Chapitre 10 : Trêve de plaisanterie.


Freya scruta rapidement autour d'elle, il était vrai qu'elle avait l'air un peu idiote à rester planté au beau milieu de cette avenue à regarder un total étranger. Elle plaça une mèche de cheveux derrière son oreille et avança de manière prudente vers lui. Face à lui, la jeune femme croisa les bras sous sa poitrine comme pour marquer le sérieux dont elle faisait preuve.

— Comment fais-tu ça ?

— Faire quoi ? demanda-t-il en la regardant avec une attention particulière.

— Pour me parler, et pour que je sois la seule à l'entendre ?

— Il y a plein de choses que tu ne sais pas encore petite louve, souffla-t-il en se penchant mesurément vers elle.

— Petite louve ? répéta-t-elle avant de secouer légèrement sa tête. Écoute, je ne sais pas pourquoi tu me suis, mais j'aimerais que tu arrêtes ! 

— Pas ici, grommela le beau jeune homme, qui l'avait attrapé par le bras pour l'amener dans un coin tranquille.

— Pas ici ? Que veux-tu dire ?

À la place de répondre a sa question il l'ignora en l'emmenant dans un petit coin à l'extérieur des grandes surfaces, un endroit peu fréquenté. Il la regarda pendant plusieurs secondes silencieusement, les traits de son visage presque parfaits au goût de Freya était détendu. Pourtant, malgré cet instant ou son visage, fut éclairé d'un léger sourire, il redevenait instantanément impassible, laissant sa physionomie devenir froide.

— Qui es-tu, et que me veux-tu ? s'empressa-t-elle de redemander au jeune homme. Si c'est de l'argent, tu t'en prends à la mauvaise personne, ce sont mes parents qui en ont !

— Mon nom est Kay, répondit-il avec une profonde douceur, malgré que l'intensité de son regard soit très contradictoire avec son intonation. Ce qui troublait très vite Freya. Je n'en veux pas à ton argent ni à celui de tes parents.

— Kay, si ce n'est pas pour l'argent, pourquoi me suis-tu alors ? questionna-t-elle en essayant de cacher l'affolement, qui faisait palpiter son cœur.

— Je ne te suis pas petite louve, j'assure tes arrières... Je t'ai quand même sauvé la vie ! Tu pourrais m'en remercier d'ailleurs... dit-il avec une certaine fierté. 

— Pour moi, ça a l'air de la même chose, puis j'ai voulu le faire, mais tu es partie avant...

— Tu marques un point, mais je suis en face de toi maintenant ! approuvait-il en la pointant du doigt, tout en affichant un sourire amusé.

— Pourquoi ai-je la nette impression que tu te fous de ma gueule ?

Kay marqua une pause, il la détailla, d'ailleurs, il pouvait entendre et même sentir  son cœur battre dans sa poitrine. Freya avait peur, mais elle avait un tempérament qui lui plaisait particulièrement. Elle avait les joues rouges, honteuse de se sentir aussi impuissante et d'avoir envie de prendre les jambes à son cou.

— C'est très mal me connaître, clamait-il en reprenant son sérieux après ses mots. En réalité, je te surveille de très près depuis le cycle de la lune jaune.

— Je ne suis pas sûr de bien te comprendre... répondit Freya en ce perdant dans son regard.

— Tu as subi quelque chose, que notre communauté ne tolère pas et si je n'avais pas été la ce soir-là... Tu n'aurais sans doute pas survécu.

« Non, mais c'est une blague ? » se dit-elle en fronçant les sourcils, perdue dans les paroles de Kay. Celui-ci ne semblait pas vouloir rire et se montrait plutôt sincère, ce qui était d'autant plus effrayant pour elle.

Freya fut partagée, une tonne de questions lui brûlaient la langue. Mais tout ça lui semblait tellement surréaliste. Fallait-il vraiment y croire ? En tout cas, ça l'était moins que toutes ses choses qu'elle avait vues en quinze jours. Elle venait frénétiquement gratter son avant-bras. C'était un toc qui la prenait lorsque sa tension était trop élevée ou qu'elle n'arrivait pas à gérer le flux trop important de ses sentiments.

