya baissa la tête, afin de regarder ses pieds en se disant qu'elle se sentait vraiment ridicule. Kay posa ses mains sur ses hanches en percevant au fond de lui le malaise de la jeune femme. Il finit par rompre une partie de l'espace qu'il y avait entre eux, en avançant d'un pas avant de capter son regard et plonger ses yeux dans le sien. Freya sentit son cœur battre la chamade.

— Comment te sens-tu? finit-il par demander.

— Tout ça est vraiment... Je ne sais pas.

— Tu te sens perdue, c'est normal, mon frère m'a dit qu'il allait t'aider à retrouver tes souvenirs et à accepter le loup en toi...

— Oui j'espère que rester servira à quelque chose, conclut-elle en se surprenant à fixer le torse de Kay.

— La vue est belle ? demanda-t-il avec un sourire narquois au coin des lèvres.

— La ferme ! grogna Freya en passant nerveusement une main sur sa nuque en détournant le regard.

Elle s'interrogea sur ce qui pouvait bien lui prendre, tout son être tremblait à la simple vue du jeune homme. Une impression démesurée, qui lui donna la sensation d'être dans une bulle que personne ne pouvait intégrer à part lui. Elle continua de le contempler malgré sa remarque. C'était comme un système d'aimant, ses yeux étaient irrévocablement attirés par la sensualité de son corps dénudé.

— J'ai un exercice, qui pourrait peut-être aider et qui va permettre de gérer le flux de sentiment, suggéra-t-il en la faisant sortir de sa rêverie.

— Tu pourrais me le montrer ? dit-elle de manière très enthousiaste.

— Aujourd'hui?

— Oui, répondit-elle en le regardant de nouveau de haut en bas, sentant cette plénitude intérieure prendre possession de tout son corps.

— Je te rejoins dans l'avant jardin près du chêne, je vais me changer je n'en ai pas pour longtemps, conclut-il après un court instant à l'examiner du regard.

Kay tourna finalement le dos avant de disparaître de la salle. Il était arrivé dans le grand hall et monta les escaliers. Il entra dans sa chambre, celle-ci n'était pas très fournie. Un manque de décoration personnelle prononcé habillait la pièce. Il passa une main dans ses cheveux en laissant un soupir trahir ce qu'il était en train de ressentir. Le jeune homme éprouvait ce vide intérieur qui le rongeait, mêlé à cette désagréable sensation de vouloir être auprès d'elle. Alors qu'il ne la connaissait même pas. Inconsciemment, il courait après des sentiments dont il ne pouvait qu'effleurer du doigt, les contempler, sans pouvoir en profiter.

Depuis le premier jour il avait vu Freya agonisante sur le sol poussiéreux, il ressentit une décharge dans son cœur, causant une brûlure, qui n'avait eu de cesse de le tourmenter.

Kay s'habilla rapidement avant de descendre la rejoindre. Il sortit du manoir par le grand hall et découvrit un peu plus loin au pied d'un saule pleureur la belle jeune femme. Celle-ci avait les yeux portés sur cet arbre d'une grandeur stupéfiante, de ses branches, tombant en cascade, ses minces feuilles finement dentées. Elle avait un regard différent sur toutes ses choses, qui lui semblait normal. Kay s'avança d'un pas léger, elle ne le remarqua même pas. Le fait qu'elle soit si naïve, si vulnérable le fit fondre intérieurement. Il posa une main sur son épaule, la catalysant d'un sursaut.

— Désolé, je ne voulais pas t'effrayer, dit-il en glissant ses mains dans ses poches.

— Ce n'est rien, répondit-elle timidement en glissant une mèche de cheveux derrière son oreille, tout en le détaillant du regard, comme pour se rappeler la sensualité de son corps dénudé.

— Assieds-toi, dit-il en s'asseyant sur la pelouse suivit de Freya, imitant le moindre de ses gestes.

— On va faire du yoga ? demanda-t-elle en le voyant poser ses mains sur ses genoux.

— Plus ou moins, cet exercice ne va pas marcher du premier coup, mais il va t'amener progressivement à un mécanisme d'acceptation... Maintenant, ferme les yeux, lui expliqua-t-il calmement.

— D'accord, de toute manière je n'ai rien à perdre en essayant, dit-elle pour se rassurer, avant de faire ce qu'il lui avait demandé.

Freya garda ses yeux clos, laissant son ouïe se décupler et prêter attention au moindre mouvement prenant vie autour d'elle. Au premier abord, la situation était simplement gênante pour elle. La jeune femme était mal à l'aise à l'idée de ne pas garder le contrôle et de se laisser porter par la voix d'un homme qu'elle ne connaissait pas, dans un endroit qu'elle connaissait à peine. Pourtant au fond d'elle, Freya avait l'impression de n'avoir qu'un pas à faire pour être en totale symbiose avec lui. Une sensation vraiment étrange, qui lui coupait à chaque fois le souffle.

— Maintenant, inspire profondément et expire lentement. Très, lentement... expliqua-t-il d'une voix apaisante, qui la décontracta rapidement.

La belle brune qui ne tarda pas à s'exécuter, plongeant dans une nuit étoilée de songe.

