PARTIE 14 - Strass...( a )
Durant la nuit, Lisa avait eu pitié de Jake et s'était relevée afin de voir si tout allait bien. Elle n'avait pas eu à aller bien loin, car elle avait entendu les ronflements de Jake rien qu'en passant la porte de la chambre.
Le jeune homme avait trouvé refuge sur le canapé du salon. Visiblement, les poupées tueuses avaient eu raison d'un grand garçon comme lui. Retenant un sourire attendri, elle était repartie se coucher.
Malgré le bazar qu'était sa vie en ce moment, elle avait dormi comme un bébé. La réalité reprit bien vite ses droits, la soirée du gala était enfin là ! Son frère avait promis de venir avec Lexie et, elle priait tous les Dieux pour qu'il ne lui fasse, pas faux bon. La fin du repas chaotique avec ses parents lui revenait en mémoire, et elle ne voulait pas servir de chair à canon pour la deuxième fois en même pas une semaine.
La journée s'était passée dans une effervescence plus que bienvenue. L'après-midi avait été rythmé par les ultimes allers-retours à faire en ville afin de peaufiner les derniers détails de la réception.
Ce soir, elle avait soigné sa tenue. Son choix s'était porté sur une magnifique robe longue en soie bleu nuit. Le décolleté laissait entrevoir une épaule nue, l'autre était retenu par une piererrie en forme de fleur. Ses longs cheveux blonds étaient relevés en un simple chignon.
— Tu es sublime, dit Jake en entrant dans la chambre.
— Merci, tu n'es pas mal non plus.
— Je sais, lui répondit Jake en resserrant son nœud papillon.
— Toujours dans la modestie à ce que je vois.
— Un rien m'habille, alors le costume ne peut que me rendre exceptionnel.
Elle n'allait pas relever. De plus, dire que le costume ne le rendait pas exceptionnellement beau serait mentir. Le tissu noir de facture italienne lui allait à la perfection. Le nœud papillon lui donnait un petit air de James Bond. Ses cheveux étaient pour l'occasion parfaitement disciplinés. Elle avait une furieuse envie d'y passer la main pour y remettre un peu désordre.
— Mademoiselle Wide, me feriez-vous l'honneur ? dit-il en lui tendant son bras.
— C'est Miller et tu le sais très bien, le corrigea Lisa.
— Ce soir, tu es une Wide.
Elle était effectivement une Wide, mais pour des raisons de discrétion au travail, elle avait pris le nom de sa mère. C'était la seule chose qui la reliait encore à elle.
Une fois arrivée sur le lieu de la réception, elle put se rendre compte que tout le gratin de la ville s'était réuni pour l'occasion.
La salle de bal n'était pas très grande, mais Joy avait fait des merveilles. La pièce était remplie de gros bouquets de fleurs au ton de rose poudré. Tout était très élégant. La meilleure partie était sans conteste le buffet ! Les gâteaux de toutes les couleurs et de toutes les textures l'attiraient terriblement. Elle était en train de fourrer un gâteau à la crème dans sa bouche quand Jake la surprit en plein péché de gourmandise.
— Je constate que le buffet te plaît, petit écureuil, se moqua-t-il alors qu'elle venait d'enfourner le gâteau en une seule bouchée.
Elle se força à avaler son gâteau sans s'étouffer. Avec horreur, elle vit la main de Jake s'approcher de sa bouche. Qu'est-ce qu'il fabriquait encore ? Son doigt vint doucement effleurer le coin de ses lèvres, saisissant au passage une pointe de crème. Comme hypnotisée, elle suivit des yeux le doigt de Jake qu'il porta à sa bouche, le léchant comme s'il agissait du meilleur des mets.
— Délicieux, dit-il en la fixant d'un regard rempli de gourmandise.
Envahie par une vague de chaleur, elle attrapa un verre de champagne sur le premier plateau à portée de main. Elle la descendit cul sec cherchant aussi bien à faire passer les restes du gâteau que la boule de désir qu'avait créé Jake. Il ne pouvait pas faire des choses comme ça en public !
Les femmes présentes n'allaient pas y survivre, elle pouvait déjà voir madame Michaels s'éventer avec sa serviette. L'honorable madame Michaels venait de fêter ses quatre-vingt-dix printemps. Lisa ne voulait pas de mort sur la conscience.
— On a chaud petite Wide ? demanda-t-il d'un air narquois.
— Je crois que madame Michaels a plus chaud que moi.
Jake suivit son regard et fit un petit coucou à la vieille dame, qui rosit d'excitation. Lisa se retint de lever les yeux au ciel. Cet homme était un aimant à femmes.
