Chapitre 12 : Ce qui ne tue pas, rend plus fort.
Freya ouvrit la porte, elle y découvrit un homme à forte carrure ou du moins sa prestance le rendait beaucoup plus imposant. L'intimidation qu'il propageait lui fit sans le vouloir baisser le regard. Le contact visuel avec cet homme grand et aux cheveux bruns n'avait duré que quelques secondes, mais assez pour en déterminer des traits familiers similaires à ceux de Kay. Derrière elle, ce dernier ne sembla pas très enjoué par sa présence.
- Je peux savoir ce que tu fais ici Blase ?
Kay fit face à son frère, tandis qu'il s'était avancé près de la jeune femme qui osait à peine lever les yeux vers lui. Une tension dans l'atmosphère était palpable, Freya les regardait tour à tour, impuissante.
- Eh bien je viens faire le travail que je t'ai demandé, petit frère.
- Dois-je te rappeler que tout le monde, ne naît pas ainsi ! lâcha Kay d'un ton agacé par l'immaturité que pouvait avoir son frère par moment.
Blase était Alpha, mais il pouvait se montrer quelques fois aussi indiscipliné que les jeunes subordonnés de sa meute. Kay le scrutait en soupirant, passant une main sur son visage, puis dans ses cheveux. Blase et lui étaient était proche, bien qu'ils ne soient pas toujours d'accord sur certaines choses. Il demeura entre eux un profond respect mutuel. Cependant, la venue de Blase n'était pas prévue, il se demanda pourquoi Blase l'avait rejoint laissant son bêta seul à la tête de la meute.
- Au plus vite, on la ramène, au plus vite on pourra lui apprendre à se contrôler. Elle pourrait même faire partie de la meute si elle souhaite.
« Quoi ? Moi faire partie d'une meute ? Non, non tout ça n'existe pas c'est complètement insensé... » se dit-elle en les regardant tour à tour. Elle sentit son cœur battre a tout rompre, la panique était bien présente. Il semblerait qu'ils en aient même oublié qu'elle était là juste à côté d'eux. Elle recula de quelques pas, ses lèvres tremblaient. Que pouvait-elle faire pour éteindre ce cauchemar, qui la paralysait de toute part ?
- Tu n'avais pas besoin de venir ici ! s'indigna Kay.
- Une louve sans meute est en danger dehors, le cas des solitaires est plus important, nous ne devons pas la prendre à la légère. La menace est de plus en plus présente Kay ! répondit son frère, en insistant réellement sur les problèmes de ce monde encore étrange à Freya.
- Je suis un vagabond Blase et un très bon combattant. Je suis à même de veiller à sa protection ! dit-il vexé que celui-ci ne lui fasse pas entièrement confiance.
- Je ne remets pas en doute tes capacités, mais je ne voulais pas prendre de risque inutile
- Ta présence la met en danger, tu crois qu'un alpha, sans sa meute ne va pas attirer l'attention sur elle ?
- Elle est spéciale Kay, je me dois d'être là pour voir à qui j'ai à faire avant de la ramener et bouleverser l'équilibre de la meute et assumer les conséquences qui vont avec !
Freya toisa les deux hommes se disputant comme deux chiens autour d'un os. Elle se sentit mise à l'écart de sa propre condition. Elle les scrutait un à un, blasée de n'être qu'un simple pion au milieu d'un échiquier. Ils ne firent pas attention à elle et avaient l'impression de n'être rien, de n'être qu'une erreur de la nature.
« Comment peuvent-ils faire comme si je n'étais pas là ? » pensa-t-elle en sentant une colère sauvage et indomptable monter cran par cran. « Il parle de la gravité d'un monde... non d'une situation dont je ne connais rien et n'a même pas la décence de me regarder lorsqu'ils parlent de moi ? » Les réflexions s'enchaînèrent autant que progresse cette rage intérieure. Plongé dans un nuage de doute et de déni profond, toute cette situation l'énervait autant que cela la dépassait.
- Vous savez que je suis présente, rétorqua-t-elle, imposant un silence gênant. Ils se regardaient en notant que l'endroit n'était pas adéquat pour leur chamaillerie fraternelle.