— Cherche à présent dans ton esprit la clef, qui te permettra d'ouvrir la porte de tes souvenirs... Ceux de cette nuit-là. Soufflait-il dans une voix à peine audible.

Ses sens devenaient de plus en plus amplifier, une vague s'empara de son cœur la submergeant de ses émotions qu'elle n'arrivait ni à quantifier, ni même à déterminer. Les mains soigneusement posées sur ses genoux, elle pût sentir chaque fibre du jean qu'elle porter, chaque détail du visage de Kay. Son muscle cardiaque s'emporta dans une course contre la montre, celui-ci cognait violemment contre sa cage thoracique.

« Inspire profondément et expire lentement. Très lentement. » répéta-t-elle les yeux clos, essayant de se rassurer pour ne pas céder à la panique.

Freya était coupé du monde, plongée dans une bulle dont elle ne savait pas comment en sortir. Elle faisait défiler ses souvenirs affrontant ses peines, ses peurs et la haine. Ses sentiments avaient secrètement animé une grande partie de son adolescence. Y faire face à présent générera en elle une houle de tristesse. Une larme s'échappa de ses paupières closes, glissant le long de sa joue nacrée. Figée, elle resta ainsi perdue dans ce cosmos qui la tirailler par les sentiments.

— As-tu trouvé? demanda soudainement la voix de Kay, qui semblait être une main tendue vers la sortie de son tourment.

— Non, répondit-elle avec détresse.

— Ce n'est rien, reste calme, inspire et ouvre doucement les yeux en expirant.

Freya, s'exécuta et rapidement elle vint essuyer la trace de la larme, qui avait coulé le long de sa joue.

— Nous devrions arrêter pour aujourd'hui, suggéra-t-il en la regardant avec attention.

— Quoi? Mais nous venons à peine de commencer.

— Et tu es déjà en pleure, crois-moi forcer ton cerveau ne servira à rien.

— Très bien, accepta-t-elle résignée en se levant.

— Il me semble que dans ta chambre, il y a de très bons livres, si tu aimes ça je te les conseille, disait-il après s'être dressé en même temps qu'elle. Je te vois un peu plus tard ?

— Oui, répondit-elle en le regardant s'éloigner.

« Tout va bien se passer, oui tout va bien se passer... » se souffla-t-elle intérieurement avant de rentrer dans le manoir, après avoir regardé Kay partir et rejoindre sa chambre.

Freya passa la soirée à éplucher les quelques livres, rangés dans une bibliothèque dans un coin de la pièce. Comme Kay le lui avait conseillé. Les volets fermés, elle avait créé une ambiance tamisée en éclairant la chambre avec quelques bougies. Un délicat arôme vanillé s'en dégageait, ce qui avait eu pour effet de détendre l'intégralité de son corps. Chaque ligne de ses nombreux bouquins relatait la grande histoire de ce peuple lunaire. Une population assouvie aux désirs de voir le monde s'éveiller sous ses rayons. Une communauté autonome, qui veille à la protection de son identité et à celle des humains et garde un voile entre ses deux mondes qui vit en harmonie depuis des millénaires. « Ironique... moi je n'ai pas vraiment été protégé... » pesta-t-elle intérieurement. Cette nouvelle culture était pour elle une véritable énigme, faisait-elle vraiment partie de ce monde ? Celui-ci était abordé de manière tellement sombre, aujourd'hui elle était contrainte à se faire à l'idée qu'elle était devenue autour chose. Dont monstre de la nuit, une légende, que dont on se sert pour effrayer les enfants et fantasmer les plus grands.

« Vivre dans l'ombre, subir les rayons lunaires... S'éveiller à la beauté du monde... » lisait-elle brièvement, en tournant rapidement les pages. « Tout cela avait l'air vraiment palpitant... », souffla-t-elle ironiquement en fermant un instant ses yeux.

La jeune femme clôtura brutalement le bouquin qu'elle tenait dans les mains avant de le laisser lourdement tomber au sol. Ce nouveau Monde n'attendait que Freya, au fond d'elle-même, elle savait que tout cela pouvait être possible, mais sa raison l'empêchait de pousser le voile qui la séparait de celui-ci. Elle restait avant toute chose humaine.

Assise en tailleur, elle se leva pour aller s'étendre sur les draps en soie de son lit. Après un long moment à fixer le plafond et sentir le tissu filer sous ses doigts, en se demandant une nouvelle fois si elle faisait bien de rester ici, la fatigue finit par l'emporter aux pays des rêves.


Aouuuuuuuh aouuuuuuuh ! La pleine lune est bien ronde dans le ciel mes selenitiens !
Je vous présente à ce jour mon nouveau chapitre en espérant que celui-ci vous plaisent !?
J'ai une grande nouvelle, à ce jour je commence la mise en forme de mon manuscrit en prenant en considération toute vos critiques ! Je vous remercie donc de l'aide que vous m'apporter ❤️🙏🏻
N'hésitez pas à me laisser des messages et surtout de mettre en commentaires ce que vous pensez que ce soit positif ou négatif !
Bisous mes petits loups 🐺

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