PARTIE 11 - S.O.S soeur en détresse. ( a )
Le soleil la réveilla. Un coup d'œil sur le réveil lui indiqua qu'il était plus de dix heure passée. Elle s'étira déliant ainsi son corps fatigué malgré l'heure tardive. Elle avait passé la nuit à réfléchir à sa conversation avec Joy. Cette dernière était malade. Cette information l'attristait. Elle priait de toutes ses forces pour que cela ne soit pas grave. Joy était un vrai rayon de soleil, Lisa n'imaginait pas la famille Andersen sans Joy.
Délaissant la chaleur des draps, Lisa se leva à contrecœur. Reléguant au fond de son esprit ses nouvelles informations, elle avait une mission plus importante à accomplir. Elle devait appeler Ayden à l'aide ! Elle n'utilisait pas souvent la carte sœur en détresse, mais là c'était une urgence vitale.
Déterminée, elle composa le numéro de son frère. Lisa pria de toutes ses forces pour qu'il daigne décrocher.
Après quelques sonneries, la voix de son frère résonna à l'autre bout du fil.
— Allô ?
— Salut Ay, dit-elle gaiement.
— Bébé Wide, ou devrais-je t'appeler la disparue ? dit son frère non sans ironie.
Peut-être avait-elle effectivement oublié de dire à son frère qu'elle se faisait la malle avec son meilleur ami.
— Entre la peste et le choléra, je préfère bébé Wide, ronchonna Lisa.
— Où diable es-tu ?
— Je ne suis pas à New York.
— Je ne suis pas d'humeur à jouer aux devinettes ! Où es-tu ?
— Lexie n'est pas censé t'adoucir ?
— Laisse Lexie en dehors de ça, elle est tout aussi furieuse que moi !
Bien sûr, Lexie avait bon dos. Ayden avait activé le mode papa ours et se cachait derrière sa copine pour justifier son autoritarisme.
— Je suis en sécurité, si c'est ça qui te tracasse.
— Je veux savoir où tu es, mais vu ton absence de réponse c'est plutôt avec qui que je devrais demander ?
Zut, son frère la connaissait trop bien.
— Tu vas rire, figure-toi que Jake a aussi disparu des radars. Dois-je m'inquiéter ? demanda Ayden.
Encore touché !
— Je suis peut-être avec Andersen. Et c'est peut-être pour cette raison que je t'appelle.
— Si tu l'as assassiné, ne compte pas sur moi !
— Non, je ne l'ai pas tué ! Du moins pas pour l'instant. Mais en parlant de meurtre, j'ai besoin de ton aide. Je veux que tu viennes au gala.
— Non ! Je ne mettrais pas les pieds au milieu de ce nid de crabe.
— S'il te plaiiiiit, le supplia-t-elle.
— Qui est-ce, mon chéri ?
Lexie ! C'était elle la solution, son frère indigne ne pourrait pas dire non à Lexie.
— Passe-moi Lexie, ordonna Lisa fière de son nouveau plan.
— Non, je vois très bien ce que tu cherches, et c'est non.
— Donne-moi ce téléphone. Coucou Lisa !
La voix douce de Lexie l'apaisa.
— Coucou ! J'ai besoin que vous veniez à ma rescousse lors du gala de ce weekend.
Droit au but, Lisa devait faire vite avant qu'Ayden ne récupère l'appareil.
— Pas de soucis, nous serons là ! affirma Lexie sans la moindre trace d'hésitation.
— Quoi ? Non, je n'irais pas ! bougonna Ayden en arrière plan.
— Et bien, j'irais sans toi, Ayden !
— Bon, je vous laisse les amoureux !
Elle raccrocha avant que son frère lui passe un savon pour avoir mêlé Lexie à tout ça ! Son frère allait venir !
— Kitty cat !
Elle ne répondit pas, préférant réfléchir à comment elle allait refiler ses parents à Ayden sans que tout cela ne finisse dans un bain de sang.
— Ayden vient de m'envoyer un texto, il était question de te tenir en laisse ! Un commentaire à faire ?
— J'ai peut-être, et je dis bien peut-être, utilisé Lexie pour convaincre Ayden de se rendre à Providence pour le gala.
Jake partit dans un grand éclat de rire.
— Tu es machiavélique et un petit peu cruelle aussi !
— Je sais, et pense bien que je me sens extrêmement coupable pour ça ! Mais à la guerre comme à la guerre.
— Si tes parents s'en prennent à Lexie ton frère va péter une durite et tu seras la fautive toute désignée, énonça Jake en attrapant une bouteille dans le frigo.
— Lexie est une femme forte, il est peut-être temps que tout le monde arrête de la voir comme une vase en porcelaine !
— J'espère pour toi que tu as raison !
