Chapitre 18
Après ce qui me paraît une éternité je me décide de bouger. Je dois m'assurer que mes amis vont bien. Mon corps me fait mal mais je trouve la force de me relever. Je titube et me fraye un chemin dans la foule qui s'agite dans tout les sens. J'aperçois des corps sans vie, mais aucun visage ne m'est connu. Je sens le soulagement m'envahir lorsque je remarque Will courir dans ma direction, j'accueille ses bras grand ouvert. Je pleurs à chaude larmes m'agrippant a son t-shirt.
— Will ! peiné-je a articuler entre mes
sanglots.
— Julia, tu n'as rien ? Dis-moi que tu n'as rien ! s'affole mon frère.
Alors qu'il m'inspecte, je remarque son haut sali de rouge.
— Julia, tes genoux !
Je ne prends pas la peine de prêter attention à mes écorchures.
— Will, tu saignes !
Il regarde son épaule, une tache énorme recouvre son tee-shirt.
— Ce n'est rien ne t'inquiète pas, j'ai été éraflé. Tu vas bien ? Tu n'as pas mal ?
— Non.
Je mens... je souffre le martyre.
— Où est le reste du groupe ?
Il me regarde dans les yeux et lit ma peur.
— On doit les retrouver.
On se lâche les mains et nous partons à leur recherche. J'ai l'impression de vivre un ralenti de ma vie. Comment tout cela a pu réellement arriver ? À quel moment tout ceci a dégénéré ?
J'aperçois Tina et Liv accrochées l'une à l'autre contre un mur. Je me précipite vers elles et les prends dans mes bras. Je m'assure qu'elles n'ont rien et qu'elles vont bien.
— Julia !
J'entends une voix crier derrière moi.
— Nash ! Bordel, Nash !
Je me tourne et cours vers lui. Il est assis au sol se tenant les côtes. Il a été légèrement touché. Mes larmes ruissellent seules. Je lui déchire son tee-shirt pour voir à quel point la blessure est profonde.
— Non, non, non ! sangloté-je.
Je compresse sa plaie pour éviter une quelconque hémorragie. Mes mains se remplissent très rapidement de sang.
— Julia, tu vas bien ? Tu n'as rien ? me demande-t-il en me caressant le visage tendrement.
— Non ça ne va pas ! Ash, tu es blessé !
— Ce n'est rien. Tout le monde est sain et sauf ? panique-t-il en regardant partout.
Il grimace à chaque fois que j'appuie un peu plus sur sa plaie.
Je me retourne et aperçois Tina et Liv avec Will, Jordan, Juke, Scott et Nick en bonne santé, Dieu soit loué !
— Ils sont là-bas, mais je ne vois pas Ryan ! dis-je, paniquée.
Je tente de le relever. Will et Jordan viennent m'aider à le soutenir.
— Allez à l'hôpital le plus proche ! ordonné-je à Will.
— Lia, le plus proche est celui de maman !
— Je m'en fou ! T'y vas, merde ! m'énervé-je
Je continue de chercher Ryan. Mais où est-il passé ? Pitié qu'il aille bien !
Mes yeux s'arrêtent sur quelqu'un qui s'avance vers moi. Il me sourit. Ce que j'aime ce sourire, bordel ! Mais il ne dure pas longtemps. Il se cambre de douleur et porte sa main au niveau de ses côtes. Je me précipite vers lui.
— Julia, souffle-t-il.
Je l'attrape avant qu'il atterrisse au sol. Mais son corps est bien trop lourd pour moi, nous tombons à terre, lui sur mes genoux.
— Ryan, dis-moi que tu vas bien !
Les larmes ruissellent tel un torrent sur mes joues.
— J'ai été touché, me confirme-t-il en enlevant sa main de sa blessure.
Le sang ne fait que couler à travers son tee-shirt. Je le lui soulève. J'ai des haut-le-cœur, la plaie est vraiment vilaine.
— Non ! Pitié non !
Je mets mes doigts dessus pour éviter l'hémorragie. Ses yeux se ferment doucement. Je tire sur le foulard autour de son poignet et m'en sert pour épongé le sang.
— Non, Ryan, reste avec moi ! Ryan ! hurlé-je en lui donnant quelques petites claques pour le maintenir éveillé.
Il ouvre lentement les paupières. Mes mains sont pleines de sang, je me les frotte nerveusement sur moi. Je crie à l'aide.
— Je vais mourir, murmure-t-il, essoufflé.
— Non ! Tu n'as pas le droit ! Tu m'entends, tu n'as pas le droit ! m'exclamé-je en pleurant toutes les larmes de mon corps.
Je le serre contre ma poitrine. Je prends ses bras et le force à me tenir, à me rendre mon étreinte.
— Une ambulance ! Vite ! m'égosillé-je de toutes mes forces.