— Tu es complètement cinglé, se dit-elle en fermant les yeux un instant.

— Tu peux te voiler la face autant que tu le veux, mais ce que tu as vu hier soir dans la ruelle était bien réel... Le reflet de tes yeux lorsque tes parents étaient là... Cela aussi c'était bien réel...

« Quoi ? » S'étonna-t-elle en relavant soudainement la tête vers Kay.

— Tu étais chez moi ? s'écria-t-elle en manquant d'air.

— Tu crois toujours que la fenêtre s'est ouverte toute seule ? dit-il avec un sourire en coin, analysant chaque battement de cœur de la jeune femme qui se faisait de plus en plus rapide.

— Tu es un grand malade, dit-elle en reculant.

— Non, je te l'ai dit, j'assure tes arrières Freya... plaida-t-il presque saoulé de devoir le faire.

— Très bien, admettons, si tu assures mes arrières comme tu le dis... Comment me suis-je retrouvé à me réveiller nue dans les bois, sans aucun souvenir des trois jours qui ont précédé ?

— Si je te le dis, tu ne vas pas me croire...

— On a couché ensemble ? Non parce que ça expliquerait pourquoi je me suis réveillée avec des feuilles mortes jusque dans les fesses ! répondit-elle sur un ton ironique.

Freya prit un air sérieux, avant de réaliser la gravité de ce qu'elle venait de dire, du moins ce n'était pas grave en soi. Disons que c'était surprenant et c'est d'ailleurs le sentiment que semblait afficher Kay sur son visage. Elle avait la bouche légèrement ouverte prête à renchérir, mais elle ne trouva rien d'intelligent à dire, elle se contenta donc de devenir rouge écarlate malgré tous ses efforts pour montrer l'étendu de son sérieux.

— Non, nous n'avons pas couché ensemble, cela ne m'aurait pas déplu... avoua-t-il en regardant ailleurs comme s'il avait du mal à l'admettre, tout en haussant les épaules. 

— Pardon ?

— Tu es une jolie jeune femme... souffla-t-il mal à l'aise. Mais ce qui t'es arrivé, c'était d'un tout autre genre... 

Kay passa sa main sur sa nuque, plus ou moins gêné d'avoir été aussi franc, qui avait les yeux ronds comme des billes. Freya n'avait jamais rencontré d'homme aussi mystérieux que celui qui lui faisait face. Il semblait se perdre dans cette carapace translucide du mec que l'on ne peut pas atteindre. Même avec ce genre de révélation, il était difficile d'imaginer pour elle qu'il pourrait être intéressé par elle. Son cœur ne savait plus vraiment quoi ressentir, entre le doute, l'incompréhension et cette petite sensation qui la poussait à avoir confiance en lui.

— De quel genre était-ce ? demanda-t-elle en retenant son souffle. 

— Tu... tu as subi une mutation.

— Une mutation ? répéta-t-elle en comprenant pourquoi il avait dit qu'elle ne le croirait pas.

— Oui, tu es devenue quelqu'un d'autre, quelque chose d'autre... souffla-t-il en toisant la peur dans son regard.

— Si tu pouvais arrêter de te la jouer aux devinettes et en venir au fait ?

— Tu t'es transformée en Loup.

— OK, en fait je crois que je préfère les devinettes...


Aouhaouuuuuuuuuuuuh l'appel du Selenite ! 🐺🐺 J'espère sincèrement que vous avez passé une bonne semaine et surtout un bon week-end. Je suis désolé de ne pas avoir publié hier. Mais ma vie social m'en as empêché donc je vous propose aujourd'hui le chapitre 10 des aventures de Freya
Qu'en avez-vous pensé ? Des hypothèses pour les prochains chapitres ?
N'hésitez pas à me signaler les fautes si vous en voyez !
Je vous remercie de vos lectures et de votre suivit ❤️🐺❣️

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