— Tu as de la concurrence, Kitty Cat.
— Elle peut t'avoir. Et ce, de bonne grâce.
— Tu auras l'air fine, quand je m'enfuirai avec madame Michaels !
— Pars, et surtout ne reviens pas, le provoqua-t-elle.
Elle attendit une réponse qui ne vint pas. D'habitude, Jake était prompt à répondre à ses joues verbales. Le regard du jeune homme se porta sur un point derrière elle. Son visage se transforma, la bonne humeur qui régnait jusqu'à présent laissait place à une inquiétude non dissimulée. Jake fronça les sourcils et son visage se crispa. Lisa suivit son regard et aperçu Joy, le visage pâle cherchant difficilement son équilibre contre un mur.
Jake se précipita vers cette dernière sans lui laisser le temps de proposer son aide. Lisa tenta de le suivre quand elle fut interrompue par l'arrivée inopinée de sa mère.
Janice Wide fit une entrée digne d'une reine. La multitude de bijoux qu'elle portait la faisait briller comme un sapin de Noël. Sa robe blanche en voilage lui tombait parfaitement. Janice surplombait la foule d'un regard hautain comme si toutes les personnes ici n'étaient pas dignes de fouler le même sol qu'elle.
À peine deux minutes s'écoulèrent avant que sa mère la repère et l'intercepte. Janice fondit sur elle comme un oiseau fondant sur sa proie, et vu son air pincé, quelque chose chez Lisa lui déplaisait. En même temps, le contraire l'aurait étonné !
Le temps d'un court instant, avant que la culpabilité ne la rattrape, elle aurait préféré que ce soit sa mère qui soit malade à la place de Joy. Mais elle se reprit bien vite, Janice l'avait élevée et elle ne devait pas nourrir de telles pensées.
Janice s'arrêta juste devant elle la détaillant des pieds à la tête.
— Ta robe est... hmpf... vieillotte.
— Bonjour, à toi aussi maman, tu es ravissante.
— Combien de fois faudra-t-il que je te dise de m'appeler Janice ?
Lisa réprima un sourire, elle n'appelait pas Janice « maman » par affection, mais, car elle savait pertinemment que cela l'agaçait au plus haut point. Cela la faisait se sentir vieille. Si un jour, elle avait des enfants, elle se ferait un plaisir de les encourager à appeler Janice mamie. Ou mieux grand-mère !
— Aurais-tu vu ton frère ?
— Non, il ne devrait pas tarder à arriver avec Lexie.
— Hmpf, je suis sûre qu'elle n'en a qu'après son argent, dit sa mère d'un air pincé.
— Au moins, cela vous fait un point en commun.
Sa mère lui lança un regard noir qui en disait plus que tous les mots.
Lisa poussa un soupir de soulagement, quand elle vit Ayden et Lexie pénétrer dans la salle de bal. Elle s'empressa de reléguer sa mère au second plan pour se précipiter vers Lexie.
— Lexie !
Elle était plus que ravie de voir sa copine. Lexie lui manquait terriblement, elle, et sa bande de folles. La compagne de son frère était sublime comme à son habitude. Sa robe bustier noire lui seyait à merveille faisant ressortir le cuivré de ses cheveux. Ils formaient un couple parfaitement assorti.
— Dois-je m'inquiéter du fait que tu as fui avec Andersen ? attaqua Lexie en la détaillant d'un air de reproche.
— Tu te souviens de ton entrée au Heaven ?
Un voile passa devant les yeux de Lexie. En même temps, comment l'oublier ? Cette soirée s'était terminée en cauchemars. Ayden lui lança un regard noir, tout en serrant l'épaule de Lexie dans un geste de réconfort. OK, deux Wide contrariés en même pas dix minutes, la soirée commençait bien !
— Eh bien, j'avais une dette à solder, tenta d'expliquer Lisa.
— Rassure-moi, il ne t'a pas transformé en esclave de quelque sorte que ce soit ? demanda Lexie réellement inquiète cette fois-ci.
— Non, je lui ai donné une semaine de mon temps.
— Tu n'étais pas obligé, tu sais !
— Je n'ai qu'une parole.
Ayden vint entourer la taille de Lexie, tout en lui tendant une coupe de champagne. À croire qu'il ne pouvait pas la laisser à moins d'un mètre de lui.
— Janice arrive, petite sœur. Souviens-toi que tu n'as qu'une parole, la prévint Ayden en lui lança un regard équivoque.
***
Coucou mes petites orangettes, 🍊
Nous voici à ce fameux gala ! La vilaine belle-mère fait son apparition, les nuages noirs sont en approches !
Alors d'après vous ça va barder ?
Des bisouilles 🧡
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