Ma vue se brouille, je ne vois presque plus rien. Je ne fais que caresser son visage.
— Ne me laisse pas, Ryan. S'il te plaît !
— Julia...
— Tais-toi ! Garde tes forces !
Il attrape ma main pour captiver mon attention. Et la dépose contre sa joue. Ses lèvres embrassent l'intérieur de ma paume. Mes yeux se brouillent, la seule chose que je vois est cette couleur rouge qui m'enveloppe. Je voudrai me réveiller de ce cauchemars.
— Julia...merci.., il reprend son souffle entre deux mots, merci de m'avoir permis de savoir ce qu'était l'amour.
Ma vue se brouille. Je sens la force de son corps le quitter de plus en plus.
— Ne me laisse pas Ryan! S'il te plaît, l'imploré-je.
— Laisse-moi la chance de dire ces mot pour la première fois...
Ses yeux se ferme mais sa bouche reste entre ouverte laissant s'échapper une respiration saccadée. Tandis que je pleurs à chaude larmes je continue de crié à l'aide.
— Je t'ai...
— Non tais-toi ! Tu me dira ça une fois qu'on sera sortie de ce bordel ! Tu m'entend Ryan ! On va s'en sortir ! Toi et moi, ensemble !
Je me mens à moi même. Je sais ce qui va se passer... il va m'abandonner comme mon père la fait. La culpabilité me ronge. J'y crois presque plus lorsque un soupire lasse s'échappe de ses lèvres. Mon cœur se sert dans ma poitrine. Sa main vient de lâcher la mienne. Et je refuse qu'il abandonne ! J'attrape ses bras et le force à m'étreindre mais ils retombe automatiquement.
— Non, Ryan ! brisé- je ma voix.
Mon cœur se rapetisse dans ma poitrine. Je n'ai plus la force de bouger. Je suis en état de choc. Je sens des bras me soulever du sol. Je n'aperçois plus rien autour de moi. Un voile vient me troubler la vue. Je pense que je vais m'évanouir. Les sirènes de l'ambulance résonnent dans mes oreilles. Quand je reviens à moi, je me rends compte que c'est Nick qui me tient.
— Julia ? Julia ? s'inquiète-t-il en me secouant depuis un moment.
— Oui, réponds-je, ahurie.
— Julia qu'est-ce qui s'est passé ? Dis-moi qu'il n'est pas... ? questionne-t-il, la voix brisée.
— Il respirait, articulé-je fixant dans le vide.
Son corps est transporté devant nous, posé sur un brancardier de l'ambulance. J'ai l'impression de suffoquer. Je ne me sens vraiment pas bien. J'ai les jambes qui flanchent. Nick et Scott me retiennent. Le mode ralenti reprend autour de moi ; les voix, le son des sirènes, les personnes transportées. L'appel de ma meilleure amie me ramène à moi. Je la regarde et tombe dans ses bras en sanglots.
— Julia, il faut rentrer, me presse mon frère qui me relève.
— Il faut que tu ailles à l'hôpital ! Où est Nash ?
— Il se fait soigner sur place. On rentre, j'ai dit !
Je pivote la tête vers ma gauche et vois Nash excité comme une puce, il crie dans tous les sens le nom de Ryan.
Je quitte Will qui me réprimande pour aller vers Nash. Je tente de le raisonner mais il est hors de contrôle. Alors que je pensais que la police sur place avait évacué tout les malfrats, une moto passe devant nous et sans s'arrêter le passager derrière dégaine son arme et tire en direction de mon frère et Liv. Ma voix se brise dans un cris strident et tout l'attention et rivé vers Will qui s'étale au sol avec Liv dans les bras. Les secours s'affolent et en moins d'une minute ils les prennent en charge. Mes genoux s'écorchent sur les cailloux. Mes oreilles siffle et je suis sur le point de m'évanouir. Mais je sens les mains, des garçons me soutenir. Nous déguerpissons en vitesse. Je les laisse me mèner je ne sais où, mon esprit est sorti de mon corps. Je n'ai plus aucune pensée qui me traverse. On a tiré sur Will... Ryan s'est essouffler entre mes doigts. Je tiens fermement mon foulard baigné de son sang entre les mains. Lorsque je réalise ce qu'il vient de se passer, je tourne la tête vers Nick assis sur la banquette arrière, qui tente de me raisonner.
— Julia ! Tu m'entends ?
Aucun son ne sort de ma bouche.
— Elle est devenue bête ou quoi ? Julia dit quelque chose.
— Will...
— Il a été transporté a l'hôpital avec Ryan on y va là, Julia ressaisis toi ! me secoue Jordan.
Tout le trajet, je ne fais que penser aux dernières paroles que m'a dit Ryan. Trois petits mots qui ont faillit s'échapper. Will qui a servi de bouclier à Liv. Pourquoi je l'ai abandonner, j'aurais pu faire quelque chose, il n'aurai pas du prendre cette balle !