Freya pus déceler dans leur relation, une grande complicité. Malgré le fait qu'ils soient en désaccord, Blase savait que Kay aurait fait un chef de meute extraordinaire, mais le destin en avait voulu autrement. C'était Blase qui mener la barque, il s'était d'ailleurs révélé être un très bon Alpha avec le temps et l'expérience. Comme tous les alpha qui l'avaient précédé, il faisait preuve de sagesse et de sacrifice. Le bien de la meute passait avant toute chose, des qualités requises en plus de la force physique et d'esprit pour être un alpha.
La jeune femme osait à peine redresser son visage vers eux, malgré son intervention. Elle découvrit les cheveux bruns de Blase, ils étaient mi long, avec de belles ondulations et ne dépassaient pas sa nuque. Blase les avait coiffés naturellement vers l'arrière, laissant apparaître ses rides du lion. Son regard de braise aussi mystérieux que celui de son frère, il possédait une pointe verdâtre près de l'iris. Freya fronça les sourcils se demandant comment elle avait bien pu savoir ce détail. Elle n'était pas assez près de lui, pour en voir la nuance exacte. Surtout que la pénombre avait envahi la pièce, dehors le ciel s'était couvert d'épais nuage gris, qui laissait prévoir une fin de journée pluvieuse.
- Désolé, nous ne voulions pas te mettre mal à l'aise, souffla Kay en s'approchant d'elle, mais comme à son habitude Freya recula, silencieuse son regard effarer par tout ce qui était en train de bouleverser son quotidien.
Le jeune homme ferma les yeux en balaçant sa tête en arrière, qu'il accompagna d'un profond soupire de désespoir. Blase, croisa ses bras sous sa poitrine, il jaugea la demoiselle dans un déni des plus total. Freya plaçait ses bras en croix sur son buste, pour se protéger de l'impact de cette vérité que Kay et Blase représentaient rien qu'avec leur présence.
- J'aimerais que vous partiez tous les deux de chez moi, dit-elle mentalement recul sur elle-même.
- Je t'en pris Freya, souffla finalement Kay avec un air déchiré.
- Nous voulons que ton bien, tu ne sera jamais plus à ta place ici, expliqua Blase tentant à son tour de la raisonner.
- Je n'ai besoin de personne pour prendre soin de moi ! Je veux simplement que vous me laissiez tranquille, vous est vos histoires de loup-garou qui n'existe pas ! s'énerva Freya en sentant soudainement son cœur battre à tout rompre.
Elle huma cette étrange odeur d'humidité, de pluie. Alors qu'à l'extérieur, le sol était encore sec. Une vague d'arôme la percuta, la jeune femme était éprise d'une multitude de sentiment auquel elle ne savait pas comment faire face. Dans sa perte de contrôle, Freya quitta du regard les deux frères qui la toisaient silencieusement. Elle s'avança vers les fenêtres et détailla le ciel devenu beaucoup plus sombre. Kay jeta un coup d'œil à son frère, qui avait les sourcils froncés, presque soucieux de son comportement.
- Freya ? souffla Kay en venant progressivement vers elle.
Deux odeurs bien distincte, primitive heurtèrent Freya de manière foudroyante. Elle se retourna vers les deux hommes toujours présents dans la pièce. Son odorat surdéveloppé décela la nervosité de Blase, l'amertume et la colère de Kay. Pourtant, malgré ses sentiments contradictoires, elle perçut l'amour fraternel qui les unissait. La belle brune huma ce qu'ils ressentaient, comme elle pouvait sentir la pomme dans le bac à légumes de son frigo fermé.
La détresse pouvait se lire dans son regard complètement effrayé, bien qu'elle tentait de ne pas montrer la peur qu'elle pouvait approuver. Les odeurs devenaient plus prononcées et ses yeux avaient viré dans un bleu lumineux. Elle sentit la chaleur de son propre corps monter progressivement. Les palpitations de son cœur s'accéléra, le souffle court, elle posa nerveusement la main sur sa poitrine en ayant du mal à prononcer le moindre mot.
- Que m'arrive-t-il ? bredouilla-t-elle d'une respiration étranglé avant de s'effondrer au sol, emporté dans une transe dévorante.
En la voyant tomber avec un gémissement de douleur, Kay avait accouru près d'elle. En l'espace de quelques heures, Freya avait subi un choc considérable, qui réveilla en elle cette force de la nature dont elle ne connaissait encore rien. Un processus commençait provoquant des spasmes, qui l'a forcé à se tordre de douleur. La jeune femme sentit tous ses muscles la brûler, puis s'étirer jusqu'à ce qu'il se rompe.