Un petit doute s'insinua en elle, qu'elle fit bien vite taire. Lexie était solide. Elle avait réussi à dompter son frère, elle réussirait à s'en sortir avec ses parents. Et puis Ayden veillerait sur elle.
Lisa misait aussi sur le fait que sa famille était trop à cheval sur les apparences pour faire un esclandre lors du gala.
— Tu as vu ce qu'il s'est passé à ce dîner ? Ayden est l'enfant chéri, la frigide qui me sert de mère n'osera jamais être méchante avec son si parfait petit ange.
— Je sais que tes parents sont un sujet sensible, mais tu ne devrais pas te servir de l'amour qu'à Ayden pour toi, ou pour Lexie, pour l'amener dans ton sens. Ce n'est pas juste.
— Juste ? Depuis quand Jake Andersen, l'apollon si parfait se soucie-t-il de ce qui est juste ? ricana Lisa.
— Depuis que tu deviens une mégère manipulatrice.
Là, il allait trop loin ! Ayden était son frère, le seul membre qu'elle considérait comme sa famille. Elle ne le manipulait pas, elle demandait uniquement son soutien.
— Écoute, tu aurais demandé à Ayden de venir il serait venu.
— Mais tu crois quoi ? Que je lui ai mis le couteau sous la gorge ? Je lui ai demandé, et il a dit non ! tenta-t-elle de se justifier.
— Alors tu as utilisé Lexie.
— Bon sang, je n'ai utilisé personne ! Et tu es mal placé pour parler quand il s'agit d'utiliser les gens !
Elle repensait encore à sa soirée de fiançailles et a la promesse foireuse de Jake. Rien que l'idée la faisait bouillir intérieurement. Alors qu'il ait le culot de dire qu'elle se servait des autres pour son intérêt la hérissait d'autant plus !
— Écoute, j'ai eu droit aux récriminations de mes parents toute ma vie, je n'ai pas besoin des tiens maintenant. Si on en est là, c'est à cause de toi ! Donc, mêle-toi de tes affaires ! lui jeta-t-elle au visage d'une traite.
Lisa ne pouvait pas dire si elle lui reprochait de l'avoir abandonné ou de l'avoir amené ici, mais elle était remplie de rancœur et il était temps que ça sorte.
Plutôt que de dire quelque chose qu'elle finirait pas regretter, elle préféra quitter la pièce. Elle détestait la tempête d'émotion qu'il faisait ressortir en elle.
Elle avait besoin de prendre l'air de partir loin de Jake et de cette maison qui d'un coup l'oppressait. Le chemin jusqu'au centre-ville la replongea dans les souvenirs de son adolescence, suivi du début de sa vie d'adulte.
Jake allait sans doute la trucider quand elle rentrerait. Dans sa précipitation, elle avait emprunté son précieux coupé sport sans rien lui demander. Pourvu qu'il ne déclare pas la voiture volée ! Il ne manquerait plus qu'elle finisse au poste ! Là, sa mère se ferait un devoir de la renier.
L'entrée de la ville apparut. Rien n'avait changé ! Les mêmes fleurs, les mêmes boutiques et la même population. Elle identifiait déjà quelques têtes au détour des allées. Si elle avait a le malheur de croiser ne serait-ce qu'une personne qui la reconnaissait, elle allait devoir passer sa journée en ville à répondre à des questions auxquelles elle n'avait absolument pas envie de répondre. Les joies des petites villes !
Une place se libéra juste devant la librairie. Elle se gara rapidement faisant bien attention à ne pas rayer la carrosserie. Une fois garée, elle prit bien garde à regarder autour d'elle avant de sortir de la voiture. Elle voulait prendre l'air, pas subir un interrogatoire en règle. Presque trente et pas mariée, le crime absolu à Providence.
Cela devait être son jour de chance, car la rue était quasiment déserte. Elle prit le chemin du parc, elle adorait s'y promener quand elle était adolescente. Bon d'accord, elle ne se promenait pas vraiment. Elle se servait de la présence de la végétation pour s'y cacher et traquer les moindres faits et gestes de Jake. En y repensant, elle se faisait l'effet d'avoir eu des tendances légèrement psychotiques dans sa jeunesse.
Heureusement, les garçons ne l'avaient jamais attrapé. Dans tous les cas, elle avait vu assez de choses pour les faire chanter contre leurs silences.
La journée était douce, elle déambula dans les allées profitant de la nature pour apaiser ses nerfs. Elle était à la moitié de son séjour et elle frôlait déjà le burn-out !
Après une demi-heure de marche et une quinzaine de textos de Jake la menaçant des pires sévices si elle abîmait sa voiture, elle se décida à rentrer.
Elle allait traverser la rue principale quand elle tomba sur un visage bien connu.
Gabriel.
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