Une fois les portes de l'hôpital ouvertes, nous nous précipitons vers l'accueil. Nash réclame à voir Ryan et Liv sur-le-champ.
— Veuillez vous calmer, jeune homme, où j'appelle la sécurité ! s'exclame la secrétaire.
— Putain ! crie Nash en frappant sur le comptoir.
Il me fait horriblement peur sur le coup. Je suis tellement bouleversée par tout ce qui se passe que je ne sais pas comment réagir à tout ça.
— Ma mère travaille ici, dis-je tremblante à l'accueil, est ce que William Red est ici ?
La réceptionniste pianote sur son ordinateur.
— Qui est votre mère ?
— Ruby.
Ses yeux se relève vers moi étonné. Elle prend le téléphone et je l'entend appeler au service de ma mère.
Dans la salle d'attente, je rejoins les Seis Blood. Nash fait les cent pas en ruminant. Les gars demandent à Nash de s'asseoir et de rester tranquille, malgré leur angoisse de perdre leur meilleur ami et leur Muse. Je m'assoie a ses côtés sans dire un mot, toujours le bandana entre mes doigts.
— Est-ce que ça va ?
Sa voix parvient à moi et je hoche simplement la tête. Je regarde mes vêtements tachés et mes yeux se remplissent de larmes.
— Putain, j'espère qu'ils n'ont rien de grave ! Je vais buter ces Sanz ! C'est une promesse !
Je peux percevoir sa rage au travers de ses paroles.
— Ils vont nous le payer ! tranche Nick, pas juste pour nous mais aussi pour Will ! Ils ont tiré Liv !
Je sens que la guerre est déclarée. Ils sont tous aussi remontés les uns que les autres. Je reste sur ma chaise, muette comme un carpe à fixer le vide. Comment tout ça peut m'arriver ? Dites-moi que je suis en train de rêver. Dites-moi que Ryan va bien, que mon frère n'a pas été touché, que Liv est en vie. Dites-moi que tout ceci n'a pas eu lieu. Les larmes roulent seules sur mes joues. Un visage familier s'approche de moi.
— Julia ! crie ma mère en me serrant dans ses bras fortement.
Je l'étreins en retour et éclate en sanglots. Ma mère dévisage les personnes présentes avec moi.
— Qu'est-ce qui s'est passé, bon sang ! s'exclame ma mère, pourquoi mon fils est dans cette hôpital ! Julia qu'est-ce que vous avez fait ! Tu es blessé ! s'affole-t-elle.
Je secoue la tête.
— Ça devait pas se passer comme ça, sangloté-je sans la lâcher.
— Il est en salle d'opération, les médecins sont favorable, dit-elle en séchant ses larmes. Est-ce qu'il y a encore des blessés parmi vous ? s'inquiète ma mère.
Nous secouons tous la tête et lui racontons qu'ils ont déjà eu des soins sur le lieu de la fusillade. Ma mère est prise de panique, mais elle fait la forte devant nous.
— Lia, est-ce que c'est bien le fils de Lucie, mon amie ?
— Oui, dis-je faiblement.
— Merde ! Comment je vais lui annoncer ça ? Il est en soins intensifs. Il n'y a pas encore de nouvelles.
— Est-ce qu'il y a des nouvelles de la fille ?
— La fille était avec vous ? J'ignore encore son état.
Le poing de Nash vient s'abattre sur le mur. Il jure en criant.
Je sens mon cœur faire des bonds à chaque coup donné sur le béton.
— Je vous conseille de rentrer chez vous, jeunes gens. Quand on aura plus de nouvelles, on vous contactera. De toute façon lorsqu'il ouvrira les yeux, une seule personne sera autorisée et je pense que sa mère aimerait être là.
— Moi, je reste jusqu'à ce qu'il se réveille, dit Nash, la rage au ventre, et avoir des nouvelles de Liv.
— Moi aussi je reste, dis-je faiblement.
— Tu devrai rentrer te débarbouillé, dit-elle. Nous en avons encore pour quelque heure.
— Je préfère rester au cas il se réveille, je veux être là.
— Bien. Si tu as besoin, je suis tout près, ma chérie. Tu devrais proposer du café à ton ami la nuit risque d'être longue, elle me fait un signe de tête vers Ash, je vais rester à faire le service de nuit et du matin, reprend-elle avant de partir.
Je peux voir qu'elle est extrêmement fatiguée. Je regarde Nash qui a l'air d'une boule de nerfs. Il finit par craquer et cache son visage entre ses mains. Je me mords les lèvres pour retenir mes larmes, mais elles roulent toutes seules sur mes joues.
— Je ne me pardonnerais jamais s'il leur arrivaient quoi ce soit, sanglote-t-il.
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