- Je ne peux pas... s'exclama-t-elle en manquant d'air complètement paniqué.
- Freya, respire, lui dit Kay en essayant de la maintenir contre lui.
- Le trop-plein d'émotion à dû réveillé le loup en elle, il va tenter de la protéger en lui effaçant la mémoire, expliqua alors Blase en s'agenouillant à leurs côtés.
- Il n'y a aucun moyen de l'en empêcher, elle n'est pas encore prête à l'accepter, plaida Kay en maintenant Freya.
Kay pus sentir en elle la bête monter, cette rage de vaincre, qui montrait bien la force de son caractère. Freya avait fait preuve de cette même force le soir où il l'avait rencontré après sa morsure. Une détermination exemplaire, qui l'avait beaucoup inspiré. Derrière lui, Blase s'avanca doucement, examinant avec attention la scène. Blase n'en croyait pas ses yeux un loup né d'une lune jaune. Il s'accroupit près de son frère.
- Elle est magnifique... dit-il impressionner par la force qu'elle dégageait.
- Ce n'est pas le moment Blase, grogna Kay, qui s'était arrêté de murmurer au creux de l'oreille de Freya.
- Elle doit apprendre à accepter au plus vite, dans moins de quelques minutes, elle aura tout oublié...
- C'est bien plus facile à dire qu'à faire, tu devrais le savoir, pour Gabry aussi cela a été un véritable calvaire, lui rappela Kay les yeux rivés sur la jeune femme.
- Gabry n'est pas une louve de lune jaune, s'exclama Blase en sous-entendant qu'avec cette situation ils ne savaient pas à quoi s'attendre.
Il laissa un grognement faire vibrer sa gorge, Blase comprit rapidement qu'il était de trop dans la partie. Il ne voulait pas pour autant partir, alors il s'était contenté de reculer. Les plus petits os de Freya commençaient à se briser. Elle gémissait douloureusement des moindres craquements. Elle se sentait fiévreuse la température de son corps était montée à son paroxysme. Kay la regarda, il passa ses mains sur ses bras pour essayer de la redresser. Il la tint contre lui pour l'aider à enlever ses vêtements. Ils allaient certainement la déranger durant la mutation. Elle se cambra lorsque l'un de ses os se situant sur la colonne vertébrale se brise violemment, Freya poussa un cri de douleur.
Kay la tenu fermement en essayant de capter son regard en vain. Elle était beaucoup trop sonnée pour comprendre ce qu'il était en train de faire. Une fois nu, il la prit contre lui en murmurant des choses qui se valaient rassurante. Mais à chaque craquement d'os, elle hurlait de nouveau de douleur, replongeant ainsi dans un cercle infernal de souffrance.
Freya perlait de sueur, les yeux presque clos, elle essayait de voir ce qui se passait autour d'elle. Elle respirait furtivement et de manière bruyante, elle n'arrivait pas à reprendre son souffle. La jeune femme, qui ne savait plus où donner de la tête, sentait son visage la tirer et ses dents se distendre. Elle leva sa main devant celui-ci et la vit s'allonger ainsi que ses phalanges, la paume de sa main devenait le métacarpe d'une patte de loup. Elle n'avait pas eu le temps d'en découvrir plus, car le loup en elle avait décidé qu'elle n'était pas encore prête à accepter l'étendue des pouvoirs qu'il pouvait lui apporter. Freya ferma les yeux et lorsqu'elle les rouvrit, elle n'était plus la même.
Bonsoir mes petits loups 🐺 comment allez vous en ce 22 avril ? J'espère que vous avez passé un bon week-end et que ce chapitre vous aura plus !
On rentre enfin dans le vif du sujet ! Les effets de Freya ce manifeste enfin ! Qu'en avez vous penser ?
Si vous voyez des fautes n'hésitez pas à me les signaler ! Pour que je puisse les corriger :)
Je tiens à tous vous remercier de suivre Selenite Wolf qui as atteint les 1k votes ce week-end et je ne sais pas comment vous remercier cela me fait vraiment chaud au cœur donc ce chapitre je vous le dédicace ! ❤️
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